vendredi 29 février 2008

"Les Russes savent que cette élection est une farce, mais ils jouent le jeu"

Chat
Pour Marie Jégo, correspondante du "Monde" en Russie, il existe l'espoir qu'avec l'élection annoncée de Medvedev à la présidentielle du 2 mars, "les libertés seront moins malmenées".

Jérémie Fontanieu : Une fois élu à la présidence, Dimitri Medvedev aura-t-il les moyens d'écarter Vladimir Poutine ? En d'autres termes, pourra-t-il assumer d'éventuelles ambitions individuelles ?

Marie Jégo : En fait, dans un premier temps, il semble qu'il sera quand même assez bordé, puisque Vladimir Poutine dit qu'il sera son premier ministre. Maintenant, il a peut-être intérêt à développer une politique plus indépendante pour se maintenir au pouvoir parce que sans cela, il va être l'otage de la politique de Poutine. Il serait encore plus fâcheux pour lui d'être l'otage de la politique des hommes en uniforme, les "silovikis", qui poussent la Russie à devenir de plus en plus un Etat policier.

RACHID : M. Medvedev et M. Poutine se sont-ils mis d'accord pour changer la Constitution après les élections, Constitution qui donnerait plus de pouvoir au premier ministre ?

Marie Jégo : Officiellement, rien de tel n'a été annoncé bien sûr. Néanmoins, Vladimir Poutine a fait une allusion à cela. C'était le 14 février, lors de sa conférence au Kremlin. Il a dit que pour que le travail du gouvernement soit plus efficace, il fallait lui donner plus de pouvoirs. Le problème, c'est qu'en faisant cela, il ruine le système qu'il a mis en place pendant huit ans de la verticale du pouvoir, où tout est subordonné au président puisque maintenant, depuis 2004, même les gouverneurs de région sont proposés par le Parlement régional et nommés par le Kremlin.

Arnaud : Qui représentera la Russie lors des prochaines réunions internationales ? Cela ne va-t-il pas correspondre à un point de discorde important entre les deux hommes ?

Marie Jégo : En effet, c'est une question que tout le monde se pose ici. D'autant que jusque-là, Medvedev n'est pas tellement apparu sur la scène internationale. En général, il va à Davos, et depuis qu'il a été désigné successeur, il est allé à Belgrade. Mais Vladimir Poutine ne l'a pas envoyé à la conférence sur la sécurité à Munich, et c'est Poutine qui ira au sommet de l'OTAN en avril.

Bien sûr, formellement, la passation de pouvoirs entre présidents a lieu en mai. Mais, pour le moment, on peut se demander pourquoi Medvedev semble un peu en retrait sur les grands dossiers internationaux. D'un autre côté, Vladimir Poutine a bien précisé lors de ses derniers discours qu'il avait choisi Medvedev parce qu'il travaillait avec lui depuis dix-sept ans. Il a parlé de Medvedev comme de son élève, en fait. Par exemple, Poutine, lors de son dernier discours devant le Conseil d'Etat, a dévoilé un plan de développement économique de la Russie jusqu'en 2020. Il a bien souligné que Medvedev devrait l'appliquer.

De son côté, Medvedev a parlé de ce plan lors d'une réunion à Krasnoïarsk, en Sibérie, qu'il compte appliquer pendant quatre ans, a-t-il précisé. A partir de là, il est clair que Poutine entend encore jouer un rôle à l'intérieur comme à l'extérieur.

caitlin : Existe-t-il une chance que Medvedev soit plus conciliant en matière de libertés publiques, notamment avec la presse ?

Marie Jégo : Ici, l'inquiétude est plutôt inverse. On dit par exemple que Medvedev, grand utilisateur de l'Internet, à l'inverse de Poutine qui a confié récemment n'avoir jamais envoyé un mail de sa vie, va être plus vigilant sur les publications Internet.

Toutefois, il faut laisser sa chance à Medvedev. Il est quand même d'une autre génération, il n'a pas fait sa carrière au KGB comme Poutine et il y a des espoirs, ici en Russie, qu'avec Medvedev les libertés seront moins malmenées. On peut penser qu'il lui faudra du temps pour avoir les coudées plus franches. Au début de son mandat, il va être sans doute très dépendant de Poutine. Mais s'il veut survivre, il faut qu'il comprenne qu'il doit s'en démarquer. La Russie, si elle aspire à devenir un acteur de poids dans l'économie globale, ne peut pas fermer des représentations du British Council parce qu'elle cache des activités "d'espionnage".

Anaïs_LL. : Quelle va être la politique de Medvedev par rapport à la Tchétchénie ? Continuera-t-il la politique de "normalisation" de la situation et de russification qu'a initiée Poutine lors de son second mandat ? S'est-il exprimé sur le sujet ?

Marie Jégo : Non, il ne s'est pas exprimé sur le sujet de la Tchétchénie. Je pense que Medvedev va être obligé de maintenir le régime de Ramzam Kadyrov. En fait, il n'a pas d'idées, comme la plupart des hauts fonctionnaires russes, qui connaissent très mal les problèmes de la région.

La seule chose qu'ils comprennent, c'est qu'il faut donner du travail aux gens. Parce que ce sont les régions (Tchétchénie, Ingouchie, Daghestan) les plus pauvres de la fédération. Récemment, le groupe automobile AvtoVAZ a signé un accord avec Kavyrov pour la création de quatre usines en Tchétchénie : une d'assemblage, trois de pièces détachées.

Mais au-delà de cet aspect économique, personne n'est à même de résoudre les problèmes cruciaux : disparition de personnes, torture, exécutions sommaires, absence de lois. L'idée au Kremlin, c'est que ces régions difficiles doivent être gérées par les structures de force (KGB, armée, ministère de l'intérieur...) et avec le "tchetchen bachi" (c'est-à-dire des personnes du type de Kadyrov).

Anaïs_LL. : Sur la question du Kosovo, les mots durs de Poutine sont-ils voués à plonger Medvedev dans une politique de confrontation avec l'UE sur l'indépendance kosovare ? Et donc à montrer Medvedev comme un homme fort et de poigne au peuple russe ?

Marie Jégo : Oui, c'est intéressant, c'est certainement pour ça que Medvedev a pu aller au Kosovo dans le contexte pré-électoral. C'était sans doute intéressant de le montrer comme un patriote pan-slave. Pour ce qui est de la rhétorique virulente de Poutine, on peut raisonnablement penser qu'elle sera un flop dans l'eau. Souvent en Russie, plus la rhétorique est dure, plus l'application est faible. La Russie ne peut pas faire grand-chose au sujet du Kosovo, d'où cette virulence verbale qui traduit plutôt sa faiblesse.

L'intérêt majeur de la Russie pour la Serbie,
c'est le transit du gaz, comme le prouve le fait que Gazprom pousse son projet de construction du gazoduc Southstream à travers la Serbie. Gazprom vient en outre de racheter 51 % de la société nationale du pétrole serbe.

Arnaud : Le futur président sera t-il plus conciliant avec l'Europe au niveau énergétique ?

Marie Jégo : A priori, non. Medvedev est le président du conseil d'administration de Gazprom. Il l'était au moment où Gazprom, en janvier 2006, a coupé le robinet à l'Ukraine. Medvedev a toujours défendu le caractère de monopole de Gazprom sur les gazoducs et je ne pense pas qu'il s'apprête à signer la Charte européenne de l'énergie, qui prévoit l'abandon du monopole sur les tubes.

Eguaquantic : Medvedev dispose-t-il des réseaux qui lui permettraient d'évincer Poutine afin d'empêcher ce dernier de redevenir président aux prochaines élections ?

Marie Jégo : On peut se demander aujourd'hui pourquoi Vladimir Poutine n'a pas choisi un des représentants de l'élite en uniforme pour lui succéder. Il est intéressant de constater qu'en choisissant Medvedev, Poutine continue de garder les leviers de commande sur ces structures qui fonctionnent en réseau à tous les niveaux : économique, politique, administratif... La présidence de Poutine a été caractérisée par la mise en place de représentants du FSB (services de sécurité, ex-KGB) Rappelons que Poutine est lui-même issu du KGB. Medvedev n'a pas les clés de ce réseau, même s'il jouit du soutien de certains d'entre eux.

Anaïs_LL. : Peut-on croire à ce qu'a déclaré récemment un membre du gouvernement, selon lequel Medvedev et Poutine ont organisé une présidence en rotation (pendant huit ans, Medvedev président, Poutine premier ministre et ensuite le contraire), qui durerait environ jusqu'en 2024 ?

Marie Jégo : A partir du moment où Poutine, en partant, annonce un plan de développement économique pour la Russie jusqu'en 2020, on peut raisonnablement penser qu'il ne s'apprête pas à quitter la scène, même en n'étant plus président. Maintenant, pour ce qui est de leurs arrangements personnels, je ne suis pas au courant, et j'aurais bien du mal à l'être, l'accès aux informations en provenance du Kremlin n'étant pas particulièrement ouvert. Il y a toujours ici des tas de rumeurs assez fantasques qui sont la caractéristique d'une société fermée, où l'information est filtrée. Ce qu'on peut dire avec certitude, c'est que Poutine part, mais il reste.

PeP : A long terme, une véritable opposition pourra-t-elle briguer le pouvoir, sachant que Poutine a installé solidement son réseau ("silovikis", gazprom, Medvedev, Kadyrov...) ?

Marie Jégo : Pour le moment, tout va dans le sens inverse. L'opposition est faible parce qu'elle n'a pas d'audience, mais pas seulement : elle est aussi très divisée. Et le rouleau compresseur du système lui laisse peu de chances de pouvoir grandir et s'affirmer. On ne le dit pas, mais ces dernières semaines, des opposants ont été arrêtés.
On peut parler par exemple de la journaliste Natalia Morar, du magazine New Times : elle est empêchée d'entrer en Russie, où elle résidait et travaillait depuis dix ans, pour des raisons non expliquées par les autorités mais dont on pense qu'elles sont liées à son activité de journaliste. On peut encore citer la fermeture de l'université européenne de Saint-Pétersbourg, officiellement pour des raisons techniques, et le refus d'accès au territoire russe pour le représentant de Human Rights Watch, M. Rohds.

Fabien : Que pense l'opinion russe de cette manipulation de Poutine et de ce contournement de la Constitution ? N'y a-t-il pas un malaise?

Marie Jégo : Oui et non. Les Russes savent que cette élection est une farce, mais ils jouent le jeu. Et le pouvoir sait que les gens savent, mais il fait semblant. C'est comme une sorte de schizophrénie, un peu comparable à ce qu'on avait à l'époque soviétique. Mais ce qui n'a aucun rapport avec l'époque soviétique, c'est la vie quotidienne : les gens sont plus libres, à condition qu'ils n'aient pas de revendications politiques.

Les gens acceptent ce pacte, parce qu'ils sont fatigués de tout ce qui s'est passé, surtout les réformes monétaires qui ont confisqué leurs économies. Alors ils se disent : "Pourvu qu'on ne revienne pas à cette époque-là." Le pacte, c'est : "Vous jouez le jeu, et on ne vous embête pas." Les gens sont très touchés, à la fois, par l'augmentation exponentielle de la corruption et par l'inflation récente, donc ce pacte est fragile.

LEMONDE.FR | 27.02.08 | 18h57 • Mis à jour le 29.02.08 | 19h35

http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3214,55-1016533@45-2,0.html

Sous Poutine, la province russe s'est métamorphosée

Dimitri Medvedev, le dauphin de Vladimir Poutine qui doit être élu dimanche, fait face à un défi : transformer la manne des hydrocarbures en développement économique. Reportage.

À 500 kilomètres de Moscou, Voronej connaît un boom du commerce. Partout fleurissent boutiques, restaurants, clubs de remise en forme, salons de coiffure, bowlings et boîtes de nuit. Pour qui a connu la grisaille maussade et le dénuement des villes provinciales soviétiques, cette métamorphose est spectaculaire, même si les routes restent couvertes d'ornières et de flaques de neige fondue. Des projets immobiliers poussent comme des champignons. Un luxueux centre commercial vient de s'installer dans l'une des rues principales. Le parc d'automobiles a tellement grossi que Voronej se retrouve juste après Moscou et Saint-Pétersbourg pour le nombre de voitures vendues. L'abondance jusqu'ici réservée à la métropole moscovite s'étend en province.

C'est sans doute partiellement en raison de cette sensation très nouvelle de bien-être que la grande majorité des Russes voteront ce dimanche pour l'héritier désigné de Vladimir Poutine, Dimitri Medvedev. À Voronej, qui a pourtant une réputation de ville «rouge», quelque 64 % des habitants s'apprêtent à voter pour lui, selon un sondage.

Ancien haut lieu du complexe militaro-industriel soviétique, Voronej a subi de plein fouet l'effondrement du communisme, qui a laissé sur le carreau une population ouvrière paupérisée. Un habitant sur trois y est retraité. La ville compte une importante proportion d'étudiants et de professeurs, disposant officiellement de faibles salaires. Voronej consomme, alors qu'en principe elle n'a pas d'argent. Ce paradoxe fait sourire Mark Zinovievitch Berkolaiko, un docteur en mathématiques qui s'est reconverti dans la finance dans les années 1990, pour finalement fonder une société d'investissements privée.

«Il faut en finir avec les mythes russes», dit-il. D'après lui, les statistiques officielles ne reflètent pas les revenus réels de la population. Les pauvres, et ceux qui ont juste assez d'argent pour manger et se vêtir correctement, représenteraient quelque 40 % de la population de Voronej. Les gens aisés, «ceux qui ont de bons appartements, une voiture, des portables et peuvent se payer des voyages à l'étranger» , en représenteraient de 30 à 40 % et gagneraient entre 25 000 et 50 000 roubles (de 800 à 1 600 euros), selon lui. Les 20 % restants se partageant à égalité entre «très riches» (millionnaires en dollars) et «riches» . «C'est la classe moyenne qui booste le commerce, ce dernier ne serait pas possible s'il ne s'appuyait que sur les riches» , affirme Berkolaiko. Il rappelle que le capitalisme existe depuis dix-sept ans en Russie et que beaucoup de gens ont accumulé un capital. «Nous les voyons arriver chez nous et demander à acheter un portefeuille d'actions ou investir dans l'immobilier» , raconte-t-il.

«Prometteuses»

Mark Berkolaiko parle même d'un petit frémissement du secteur productif. L'usine d'aéronautique de Voronej, après des années de crise, a «un carnet de commandes plein jusqu'en 2012» . Les perspectives seraient «prometteuses» dans le secteur spatial ou l'agriculture. «Nous devons cette stabilisation à Vladimir Poutine. Il a remplacé les oligarques et les criminels par des bureaucrates. C'est un frein énorme, mais c'est mieux», dit le financier.

Alla Tsvetkova, jeune femme entrepreneur qui fait partie d'un conseil consultatif économique auprès de la mairie, ne partage pas cet avis. Pour elle, la prospérité du commerce à Voronej est due au pouvoir d'achat des riches, et non à l'émergence d'une classe moyenne, car «25 000 roubles (800 euros), c'est très peu, vu le niveau de prix occidental !». «Ayant des revenus immenses, les riches consomment pour tous les autres», suppose-t-elle. Elle décrit des PME locales accablées par la bureaucratie et concurrencées par de grandes chaînes commerciales venues de Moscou. «J'avais des kiosques en 2001, j'ai dû les vendre. Il n'est plus rentable de dépenser autant de dessous-de-table et d'énergie à les garder», dit-elle. Elle explique qu'il est impossible de survivre dans les affaires sans «la main» du pouvoir, ce qui favorise «les gros poissons» capables de payer pour faire taire l'hydre bureaucratique. Elle voit dans l'affaiblissement des PME un grave danger de stagnation pour Voronej, car les chaînes moscovites «sont des aspirateurs» qui rapatrient leurs fonds vers Moscou. «Pour changer ce système fermé, il faudrait une vraie rupture, et Medvedev, même s'il a de bons projets, ce n'est pas la rupture» , s'inquiète Alla.

Du même avis, l'entrepreneur Alexandre Sysoev, un influent député réformateur de la Douma régionale, s'interroge sur le mécanisme par lequel le futur président pourra libérer le pays de la chape bureaucratique, pour échapper à la malédiction de la rente pétrolière. «Medvedev me plaît, je sens intuitivement en lui une liberté que je ne trouvais pas chez Poutine. Mais il n'est pas possible de considérer les gens comme des serfs quand il s'agit de se faire élire, et de vouloir en faire des citoyens pour stimuler l'économie. Il faudra choisir.»

De notre envoyée spécialeà Voronej Laure Mandeville
28/02/2008 | Mise à jour : 23:10 | Le Figaro

http://www.lefigaro.fr/international/2008/02/29/01003-20080229ARTFIG00020-sous-poutine-la-province-russe-s-est-metamorphosee-.php

jeudi 28 février 2008

Medvedev en campagne télévisée pour une victoire annoncée

A quatre jours du scrutin présidentiel en Russie, Dmitri Medvedev, 42 ans, dauphin de Vladimir Poutine, s'est présenté pour la première fois en tant que candidat devant un parterre d'électeurs à Nijni-Novgorod (est de Moscou). Pour l'occasion, il a pris, mercredi 27 février, "un jour de vacances non payé", a précisé le gouvernement russe.

Habituellement, quand Dmitri Medvedev fait campagne, sillonnant la Russie ou apparaissant à la télévision, ce n'est pas en qualité de candidat à l'élection présidentielle du 2 mars mais de premier vice-premier ministre. "Pendant la période électorale, le gouvernement ne doit pas travailler au ralenti", a justifié Vladimir Tchourov, le président de la commission électorale centrale.

Dimitri Medvedev, bien avant l'ouverture de la campagne, devançait déjà ses rivaux grâce à ses multiples apparitions sur le petit écran. Selon une étude du centre d'analyse des médias Medialoguia, entre le 10 décembre - quand Vladimir Poutine l'a désigné comme successeur - et le 26 février, Dmitri Medvedev est apparu 1 832 fois sur les chaînes de la télévision publique. Dans le même temps, le candidat Vladimir Jirinovski a été montré 533 fois, Guennadi Ziouganov 479 fois et Andreï Bogdanov 258 fois. Le Parti communiste russe, qui avait déposé une plainte à ce sujet, a été débouté, mardi, par un tribunal moscovite.

Aux journaux télévisés, M. Medvedev crève l'écran. On ne voit que lui : en visite aux champs, en train de deviser avec une famille de la classe moyenne, occupé à l'inauguration d'un hôpital. En fait, le poulain de M. Poutine a ravi la vedette à son maître. A en juger par la fréquence de ses apparitions télévisées, il l'a déjà remplacé. L'élection n'est plus qu'une simple formalité. La seule incertitude porte sur l'ampleur de sa victoire dès le premier tour de scrutin.

L'impétrant au visage d'écolier sage est si sûr de l'emporter qu'il a refusé de participer aux débats électoraux télévisés. Bien trop pris par ses activités de vice-premier ministre, il n'a pas le temps. Cet argument est une garantie du sérieux du candidat Medvedev. L'autre garantie est son adoubement par Vladimir Poutine. A Nijni-Novgorod, il a promis de poursuivre la politique menée par le président sortant. La Russie, "gavée de révolutions", a bien besoin d'un "répit", a-t-il souligné.

La stratégie du Kremlin est de laisser entendre aux électeurs que rien ne changera après l'élection. M. Medvedev en est la meilleure illustration. Il a de plus en plus fréquemment les tics de langage de son mentor. Mardi, il a indiqué qu'il était prêt à travailler avec le futur président américain à condition que celui-ci ne professe pas d'idées "à demi-séniles".

Dépourvue d'enjeux, de débats, de programmes, la campagne électorale est bien terne. Les seules affiches visibles sont celles de Russie unie, le parti au pouvoir, montrant côte à côte Vladimir Poutine et son protégé. Récemment, à Moscou, des annonceurs publicitaires ont déploré, sous le sceau du secret, avoir été contraints de céder des espaces publicitaires exclusivement à Russie unie. Selon la presse, les gouverneurs de régions se sont vu enjoindre de garantir une participation de 65 % alors que la notion de seuil de participation - fixé jadis à 25 % - a disparu de la nouvelle loi électorale.

Fidèles à la tradition soviétique, les bureaux de vote ne lésinent pas sur les moyens pour inciter l'électorat à se déplacer : distribution de nourriture, bons de réductions, billets de concerts. A Sotchi, une loterie de voitures sera proposée ; à Tcheliabinsk, des crêpes seront offertes (la chandeleur est célébrée le 3 mars). Les opérateurs de téléphonie mobile ont pris soin d'envoyer des messages sur les portables de leurs abonnés : "N'oubliez pas d'aller voter, votre voix est importante pour le pays." Selon une pratique éprouvée à l'occasion des législatives du 2 décembre 2007, les électeurs pourront voter dans n'importe quel bureau de vote, de préférence à proximité de leur lieu de travail, sous l'oeil vigilant de leurs supérieurs hiérarchiques.

Marie Jégo

mardi 26 février 2008

Dmitri Medvedev affiche à Belgrade l'alliance Russie-Serbie sur le Kosovo


Le président serbe Boris Tadic, à droite, accueille le candidat à l'élection présidentielle russe, Dmitri Medvedev à Belgrade, lundi 25 février 2008.

Contrairement au jour de l'attaque contre l'ambassade américaine, la représentation diplomatique de la Russie à Belgrade était protégée, lundi 25 février, par des gendarmes anti-émeute déployés devant les grilles. Un autre cordon de policiers contenait une centaine de manifestants sur le trottoir opposé. Les manifestants, réunis par le Parti libéral démocrate (LDP), de Cedomir Jovanovic, étaient pourtant inoffensifs, et n'avaient nullement l'intention de prendre d'assaut le bâtiment russe.

Sifflets à la bouche, les démocrates serbes protestaient contre la visite du dauphin de Vladimir Poutine, l'actuel premier ministre russe Dmitri Medvedev, et du chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, venus négocier des contrats commerciaux et rappeler leur solidarité avec la Serbie après la proclamation d'indépendance du Kosovo.

"La place de la Serbie est en Europe, pas en Russie", proclamait une pancarte. "L'indépendance du Kosovo est soutenue par les Etats-Unis et une grande majorité des Etats européens. Si nous continuons à nous y opposer, est-ce que cela ne va pas stopper notre marche vers l'Union européenne ?", se demandait Uros Kojanovic, membre du LDP.

"En plus, la Russie nous doit des excuses", ajoutait-il en référence aux propos récents d'un journaliste russe ayant jugé "bien méritée" la balle reçue par Zoran Djindjic, le premier ministre serbe tué par un tireur embusqué en mars 2003.

Les manifestants reprochaient également aux autorités russes d'avoir accordé, le 1er février, l'asile politique à Mira Markovic et Marko Milosevic. La veuve et le fils de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic sont recherchés par la justice serbe pour abus de pouvoir et trafic de cigarettes. Slobodan Milosevic avait quitté le pouvoir sous la pression de la rue, mobilisée en septembre 2000 par Zoran Djindjic, qui l'avait ensuite fait arrêter et transférer à La Haye, au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), où l'ex-président est mort en 2006.

Mais Dmitri Medvedev n'a pas entendu les huées des manifestants. A cette heure-là, il s'entretenait avec le premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, dans une villa du gouvernement dans le quartier résidentiel de Dedinje, de l'autre côté de l'affluent du Danube, la Save.

Le probable successeur de Vladimir Poutine, après la présidentielle russe du 2 mars, a rappelé la position de la Russie qui "soutient fermement que la Serbie est un Etat unifié avec le Kosovo à l'intérieur de ses frontières". Il a jugé "illégale" la déclaration unilatérale d'indépendance, le 17 février, de ce qui était jusqu'alors officiellement une province de Serbie, même placée sous administration internationale depuis 1999. Sans bellicisme, Dmitri Medvedev a promis que Moscou continuera à "coordonner" sa politique sur le Kosovo avec Belgrade.

Le premier ministre nationaliste, Vojislav Kostunica, a, lui, été plus menaçant. Il a notamment exclu toute "normalisation des relations (diplomatiques) avec ces pays qui ont reconnu l'indépendance tant qu'ils n'auront pas annulé leur décision". Peu auparavant, le président serbe, Boris Tadic, pro-européen et soucieux de ne pas brûler les ponts avec l'Union européenne, avait certes remercié Moscou pour son soutien sur le dossier kosovar, mais avait surtout mis l'accent sur la coopération économique entre les deux pays.

A cette occasion, Belgrade et Moscou ont signé un mémorandum sur la création d'une société mixte par la compagnie d'Etat serbe Srbijagas et la société russe Gazprom. Un "accord de coopération" intergouvernemental prévoit notamment la participation de la Serbie au gazoduc South Stream, destiné à diversifier les routes de transport du gaz russe vers l'Europe.

Christophe Châtelot
BELGRADE ENVOYÉ SPÉCIAL
http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/02/26/dmitri-medvedev-affiche-a-belgrade-l-alliance-russie-serbie-sur-le-kosovo_1015779_3214.html?xtor=RSS-3210

lundi 25 février 2008

Les Russes désespérés frappent à la porte de Dmitri Medvedev

Photo-reportage du Monde.

http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-3214,31-1015594,0.html?xtor=RSS-3210

De plus en plus d'internautes en Russie

elon les dernières données officielles publiées par le ministère russe des communications, le nombre d'internautes devrait croître de plus de 30 % en Russie cette année, pour atteindre 46 millions d'utilisateurs, contre 35 millions fin 2007. Des chiffres auxquels s'ajoutent autant d'utilisateurs russophones au sein de la diaspora et dans les régions limitrophes de la Russie (Ukraine, Pays baltes, etc.), ce qui place la langue russe parmi les dix langues les plus importantes sur Internet en nombre de locuteurs, à égalité avec l'arabe et le portugais.

A Moscou, le taux de pénétration est encore plus imposant et le haut débit explose : environ 60 % de la population aurait accès à Internet, et si, en janvier 2007, près de la moitié de ces internautes utilisait encore l'archaïque modem téléphonique pour accéder au réseau, douze mois plus tard ils ne sont plus que 10 % à se connecter en bas débit : 90 % des utilisateurs moscovites jouissent d'une connexion rapide à la maison ou se connectent aux réseaux Wi-Fi de la capitale, qui sont légion.

Parmi les sites les plus consultés, Live Journal vient évidemment en tête. Le site Internet d'Anton Nosik accumule les records : 400 millions de pages vues par mois sur les 700 000 blogs actifs créés en russe sur le site de Live Journal...

Alexandre Billette
Le Monde
Article paru dans l'édition du 26.02.08.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/02/25/de-plus-en-plus-d-internautes_1015349_3214.html#ens_id=998560

La Russie confrontée à une catastrophe sanitaire

À l'hôpital de la petite bourgade de Taroussa, malgré le manque de moyens, Vladimir a pu être opéré sans payer, chose inimaginable à Moscou et dans les grandes villes où les cliniques privées aux coûts exorbitants poussent comme des champignons . (Nodé-Langlois/Le Figaro)

Le système de santé qui faisait la fierté de l'URSS s'est effondré. Poutine dit vouloir en faire une priorité de la prochaine présidence.

De notre correspondant à Moscou

LA RUE DÉFONCÉE n'est qu'un cloaque de boue et de neige fondue. Face aux petites isbas bancales, se dressent deux petits bâtiments de trois étages en briques blanches crasseuses : l'hôpital de Taroussa. Moscou n'est qu'à une centaine de kilomètres mais Taroussa, bourgade de moins de 10 000 habitants respire déjà la Russie profonde. Sur le palier du premier étage à la peinture écaillée, un vieillard en pantoufles tire sur sa cigarette. La boîte de conserve qui fait office de cendrier déborde. Une odeur de soupe se mêle à celle de désinfectant dans le couloir badigeonné en vert amande. Les chambres à cinq lits sont évidemment dépourvues de toilettes et de douche. L'infirmière a honte de montrer les toilettes de l'étage.

Le système de santé qui faisait la fierté de l'URSS s'est effondré. Et avec lui l'état de la population. Chiffre le plus frappant : l'espérance de vie des hommes. De niveau européen dans les années 1970, elle a chuté jusqu'à 59 ans. Dans son discours du 8 février sur les perspectives de la Russie pour 2020, Vladimir Poutine, avec un volontarisme sarkozyen, a déclaré qu'il fallait « tout faire » « pour que l'espérance de vie atteigne 75 ans vers 2020 ». Le défi est colossal. Le tabac, l'hypertension et le cholestérol seraient responsables des trois quarts des décès selon Gerhard Symons, de l'Imperial College de Londres , cité par Russia Profile. La prévention est balbutiante. L'alcoolisme fait toujours des ravages. L'épidémie de sida, sous-évaluée, et la tuberculose menacent.

Avec le logement, la santé est la préoccupation majeure des Russes. En toute logique, elle constitue l'une des priorités du candidat à la présidentielle Dmitri Medvedev, assuré d'être élu dans huit jours. Depuis 2006, le même Medvedev, vice-premier ministre, pilote les quatre « projets nationaux » (logement, éducation, agriculture et santé). Dans ce cadre, l'État a consacré environ 3,7 milliards d'euros en 2007 pour la santé.

À l'image de la Russie, l'hôpital de Taroussa 25 médecins, 150 employés et 135 lits , est en pleine transformation. Un étage est en rénovation. Le « projet national » a financé un nouvel appareil de fluorographie permettant un meilleur diagnostic de la tuberculose pour 150 fois moins de rayonnement. Les crédits officiels restent malgré tout insuffisants. Aussi, le dynamique cardiologue de l'hôpital, Maxim Ossipov, sollicite-t-il des aides extérieures, privées, à l'étranger parfois, pour financer des équipements. Le tout nouveau respirateur artificiel financé par l'Association des amis de Taroussa a déjà sauvé des vies. À 45 ans, le Dr Ossipov a un profil encore atypique en Russie : il a étudié un an à San Francisco. Deux jours par semaine, il consulte à Taroussa, la ville de son enfance. Le reste du temps, il gère sa maison d'édition spécialisée dans la traduction d'ouvrages médicaux. Il a publié une chronique littéraire dans la tradition de la médecine humaniste. Empreint d'empathie et de désespoir, il dépeint ses patients fatalistes, leur « dédain pour la vie », cette idée répandue qu'après 60 ans, il est inutile de se soigner, le joug « de l'argent et de l'alcool ». « Le problème n° 1 de la santé en Russie, analyse le praticien, c'est le manque de médecins, et de médecins formés. » « Mon fils est en quatrième année de médecine. Il apprend sur les mêmes manuels qu'il y a vingt ans ! » En outre, « pour entrer à l'institut médical, tu es obligé de verser un pot-de-vin », ajoute Vladimir Alexeïevitch, un autre médecin de Taroussa.

Le fléau de la contrefaçon

Malgré ses manques de moyens, le petit hôpital est un havre d'humanité. Les vieux de Moscou qui viennent se reposer l'été à la datcha se soignent ici. Avantage : l'assurance obligatoire parvient à couvrir les salaires des médecins, les médicaments de base. Et même les repas, pour 21 roubles par jour (60 centimes). « À Moscou, les soins gratuits n'existent pas », résume Marina, chirurgienne à Taroussa. Galina par exemple a été hospitalisée d'urgence à la capitale. On lui a dit qu'un examen par IRM était indispensable pour le diagnostic. Mais c'était 2 000 roubles comptant ou rien. Macha, une autre Moscovite a dû débourser une fortune, 1,5 million de roubles (43 000 €) pour obtenir à temps son opération de l'estomac. Dans les grandes villes, les cliniques privées dentaires, gynécologiques, ou de kinésithérapie poussent comme des champignons. Avec une offre de soins très inégale. Car tout s'achète, même les diplômes. Dans cette jungle sanitaire, les médicaments gratuits manquent et la contrefaçon reste un fléau.

Note d'espoir, le projet national a permis des augmentations de salaires. Importantes en pourcentage tant on part de bas. Mais dérisoires pour le porte-monnaie. Les infirmières fuient Taroussa en quête de revenus attractifs dans les grandes villes. Marina, dix ans de chirurgie, ne gagne que 12 000 roubles mensuels (345 €) ! Moins que certains ouvriers à Moscou. Pour arrondir ses fins de mois, elle profite de la dualité de la nouvelle Russie. Se soigner est un luxe pour la majorité, mais une minorité s'offre des séjours de luxe en maison de repos. Son second emploi, Marina l'exerce dans l'établissement privé de son mari, comme esthéticienne.

Fabrice Nodé-Langlois
Le Figaro
22/02/2008 | Mise à jour : 20:46 |
http://www.lefigaro.fr/international/2008/02/23/01003-20080223ARTFIG00153-la-russie-confrontee-a-une-catastrophe-sanitaire.php

Indépendance du Kosovo : la Russie s’étrangle d’indignation

L’indépendance du Kosovo continue de susciter bien des passions et des indignations en Russie. Depuis que le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé vendredi que c’était un «précédent horrible» aux «conséquences imprévisibles», et qu’il reviendrait comme un boomerang «dans la gueule» des Occidentaux, chaque responsable russe ajoute son petit couplet. Samedi, un proche du président russe a estimé que reconnaître l’indépendance du Kosovo revenait à «armer un fusil» dont «personne ne sait ni où ni quand le coup partira».

Moscou, qui dépêche aujourd’hui le dauphin de Poutine, Dimitri Medvedev, en Serbie, exhale un parfum de guerre froide. La Russie a accusé hier Washington «d’indifférence au sort de centaines de milliers de Serbes pratiquement poussés dans un ghetto au XXIe siècle». «N’est-ce pas du cynisme que d’humilier ouvertement le peuple serbe et de lier les projets euro-atlantistes [de Belgrade] à leur accord sur le dépeçage de la Serbie ?» a demandé le ministère russe des Affaires étrangères. «Qui peut qualifier de moral l’argument américain selon lequel le Kosovo est un cas unique, signifiant que l’accès au statut d’Etat est un droit pour un, mais pas pour les autres».


H.D-P
QUOTIDIEN : lundi 25 février 2008
http://www.liberation.fr/actualite/monde/312035.FR.php?rss=true&xtor=RSS-450

lundi 18 février 2008

Le Conseil de sécurité de l'ONU divisé après la proclamation d'indépendance du Kosovo

Réuni en urgence, dimanche 17 février, à la demande de la Russie, le Conseil de sécurité de l'ONU a de nouveau constaté son désaccord sur l'avenir du Kosovo. "Les différences d'opinion que nous connaissions déjà sont restées fondamentalement les mêmes", a déclaré à la presse l'ambassadeur du Panama, Ricardo Alberto Arias, président du Conseil pour le mois de février.

"Aucun pays n'a soutenu la demande de la Russie d'annuler la proclamation d'indépendance du Kosovo", a expliqué l'ambassadeur de Grande-Bretagne, John Sawers. Son homologue russe, Vitaly Tchourkine, avait annoncé avant la réunion son intention de demander que l'ONU déclare "nulle et non avenue" la proclamation d'indépendance de la province serbe.
Durant la session, l'ambassadeur de Belgique, Johan Verbeke, a lu une déclaration commune au nom de sept pays occidentaux (Allemagne, Belgique, Croatie, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie), affirmant que "l'indépendance internationalement supervisée [du Kosovo] est la seule solution viable pour apporter stabilité et sécurité".

UNE SOLUTION SUI GENERIS
Et pour répondre aux craintes manifestées par certains Etats de voir la proclamation d'indépendance du Kosovo faire boule de neige, la déclaration lue par M. Verbeke précise : "C'est une solution sui generis répondant à un ensemble de circonstances uniques. Elle n'établit aucun précédent plus large." "Nous déplorons que le Conseil de sécurité ne puisse s'accorder sur la suite, mais cette impasse est évidente depuis de nombreux mois", a toutefois déclaré M. Verbeke à la sortie du Conseil de sécurité.
La Serbie et son alliée la Russie affirment que la proclamation d'indépendance viole la résolution 1 244, ainsi que les principes de la Charte des Nations unies sur l'intégrité territoriale des Etats. Mais pour le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la mission de l'ONU au Kosovo, la Minuk, "continuera de considérer la [résolution] 1 244 comme le cadre légal de son mandat et continuera de remplir ce mandat". Cette résolution, adoptée en juin 1999 à la fin de la guerre entre les troupes serbes et les indépendantistes kosovars, accorde au Kosovo une autonomie substantielle sous souveraineté serbe et donne mandat à la Minuk d'administrer le territoire avec l'aide de l'OTAN.
Une nouvelle session du Conseil de sécurité, ouverte au public cette fois, devrait se tenir lundi en présence du président serbe, Boris Tadic.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters 18.02.08 08h04 • Mis à jour le 18.02.08 09h04

samedi 16 février 2008

Le Kosovo, un nouvel Etat balkanique

Un drapeau albanais sur la toit d'un taxi au coeur de Pristina, au Kosovo. (AFP). Crédits photo : AP
La déclaration unilatérale d'indépendance de la province albanophone vis-à-vis de la Serbie est attendue ce dimanche. Retour sur une histoire mouvementée.
C'est la dernière étape du démantèlement de la Yougoslavie, commencé au début des années 1990. Après la Slovénie, la Croatie, la Macédoine, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro, c'est au tour du Kosovo de couper le cordon ombilical qui le rattachait encore, du point de vue du droit, à la Serbie. Sur le terrain, rien ne changera vraiment, puisque le Kosovo est déjà de facto indépendant de Belgrade depuis 1999. Mais pour symbolique qu'elle soit, la déclaration de souveraineté, qui a reçu le feu vert de l'Europe et des États-Unis, met un point final à la décomposition de la Fédération yougoslave tout en ouvrant une nouvelle période d'incertitude dans les Balkans. Porteuse d'autant d'espoirs que de craintes, cette indépendance est devenue, au fil des ans, inéluctable.

L'échec de la Fédération yougoslave

Les premières revendications nationales des Albanais du Kosovo, qui réclament un statut de République pour leur province, surgissent à la fin des années 1960, dans la Yougoslavie titiste. À l'époque, le modèle fédéral yougoslave, qui était censé avoir réglé la « question nationale », commence à se fissurer. Les Croates s'insurgent contre la domination serbe et réclament des droits pour leur peuple. Un an après la mort de Tito, en 1981, des manifestations estudiantines sont réprimées par la police serbe au Kosovo. Alors que se profilent à l'horizon la chute du mur de Berlin et l'effondrement du communisme, un vide idéologique enveloppe la Yougoslavie. Il sera vite comblé par les nationalismes.

La montée du nationalisme serbe

En 1986, le Mémorandum de l'Académie des sciences et des arts de Belgrade réhabilite le nationalisme serbe en dénonçant les discriminations dont sont censés être victimes les Serbes. Slobodan Milosevic est en pleine ascension politique. Il va se servir du Kosovo pour donner un coup d'accélérateur à sa carrière. Le 28 juin 1989, à l'occasion du 600 e anniversaire d'une défaite des Serbes face aux Turcs ottomans, il promet au million de Serbes qui l'écoutent de défendre leur honneur bafoué. Sa campagne va mettre le feu aux poudres.

La stratégique pacifique d'Ibrahim Rugova

L'année suivante, Milosevic supprime le statut d'autonomie du Kosovo. Les Albanais ripostent en organisant un référendum clandestin sur l'indépendance, en 1992. Mais alors que les sécessions entraînent des guerres qui explosent les unes après les autres, en Slovénie, puis en Croatie et en Bosnie, le « président » élu des Kosovars, Ibrahim Rugova, met en place une politique de résistance passive vis-à-vis des Serbes. Le Kosovo réussit ainsi à traverser en paix, cahin-caha, les guerres balkaniques des années 1990.

Milosevic pose une bombe à retardement

La relative tranquillité ne dure pas longtemps. Les Albanais sont les grands perdants des accords de Dayton qui, en 1995, mettent fin à la guerre de Bosnie. En exigeant des Occidentaux que la question du Kosovo ne soit pas abordée durant les négociations, Milosevic laisse dans les Balkans une bombe à retardement.

La rébellion kosovare

Sur les collines de la Drenica, dans ce cœur pauvre du Kosovo, un groupe armé clandestin, l'UCK, tire les leçons de l'échec de la stratégie pacifiste de Rugova. La rébellion, née dans les milieux marxistes-léninistes proches du président albanais Enver Hoxha et soutenue par la diaspora, se propage dans les campagnes. Les accrochages entre la guérilla indépendantiste et les forces serbes se multiplient. Belgrade intensifie la répression. En janvier 1999, le massacre de 45 Albanais, à Racak, est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les Occidentaux, qui avaient eu tant de mal à faire leur unité en Bosnie, s'emparent du dossier. La conférence de Rambouillet, convoquée au printemps pour tenter d'imposer une solution politique aux belligérants, se termine sur un flop.

L'Otan part en guerre contre la Serbie

Le 24 mars 1999, l'Otan déclenche une campagne de bombardements aériens contre la Serbie. Des centaines de milliers d'Albanais sont chassés du Kosovo par les troupes de Milosevic. Après 78 jours de bombardements, Belgrade cède. Au Kosovo, les forces serbes sont remplacées par l'Otan et les Nations unies. Le Kosovo devient un protectorat international sous mandat de l'ONU. Son statut est gelé pendant cinq ans. Durant l'été 1999, les violences se multiplient contre les Serbes, qui vivent dans des enclaves au sud du pays et dont les droits ne sont pas respectés. Après la Bosnie, le Kosovo donne une nouvelle preuve de l'échec des politiques occidentales prétendant restaurer le multiethnisme dans les Balkans.

La chute de Milosevic

À Belgrade, conséquence indirecte de l'intervention militaire de l'Otan, Milosevic est chassé du pouvoir, le 5 octobre 2000. Les Occidentaux misent alors sur l'installation d'un pouvoir proeuropéen à Belgrade, avec lequel les Albanais du Kosovo accepteraient de coopérer. Mais en mars 2003, l'assassinat de Zoran Djindjic, le seul homme politique serbe qui voulait résoudre la question du Kosovo, signe la fin de cet espoir. Et le retour du nationalisme serbe.

L'émancipation de la province

Les Albanais, eux aussi, se radicalisent. Ils considèrent l'indépendance comme un fait acquis depuis la victoire de l'Otan en 1999. Les délais successifs imposés à la résolution du statut entraînent l'immobilisme économique et l'apathie politique. La Mission des Nations Unies au Kosovo, la Minuk, accumule les erreurs. Elle est considérée comme une force d'occupation par les Kosovars. Dans les campagnes, la grogne s'amplifie. En mars 2004, c'est l'explosion. Une manifestation organisée après la mort de deux enfants albanais dans le fleuve Ibar dégénère en émeutes antiserbes, qui font 19 morts dans le pays. Le Kosovo est devenu une bombe sociale. Il constitue un facteur de risques pour toute la région. Le statu quo n'est plus tenable.

L'indépendance en marche

Convaincue du caractère inévitable de l'indépendance, la communauté internationale s'investit dans un dernier effort pour tenter de rapprocher les deux parties. Début 2007, le plan de l'envoyé spécial de l'ONU Martti Ahtisaari, qui prévoyait une indépendance surveillée par la communauté internationale, est rejeté par la Serbie. Depuis, la Russie, qui utilise le Kosovo pour se renforcer sur la scène internationale et s'opposer aux projets américains dans la région, a empêché, en brandissant son veto, que la question de l'indépendance soit réglée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Forts du soutien des grands pays européens et des États-Unis, les Albanais du Kosovo choisissent alors de déclarer leur indépendance de manière unilatérale. Dans les jours qui viennent, ce sera chose faite.
Isabelle Lasserre15/02/2008 Mise à jour : 21:27
Le Figaro.fr

vendredi 15 février 2008

La Serbie "annule" déjà la future proclamation d'indépendance du Kosovo


Le premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, lors d'une réunion gouvernementale à Belgrade, jeudi 14 février 2008.

Le gouvernement serbe a décidé, jeudi 14 février, d'"annuler" à l'avance la proclamation d'indépendance du Kosovo, attendue dimanche ou lundi. "Les actes et les activités des autorités intérimaires du Kosovo qui proclament l'indépendance unilatérale sont annulés [par le gouvernement serbe] parce qu'ils violent la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Serbie", indique un communiqué officiel. Cette décision revêt essentiellement un caractère symbolique, destiné à montrer que la Serbie refuse de renoncer à sa souveraineté sur la province albanophone.

Poutine juge "immoral et illégal" de soutenir l'indépendance du Kosovo
La Serbie et son allié traditionnel, la Russie, ont obtenu que se réunisse, jeudi 14 février en fin de journée, le Conseil de sécurité de l'ONU au sujet du Kosovo. Mais Moscou semblait sans illusion sur cette tentative de dernière minute d'empêcher, ou tout au moins de retarder, la proclamation de l'indépendance de la province du sud de la Serbie. "Nous ne sommes pas très optimistes sur l'issue de la réunion du Conseil de sécurité", a admis le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov.

Cependant, Vladimir Poutine a haussé le ton, jeudi, lors de sa dernière conférence de presse annuelle avant son départ du Kremlin en mai. "Le soutien à une déclaration unilatérale du Kosovo est immorale et illégale", a-t-il déclaré, visant notamment, sans les nommer, l'Union européenne et les Etats-Unis. "Nous avons déjà des réponses toutes prêtes, et nous savons ce que nous ferons", a mis en garde le président sans donner de précisions. – (Avec AFP)
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Cette décision "a une signification historique", a déclaré le premier ministre nationaliste, Vojislav Kostunica, juste avant que ne se réunisse le gouvernement. "C'est, une fois pour toutes, la décision de la Serbie de rejeter un Etat fictif sur son territoire", a-t-il précisé, qualifiant les leaders albanais du Kosovo de "terroristes reconnus".

"PLAN D'ACTION"

"Nous travaillons constamment sur les mesures que nous allons prendre" après la proclamation d'indépendance, a poursuivi M. Kostunica. Le parlement serbe a récemment adopté un "plan d'action", dont les détails sont restés secrets. Selon une source gouvernementale, l'option militaire est écartée, tout comme l'arme du blocus économique. En effet, un blocus sur les produits alimentaires ou l'énergie électrique serait facilement contournable par les autorités kosovares et pénaliserait également les 60 000 Serbes qui vivent au Kosovo dans diverses enclaves. En revanche, la Serbie devrait procéder à une révision de ses relations diplomatiques avec les pays qui reconnaîtront l'indépendance du Kosovo et, éventuellement, à une rupture avec les Etats-Unis, considérés comme le promoteur de cette indépendance.

Vojislav Kostunica a enfin tenté de rassurer les Serbes restés dans la province après le conflit de 1998-1999. "Notre peuple au Kosovo doit y rester et vivre chez lui, dans sa province et dans sa Serbie". La partie nord du Kosovo, ou quelque 50 000 Serbes sont majoritaires, devrait faire sécession ou demander son rattachement à la Serbie, une fois l'indépendance de la province proclamée.

Poutine se pose en futur premier ministre omniprésent


Au cours d'un discours fleuve, le président russe a présenté la vision qu'il se faisait de son probable futur poste de chef du gouvernement.

Du Kremlin, siège du président russe, à la Maison Blanche, siège du gouvernement, il n'y a qu'un pas. Le président russe Vladimir Poutine a confirmé jeudi qu'il deviendrait premier ministre et qu'il jouirait de puissantes prérogatives si son protégé Dmitri Medvedev est élu président lors de l'élection du 2 mars.

«L'heure n'est pas aux pleurs, il faut se réjouir de la possibilité de travailler à un autre poste, de servir son pays à un autre titre», a-t-il dit devant un millier de journalistes lors de sa conférence de presse annuelle, la dernière en tant que président.

Marathon

L'intervention de Poutine a été vécu comme un véritable marathon : le président russe a répondu pendant 4 heures 40 à près d'une centaine de questions posées en rafale. «Le pouvoir exécutif suprême dans le pays, c'est le gouvernement russe et le chef du gouvernement», a-t-il affirmé, en notant qu'il était doté de larges prérogatives, du «budget (..) à la défense ou la politique économique internationale». L'homme n'a pas l'intention de jouer les seconds rôles au sommet de l'Etat. Il a affirmé qu'il pourrait rester premier ministre «aussi longtemps que Dmitri Medvedev sera président», soit jusqu'en 2012, voire 2016. Inversant les rôles, il a noté s'être déjà «fixé des objectifs à ce poste» en présentant un programme pour la Russie jusqu'en 2020. Il a suggéré qu'il n'accrocherait pas le portrait de Dmitri Medvedev dans son bureau.

«Au final, le dernier mot revient au chef de l'Etat. Mais, j'ai bien sûr le droit de donner mon point de vue», a-t-il tempéré. «La dualité du pouvoir sera un phénomène nouveau», a jugé un analyste.

«J'ai ramé jour et nuit»

Ce rendez-vous avec les journalistes a été l'occasion pour le président russe de dresser un bilan de sa mandature. Poutine a expliqué «avoir ramé jour et nuit comme un galérien» pour son pays mais être «content de son travail». «Nous avons une situation stable, économiquement et politiquement», résume-t-il.

A quelques jours de l'indépendance annoncée du Kosovo, impossible pour le président russe de ne pas commenter l'actualité. Il a qualifié tout soutien à cette scission unilatérale d'«immoral et illégal». Sur les questions énergétiques qui ont récemment opposé Gazprom et l'Ukraine, Poutine a qualifié jeudi de «politique incorrecte, stupide, voire non-professionnelle» l'attitude des pays tentant de créer des voies de livraison d'énergie contournant la Russie.

Les déclarations de Poutine n'ont pas manqué de faire réagir les Etats-Unis. «Ce n'est certainement pas le genre de déclarations auquel on puisse s'attendre dans une démocratie saine, épanouie et vibrante», a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.

Vladimir Poutine suggère
de «corriger» Le Figaro


Lors de sa dernière conférence de presse en tant que président, le chef du Kremlin a manifesté son exaspération après une question portant sur la Tchétchénie.

Record battu : la grande conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine a duré plus de quatre heures et demie. Plus de mille journalistes se pressaient jeudi au Kremlin pour le dernier exercice du genre du dirigeant russe avant l'élection présidentielle du 2 mars. L'ultime conférence du chef de l'État avait déjà un air de première conférence du premier ministre : Vladimir Poutine l'a confirmé à plusieurs reprises, il sera le chef du gouvernement du président Dmitri Medvedev, dont la victoire est assurée le 2 mars.

Poutine n'entend pas être un premier ministre de transition. Il «travaillera aussi longtemps qu'il le faudra» pour réaliser les priorités qu'il s'est fixées en matière de retraites, éducation, santé, lutte contre l'inflation… Quant à son dauphin à la tête de l'État, Poutine a assuré qu'il n'avait «pas besoin de chaperon» ; c'est «un homme droit et honnête, moderne et excellemment préparé». Le président, qui avait fait sa séance de sport quotidienne juste avant de répondre aux médias, s'est montré comme toujours infatigable, souvent cinglant, citant sans note des brassées de chiffres sur les performances économiques du pays et la reprise de la natalité. La première question impertinente est venue au bout de deux heures : sur la fortune secrète 40 milliards de dollars que lui attribue le politologue Stanislav Belkovsky, évoquée par des médias occidentaux. «Des racontars.» «Ils ont sorti tout cela de leur nez et l'ont étalé sur ces torchons.»

«Question incorrecte»

La quatrième heure du marathon approche. Au tour du Figaro : «Aux législatives de décembre 2007, votre liste, Russie unie, a obtenu plus de 99 % des voix en Tchétchénie. La participation a dépassé 99 %. Les résultats sont du même ordre en Ingouchie. Pensez-vous ces résultats conformes à la réalité ?» En Ingouchie justement, 90 000 personnes (la moitié du corps électoral !) ont signé en janvier une pétition pour dire qu'elles s'étaient abstenues.

Vladimir Poutine détourne la tête. Ne répond pas. Et donne la parole à un confrère de Tchétchénie. Lequel explique les bienfaits réalisés par Russie unie dans la république du Caucase. Poutine enchaîne : «Ces chiffres sont objectifs (…). La guerre civile a duré presque dix ans et les gens commencent à voir le bout du tunnel.» Un peu plus tard, un journaliste d'Ingouchie s'excuse auprès du président pour «la question incorrecte» du journaliste français. «Vous n'avez qu'à le corriger», suggère Vladimir Poutine, avec son humour viril. Lorsque le président s'en prend aux médias occidentaux qui déforment la réalité ou aux États-Unis qui ne veulent pas «lâcher leur étreinte» de l'Europe, il recueille des salves d'applaudissements. Mais à la fin de la conférence de presse, un confrère de Sibérie vient remercier Le Figaro : «Aucun journaliste russe n'aurait osé poser votre question.»

LE FIGARO
De notre correspondant à Moscou Fabrice Nodé-Langlois
14/02/2008 | Mise à jour : 23:08 |

mardi 12 février 2008

Russes et Ukrainiens trouvent un accord sur le contentieux gazier

Ukraine et la Russie sont convenus, mardi 12 février, d'un accord de principe sur le contentieux gazier. Lors d'une conférence de presse, Vladimir Poutine a déclaré que "l'Ukraine allait honorer sa dette [1,5 milliard de dollars]" envers Gazprom. "Nous nous sommes mis d'accord sur les principes de coopération, pour 2008 et pour les années à venir. Aujourd'hui ou demain, ces accords seront couchés sur le papier", a-t-il ajouté, estimant que "les propositions faites par les partenaires ukrainiens arrangent Gazprom".

Si le contentieux financier entre l'Ukraine et Gazprom, récurrent ces derniers années, semble en voie de règlement, la première ministre ukrainienne pro-occidentale, Ioulia Timochenko, souhaite toujours faire payer davantage à la Russie pour le transit du gaz russe via l'Ukraine à destination de l'Europe : 80 % du gaz russe consommé par les pays membres de l'UE passe par ce pays.

L'OPACITÉ DE ROSUKRENERGO

Mme Timochenko veut également supprimer l'intermédiaire RosUkrEnergo, qui assure la totalité des importations gazières à Kiev. Cette structure, contrôlée à 50 % par Gazprom et à 50 % par deux hommes d'affaires ukrainiens, a souvent été mise en cause pour son opacité.

Le première ministre est attendue à Moscou le 21 février.

dimanche 10 février 2008

2ème rencontre "Entreprises Françaises et Cursus Universitaires Franco-russes"

Madame, Monsieur,

L’Ambassade de France en Russie, le Club France et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris ont l’honneur de vous inviter à

La deuxième édition des rencontres "Entreprises Françaises et Cursus Universitaires Franco-russes"

Le mercredi 26 mars 2008 au SAS RADISSON SLAVYANSKAYA
A partir de 8h30


Le succès rencontré par la première édition du Salon Etudiants/Entreprises 2007 a incité l’Ambassade de France à renouveler l’opération cette année. Son service culturel a donc le plaisir de vous inviter à y participer.

Cette manifestation est en effet une occasion unique pour les cursus franco-russes de découvrir l’ensemble des entreprises françaises et de permettre de créer ou de renforcer les liens entre entreprises et universités, au bénéfice des étudiants et des DRH.

La journée du 26 mars se déroulera en deux temps : elle débutera par une table ronde consacrée aux différentes formes de coopération possibles entre universités et entreprises, puis sera suivie, à partir de 11h30, par le forum étudiants. Les entreprises y présenteront leurs activités et seront à la disposition de vos étudiants pour les recevoir et recueillir leur CV.

La réussite de ce forum et les perspectives qu’il ouvrira pour le développement de vos filières franco-russes dépend de votre participation. Nous vous invitons donc à venir y présenter personnellement votre cursus et vos étudiants.
Un stand sera mis à la disposition de chacune des filières représentées. La participation à cette journée sera pour elles gratuite.

Compte tenu des délais, nous vous saurions gré de bien vouloir nous contacter avant le 22 février pour que nous envisagions ensemble les modalités de votre participation à cette manifestation.


Armelle Groppo

-GROPPO Armelle, Conseiller culturel adjoint, attachée de coopération universitaire à l’Ambassade de France :
armelle.groppo@diplomatie.gouv.fr
-PRILUTSKAYA Alexandra, Assistante du secteur coopération universitaire à l’Ambassade de France : alexandra.prilutskaya@diplomatie.gouv.fr
-LEGRIS Maxime, Responsable de l’organisation du Forum :
maxime_legris@hotmail.com
-MARIN Cécile, Chargée de mission, Coopération universitaire à l’Ambassade de France :
cecile.marin@diplomatie.gouv.fr

samedi 9 février 2008

Vladimir Poutine à l'offensive au moment de quitter la présidence

Prenant la parole, vendredi 8 février, dans le cadre solennel du Kremlin devant les plus hauts responsables politiques russes, des ministres aux gouverneurs, Vladimir Poutine a présenté la stratégie de la Russie à l'horizon 2020, en montrant au passage qu'il restait le chef à moins d'un mois de la présidentielle à laquelle il ne peut se présenter.

"La Russie a et aura toujours une réponse aux nouveaux défis", a-t-il lancé dans un discours en forme de programme électoral pour son dauphin Dmitri Medvedev, sagement assis au premier rang au point d'en paraître effacé, et qui a construit toute sa campagne sur l'héritage Poutine."Une nouvelle spirale de la course aux armements est lancée dans le monde (...) La Russie doit développer de nouvelles armes dont les caractéristiques seront les mêmes ou plus sophistiquées que celles dont disposent plusieurs Etats", a-t-il dit.

LA STRATÉGIE AMÉRICAINE CRITIQUÉE

Il a également accusé des pays, sans les citer, de chercher à affaiblir la Russie pour accéder à ses vastes ressources énergétiques et a affirmé qu'une nouvelle course aux armements avait commencé. M. Poutine a insisté sur "l'autorité internationale" retrouvée de la Russie après l'effondrement de l'URSS. Durant son intervention, il a opposé l'expansion militaire de l'OTAN vers la frontière ouest de la Russie à la décision de Moscou de fermer ses bases de l'époque soviétique à Cuba et au Vietnam.''Il n'y a pas eu de réponse constructive à nos préoccupations légitimes'', a-t-il déclaré en référence au projet américain d'installer des éléments d'un bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque, et de nouvelles bases militaires en Roumanie et Bulgarie. Washington a réagi en assurant que son projet de bouclier antimissile en Europe était "l'antithèse" de la course aux armements de la Guerre froide.

Sur le front intérieur, M. Poutine s'est félicité d'avoir mis fin au "séparatisme", fait rentrer la Tchétchénie dans le giron de la Russie et mis fin à la toute-puissance des oligarques. "On a rétabli l'Etat de droit dans tout le pays", a-t-il insisté.

CORRUPTION ET FAIBLE PRODUCTIVITÉ POINTÉS DU DOIGT

La Russie a retrouvé le chemin de la croissance – 8 % en 2007-, mis fin à l'évasion de capitaux et même dégagé dans ce domaine un flux positif net record de 82 milliards de dollars l'an dernier, a-t-il énuméré. Pour autant, l'équipe au pouvoir ne doit pas s'endormir sur ses lauriers, a-t-il averti.

Dans un curieux aveu d'impuissance, il a déploré que la corruption continue de gangrener la société, même s'il l'a avant tout liée à la difficulté de créer de petites entreprises."Des mois sont nécessaires pour lancer sa propre affaire. Il faut se rendre partout avec un pot-de-vin : chez les pompiers, les services sanitaires, les gynécologues. C'est l'horreur!", s'est-il exclamé. Il a aussi déploré la faible productivité du travail et mis en garde contre une "inertie" qui laisserait le pays à la traîne de la concurrence mondiale et trop dépendant de ses hydrocarbures.

vendredi 8 février 2008

IMPORTANT ! / ВАЖНO !

Магистры - выпускники!

На следующей неделе, в любой день, кроме четверга, необходимо подойти к Ирине Львовне. Гумсоц, 5 этаж, ком.505 для оформления документации. Просьба проинформировать всех своих коллег!

С уважением,
Дарья Борисовна

mercredi 6 février 2008

Report de la signature de l'accord politique UE-Serbie

La Commission européenne dénonce vivement l'attitude du Premier ministre serbe Vojislav Kostunica, qui a provoqué le report de la signature d'un important accord politique entre la Serbie et l'UE.

Le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, a annoncé lors d'une conférence de presse que la cérémonie ne pourrait avoir lieu comme prévu jeudi à Bruxelles.

"Je regrette profondément l'obstruction de certains hommes politiques à Belgrade qui empêchent la signature de l'accord demain", a-t-il déclaré. "L'offre reste sur la table."

Un "accord politique intérimaire" prévoyant la création d'une zone de libre-échange, la libéralisation des visas, un dialogue politique et une coopération dans l'enseignement a été proposé par l'UE faute de pouvoir signer rapidement, les conditions n'étant pas réunies, un Accord de stabilisation et d'association (ASA), premier pas vers l'adhésion.

Kostunica, un nationaliste modéré, a dénoncé cet accord comme un piège dont le but serait de faire entériner de facto par Belgrade la sécession de la province du Kosovo.

Les Vingt-Sept ont en effet autorisé lundi le déploiement d'une importante mission d'encadrement au Kosovo en prévision d'une indépendance que la majorité albanophone compte proclamer ce mois-ci avec l'aval de la plupart des pays occidentaux.

LE DIVORCE AVANT LE MARIAGE

"La décision d'envoyer une mission signifie que l'UE, de concert avec les séparatistes du Kosovo, crée un Etat albanais fictif en territoire serbe", a estimé le Premier ministre serbe.

Ce dernier veut donc obtenir un mandat du parlement serbe, où les partisans de la signature de l'accord risquent fort d'être minoritaires face aux nationalistes.

Le point de vue de Kostunica le place en conflit ouvert avec le président pro-européen Boris Tadic sur le processus qui doit permettre à la Serbie d'adhérer par étapes à l'UE alors que les partis des deux hommes gouvernent en coalition.

Tadic a été réélu sur le fil dimanche après s'être engagé à poursuivre ce processus quelle que soit la tournure des événements au Kosovo, dissociant les deux dossiers, et le gouvernement serbe paraissait mercredi près d'éclater.

Olli Rehn, qui avait appelé les Serbes à voter pour Tadic plutôt que pour le candidat nationaliste Tomislav Nikolic, s'en est pris, sans le citer directement, au Premier ministre serbe.

"Il est important de noter que 70% des citoyens et des citoyennes serbes sont pour l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne", a-t-il dit en notant que la victoire électorale de Tadic constituait à cet égard un "message très clair".

"Il est vraiment important que tous les hommes politiques serbes respectent la volonté du peuple serbe", a-t-il ajouté. "Avec ce blocage, certains politiciens demandent le divorce avant que le mariage ait été prononcé et je trouve cela regrettable."

BRAMMERTZ À BELGRADE?

La Commission européenne, tout comme les Vingt-Sept, ne désespère toutefois pas que l'accord puisse être signé, même si des élections législatives pourraient être nécessaires pour clarifier la situation politique à Belgrade.

"La situation en Serbie est très délicate pour le moment", a dit Rehn en exhortant les dirigeants serbes à éviter les "jeux de pouvoir", les enjeux étant déjà "suffisamment élevés". "Nous sommes prêts à signer cet accord quand la Serbie sera prête."

Le commissaire à l'Elargissement a par ailleurs réitéré la position partagée par 25 des 27 Etats membres sur l'ASA.

L'Accord de stabilisation et d'association, a-t-il estimé, peut être signé sans délai, la coopération entre la Serbie et le Tribunal pénal international de La Haye pour les crimes de guerre commis dans l'ex-Yougoslavie (TPIY) ayant progressé.

"La Serbie est tellement proche d'une pleine coopération avec le TPIY que je ne vois aucune raison de ne pas signer l'ASA maintenant, tout en maintenant la pleine conditionnalité pour sa ratification", a-t-il expliqué lors de sa conférence de presse.

Mais, pour les Pays-Bas et la Belgique, il est hors de question de franchir ce pas tant que Ratko Mladic, chef militaire des Serbes de Bosnie, responsable, selon le tribunal, du massacre de 7.000 Musulmans dans l'enclave de Srebrenica en juillet 1995, ne sera pas derrière les barreaux à La Haye.

Olli Rehn espère que les deux pays reverront leur position si le TPIY fait une évaluation positive des progrès réalisés.

"J'espère que le procureur en chef de La Haye (Serge Brammertz) va aller à Belgrade avant la prochaine réunion des ministres (des Affaires étrangères de l'UE), c'est-à-dire avant le 18 février", a-t-il expliqué.

Yves Clarisse

L'Express (avec Reuters)
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=64162&xtor=RSS-96

lundi 4 février 2008

L'accession d'un Hongrois formé au KGB à un poste sensible suscite le trouble à l'OTAN

Selon le Herald Tribune du lundi 4 février, la nomination pour un an, à la tête d'une commission de l'OTAN chargée de questions de renseignement, d'un responsable hongrois formé par le KGB suscite le trouble. Sandor Laborc, qui dirige les services de renseignement hongrois depuis le mois de décembre 2007, a passé six ans à l'académie Dzerjinski, le fondateur de la Tchéka, ancêtre du KGB, à Moscou, de 1983 à 1989.

Il a été imposé à la tête des services hongrois par le premier ministre Ferenc Gyurcsany et par le ministre de tutelle, Gyorgy Szilvasy, en dépit d'un désaccord au sein du Comité de la sécurité nationale hongroise chargé de superviser cette nomination. L'opposition a vivement dénoncé ce passage en force.

L'arrivée de Sandor Laborc à un poste sensible au sein de l'OTAN n'a pas fait officiellement l'objet de critiques. Selon le Herald Tribune, les suspicions alimentées par le passé du responsable hongrois pourraient toutefois inciter certains pays à limiter les échanges d'informations au sein de la commission qu'il préside.

Le Monde

http://www.lemonde.fr/organisations-internationales/article/2008/02/04/l-accession-d-un-hongrois-forme-au-kgb-a-un-poste-sensible-suscite-le-trouble-a-l-otan_1007058_3220.html?xtor=RSS-3210

Serbie : Boris Tadic réélu

Le second tour de l'élection présidentielle s'annonçait très serré entre le président sortant et son adversaire ultranationaliste, Tomislav Nikolic.

Le président sortant Boris Tadic, pro-européen, est arrivé très légèrement en tête de l'élection présidentielle en Serbie dimanche, selon les estimations d'un institut indépendant, confirmées par le décompte de la moitié des bulletins par la commission électorale. Boris Tadci aurait remporté 50,5% des voix contre 47,9% pour le candidat ultranationaliste pro-russe Tomislav Nikolic.

Quelques minutes après ces résultats, dimanche soir, Tomislav Nikolic a reconnu sa défaite : «Je vous informe que Boris Tadic a fort probablement remporté l'élection présidentielle et que son avance est de 2%». «Je souhaite le féliciter de cette victoire», a-t-il ajouté, appelant également la Russie «à continuer à aider la Serbie comme jusqu'à présent».

Participation record

Aussitôt après ces annonces, un concert de klaxons a retenti à Belgrade tandis que des voitures arborant à leurs fenêtres des drapeaux jaune et bleu du Parti démocrate (DS) de Tadic sillonnaient la ville.

Les Serbes ont voté en nombre lors de cette présidentielle qui a pris la dimension d'un référendum pour ou contre le rapprochement avec l'Union européenne. La participation a en effet atteint 67,6% (plus de 4,5 millions de votants sur environ 6,7 millions d'inscrits), un chiffre record depuis l'élection présidentielle de 2000, qui avait précipité la chute du régime autoritaire de Slobodan Milosevic.

L'élection de dimanche, considérée comme «la plus incertaine» de l'histoire récente de la Serbie, était aussi la plus importante depuis 2000.

C. M. (lefigaro.fr) avec AFP et AP
04/02/2008 | Mise à jour : 08:43 |

http://www.lefigaro.fr/international/2008/02/03/01003-20080203ARTFIG00201-serbie-boristadic-reelu.php

Traité de Lisbonne : le Congrès se réunit pour réviser la Constitution


Députés et sénateurs sont réunis depuis 16h00 à Versaille pour entériner une révision de la Constitution, préalable à la ratification du traité européen.

e président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a ouvert lundi 4 février peu après 16h00 les travaux du Parlement réuni en Congrès à Versailles. Députés et sénateurs, réunis pour la quinzième fois sous la Ve République, doivent entériner une révision de la Constitution, préalable à la ratification du traité européen de Lisbonne.
Au total, 577 députés et 330 sénateurs (un siège est vacant) sont rassemblés dans l'aile du Midi du célèbre château pour adopter définitivement le projet de loi modifiant la Constitution.
La séance est présidée -c'est de droit- par le président de l'Assemblée nationale. Les parlementaires sont assis dans l'hémicycle non pas par affinité partisane mais par ordre alphabétique.

Trois articles

Les députés ont adopté le projet de loi modifiant la Constitution le 16 janvier par 304 voix contre 77. Le Sénat l'a fait le 30 janvier par 210 voix contre 48. Comme le prévoit la Constitution, il a été voté dans les mêmes termes par les deux assemblées.
Le texte est composé de trois articles modifiant plusieurs dispositions du titre XV de la Constitution qui, sous le titre "de l'Union européenne", regroupe les articles 88-1 à 88-7, tous relatifs à l'UE.
La séance, qui devrait s'achever vers 18h15, s'est ouverte par une intervention d'une quinzaine de minutes du Premier ministre, François Fillon.
Devaient suivre les explications de vote : cinq minutes pour chacun des neuf groupes, les quatre de l'Assemblée et les cinq du Sénat.
Les interventions dans l'ordre : Jean-Pierre Bel, président du groupe PS du Sénat, Patrice Gélard (UMP, Sénat), Nicole Borvo, présidente du groupe communiste et apparenté du Sénat, Pierre Fauchon (Union centriste, Sénat), François Sauvadet, président du groupe Nouveau centre (NC) de l'Assemblée.
Puis Alain Bocquet (PC-GDR, Assemblée), Pierre Moscovici (PS-SRC, Assemblée), Jean-François Copé, président du groupe UMP de l'Assemblée, et enfin Jean-Michel Baylet (PRG-RDSE, Sénat).

Majorité des trois cinquièmes

Le scrutin public avec bulletins électroniques doit durer une quarantaine de minutes et débuter vers 17h15. Les résultats devraient être annoncés vers 18h00.
Comme le prévoit la Constitution, le projet de loi doit recueillir la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés pour être adopté définitivement.
Les groupes UMP des deux assemblées voteront pour, à l'exception de quelques "souverainistes". Les centristes voteront également pour.
Les socialistes sont divisés. S'ils ont décidé de s'abstenir pour protester contre le refus du gouvernement de choisir la voie référendaire, plusieurs d'entre eux voteront pour, d'autres contre. Communistes et apparentés voteront contre.
Une fois la révision constitutionnelle entérinée par le Parlement, l'Assemblée et le Sénat devront se prononcer sur le projet de loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne.
Ce texte sera présenté le 6 février en conseil des ministres et examiné dans la soirée par les députés qui se prononceront le lendemain par un vote solennel. Le Sénat l'examinera à son tour dans la foulée en séance de nuit.
Le projet de loi autorisant la ratification sera alors définitivement adopté par le Parlement.
La France aura ainsi ratifié le nouveau traité européen signé à Lisbonne le 13 décembre dernier par les 27 États membres de l'UE. Une ratification par la France qui intervient quelques mois avant le début - le 1er juillet - de sa présidence de l'Union européenne pour une durée de six mois.

Le Nouvel Observateur (avec Reuters)
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080204.OBS8704/traite_de_lisbonne__le_congres_se_reunit_pour_reviser_l.html?idfx=RSS_politique

Volte face présidentielle

Le référendum de 2005, rejeté à 54,68% par le peuple français n’ayant pas eu le gain escompté par les partisans de cette Constitution, les Parlementaires doivent relancer le processus de construction européenne, comme l’a souhaité Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle. Pourtant, le 9 mai 2004, le Président français, alors Ministre des finances, avait affirmé sa volonté de voir l’Europe se construire par le biais du peuple : « Si l’Europe reste la seule affaire des responsables politiques et économiques, sans devenir la grande affaire des peuples, reconnaissons que l’Europe sera, à plus ou moins brève échéance, vouée à l’échec. Bien sûr, l’Europe doit être au service des peuples, chacun peut le comprendre. Mais l’Europe ne peut se construire sans les peuples, parce que l’Europe, c’est le partage consenti d’une souveraineté et la souveraineté, c’est le peuple. À chaque grande étape de l’intégration Européenne, il faut donc solliciter l’avis du peuple. Sinon, nous nous couperons du peuple. Si nous croyons au projet Européen comme j’y crois, alors nous ne devons pas craindre la confrontation populaire. Si nous n’expliquons pas, si nous ne convainquons pas, alors comment s’étonner du fossé qui risque de s’amplifier chaque jour davantage entre la Communauté européenne et la communauté nationale ? »

Baroud d’honneur des « nonistes »

Depuis, Nicolas Sarkozy a visiblement fait volte face. Il désire que la France, qui prendra la présidence de l’Union Européenne le 1 juillet, soit l’un des premiers Etat-membre à ratifier le Traité. Plus exactement, la France deviendrait le quatrième pays à l’adopter, après la Hongrie, la Slovénie et Malte. Seule l’Irlande, contrainte par sa Constitution, organisera un référendum. L’entrée en vigueur des nouvelles institutions est prévue le 1er janvier 2009. Les partisans du « non » se sont mobilisés jusqu’au bout afin de défendre leur position. Le Comité pour un Référendum s’est ainsi réuni samedi 2 février à Paris. Au cours d’un meeting à la Halle Carpetier, Jean-Pierre Chevènement s’est insurgé contre ce procédé : « ils se moquent du peuple ». Un sondage CSA, paru dans l’Humanité du dimanche 3 février, montre que 59% des Français souhaitent un nouveau référendum alors que seulement 33% se sont déclarés favorables à la ratification de ce Traité.

Haut Courant

http://masterjournalisme.com/Democratie-en-question,196