mercredi 30 avril 2008

La France regarde vers l'Est et plaide pour l'Ukraine en Europe

Rencontre, en mars 2007, entre le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et l'ancien premier ministre ukrainien, Viktor Yanukovich, aujourd'hui remplacé par Ioulia Timochenko.
AFP/JOHN THYS

A l'approche de la présidence française de l'Union européenne (UE), l'équipe de Nicolas Sarkozy a lancé une initiative diplomatique pour l'Ukraine. Paris courtise parallèlement les pays d'Europe centrale et orientale, auxquels il a proposé des "partenariats stratégiques".

Alors que la diplomatie de Jacques Chirac avait tendance à négliger – parfois avec une pointe de mépris – les pays de l'Est européen, et à freiner tout rapprochement de l'Ukraine avec l'UE par souci de ménager la relation avec la Russie, une approche nouvelle a été décidée.

Les responsables français ont récemment transmis aux pays membres de l'UE et aux dirigeants ukrainiens un document ("non-papier") contenant une série de propositions visant à renforcer le partenariat entre l'Ukraine et l'UE. Il s'agit de "faire passer à un niveau nouveau la politique de voisinage" que Bruxelles a mise en place, explique-t-on de source française. A l'occasion du sommet UE-Ukraine prévu en septembre à Paris, M. Sarkozy voudrait pouvoir afficher des résultats dans ce sens.

L'initiative est saluée en particulier par la Pologne, qui plaide depuis longtemps pour qu'une perspective européenne soit offerte à l'Ukraine. Les Polonais ont en outre fait passer le message qu'il leur serait plus facile d'accepter le projet français d'Union de la Méditerranée si l'Europe faisait, par ailleurs, un geste envers ses voisins de l'Est : pour eux, l'axe "méridional" de la politique européenne ne doit pas se faire au détriment de l'axe "oriental". Varsovie a d'ailleurs dans ses cartons un projet équivalent à l'Union de la Méditerranée, mais en direction des voisins orientaux de l'UE...

L'activisme français au profit de l'Ukraine satisfait les pays d'Europe centrale, tout en étant accueilli avec scepticisme par d'autres partenaires, comme les Pays-Bas, rétifs à toute notion d'élargissement ultérieur de l'UE. Les partisans en Europe d'une adhésion turque se demandent si l'équipe de M. Sarkozy ne cherche pas à enfoncer un clou, en démontrant à quel point les Ukrainiens, contrairement aux Turcs, ont une légitimité européenne.

A Bruxelles, certains s'interrogent : "La France est saisie d'un amour soudain pour l'Ukraine, alors que d'autres dossiers sont plus brûlants pour l'Europe : les relations avec la Serbie, les Balkans, et la nécessité d'avoir une politique avec la Russie." Moscou a déjà fait connaître son hostilité à la démarche française visant à arrimer l'Ukraine à l'Europe. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles la tentative de l'Elysée n'a fait l'objet d'aucune annonce publique.

Paris avance avec une certaine précaution. La diplomatie française reste en deçà des souhaits exprimés par Kiev : elle ne prône pas explicitement, dans le document qu'elle a fait circuler, l'idée que l'Ukraine soit amenée un jour à devenir membre de l'UE. "Mais on ne dit plus que la porte est fermée. Elle est entrouverte. Rien n'est exclu pour l'Ukraine, et c'est une nouveauté", commente-t-on côté français. "Après avoir longtemps été réticente, la France dépasse maintenant les plus fervents défenseurs de l'Ukraine que sont les Polonais ou les Autrichiens !"

Le geste envers Kiev est d'autant plus marquant que, lors du récent sommet de l'OTAN à Bucarest, la France était en phase avec l'Allemagne, qui s'opposait à l'inclusion de Kiev dans le "plan d'action pour l'adhésion". Mais la nouvelle politique est-européenne répond à une volonté de M. Sarkozy de se montrer attentif aux dirigeants ukrainiens pro-occidentaux issus de la "révolution orange" de 2004, qu'il a rencontrés à plusieurs reprises.

Elle traduit aussi le souci constant du président français, depuis son élection, de réparer les dégâts causés par la crise de 2003 entre M. Chirac et un certain nombre de capitales d'Europe orientale qui avaient exprimé leurs vues atlantistes et leur soutien à Washington à propos de l'Irak. L'ambiance a assurément changé. L'appui de la Pologne a ainsi été sollicité - et obtenu - par Paris en 2007 pour l'opération militaire de l'Eufor au Tchad, par exemple.

Le réchauffement des relations avec la "nouvelle Europe" doit être symboliquement scellé par la signature de "partenariats stratégiques" bilatéraux entre la France et sept de ces pays. Celui avec la Roumanie a déjà été conclu lors de la visite de M. Sarkozy à Bucarest en février. En mai et en juin, d'autres doivent suivre, avec la Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Bulgarie et la Lituanie. Le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, a été chargé de les préparer.

Il s'agit, dit-on à Paris, de marquer "le retour de la France dans ces pays". Comme pour l'Ukraine, Paris veut signifier que l'Europe orientale et son potentiel ne doivent pas être "laissés" à l'Allemagne et aux pays nordiques. Les Français cherchent aussi à rallier le plus de soutiens possibles aux priorités de leur présidence de l'UE, comme la promotion d'une Europe de la défense.

Natalie Nougayrède
Article paru dans l'édition du 30.04.08.
Le Monde
http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/04/29/la-france-regarde-vers-l-est-et-plaide-pour-l-ukraine-en-europe_1039655_3214.html?xtor=RSS-3210

La Lituanie bloque un rapprochement UE-Russie

La Pologne avait déjà empêché pendant deux ans le début des négociations sur un grand partenariat à l'échelle continentale.

Les relations avec le grand voisin russe bégaient. Minée par ses divisions, l'Union européenne devrait, une nouvelle fois, échouer mardi à lancer des négociations en vue de nouer un «partenariat stratégique», commercial et politique, avec la Russie. Durant deux ans, c'est la Pologne qui a bloqué l'ouverture de ces pourparlers sur un grand rapprochement continental, au motif que Moscou imposait un embargo sur ses produits agricoles. Et maintenant que Varsovie a accepté de lever son veto, c'est la Lituanie qui accuse, pêle-mêle, la Russie de bloquer ses livraisons de pétrole vers son unique raffinerie de Mazeiku, de déstabiliser le régime géorgien et de refuser d'enquêter sur la disparition, dans les années 1990 en Russie, de citoyens lituaniens.

«Nous voulons que nos partenaires de l'UE prennent en compte nos intérêts», a déclaré hier le ministre lituanien des Affaires étrangères, Petras Vaitiekunas, avant son départ pour le Luxembourg, où les 27 chefs de la diplomatie doivent se réunir aujourd'hui. La présidence slovène de l'UE devrait tenter de passer en force pour infléchir la position de Vilnius, mais sans illusion.

«Nous sommes placés dans une situation absurde qui ne sert en rien les intérêts de l'UE,» fulmine un diplomate français. Ces dernières semaines, Paris s'était beaucoup activé afin de trouver une formule susceptible d'apaiser les craintes de cette ancienne république soviétique, et de lancer ainsi un dialogue structuré entre Moscou et Bruxelles, avec des premiers développements attendus sous présidence française.

Dans le mandat de négociation qui doit être adopté à l'unanimité figure ainsi une demande de sécurisation des approvisionnements en gaz et en pétrole russes. En revanche, les autres revendications lituaniennes sont plus problématiques, souligne ce même diplomate, comme un appel répété à la Russie pour qu'elle cesse d'attiser les revendications séparatistes prorusses des provinces géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Ou bien cette exigence de faire la lumière sur la disparition en Russie d'un homme d'affaires lituanien, susceptible d'avoir été éliminé par la mafia. Enfin, Vilnius souhaite que soit fait référence à Vladimir Litvinenko, ex-agent russe empoisonné en 2006 à Londres.

Atermoiements

Si certains États membres, comme les Pays-Bas, sont prêts à renforcer, noir sur blanc, les appels à une meilleure «coopération» judiciaire de la part de Moscou, la majorité des Vingt-Sept refusent d'aller trop loin. «C'est en entrant dans les négociations que l'on pourra trouver des solutions,» soulignent-ils.

L'Europe ne désespère pas de trouver un compromis avant le prochain sommet UE-Russie, prévu en Sibérie fin juin. En attendant, Moscou observe d'un œil goguenard les atermoiements de la diplomatie européenne. «Fin 2006, mon pays avait lui aussi défini un mandat de négociation avec l'Europe et me l'avait confié. Aujourd'hui, j'attends toujours mon homologue, ironise Vladimir Chizov, l'ambassadeur russe auprès de l'UE. Mais nous ne voulons pas trop pousser. L'UE a besoin de temps pour devenir adulte.»

Le Figaro

De notre correspondant à Bruxelles Pierre Avril

28/04/2008 | Mise à jour : 22:51 |

http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/29/01003-20080429ARTFIG00018-la-lituanie-bloqueun-rapprochement-ue-russie.php

L'Union européenne et la Serbie signent un premier accord de rapprochement

Le vice-premier ministre serbe, Bozidar Djelic, le président serbe, Boris Tadic, et le ministre des affaires étrangères slovène, Dimitrij Rupel, mardi 29 avril au Luxembourg.
AFP/DOMINIQUE FAGET

L'Union européenne (UE) et la Serbie ont signé, mardi 29 avril, un accord de stabilisation et d'association (ASA), qui représente une première étape avant une candidature de Belgrade à l'adhésion. Le document lie cependant une éventuelle entrée de la Serbie dans l'UE à une pleine coopération des autorités serbes avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), notamment pour aboutir à l'arrestation de l'ancien chef militaire Ratko Mladic.

L'accord a été paraphé par le vice-premier ministre serbe, Bozidar Djelic, et le ministre des affaires étrangères slovène, Dimitrij Rupel, dont le pays préside actuellement l'UE et le commissaire européen à l'élargissement, Olli Rehn. Cette signature, qui a eu lieu en présence du président serbe pro-européen Boris Tadic, intervient moins de deux semaines avant la tenue d'élections législatives en Serbie lors desquelles s'affronteront les camps nationaliste et pro-européen.

PAS DE COMPROMIS POUR UN PARTENARIAT UE-RUSSIE

"C'est un jour historique pour la Serbie et pour l'UE, nous sommes irréversiblement sur la route vers l'adhésion", s'est réjoui le ministre des affaires étrangères serbe, Vuk Jeremic, qui avait réclamé un geste de Bruxelles pour renforcer les chances des pro-européens lors de ce scrutin. Depuis qu'il a perdu l'élection présidentielle, en février, le camp nationaliste a été renforcé par la reconnaissance de la plupart des Vingt-Sept de l'indépendance du Kosovo.

S'ils sont arrivés à un compromis avec la Serbie, les Européens ont échoué à convaincre la Lituanie de donner son feu vert pour lancer les négociations avec la Russie pour un partenariat stratégique. Aux yeux de la Commission, cet accord entre Bruxelles et Moscou est une étape indispensable avant le prochain sommet bipartite, en juin. Or la Lituanie demande au préalable que soient ajoutées au document plusieurs déclarations, concernant la coopération policière, l'indemnisation des Lituaniens déporté en Sibérie sous le régime de Staline et la contribution russe au règlement des "conflits gelés", notamment celui qui oppose la Géorgie aux régions d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.

LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 29.04.08 | 19h22 • Mis à jour le 29.04.08 | 19h22
http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/04/29/l-union-europeenne-et-la-serbie-signent-un-premier-accord-de-rapprochement_1039944_3214.html?xtor=RSS-3210

samedi 26 avril 2008

La vie culturelle s'épanouit à Moscou sur un terreau d'autocensure

Y a-t-il une censure sur la production artistique en Russie ? A Moscou, la question fait sourire. "Impossible à l'heure actuelle de contrôler ce qui se fait en matière de théâtre, de littérature ou de peinture", affirme le metteur en scène de théâtre Ivan Popovski. Si la libre expression est palpable, c'est bien dans l'art. Pourtant, entre autocensure et initiatives plus insidieuses, une retenue continue de marquer la vie culturelle russe.

Reste que, comme le faisait remarquer Mikhaïl Chvydkoï, le directeur de l'Agence fédérale pour la culture : "A l'époque de l'URSS, il était plus intéressant de lire que de vivre, aujourd'hui, visiblement c'est le contraire." Il est donc devenu plus intéressant de vivre et de sortir, au théâtre par exemple, le péché mignon des Russes.
Rien qu'à Moscou, 165 salles (contre 40 il y a vingt ans) fonctionnent et proposent une affiche variée. Contrairement aux années soviétiques, il n'est pas question de censure. Une page a été tournée. La preuve, le Masque d'or 2008, qui récompense le meilleur spectacle théâtral, vient d'être attribué à Lev Dodine pour son adaptation de Vie et destin, le roman de Vassili Grossman.
Confisquée par le KGB (police politique) en 1961, cette oeuvre, une plongée dans l'univers totalitaire, évoque le "grincement combiné des fils de fer barbelés de la taïga sibérienne et du camp d'Auschwitz". Jugé subversif, le roman a attendu près de trente ans pour être publié en Russie. Rares sont les Russes qui l'ont lu, c'est pourquoi Lev Dodine l'a choisi. Après la première à Bobigny, la pièce a été montrée à Norilsk, haut lieu du goulag stalinien en Sibérie. Elle a été ovationnée par le public. Mais "il y avait aussi des yeux baissés, des visages sombres", a expliqué Lev Dodine à la revue Ogoniok en mars 2007. Selon lui, "les Russes ne veulent pas connaître leur histoire. Ils préfèrent la déformer de peur d'y trouver quelque chose de mal, sans doute parce qu'ils sont issus de ce système, lequel est resté en eux".
L'URSS a disparu, la censure n'est plus. Et pourtant, des initiatives individuelles tentent de l'imposer à nouveau. Andreï Erofeev, qui dirige le département d'art contemporain à la galerie Tretiakov à Moscou, en sait quelque chose. Pour avoir exposé en mars 2007 au Musée Sakharov des oeuvres censurées, il est poursuivi en justice par un groupe de patriotes orthodoxes et a été prié par sa hiérarchie de ne plus rien organiser. Son exposition, "Entrevoir l'interdit", a déclenché de fortes réactions de rejet.

AUCUNE CONSIGNE

Elle comportait des oeuvres du Sots Art, un mouvement artistique non conformiste. A l'automne 2007, une exposition de ces artistes était prévue à la Maison rouge, à Paris. Alors qu'une oeuvre était en train d'être emballée, Irina Lebedeva, la directrice adjointe de la Galerie Tretiakov, a manqué s'évanouir à sa vue.
Il s'agissait d'une installation lumineuse du collectif PG Group représentant la place Rouge et le Kremlin envahis par des hordes de Chinois. Installés dans le bureau du chef de l'Etat - pendu par les pieds -, les envahisseurs y sont occupés à déguster le chien présidentiel et à violer la secrétaire. Décrite comme "une honte pour la Russie", cette oeuvre et d'autres ont été retirées du chargement vers Paris. Les photographies du collectif Les Nez bleus, jugées "pornographiques", ont elles aussi été censurées.
Le plus étonnant est qu'aucune consigne de censure n'est venue du sommet de l'Etat. L'initiative est venue de quelques individus, "une forme d'autocensure", précise Andreï. Ce genre d'initiative, impensable il y a dix ans, est encouragé par le discours officiel. Dominé par les notions de "patriotisme" et de repli sur soi, celui-ci ne laisse aucune place à la tolérance ou à l'altérité.
Natalia Milovzorova, de la galerie Guelman à Moscou, se heurte aussi à la censure. Elle raconte comment les douanes s'opposent de plus en plus souvent à l'exportation de certaines oeuvres sous prétexte qu'elles portent atteinte au prestige de la Russie. Une série de photographies des Nez bleus, représentant des croix orthodoxes fabriquées avec des morceaux de pain noir et de saucisson, a été récemment bloquée par la douane. "Depuis, les photos sont envoyées par disquettes, c'est plus simple", résume Natalia Milovzorova.
Le cinéma est lui aussi concerné. Le dernier film du cinéaste polonais Andrzej Wajda, Katyn, qui relate le massacre de 4 420officiers polonais par le NKVD (l'ancêtre du KGB) près de Smolensk en 1940, a ainsi été montré à Moscou deux fois seulement, lors de projections organisées "sur invitation".
Il est vrai que, pour des générations de Russes, les officiers polonais exécutés sur le territoire de l'URSS (22 000 en tout) l'ont été par l'armée d'Hitler. Cette version des faits a prévalu pendant toute la période soviétique. La responsabilité du NKVD n'a été révélée qu'en 1992, quand Boris Eltsine a remis à la Pologne les archives sur ces massacres. Au moment où la version officielle soviétique tend à refaire surface, il n'était pas question de montrer à un large public le film de Wajda, qui dit tout le contraire.

Marie Jégo

mardi 22 avril 2008

L'URSS existe encore et se propage sur la Toile

Sur le Net, le nombre des sites en «.su» (45 000) reste faible. Mais il a quadruplé depuis la fin 2006 (DR).

L'Union soviétique a beau appartenir au passé, l'utopie socialiste perdure sur la Toile. Dix-sept ans après l'effondrement de l'URSS, les sites Internet se terminant par «.su» (pour «Soviet Union») sont en augmentation constante, alimentant une communauté qui refuse la disparition de l'URSS.

Le nombre des sites en «.su», qui s'élève à 45 000, reste très faible, face au million de «.ru» (Russie), aux 12 millions de «.de» (Allemagne) ou aux 75 millions de «.com». Mais il a quadruplé depuis la fin 2006. Depuis le début de l'année, l'augmentation est de 45 %, grâce notamment à une baisse des tarifs d'enregistrement des noms.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : la nostalgie de certains pour l'empire soviétique, le cybersquatting, qui consiste à acheter des domaines pour ensuite les revendre au prix fort, et enfin l'aspect marketing : l'extension «.su» permet de disposer d'un nom facilement reconnaissable et parfois déjà acheté sous un autre domaine plus connu.

Ainsi, un petit garagiste de Moscou spécialisé dans les véhicules Ford a lancé son site ford.su, tandis que des Moscovites ont acheté les noms apple.su et microsoft.su. Depuis 1990, l'organisme en charge des noms sur Internet a plusieurs fois tenté d'éliminer l'extension «.su». Sans succès.

AFP
21/04/2008 | Mise à jour : 11:12 |

http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/21/01003-20080421ARTFIG00407-l-urss-existe-encore-et-se-propage-sur-la-toile.php

«Pour la France, c’est le premier partenariat stratégique à l’Est»

Le Premier ministre roumain, le libéral Calin Tariceanu, arrive aujourd’hui à Paris pour tracer les lignes du partenariat stratégique lancé par le président français, Nicolas Sarkozy, lors de sa visite en Roumanie début février. Le chef du gouvernement roumain en explique les enjeux.

Que signifie ce partenariat spécial ?

La Roumanie a besoin au sein de l’Union européenne d’un partenaire solide, qui puisse l’appuyer et l’aider. Je pense que la France a, elle aussi, besoin de partenaires privilégiés. La Roumanie, 7e pays européen en terme de population, est l’un d’eux. Regardez la présence économique et culturelle de la France ici, plus importante que celle de n’importe quel autre pays ! Les investissements français sont très visibles, que l’on parle du secteur bancaire, automobile, de la grande distribution… C’est la poursuite logique d’une vieille tradition, car la France avait joué un rôle très important pour la Roumanie dès le XIXe siècle, en aidant à la création de l’Etat roumain moderne.

Ce rôle a duré presque cent ans, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, et après 1989 nous avons renoué avec la tradition. C’est pour cela aussi que la Roumanie est le premier pays de la région avec lequel la France a établi un partenariat stratégique. Son contenu est riche : mécanisme de consultations annuelles entre nos gouvernements pour échanger des informations sur les principaux dossiers européens, mais aussi approfondissement des relations économiques à travers des partenariats dans le secteur de l’énergie, l’agriculture, le bâtiment ou les transports. Un exemple : le projet de TGV Paris-Budapest. Nous voulons que ce TGV soit prolongé jusqu’à Bucarest, à 1 000 km à l’est, et nous allons en parler avec nos partenaires français.

Qu’attendez-vous de la présidence française de l’Union européenne (UE) au deuxième semestre ?

Le premier objectif est sans doute la conclusion du processus de réforme de l’Union, avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le 1er janvier 2009. Je pense qu’il est significatif que nos pays aient ratifié l’un après l’autre ce traité : la Roumanie le 4 février [lors de la visite du président Sarkozy à Bucarest, ndlr] et la France le 7 ! Par ailleurs, il y a les dossiers concrets, comme celui de l’énergie et du changement climatique, dont l’importance est partagée par la Roumanie, étant donné ses retombées sur l’économie.

Vous êtes accompagné par plusieurs ministres, dont celui de l’Intérieur. Allez-vous aborder la question des Roms roumains ?

Les deux ministres de l’Intérieur parleront d’abord de l’appui que la France peut accorder à la Roumanie afin qu’elle accède à l’espace Schengen. Nous allons également parler de la sécurisation de la frontière est de la Roumanie, l’une des plus importantes de l’UE, où la France peut apporter également sa contribution. Quant à la question des Roms, le problème est désormais européen. La Commission européenne devrait prochainement publier un rapport concernant les Roms et leur insertion sociale. Nous comptons donc sur le soutien de la présidence française pour maintenir ce sujet sur l’agenda des débats communautaires. Honnêtement, je ne pense pas qu’il y ait de solutions miracle. Il faut trouver une solution pour le long terme qui doit s’appuyer, en premier lieu, sur l’éducation.

Après la grève de trois semaines à l’usine Dacia de Pitesti (filiale de Renault), certains craignent que ce genre de conflits sociaux prolongés ne fasse fuir les investisseurs. Qu’en pensez-vous ?

En ce qui concerne le conflit social en lui-même, je ne peux pas me prononcer, mais je comprends les deux parties : les employés, qui souhaitent des salaires plus élevés, mais aussi les employeurs, qui veulent mettre en relation le niveau des salaires avec ce qu’on appelle la productivité du travail. Quant aux sociétés étrangères, je pense qu’elles ont des raisons solides de venir en Roumanie et notamment dans l’industrie automobile qui est aujourd’hui «la locomotive» de l’économie avec un chiffre d’affaires de près de 16 milliards d’euros et 200 000 employés. Renault compte d’ailleurs poursuivre son développement en Roumanie, par l’ouverture prochaine d’un centre technologique à Titu [près de Pitesti, ndlr]. Il y a au moins trois raisons pour lesquelles la Roumanie restera attractive : le coût de la main-d’œuvre est encore bon marché, la qualité des employés est très bonne et puis, il y a un autre atout qui compte : la bonne capacité des Roumains à s’adapter ainsi que leur don pour les langues étrangères. Enfin, nous avons su créer des conditions favorables, comme le taux unique d’imposition de 16 %, salué par tous ceux qui ont investi ici.

Propos recueillis par Luca NICULESCU (à Bucarest)
Libération. Mardi 22 avril 2008
http://www.liberation.fr/actualite/monde/322514.FR.php?rss=true&xtor=RSS-450

Un journal russe suspendu après un article sur Poutine

Vladimir Poutine et Alina Kabaeva lors d'un gala donné en l'honneur des gymnastes russes en 2004.
AP Crédits photo : AP

Le quotidien russe Moskovski Korrespondent, à l'origine de rumeurs sur un divorce et un remariage de Vladimir Poutine avec une gymnaste, a annoncé dimanche sa «suspension». La presse russe s'inquiète.

La nouvelle avait été reprise par tous les medias occidentaux (dont le Figaro) mais les medias russes étaient restés silencieux à l'exception du Moskovski Korrespondent. Mal lui en a pris. Le quotidien russe, à l'origine de rumeurs sur un divorce et un remariage du locataire du Kremlin avec une gymnaste, a annoncé dimanche sa «suspension». Officiellement afin de permettre à son directeur de la publication, Artiom Artiomov, de travailler à un nouveau projet, plus centré «sur les problèmes de tous les jours des Moscovites, moins sur la politique». «Personne ne nous a appelé pour exiger cette mesure» de fermeture, a-t-il assuré, confiant être confronté à des problèmes financiers et des désaccords éditoriaux avec sa rédaction. Le rédacteur en chef Grigori Nekhorochev a ainsi été renvoyé.

Des explications qui ne convainquent absolument pas la presse moscovite qui croit discerner une opération d'intimidation de la part du gouvernement. La décision de suspendre le Moskovski Korrespondent intervient moins de 48 heures après que Vladimir Poutine a clairement exprimé son déplaisir d'être la cible de potins. « La société a le droit de savoir comment vivent les gens qui ont un rôle public. Mais même dans ce cas, il y a des limites. J'ai toujours eu un sentiment négatif à l'égard de ceux qui, avec leur nez rempli de morve et leurs fantasmes érotiques, s'ingèrent dans la vie des autres», indiquait le président russe, très protecteur de sa vie privée (il n'a montré aucune photo de ses jumelles en huit ans), qui a démenti les allégations du Moskovski Korrespondent.

Un article dangereux pour les affaires

A l'origine de sa colère, la publication la semaine dernière par le Moskovski Korrespondent d'un article évoquant son divorce d'avec son épouse de 50 ans, Ludmilla. Se basant sur le témoignage d'un traiteur, auditionnant pour organiser les prétendues festivités, le quotidien, annonçait que le président russe s'apprêtait à convoler, une fois devenu premier ministre et parti du Kremlin, avec Alina Kabaeva, une gracieuse gymnaste, âgée seulement de 24 ans et une des plus jeunes députés du parti présidentielle, Russie Unie, à la Douma. Et d'après les journaux d'opposition russe, le pouvoir dispose de nombreux leviers pour faire pression sur le propriétaire du Moskovski Korrespondent.

Les autorités «ont rappelé à Alexandre Lebedev qu'il avait une banque et lui ont suggéré qu'il se concentre sur ses affaires bancaires», commente Igor Iakovenko, président de l'Union des journalistes russes, dans le journal d'opposition Kommersant. Le Kommersant évoque aussi la possibilité qu'Alexandre Lebedev ait «tout simplement pris peur». «Le propriétaire a des intérêts commerciaux en Russie, toute association avec cet article représenterait un trop grand risque politique», estime l'analyste Alexeï Makarine dans Gazeta. «Ce journal n'était pas un projet stratégique pour lui et après cette publication, il est devenu trop irritant pour les autorités», ajoute Gazeta d'autant plus qu'Alexandre Lebedev est l'actionnaire du principal journal d'opposition Novaya Gazeta. Alina Kabaeva, médaille d'or aux Jeux olympiques d'Athènes, a quant à elle menacé de poursuivre le Moskovski Korrespondent. Mais, selon le Times, depuis la publication de l'article litigieux, les rédacteurs du quotidien se sont excusés, faut d'avoir pu fournir des preuves plus concrètes.

C.J (lefigaro.fr) avec AFP et Times
21/04/2008 | Mise à jour : 15:19 |

http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/21/01003-20080421ARTFIG00496-un-journal-russe-suspendu-apres-un-article-sur-poutine.php

Poutine met la Géorgie et l'Occident sous pression

En annonçant la normalisation juridique des relations de la Russie avec les enclaves sécessionnistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, Moscou tente d'empêcher la marche vers l'Otan de Tbilissi.

Ni paix, ni guerre. Telle est l'étrange situation qui prévaut depuis près de quinze ans dans les enclaves séparatistes abkhaze et ossète du Sud de Géorgie, ces deux conflits gelés dont seule la Russie a la clé. Dimanche, les forces armées de la région séparatiste d'Abkhazie affirmaient par exemple avoir abattu un avion espion géorgien sans pilote au-dessus du district de Gali (est de l'Abkhazie), tandis que les autorités géorgiennes reconnaissaient l'existence de l'incident mais démentaient que le drone leur appartenait.

Comme les précédentes escarmouches, cette poussée de fièvre abkhaze, loin d'être anodine, coïncide avec les nouvelles manœuvres diplomatiques de Moscou sur le front du Caucase du Sud. Créant un dangereux précédent dans l'histoire récente du «triangle» Géorgie-républiques sécessionnistes-Russie, le président Poutine a annoncé mercredi dernier que son pays allait désormais «coopérer» avec les gouvernements séparatistes ossète du Sud et abkhaze en y établissant des représentations équivalant à de semi-ambassades. Le 6 mars 2008, la Russie s'était déjà retirée du traité de 1996 qui interdit toute aide militaire à l'Abkhazie. La décision russe est «un nouveau pas extrêmement dangereux vers l'annexion de facto de parties intégrantes du territoire de la Géorgie», a réagi Tbilissi, qui a fait de la réintégration des enclaves sécessionnistes (un tiers du territoire national) le principal objectif de sa politique.

Depuis le début du conflit en 1992, le soutien de la Russie aux républiques sécessionnistes abkhaze et ossète du Sud n'est un secret pour personne, même si l'irrédentisme des peuples concernés doit aussi beaucoup à la politique très nationaliste de l'ex-président géorgien Zviad Gamsakhourdia. Ce fut l'armée russe qui organisa les guerres de sécession de 1993, dans le but évident de forcer la Géorgie à rejoindre la Communauté des États indépendants formée autour de la Russie. Ne pouvant se résoudre à la perte du petit État géorgien, le Kremlin n'a cessé d'utiliser ces conflits «gelés» comme des leviers, pour empêcher la Géorgie de quitter son orbite.

Ainsi les deux enclaves ne doivent-elles leur survie économique qu'à l'aide substantielle de Moscou, qui y a mené une très active politique de distribution de passeports russes. Une grande partie de la population d'Abkhazie et d'Ossétie du sud, où les posters de Poutine sont très présents, a voté lors des élections russes.

L'ombre du Kosovo

Mais la décision du Kremlin de passer ce printemps d'un soutien informel à un cadre de relations plus officiel traduit une vraie surenchère côté russe. Ce durcissement est la suite logique de deux événements qui ont été perçus par Moscou comme de véritables gifles géopolitiques : l'indépendance du Kosovo et le récent sommet de Bucarest, qui a approuvé la future adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine à l'Otan.

Face à ce qu'elle perçoit comme un encerclement occidental, la Russie a voulu mettre en garde ses anciens petits frères. Ce qui n'a pas empêché Vladimir Poutine d'annoncer vendredi sa volonté de «normaliser» ses relations économiques et politiques avec Tbilissi, totalement gelées depuis deux ans. La Russie devrait prochainement rétablir les liaisons postales, les restrictions en vigueur sur la délivrance de visas russes aux Géorgiens et les interdits qui pesaient sur l'accès des produits géorgiens au marché russe. Cette tactique est vieille comme le monde. D'un côté la carotte de l'économie. De l'autre le bâton des conflits gelés. Une politique semblable est d'ailleurs en cours en Ukraine, où le Kremlin agite les populations pro russes de Crimée.

Face à cette nouvelle démonstration de force russe, les Géorgiens ne cachent ni leur colère ni leur grande inquiétude. «La Russie essaye d'annexer un tiers du territoire de la Géorgie et propose d'améliorer ses relations avec les deux tiers restants», a ironisé le chef de la diplomatie géorgienne David Bakradze, jugeant les propositions russes de coopération «vides de sens». La Géorgie est pleinement soutenue par l'Union européenne et l'Otan, qui ont appelé la Russie à renoncer à sa décision de renforcer ses liens avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. «Très inquiète», la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a téléphoné au ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov pour lui transmettre le même message d'apaisement. Mais il est vrai que sur fond d'indépendance kosovare, la dialectique occidentale est plus difficile à défendre. Russie et Occident n'ont pas fini de s'affronter sur la question cruciale et délicate de l'avenir des ex-républiques soviétiques.

Le Figaro
Laure Mandeville
21/04/2008 | Mise à jour : 10:57 |

http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/21/01003-20080421ARTFIG00398-poutine-met-la-georgie-et-l-occident-sous-pression.php

La Géorgie accuse la Russie d'avoir violé son espace aérien pour abattre un drone

La Géorgie a accusé, lundi 21 avril, la Russie d'avoir commis "un acte d'agression" après qu'un drone géorgien a été abattu par un avion russe, selon les Géorgiens. "Aujourd'hui, j'ai eu une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine. Je lui ai catégoriquement demandé d'annuler cet acte et de cesser les attaques contre la Géorgie", a déclaré lundi soir Mikheïl Saakachvili, le président géorgien, lors d'un discours télévisé.

"Le 20 avril, un avion de combat russe MIG-29 a abattu un aéronef non armé et sans équipage qui effectuait un vol de reconnaissance de routine au-dessus du territoire géorgien", a déclaré à l'agence Reuters le colonel David Nairachvili, commandant de l'armée de l'air géorgienne. Selon le responsable militaire, le drone a été abattu près de l'Abkhazie, région géorgienne sous le contrôle d'éléments séparatistes appuyés par Moscou. Les dirigeants sépararistes abkhazes ont pour leur part affirmé que leur propre aviation avait abattu le drone parce qu'il violait l'espace aérien régional.

LES ÉTATS-UNIS "TRÈS INQUIETS"

Après l'incident, le ministère des affaires étrangères géorgien a convoqué l'ambassadeur de Russie, Viatcheslav Kovalenko, pour lui remettre un note de protestation. A l'issue d'un entretien avec son homologue, le président russe, Vladimir Poutine, n'a pas démenti qu'un chasseur russe soit impliqué dans l'incident, se contentant d'exprimer son étonnement que les Géorgiens survolent la région séparatiste d'Abkhazie. "Au cours de l'examen de l'incident avec l'avion géorgien sans pilote, Vladimir Poutine a exprimé sa perplexité sur le fait que la partie géorgienne organise des vols à objectifs militaires au-dessus d'une zone de conflit", explique un communiqué du Kremlin.

Les Etats-Unis se sont pour leur part dits "très inquiets" à propos de cette affaire. "Nous avons demandé des informations auprès des Russes à la fois ici à Washington [via l'ambassade de Russie] et via notre ambassade [à Moscou]", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Tom Casey.

En août 2007, la Géorgie s'était déjà déclarée victime d'un "acte d'agression" de la part de la Russie, affirmant que deux chasseurs russes avaient survolé son territoire la veille au soir et largué un missile guidé à 65 km de la capitale.

samedi 19 avril 2008

Nouvelle passe d'arme diplomatique entre la Géorgie et la Russie

Les tensions diplomatiques entre la Russie et la Géorgie, très vives depuis l'arrestation d'espions russes présumés et la mise en place d'un embargo sur les produits géorgiens par Moscou en 2006, sont à nouveau montées d'un cran, vendredi 18 avril, après que Tbilissi a jugé que les propositions russes en vue d'une normalisation étaient "vides de sens".

Moscou a soufflé le chaud et le froid sur son voisin géorgien ces derniers jours. Il a proposé le rétablissement des liaisons de transport et des relations postales, ainsi que des consultations sur la question de "l'accès des produits géorgiens sur le marché russe", mais a également exprimé sa volonté d'établir des liens juridiques avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, deux régions géorgiennes frontalières de la Russie aux velléités indépendantistes.

"LES RUSSES ONT FRANCHI LA LIGNE ROUGE"

Pour les Géorgiens, tout soutien aux régions sécessionnistes rend caduque les tentatives de normalisation. "La Russie essaye d'annexer un tiers du territoire de la Géorgie et propose d'améliorer ses relations avec les deux tiers restants", résume le chef de la diplomatie géorgienne, David Bakradze. Les autorités géorgiennes ont immédiatement fait appel à la communauté internationale, invitant les membres du Conseil des Nations unies à débattre du cas russe, jeudi, avant de participer à des consultations d'urgence avec l'OTAN pour augmenter la pression internationale sur Moscou, vendredi.

"Les Russes ont franchi la ligne rouge et l'Europe ainsi que la communauté euro-atlantique doivent réagir (...) pour prouver qu'elles ont la volonté de protéger les jeunes démocraties", a lancé le ministre à l'intégration européenne, Guéorgui Baramidze. L'OTAN et l'Union européenne ont réagi en demandant à la Russie de revenir sur sa décision.

UNE RÉACTION AUX HÉSITATIONS DE L'OTAN

Ce différend entre les deux pays intervient deux semaines après que l'Alliance atlantique a promis une adhésion à l'ancienne république soviétique sans toutefois proposer de calendrier, une décision vivement décriée par les autorités russes. Au yeux de M. Baramidze, la Russie réagit à l'évidence aux hésitations de l'OTAN. "Tant que la Géorgie n'est pas membre de l'OTAN, ils auront le sentiment d'avoir la possibilité d'empêcher la Géorgie d'adhérer, parce qu'ils savent très bien qu'une fois que la Géorgie fera partie de l'OTAN, ils ne pourront plus exercer ce type de provocation", a-t-il insisté.

A Washington, l'initiative russe a suscité une grande inquiétude. La sécrétaire d'Etat Condoleezza Rice a téléphoné à son homologue russe, Sergueï Lavrov, et au président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, pour tenter d'aboutir à un consensus. Le candidat républicain à la présidence, John McCain, s'est également penché sur la situation. "Nous ne devons pas permettre à la Russie de se croire libre de porter atteinte à la souveraineté de la Géorgie", a-t-il notamment déclaré.

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 18.04.08 | 18h43 • Mis à jour le 18.04.08 | 19h14

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/04/18/nouvelle-passe-d-arme-diplomatique-entre-la-georgie-et-la-russie_1035873_3222.html?xtor=RSS-3208

jeudi 17 avril 2008

Rencontre importante

Demain la rencontre avec Caroline Dufy et Vincent Hoffmann-Martinot aura lieu demain, vendredi 18 avril, en salle 208 du "Гум. Соц." à 12h.

La présence de chacun est vivement conseillée.

La sécurité énergétique de l'Europe est un défi politique

Le chef de l'État estonien, Toomas Ilves, s'interroge sur cette «arrogance» des Européens qui pensent pouvoir rendre un pays démocratique contre son gré.
Le président estonien, Toomas Hendrik Ilves, a profité de sa rencontre à Paris avec Nicolas Sarkozy pour tirer les leçons du sommet de l'Otan de Bucarest et discuter de la future présidence française de l'Union européenne. Personnalité atypique qui dirigea le service estonien de Radio Free Europe avant la chute du Mur, Toomas Ilves allie un atlantisme sans complexe avec un vrai engagement européen. Il incarne la diplomatie des nouveaux pays est-européens désireux d'assumer avec vigueur les valeurs démocratiques et libérales occidentales. Toomas Ilves vient d'annoncer qu'il n'assisterait pas à la cérémonie d'ouverture des JO à Pékin.
LE FIGARO. Avez-vous parlé au président Sarkozy de votre déception de voir la France et l'Allemagne bloquer l'attribution du statut de candidat à l'adhésion à l'Otan (MAP) à Kiev et Tbilissi ?
Toomas ILVES. Voyant l'hostilité de l'UE à formuler une politique de voisinage active vis-à-vis de l'Ukraine et de la Géorgie, nous nous étions dit : alors, pourquoi pas l'Otan ? Nous savions, pour être passés par là, que le MAP représente aussi un système de «carotte et de bâton» efficace pour aider les pays en transition démocratique à mener les réformes nécessaires. Nous voyions le MAP comme un instrument. Mais à Bucarest, les pays membres ont préféré un engagement fort plus fort que le MAP ! à prendre l'Ukraine et la Géorgie dans l'Otan. Ce résultat est bon, mais il manque toujours l'instrument. Il faut donner un contenu à la politique de voisinage de l'UE. Pourquoi ne pas leur proposer un vrai accord de libre-échange ? Pourquoi ne pas leur proposer d'adopter l'acquis communautaire en échange de l'ouverture de nos marchés ? Ces pays ont choisi la démocratie libérale. Mais pour des raisons bureaucratiques souvent absurdes, nous en arrivons à faciliter les visas pour la Russie non démocratique, et pas pour la Géorgie…

Que pensez-vous de l'argument selon lequel on ne peut poursuivre si vite l'élargissement de l'Otan pour ne pas acculer la Russie ?
Récompenser un pays qui se comporte mal est une mauvaise politique. Vis-à-vis de la Russie, je préconiserais plutôt l'indifférence bienveillante qui consiste à ignorer la rhétorique agressive, à être ferme sur les droits de l'homme et surtout à perdre l'illusion que l'on peut changer quelque chose en Russie. Il faut l'arrogance des Européens pour penser qu'on peut apprendre à des peuples à être démocratiques. Mais nous avons l'obligation morale d'aider les pays qui ont choisi cette voie, comme l'Ukraine. Dire qu'on va laisser l'Ukraine ou la Géorgie en dehors de l'Otan pour qu'un pays non démocratique se sente mieux est moralement inacceptable.

Il y a un an, les relations russo-estoniennes se tendaient, en raison du déplacement de la statue d'un soldat soviétique du centre de Tallin. Quelle leçon en tirez-vous ?
Il faut réaliser que la Russie revient à une glorification mystique de l'armée rouge, en niant tous les crimes commis et en oubliant que pour nous, l'uniforme soviétique n'est pas synonyme de libération.

Qu'attendez-vous de la présidence française de l'UE ?
Nous soutenons l'engagement de la France pour la relance de l'intégration européenne. Nous constatons une grande similitude sur le dossier crucial de l'énergie. L'Estonie partage la préoccupation de la France de mettre en place une politique énergétique plus robuste et plus indépendante. La sécurité énergétique de l'UE représente un défi politique évident, quand on voit que certains pays, comme la Russie, mettent noir sur blanc sur la page Web de leur gouvernement que l'énergie est un instrument politique. L'énergie nucléaire, comme élément de plus grande indépendance, est une option. Mais ce débat n'a pas encore commencé dans mon pays.

Le Figaro
Propos recueillis par Laure Mandeville
08/04/2008 Mise à jour : 16:43

приезд руководства СьянсПо

Дорогие друзья!

С 17-19 апреля по случаю конференции по Болонскому процессу в РУДН прибудут Директор СьянсПО Бордо г-н Хоффман-Мартино, профессора и куратор совместной программы.
Планируется провести совместную встречу студентов завершающих обучение по совместной магистерской программе, и тех, кто только собирается поехать в Бордо с нашими коллегами из Бордо.
Встреча ориентировочно состоится в первой половине дня 17 или 18 апреля.
Информация будет на кафедре (208).

C уважением,
Н. В. Задерей

Inquiétudes après un nouveau geste de Moscou en faveur des régions séparatistes de Géorgie

La Russie a décidé, mercredi 16 avril, de renforcer sa coopération avec les provinces séparatistes géorgiennes. Le président Vladimir Poutine a ordonné à son gouvernement de "coopérer avec les autorités de fait d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud", notamment dans le domaine économique, a indiqué le ministère des affaires étrangères. Et ce, afin de"créer un mécanisme de défense des droits, des libertés et des intérêts légaux des citoyens russes" qui y vivent – grâce au large octroi par Moscou de passeports russes à la population de ces territoires limitrophes, qui ont proclamé leur indépendance après la chute de l'Union soviétique, sans qu'elle soit reconnue. Le mois dernier, la Douma, chambre basse du Parlement russe, a fait planer la menace d'une telle reconnaissance, en réponse à celle du Kosovo par l'Occident.

"TENTATIVE DE LÉGALISER L'ANNEXION"
"Nos actions concernant l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud ne signifient pas que la Russie choisit la confrontation avec la Géorgie", a assuré la diplomatie russe, sans convaincre Tbilissi, où le chef de la diplomatie a dénoncé "une tentative de légaliser l'annexion de deux régions géorgiennes". "C'est une violation de toutes les lois internationales. La Géorgie va utiliser tous les moyens diplomatiques, politiques et légitimes pour mettre un terme à ce processus qui déstabilise la situation dans la région", ajoute le communiqué de David Bakradzé. Son ministère a précisé que le président Mikhaïl Saakachvili a convoqué une réunion extraordinaire du conseil de sécurité de Géorgie.
"C'est le début de la reconnaissance de l'indépendance de nos Etats", s'est félicité le "ministre" des affaires étrangères d'Ossétie du Sud, Mourat Djioïev, tandis que son homologue abkhaze Sergueï Chamba estimait que "la reconnaissance est un long processus, mais le précédent du Kosovo l'a accéléré".
Le secrétaire général de l'OTAN Jaap de Hoop Scheffer a appelé la Russie "à revenir sur ces mesures" qui "sapent la souveraineté de la Géorgie". Contacté par le président Saakachvili, le haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana, s'est quant à lui dit "préoccupé par ces décisions unilatérales", et a affiché son soutien à "l'intégrité territoriale de la Géorgie".
LEMONDE.FR avec AFP 16.04.08 20h50 • Mis à jour le 16.04.08 20h50

mardi 15 avril 2008

Le rapport sur l'Europe dans la mondialisation

Le bilan de la France au regard des objectifs fixés par l'Union européenne à Lisbonne en 2000 destinés à faire de l'UE l'économie la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, est "décevant", estime le rapport de Laurent Cohen-Tanugi. Le gouvernement français avait confié en octobre à cet avocat une mission sur "l'Europe dans la mondialisation". Selon ce rapport, qu'il a remis à la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, "l'évaluation globale des résultats des Etats membres de l'Union européenne à 27 au regard des objectifs finaux et intermédiaires de la Stratégie de Lisbonne fait apparaître que la France occupe une position relativement médiane, et parfois médiocre".

Consultez le rapport


Les Echos
[ 15/04/08 - 16H19 - actualisé à 16:24:00 ]
http://www.lesechos.fr/info/inter/300257820.htm?xtor=RSS-2059

samedi 12 avril 2008

AIDE POUR LA REDACTION DU MEMOIRE - L'INTRO (1)

Salut!

La rédaction d'un mémoire, et plus particulièrement en russe, est un exercice délicat répondant à des critères précis.
Voici une petite aide pour l'introduction. Bien sûr, cela peut varier en fonction du sujet traité…

"Bon Chance" comme dirait notre ami Andrew ;)

ВВЕДЕНИЕ

1) Актуальность темы диссертационной работы…
2) Cтепень изученности проблемы…
3) Объектом исследования является...
4) Целью исследования является...
5) Теоретико-методологической основой диссертации...
6) Научная новизна...
7) Теоретическое и пратическое значение...

mercredi 9 avril 2008

INFORMATIONS IMPORTANTES


Уважаемые магистры 2-го года обучения! СООБЩИТЕ ВСЕМ!

Информирую вас, что в пятницу, 11 апреля, с 9-30 в актовом зале гумсоца состоится конференция при участии нашей кафедры "Экополитология - новое направление политической науки". Явка очень желательна!

В субботу, 12 апреля будет проводится пробное тестирование "Ментор" (тестирование является частью Государственного экзамена)в ауд.6 гумсоца (1 этаж, рядом с магазином)
для группы ГПМ-2 "Политические проблемы глобализирующегося мира" - в 9-00
для груммы ГПМ-2 "Политические проблемы европейской интеграции" (Бордо) - в 9-30

ЯВКА СТРОГО ОБЯЗАТЕЛЬНА!!!

Также необходимо сообщить на кафедру, какова степень готовности Вашей дипломной работы и связаться
с научным руководителем.

С уважением,
Казаринова Д.Б.

lundi 7 avril 2008

Stage à la Mission Economique

La mission économique de Moscou recherche un stagiaire pour la mise à jour de son guide L’essentiel d’un marché : Russie.

L’objet de ce stage consiste à mettre à jour l’ancienne édition du guide l’essentiel d’un marché, Russie. Vous pouvez vous faire une idée du contenu de cet ouvrage en consultant le sommaire de l’édition 2006 en suivant ce lien :

http://www.ubifrance.fr/librairie/prodouvrage.asp?SKU=0019782279416577

Cet ouvrage est destiné aux entreprises qui sont dans une toute première phase de prospection du marché russe et désirent avoir des informations économiques et commerciales générales sur la Russie et sur le cadre des affaires dans ce pays (que ce soit pour une implantation, ou des opérations d’import-export).

Ce stage est un temps plein (9h-18h30) pour une durée de 4 à 6 mois (en fonction des disponibilités du stagiaire) à compter du 1er mai 2008. Nous nous occupons des formalités pour l’obtention du visa. En revanche, le logement n’est pas fourni. Ce stage est indemnisé à hauteur de 600 euros mensuels.

Les qualités attendues du stagiaire sont les suivantes :

Une excellente maitrise de la rédaction en français. Une bonne maitrise du russe (certaines sources seront en russe, notamment sur Internet). Une formation de type sciences-po, LEA, école de commerce, sciences humaines (niveau minimum bac+3) est souhaitée.

Merci par avance de votre aide,

Bien cordialement,

Elisabeth ROSA

Attachée juridique

Mission économique

Ambassade de France en Russie

Tél. : +7 495 - 937 24 21

Fax : +7 495 - 937 24 01

www.missioneco.org/Russie

samedi 5 avril 2008

Otan : Poutine reste inflexible

Même si les débats se sont déroulés dans une «atmosphère constructive», le président russe a réaffirmé que l'expansion à l'est de l'Otan constituait pour lui «une menace directe» sur ses frontières occidentales.

Le soulagement était de mise, vendredi à Bucarest, à l'issue de la rencontre entre Vladimir Poutine et les dirigeants de l'Otan. Malgré les tensions apparues la veille, l'hôte, pour peu de temps encore, du Kremlin a tenu à afficher un certain calme, jugeant cette rencontre «constructive». Il a également affirmé qu'une nouvelle Guerre froide était exclue, car «ce n'est dans l'intérêt de personne.»

Même volonté d'apaisement affiché du côté d'Angela Merkel. «Je n'ai noté aucune agressivité dans les débats», a assuré la chancelière allemande. «M. Poutine est venu avec un esprit de dialogue», a également affirmé le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.

Le matin même pourtant, un haut responsable russe avait exprimé l'irritation de Moscou sur les conclusions adoptées jeudi soir par le sommet de l'Otan, laissant redouter une crise. Jeudi, l'Alliance atlantique a en effet refusé d'octroyer dans l'immédiat à l'Ukraine et à la Géorgie le statut de candidats officiels, tout en promettant qu'elles pourraient la rejoindre un jour. Une option à laquelle Moscou est fermement opposée.

Compromis sur le FCE

Même s'il n'y a eu effectivement aucun éclat de voix, le président russe a tout de même campé sur ses principales positions, en accusant notamment l'Otan de s'étendre sans respecter les intérêts de son pays. «Il a parlé de la politique d'élargissement de l'Otan et il a dit que malheureusement on demande au fond à la Russie de regarder ce processus sans que les intérêts de la Russie soient pris en compte», a indiqué un haut responsable russe, qui a refusé d'être identifié. «L'Otan ne peut pas garantir sa sécurité aux dépenses de la sécurité des autres», a insisté Poutine.

Celui qui devrait devenir le premier ministre de Dmitri Medvedev a également accusé certains pays de l'alliance militaire occidentale d'avoir diabolisé la Russie, sans égard pour sa contribution à la fin de la Guerre froide. «Certains sont allés jusqu'à une totale diabolisation de la Russie et ne peuvent toujours pas s'en empêcher. Certains ont commencé à parler d'ambitions impériales», a-t-il poursuivi.

Seul compromis en vue : Vladimir Poutine s'est dit prêt à revenir au traité de désarmement sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), moyennant des concessions occidentales. Son pays avait cessé le 12 décembre d'appliquer le traité FCE, une des clés de voûte de la sécurité sur le Vieux continent depuis la fin de la Guerre froide, et qui a limité en 1990 les armements de l'Atlantique à l'Oural.

Le leader russe a choisi les dernières semaines de sa présidence pour assister personnellement et pour la première fois à ce Conseil Otan-Russie, bien que ce forum existe déjà depuis 2002. Il rencontrera samedi le président américain George W. Bush, pour une réunion bilatérale dans la ville russe de Sotchi, sous les rives de la mer Noire.

J.C. (lefigaro.fr) avec AFP et AP
04/04/2008 | Mise à jour : 16:16 |

http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/04/01003-20080404ARTFIG00511-otan-poutine-reste-intangible.php

jeudi 3 avril 2008

Otan : la Géorgie et l'Ukraine devront attendre



Des militants du mouvement de jeunesse pro-Kremlin Nachi manifestent contre l'entrée de l'Ukraine et de la Géorgie dans l'OTAN,
jeudi 3 avril à Moscou.

C'est une décision sans surprise et qui consacre, provisoirement, l'opinion d'une dizaine des 26 pays membres de l'Alliance atlantique, France et Allemagne en tête. Les dirigeants de l'Otan réunis à Bucarest ont décidé jeudi de différer l'octroi du statut de candidat à l'adhésion pour l'Ukraine et la Géorgie. Le secrétaire général de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, Jaap de Hoop Scheffer, a précisé que l'Alliance s'engageait cependant à recevoir ces deux pays à une date ultérieure. La situation sera revue en décembre.
La France et l'Allemagne s'étaient opposées à l'ouverture immédiate du processus d'adhésion de ces deux pays, estimant qu'elle aggraverait les relations déjà tendues avec la Russie. D'ailleurs, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko, a rapidement réagi estimant que l'entrée de la Géorgie et de l'Ukraine dans l'Otan constituerait «une erreur stratégique» aux «conséquences les plus sérieuses» pour la sécurité en Europe. En dépit de ce report, le ministre géorgien à l'Intégration européenne, Giorgi Baramidze, a qualifié cette décision de «succès historique». «C'est une victoire» a pour sa part estimé le président ukrainien Viktor Iouchtchenko.
En revanche, les membres de l'Otan ont proposé à l'Albanie et à la Croatie de rejoindre l'Organisation, mais pas à la Macédoine, qui doit régler un différend avec la Grèce qui porte sur son nom. Athènes bloque depuis 1991 la reconnaissance internationale de l'ancienne république yougoslave. En signe de protestation, le ministre macédonien des Affaires étrangères a annoncé que la délégation de son pays quittait le sommet.
«Je suis heureux que l'Alliance se soit entendue pour inviter l'Albanie et la Croatie», a simplement commenté George W. Bush, tout en regrettant l'absence de consensus sur la Macédoine. Il n'a pas cité la Géorgie ni l'Ukraine, mais «la porte de l'Otan doit rester ouverte», a précisé celui qui s'était opposé à leur entrée dans l'Organisation.

Accord sur le bouclier anti-missile

En marge du sommet, les Etats-Unis et la République tchèque ont conclu un accord sur l'implantation sur le sol tchèque d'éléments du bouclier anti-missile américain. Accord qui sera signé «dans un avenir proche», indique la déclaration, sans doute début mai. L'accord prévoit l'implantation en République tchèque d'une station radar pour détecter le lancement de missiles balistiques. La mise en fonctionnement du dispositif reste toutefois suspendue à un autre accord avec la Pologne. Selon un haut responsable américain, les dirigeants de l'Otan ont accepté de soutenir le projet américain.
L'Otan a aussi tendu la main à la Serbie en l'invitant à passer du Partenariat pour la Paix au «dialogue intensifié», le deuxième stade de rapprochement avec l'alliance. C'est le président roumain Traian Basescu qui l'a annoncé jeudi. Ctte invitation concerne aussi la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro. A la différence de ces derniers, la Serbie n'avait pas fait de demande en ce sens.

Des renforts en Afghanistan

Dans la foulée de la décision française, les dirigeants de l'Otan se sont engagés à accroître leurs effectifs en Afghanistan pour combattre les talibans, à partager le fardeau des opérations militaires et à limiter les restrictions à l'utilisation de leurs troupes, dans une déclaration commune.
Enfin, il a été décidé que le prochain sommet serait co-organisé par la France et l'Allemagne et aurait lieu en avril 2009 à Strasbourg et à Kehl, à la frontière franco-allemande. Les deux pays s'étaient mis d'accord pour proposer ensemble que le sommet, qui marquera le 60eme anniversaire de l'alliance, se tienne de part et d'autre du Rhin. Ce sera la première fois dans l'histoire de l'Otan que deux pays membres organisent conjointement un sommet et la première fois depuis le milieu des années 1950 que la France organise un sommet de l'Otan.

A Moscou, une trentaine de membres d'organisations de jeunesse pro-Kremlin ont été arrêtés alors qu'ils manifestaient contre les projets d'élargissement de l'Otan, devant la représentation de l'Alliance atlantique.
J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP et AP03/04/2008 Mise à jour : 18:41



L'OTAN approuve le dispositif antimissile américain et invite Moscou à le rejoindre


Après avoir apporté son soutien au projet de bouclier antimissile américain, les pays membres de l'OTAN ont invité la Russie, dans la déclaration finale du sommet de Bucarest, jeudi 3 avril, à y relier ses propres systèmes de défense. "Nous encourageons la Fédération russe à profiter des propositions des Etats-Unis en matière de défense antimissile et nous sommes prêts à explorer [ces] possibilités (...) au moment qui sera approprié", ont déclaré les vingt-six membres de l'OTAN.
Par le passé Moscou avait vivement critiqué ce projet, et n'a pas encore répondu officiellement à l'idée. Le président russe, Vladimir Poutine, est arrivé jeudi à Bucarest pour participer au Conseil OTAN-Russie qui a lieu vendredi, dernier jour du sommet.
L'accord conclu, jeudi, entre Washington et la République tchèque pour l'implantation sur le sol tchèque d'éléments du bouclier antimissile américain apparaît comme une victoire pour le président américain George Bush, qui défendait le projet. "Cet accord est un pas important dans notre effort pour protéger nos nations et nos alliés de l'OTAN de la menace grandissante posée par la prolifération de missiles balistiques et d'armes de destruction massive", explique le communiqué commun des deux pays.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters 03.04.08 16h08 • Mis à jour le 03.04.08 21h01



mardi 1 avril 2008

Bush-Poutine : rencontre de la dernière chance


Vladimir Poutine et George W. Bush, en juillet 2007.
Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Le président américain a accepté l'invitation de son homologue russe à l'issue du sommet de l'Otan. L'occasion de surmonter les tensions et, peut-être, d'achever leurs mandats respectifs sur un accord.
Après les nombreuses déconvenues de sa politique étrangère, George W. Bush est animé d'un étonnant regain d'ambition alors qu'il s'embarque aujourd'hui pour un voyage délicat en Europe de l'Est.
Plus que du sommet de l'Otan consacré à l'élargissement et à l'Afghanistan, qui s'ouvrira mercredi à Bucarest, plus que des visites symboliques en Ukraine et en Croatie programmées avant et après le sommet transatlantique, c'est de son face-à-face avec Vladimir Poutine dimanche prochain sur les bords de la mer Noire que pourraient venir les résultats les plus spectaculaires. Les deux hommes sont en fin de mandat (il reste un mois au Russe, neuf à l'Américain) et c'est leur dernière chance de laisser à leurs successeurs une relation bilatérale apaisée.
Il y a sept ans, Bush avait discerné «au fond de l'âme» de Poutine un partenaire «direct et digne de confiance». Malgré les tensions qui se sont multipliées depuis, il n'a jamais renié cette appréciation. «Ma stratégie a toujours été de maintenir une relation telle qu'il écoute ce que j'ai à lui dire», a expliqué le chef de la Maison-Blanche. Quitte à n'exprimer en public que des critiques modérées sur les infractions aux droits de l'homme et les dérives autoritaires du régime.
Cocktail explosif
Les circonstances de ce nouveau voyage présidentiel en Europe de l'Est (cela fait pratiquement trois ans que Bush évite l'Europe occidentale pour cause d'impopularité) recèlent les ingrédients d'un nouveau cocktail explosif entre les États-Unis et la Russie. Demain, à Kiev, Bush soutiendra publiquement le principe d'un « Plan d'action pour l'adhésion» (MAP) de l'Ukraine et de la Géorgie, première étape vers une éventuelle entrée dans l'Alliance qui rend les Russes furieux. Mais au sommet de Bucarest, il ne tentera pas de l'imposer, respectant «le processus de décision par consensus», prévient Steve Hadley, son conseiller à la sécurité nationale.
Vers un accord sur le bouclier antimissile ? Les membres de l'Otan qui, de peur de froisser Moscou, rechignent à tendre la main aux anciens satellites soviétiques n'ont pas subi les foudres de Washington. Si l'Otan botte en touche, cela pourrait en fait arranger le président américain, en focalisant le sommet sur l'envoi nécessaire de renforts en Afghanistan et en épargnant à Poutine une provocation lors de sa première invitation par l'Alliance. Car les deux hommes ont d'autres problèmes plus urgents à résoudre.
George Bush a confirmé mercredi le rendez-vous de Sotchi sans attendre que les modalités en soient arrêtées. Le même jour, une délégation du Kremlin se trouvait à Washington pour négocier sur sa proposition de «partenariat stratégique» avec la Russie. Une offre toute fraîche, lancée par le président Bush lors d'un coup de fil à Poutine le 7 mars, détaillée dans une lettre cinq jours plus tard et finalisée dans un document de huit pages présenté la semaine suivante à Moscou par la secrétaire d'État, Condoleezza Rice, et son collègue de la Défense, Robert Gates.
Vers un accordsur le bouclier antimissile ?
On ne connaît pas le contenu précis de cet «accord-cadre stratégique», qui pourrait englober à la fois le projet américain de bouclier antimissile, le contrôle des arsenaux balistiques et nucléaires, la coopération économique et l'accession de la Russie à l'OMC. «Peut-être les États-Unis, la Russie et l'Europe devraient-ils travailler ensemble à une architecture régionale, en partenaires égaux, pour se défendre contre les menaces du Moyen-Orient, explique Hadley. Ce que nous voudrions voir se produire.»
Malgré les assurances américaines, l'installation d'un super-radar en République tchèque et de dix silos de missiles antimissile en Pologne est considérée comme un acte hostile par le Kremlin. «Nous cherchons une formule de transparence qui donne confiance à la Russie et qui soit réciproque», explique-t-on à la Maison-Blanche. Le radar proposé par Moscou pourrait être intégré au système. Les Russes seraient invités à inspecter le dispositif, qui pourrait être mis «en sommeil» jusqu'à l'émergence d'une menace sérieuse.
«Je suis optimiste sur la possibilité d'aboutir à un accord sur ces sujets très importants, affirme George Bush. Je pense que beaucoup de gens en Europe pousseraient un soupir de soulagement si nous parvenions à un accord sur la défense antimissile. Et j'espère que ce sera le cas.» Un tel résultat étofferait le bilan international du président, imposant le bouclier antimissile à son successeur comme un fait accompli.

De notre correspondant à Washington Philippe Gélie31/03/2008 Mise à jour : 07:04
http://www.lefigaro.fr/international/2008/03/31/01003-20080331ARTFIG00244-bush-poutine-rencontre-de-la-derniere-chance.php