Le quotidien est repris par le fils du magnat russe Sergueï Pougatchev, déjà propriétaire de Hédiard.
On l'a surnommé «le banquier du Kremlin». Sergueï Pougatchev, milliardaire russe de 45 ans, a obtenu vendredi l'aval du tribunal de commerce de Lille pour reprendre France-Soir, une fois de plus au bord du dépôt de bilan. La diffusion du quotidien fondé par Pierre Lazareff est tombée à 22 994 exemplaires selon l'OJD en 2007-2008.
Formellement, c'est le fils, Alexandre, 23 ans, actionnaire unique du groupe Sablon International, qui va porter ses parts dans le quotidien de 19,9 % à 85 %. Le très jeune nouveau propriétaire du journal est un parfait inconnu. Son oligarque de père cultive lui-même la discrétion, surtout depuis le deuxième mandat de Vladimir Poutine durant lequel son étoile a un peu pâli. France-Soir n'est pas la première acquisition hexagonale de Pougatchev, propriétaire de l'épicerie de luxe Hédiard depuis 2007. C'est à l'ombre de Pavel Borodine, intendant du Kremlin sous Eltsine, que le banquier Sergueï Pougatchev fait fortune. «Il a donné leur première carte Visa aux filles de Boris Eltsine», raconte Kyrill Privalov, journaliste à Itogui. Un sésame à l'époque. Pougatchev a partagé le même confesseur que Vladimir Poutine, affirme encore Kyrill Privalov. L'homme d'affaires cultive une image de dévot et une belle barbe à la Nicolas II. Ses intérêts dans le charbon et les chantiers navals, entre autres, lui ont valu la 48e fortune russe selon Forbes (février 2008, avant la crise), soit 2 milliards de dollars.
Montrer son influence en Europe
Sergueï Pougatchev défend âprement sa réputation lorsque l'origine de son pactole est mise en doute. Il fit ainsi condamner le journal Novaïa Gazeta à payer 500 000 $ pour l'avoir suspecté de blanchiment. Sénateur de la province de Touva, près de la Mongolie, il aurait remisé ses ambitions politiques, lui qui convoita la Mairie de Moscou. Sa vie se partage entre les États-Unis et la Côte d'Azur où il détient une propriété à Valberg près de Nice. Pourquoi France-Soir ? «Pour devenir un peu plus français», hasarde Kyrill Privalov. Pour montrer qu'il est un homme d'influence en Europe, suggèrent d'autres, un atout auprès du Kremlin. Quant à la nomination de son fils, le procédé est courant. Pougatchev junior a l'avantage juridique d'avoir la nationalité française.
16/01/2009 | Mise à jour : 18:41
http://www.lefigaro.fr/medias/2009/01/17/04002-20090117ARTFIG00203-france-soir-passe-sous-pavillon-russe-.php
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