samedi 31 janvier 2009

Russie : des manifestations anti-Poutine réprimées

Des dizaines d'opposants, dont le chef du parti national-bolchévique Edouard Limonov, ont été interpellés à Moscou alors qu'ils manifestaient pour réclamer la démission du premier ministre russe.

Réclamer «la Russie sans Poutine» peut s'avérer dangereux à Moscou. Une quinzaine de personnes ont été brutalement interpellées samedi alors qu'elles tentaient de former un cortège pour manifester leur hostilité au premier ministre russe.

Parmi elles, Edouard Limonov, 65 ans, chef du parti national-bolchévique, brutalement emmené dans la plus grande confusion après avoir été jeté à terre.

Un petit rassemblement communiste, autorisé celui-là, avait auparavant eu lieu à cet endroit. Drapeaux rouges au vent, dans un froid glacial, les manifestants avaient eux aussi été placés sous haute surveillance, ceinturés de barrières métalliques, de camions et de cars de police. La manifestation s'est dispersée dans le calme, environ une demi-heure avant l'arrivée de M. Limonov.

Une dizaine d'opposants proches de l'ex-champion du monde d'échecs Garry Kasparov ont été interpellés dans un autre quartier de la capitale russe. Une cinquantaine de membres des organisations Front civique uni et Oborona (»Défense») ont défilé sur quelques dizaines de mètres en scandant «Nous avons besoin d'une autre Russie !» et «La Russie sans Poutine !».Puis, une échauffourée a éclaté avec des jeunes gens brusquement sortis de voitures, certains masqués, qui ont commencé à les frapper avec des bâtons.

Le chef du mouvement de jeunesse d'opposition «My» (»Nous»), Roman Dobrokhotov, qui avait interrompu à la fin de l'année drnière un discours au Kremlin du président Dmitri Medvedev, a été pour sa part arrêté au cours d'une manifestation près du siège du gouvernement.

D'autres manifestations se sont déroulées ailleurs en Russie, notamment à Vladivostok (extrême-orient) et à Saint-Pétersbourg (nord-ouest). Des libéraux à l'extrême gauche, les opposants russes organisaient samedi une «journée du désaccord» dont la principale exigence est la démission de Vladimir Poutine.

S.L. (lefigaro.fr) avec AFP
31/01/2009 | Mise à jour : 15:28

http://www.lefigaro.fr/international/2009/01/31/01003-20090131ARTFIG00675-russie-des-manifestations-anti-poutine-reprimees-.php

mercredi 28 janvier 2009

La grande déprime des oligarques russes

Ils ont perdu des centaines de milliards de dollars dans la crise. Étranglés par les dettes, ils sont à la merci du Kremlin.

Sergueï Poliakov a été retrouvé pendu le 16 janvier dans son bureau de Nijniy-Novgorod. Copropriétaire d'un réseau de boutiques de mode distribuant Versace ou Burberry dans cette cité des rives de la Volga, il a expliqué son geste par le poids insurmontable de ses dettes.

La veille, Vladimir Zoubkov, important vendeur de billets d'avion affilié à Aeroflot, s'était tiré une balle dans la tête. Lui aussi ne faisait plus face à ses créances. Ces deux suicides, présumés directement liés à la crise, ne sont pas les premiers en Russie.

La tourmente financière, relayée par la chute des cours de l'or noir, puis par celle du rouble, frappe très dur, du sous-sol de l'échelle sociale - les ouvriers clandestins du bâtiment licenciés par milliers - jusqu'au sommet - les fameux oligarques.

La fortune cumulée des vingt Russes les plus riches pesait l'an dernier plus du cinquième du PIB. Depuis l'automne, les journaux bruissent de leurs pertes colossales. Oleg Deripaska, numéro un depuis 2008, aurait perdu sur le papier 34,8 milliards de dollars, selon le quotidien les Izvestia. Soit davantage que sa fortune estimée par Forbes à 28 milliards de dollars en 2008.

Dans l'univers cloîtré des super-riches, la machine à rumeurs ne connaît pas la crise. Ainsi, Roman Abramovitch aurait annulé une dispendieuse fête de Nouvel An en Suisse. Faux, assure son conseiller de presse, l'Américain John Mann : «Il a simplement fait un changement de réservation». Plus grave encore : Abramovitch serait sur le point de vendre son bien le plus célèbre, le club de foot londonien de Chelsea. Là encore, démenti de l'intéressé, qui juge l'affaire suffisamment préjudiciable pour assigner le Sunday Times en diffamation. Le portefeuille d'Abramovitch dans Evraz, multinationale de l'acier, du charbon et du vanadium, a perdu 95 % de sa valeur, depuis mai 2008, soit 18 milliards de dollars envolés pour le propriétaire de la plus belle flottille de yachts du monde.

Fortunes bâties sur la dette

Cependant, rappelle son conseiller, le milliardaire n'a pas encore dépensé le total des 13 milliards de dollars qu'il avait gagnés en 2005 grâce à la vente du groupe pétrolier Sibneft.

Le blizzard n'en souffle pas moins sur le grand capital russe. À la fin de l'année dernière, plus d'une centaine de grands patrons faisaient la queue devant le «père Noël» Vladimir Poutine pour se partager 78 milliards de dollars de prêts. Une question de vie ou de mort pour certains empires bâtis au prix d'un endettement extérieur qui s'élèverait, selon la banque centrale, à 110 milliards de dollars. Soit une dette privée double de celle des entreprises indiennes, chinoises ou brésiliennes. Par un retournement de situation historique, l'État russe, dépouillé de ses biens il y a une douzaine d'années sous Eltsine, revient en force dans le capital des empires privés. Le premier ministre Poutine préside le conseil d'administration de la Vnechekonombank (VEB), bras financier de l'État qui octroie des prêts.

Ce sauvetage entre amis commence à faire grincer des dents. «Les deniers publics ne sont pas employés pour les intérêts du plus grand nombre mais pour sauver les avoirs d'un cercle étroit d'hommes d'affaires influents», a dénoncé il y a dix jours l'ancien numéro 1 soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, tranchant avec son soutien habituel à Poutine.

Pour obtenir un crédit de trois milliards de dollars de la banque publique, VTB, l'oligarque Vladimir Potanine a dû gager 20 % des actions qu'il détenait chez Rosbank, en plus de 18 % du capital de Nornickel, trop déprécié. Lourdement endetté et plombé par la chute des cours des métaux, Nornickel a hérité d'un nouveau président de son conseil d'administration, Alexandre Volochine, ancien chef de l'administration présidentielle.

Au Monopoly russe, les cartes sont en train d'être rebattues. Oleg Deripaska et Vladimir Potanine, tous deux actionnaires de Nornickel, proposent de constituer un géant russe de la métallurgie en invitant les autres colosses du secteur, Evraz, Metalloinvest et Mechel à les rejoindre. L'État a été officiellement sollicité pour participer à la construction de ce ­nouveau champion d'envergure ­planétaire.

Les crises ont toujours leurs perdants et leurs gagnants. Inquiété en France pour une affaire de proxénétisme après une fête mémorable à Courchevel, Mikhaïl Prokhorov se classe dans la deuxième catégorie. Il a revendu au printemps les 25 % qu'il possédait dans Nornickel, pour 7 milliards de dollars, avant de racheter pour 500 millions de dollars la moitié de la banque d'investissement en difficulté Renaissance Capital. Pour ce géant de deux mètres, la crise offre «le summum des opportunités».


Fabrice Nodé-Langlois, correspondant à Moscou
27/01/2009 | Mise à jour : 11:03
http://www.lefigaro.fr/economie/2009/01/27/04001-20090127ARTFIG00324-la-grande-deprime-des-oligarques-russes-.php

Lebedev, le milliardaire rebelle issu du KGB

Le nouveau propriétaire de l' Evening Standard, ancien espion, a reçu Le Figaro dans sa résidence à Moscou.

Alexandre Lebedev est l'oligarque russe dont on parle en Europe ces derniers temps. Car il a racheté la semaine dernière «pour une somme symbolique» le quotidien britannique déficitaire The Evening Standard, juste quelques jours après l'achat de France Soir par un autre milliardaire russe, Sergueï Pougatchev.

Alexandre Lebedev, 49 ans, a un début de CV idéal pour faire peur à Fleet Street : «agent du KGB». Sauf qu'à la différence de nombre de hiérarques russes, cet anglophone distingué ne fait pas mystère de son passé d'espion.

Il le mentionne noir sur blanc sur l'un de ses sites Internet, celui du Nouveau parti indépendant qu'il vient de fonder avec Mikhaïl Gorbatchev. Atypique, Lebedev le milliardaire rejette le terme « oligarque » qui définit, selon lui, les prédateurs enrichis dans les matières premières sur le dos de l'État post-soviétique.

Lui affirme avoir bâti sa fortune de banquier en créant de la valeur. Copropriétaire du journal indépendant Novaïa Gazeta, volontiers critique de Poutine, Lebedev cultive le paradoxe. Ex-député du parti du Kremlin, il reste au cœur du système en étant actionnaire d'Aeroflot, à 28 %, et du géant public Gazprom.

Ce «capitaliste idéaliste» n'a pas été épargné par la crise. «Mes actions Aeroflot valaient 1 milliard de dollars en mai, elles ne valent plus que 330 millions », raconte-t-il en recevant Le Figaro dans sa résidence de travail, un vaste pavillon au cœur de Moscou, avec piscine et salle de sport. Un pied à terre à mi-chemin entre sa résidence familiale et la tour de sa National Reserve Bank à la vue imprenable sur le Kremlin.

Sans yacht ni jet

Lebedev relativise l'importance de ses pertes boursières car, à la différence d'autres oligarques, il n'a pas gagé ses actions en échange de lourds emprunts. «Dommage, ironise-t-il, cela m'a empêché d'obtenir une aide la banque publique VEB.» La crise des liquidités coupe toutefois les ailes de sa compagnie aérienne allemande Blue Wings.

Selon la liste Forbes 2008, sa fortune (3,1 milliards de dollars) le plaçait au 39e rang russe. «J'ai écrit à Forbes pour qu'il m'enlève de sa liste idiote et me remplace par des gens haut placés, sûrement plus riches que moi», persifle l'homme d'affaires. Sans yacht ni jet, Alexandre Lebedev assure ne pas réduire son train de vie. Il poursuit ses œuvres de mécène - la restauration d'une forteresse italienne, son centre culturel russe au château des Forgets à L'Isle-Adam - en gardant un œil sur la rentabilité de ces projets.

Cet investisseur, dont le cerveau semble produire dix idées à la minute, tire des leçons de la crise. «Je suis incapable de savoir ce que je gagne et ce que je perds à un instant T, même dans les entreprises que je contrôle à 100 %. Je veux ouvrir mon capital, notamment à mes salariés, pour améliorer la transparence.» Décidément atypique.

F. N.-L., correspondant à Moscou
27/01/2009 | Mise à jour : 09:24

http://www.lefigaro.fr/medias/2009/01/27/04002-20090127ARTFIG00328-lebedev-le-milliardaire-rebelle-issu-du-kgb-.php

«France-Soir» passe sous pavillon russe

Le quotidien est repris par le fils du magnat russe Sergueï Pougatchev, déjà propriétaire de Hédiard.

On l'a surnommé «le banquier du Kremlin». Sergueï Pougatchev, milliardaire russe de 45 ans, a obtenu vendredi l'aval du tribunal de commerce de Lille pour reprendre France-Soir, une fois de plus au bord du dépôt de bilan. La diffusion du quotidien fondé par Pierre Lazareff est tombée à 22 994 exemplaires selon l'OJD en 2007-2008.

Formellement, c'est le fils, Alexandre, 23 ans, actionnaire unique du groupe Sablon International, qui va porter ses parts dans le quotidien de 19,9 % à 85 %. Le très jeune nouveau propriétaire du journal est un parfait inconnu. Son oligarque de père cultive lui-même la discrétion, surtout depuis le deuxième mandat de Vladimir Poutine durant lequel son étoile a un peu pâli. France-Soir n'est pas la première acquisition hexagonale de Pougatchev, propriétaire de l'épicerie de luxe Hédiard depuis 2007. C'est à l'ombre de Pavel Borodine, intendant du Kremlin sous Eltsine, que le banquier Sergueï Pougatchev fait fortune. «Il a donné leur première carte Visa aux filles de Boris Eltsine», raconte Kyrill Privalov, journaliste à Itogui. Un sésame à l'époque. Pougatchev a partagé le même confesseur que Vladimir Poutine, affirme encore Kyrill Privalov. L'homme d'affaires cultive une image de dévot et une belle barbe à la Nicolas II. Ses intérêts dans le charbon et les chantiers navals, entre autres, lui ont valu la 48e fortune russe selon Forbes (février 2008, avant la crise), soit 2 milliards de dollars.

Montrer son influence en Europe

Sergueï Pougatchev défend âprement sa réputation lorsque l'origine de son pactole est mise en doute. Il fit ainsi condamner le journal Novaïa Gazeta à payer 500 000 $ pour l'avoir suspecté de blanchiment. Sénateur de la province de Touva, près de la Mongolie, il aurait remisé ses ambitions politiques, lui qui convoita la Mairie de Moscou. Sa vie se partage entre les États-Unis et la Côte d'Azur où il détient une propriété à Valberg près de Nice. Pourquoi France-Soir ? «Pour devenir un peu plus français», hasarde Kyrill Privalov. Pour montrer qu'il est un homme d'influence en Europe, suggèrent d'autres, un atout auprès du Kremlin. Quant à la nomination de son fils, le procédé est courant. Pougatchev junior a l'avantage juridique d'avoir la nationalité française.

Fabrice Nodé-Langlois, correspondant à Moscou
16/01/2009 | Mise à jour : 18:41

http://www.lefigaro.fr/medias/2009/01/17/04002-20090117ARTFIG00203-france-soir-passe-sous-pavillon-russe-.php


mercredi 21 janvier 2009

Offre de stage - Armées

Stage E.M.A
Référence CAJ/EMA/457
Adresse géographique :
EMA/Division OI/Section ONU Coopération Nord 231, boulevard Saint-Germain 75007 PARIS
Adresse militaire :
EMA/Division OI/Section ONU Coopération Nord 14 RUE SAINT DOMINIQUE 00456 ARMEES
Sujet :
Conception et mise en oeuvre de la coopération militaire avec la Russie, l Ukraine, la Biélorussie, les pays du Caucase et de l Asie centrale
Niveau demandé : Bac +4 Bac +5 Domaine : Relations internationales
Profil : connaissance de l espace post-soviétique et de la langue russe
Durée et période du stage : 3 mois - du 15/06/09 au 15/09/09
Conditions du stage : Restauration possible. Aucune
Tuteur :
COLONEL Maurin Jean
N° P.T.T : 01 42 19 43 06 - N° PNIA : 821 752 43 06
N° fax : 01 42 19 80 86 - E-Mail : jean.maurin@defense.gouv.fr