samedi 29 décembre 2007

PSA se dit ouvert à des coopérations pour son usine russe

PARIS (Reuters) - PSA Peugeot Citroën est ouvert à d'éventuelles coopérations afin de partager les coûts de sa future usine russe de Kaluga, a indiqué un porte-parole du deuxième constructeur automobile européen.

"Nous sommes bien en train de lancer un projet 100% PSA à Kaluga. Ce qui n'empêche pas que nous sommes ouverts à de possibles coopérations avec un partenaire pour partager les coûts de la future usine", a-t-il indiqué.

Un porte-parole de Mitsubishi Motors a auparavant déclaré que le constructeur automobile japonais étudiait toujours une coopération avec PSA, après l'annonce par le groupe d'un accord avec le gouvernement russe en vertu duquel il doit bénéficier d'avantages financiers pour assembler des voitures localement.

PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi avoir choisi le site de Kaluga, situé à 180 kilomètres au sud ouest de Moscou, pour s'implanter en Russie, où le groupe veut vendre 100.000 véhicules d'ici 2010.

L'usine devrait être opérationnelle à l'horizon 2010 et PSA y fabriquera des véhicules de gamme moyenne, qui représentent selon le groupe près de "60% des ventes d'un marché russe en très forte croissance".

PSA et Mitsubishi Motors sont liés par un accord opérationnel, le constructeur japonais construisant des 4X4 comme le C-Crosser et le Peugeot 4007.

Marcel Michelson

Challenges.fr

http://www.challenges.fr/depeches/business/20071228.REU2612/psa_se_dit_ouvert_a_des_cooperations_pour_son_usine_rus.html

À Moscou, le Goum dans un mouvement perpétuel

Le Goum en chiffres. Date de création : 1893, sous Alexandre III. Fréquentation:30 000 visiteurs par jour, en moyenne. Superficie :70000 m² dont 35000m² pour les commerces, Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Après Berlin, Dubaï et Tokyo, Le Figaro poursuit son tour du monde des grands magasins les plus prestigieux. Aujourd'hui, rendez-vous à Moscou, au Goum, palais de la fin du XIXe siècle. Jadis «magasin universel d'État», c'est aujourd'hui un temple de la consommation et du luxe.

Lénine s'en retourne dans son mausolée. Face à lui, de l'autre côté de la place Rouge, se dresse le temple de la consommation et du luxe. Devant la momie du père de la révolution bolchevique s'alignent les vitrines Dior, Louis Vuitton, Kenzo,Estée Lauder. Lénine, réveille-toi, ils sont devenus riches ! Le Goum, le légendaire magasin de Moscou, qui reçoit 30 000 visiteurs par jouren moyenne, attire depuis longtemps bien plusde monde que la petite pyramide soviétiquede marbre rouge.

Pour les fêtes de fin d'année le Nouvel An suividu Noël orthodoxe, le 7 janvier , l'imposante façade de grès et de granit beige brille de mille feux. Des guirlandes d'ampoules jaunes soulignentles principaux traits de la façade de ce palaisde la fin du XIXe. En cette saison, où la neigeest d'une timidité inhabituelle, le Goum déborde de ses murs. Le magasin a installé une patinoiresur la plus célèbre place de Russie. La pisteest cernée de murailles de carton-pâte d'un goût douteux. Et la belle perspective offrantla cathédrale Saint-Basile en ligne de mireest obstruée. Qu'importe, les patineurs sont heureux, qui glissent en musique jusqu'à minuit.

On ne respecte décidément plus rien en Russie. Cette année, les pères Noël qui forment un sextet de jazz pour animer le centre commercial de la place Rouge ont revêtu des manteaux... bleus. Les notes résonnent un peu trop sous l'immense verrière. Et se mêlent aux chansons diffusées par haut-parleurs, des vieilles rengaines russes,et parfois des refrains français comme À Paris, d'Yves Montand. Cette année, la décoration de Noël, moins scintillante que l'an dernier, joue sur la nostalgie. Les drôles de guirlandes pareilles à des chapelets de saucisses brillantes rappellent à Olga, une cliente trentenaire, les Noëls de son enfance brejnevienne. Pour parachever cette ambiance rétro, des bambins aux joues rouges, des traîneaux, des oursons et des pingouins se balancent, sur des fanions multicolores suspendus au-dessus de l'allée centrale.

Trois vastes galeries parallèles à arcades composent le Goum. La lumière du jour pénètre par la verrière semi-cylindrique de 14 mètres de diamètre qui coiffe chaque allée. Le visiteur accède aux boutiques des premier et deuxième étages par les balcons en fer forgé qui courenttout autour. Les escaliers à double volée qui relient les galeries entre elles, évoquent les trompe-l'œil d'Escher. En descendant jusqu'à l'entresol, par un des escaliers aux degrés ébréchés,on fait un brusque voyage dans le temps.

Au bas des marches, assise derrière un petit bureau, une sexagénaire engoncée dans son uniforme bordeaux, la mine aussi revêche qu'une guichetière du métro, cheveux courts, garde la porte de service des employés. Elle semble surgie du temps où le Goum s'appelait encore «Gossoudarstveniy Universalniy Magazine», «magasin universel d'État». La Perestroïka a remplacé le Gossoudarstveniy par un autre mot en G (Glavniy, qui signifie «principal») afin de conserver l'acronyme mythique. Pour les touristes, le Goum reste associé à l'époque soviétique. Au point qu'ils ignorent généralement que son histoire remonte à l'ère tsariste. Depuis le XVIIe siècle, des commerçants étaient regroupés dans la «partie haute» de la place Rouge. Organisés en association, à la fin du XIXe, ils lancèrent un concours d'architecture remporté par Alexandre Pomerantsev et Vladimir Choukhov. Le tsar Alexandre III inaugura le magasin le 2 décembre 1893. Les dimensions monumentales de la triple voûte de verre contribuèrent au retentissement mondial de l'événement. On parlait alors du plus grand magasin du monde.

«Des touristes du monde entier passent et regardent, raconte Margarita, vendeuse dans une joaillerie du premier étage, mais ce sont surtout les Russes qui achètent». «Des hauts fonctionnaires, des hommes d'affaires,des écrivains forment notre clientèle de fidèles», poursuit cette élégante blonde au brushing aussi souple que dans une publicité. Les prix des bijoux importés sont alignés sur ceux qui se pratiquent en France et en Italie, assure la vendeuse. Pour les étrangers, il y a bien quelques stands de matriochkas et une boutique de souvenirs,un peu cachée, au dernier étage. L'élite russe, elle, se retrouve au Café Bosco. Conseillers de l'administration présidentielle et journalistes accrédités au Kremlin profitent à la belle saison de la terrasse située en face de la place Rouge. La cuisine, raffinée, est préparée par un chef italien.

«Bien sûr que je ne m'achète rien ici», commente, fataliste, Nadejda, une femme d'entretien du grand magasin. Avec son salaire de quelques milliers de roubles, Nadejda ne peut s'offrir un blouson sans manches à 16 650 roubles (475 euros) du magasin Bosco. La marque aux vêtements rouge et blanc capitalise sur le prestige de fournisseur officiel de l'équipe olympique russe. Les boutiques du groupe Bosco di Ciliegi, dirigé par l'oligarque débonnaire Mikhaïl Kousnirovitch, ont essaimé au rez-de-chaussée du Goum il y a quelques années. Jusqu'à ce que Kousnirovitch loue l'ensemble de l'édifice historique à la mairie de Moscou et achète la majorité des actions de la société Goum. Le nouveau patron a modernisé l'éclairage et rafraîchi la décoration avec l'aide de l'architecte italien Michele de Lucci. Pour ouvrir une boutique dans le célèbre magasin, il faut désormais passer par M. Kousnirovitch. Fort de l'emplacement unique sur la place Rouge, le groupe Bosco loue le mètre carré entre 3 000 et 10 000 euros par an.

N'en déplaise à Nadejda la femme de ménage, on ne trouve pas seulement des enseignes de luxe et de haut de gamme au Goum. Une boutique de bijoux et d'accessoires grand public côtoie une marque de prêt-à-porter russe. Au deuxième étage, perchés comme au poulailler d'un opéra, plusieurs cafés offrent une restauration à des prix abordables. Des vendeurs du Goum déjeunent ainsi à la Stalovaya n°57, un self-service qui a repris le nom des cantines soviétiques,qui ne portaient que des numéros. La «cantine», branchée, servait en novembre l'incontournable «Bojolè nouveau». Au rez-de-chaussée,une supérette «Gastronome» de 6 000 m² offrant la gamme la plus large de produits alimentaires doit ouvrir prochainement.

Une erreur stratégique, analyse la revue russe spécialisée Compagnie. Selon les experts interrogés par le magazine, Mikhaïl Kousnirovitch n'a pas su positionner le centre commercial sur un créneau clair. Luxe ou grand public ? «Le Goum reste une des curiosités de Moscou, résume Olga Bogatyriova, responsable de la marque de montres suisses Baume et Mercier. Présenter ses produits ici est prestigieux.» Il n'empêche, «le Goum a perdu de sa popularité», affirme le magazine Compagnie. Certes, les recettes ont encore grimpé de 15% en 2006. Mais, à quelques centaines de pas, le Tsoum, situé juste en face du théâtre du Bolchoï, autre centre commercial historique, représente une concurrence sérieuse, résolument étiquetée luxe. Surtout, la foule moscovite se presse dans les grands centres commerciaux qui poussent comme des champignons. Du très haut de gamme et très excentré Crocus au tout récent Centre européen, proche de la gare de Kiev. Les aires de circulation y sont plus vastes qu'au Goum,les cafés mieux intégrés, les cinémas côtoientles boutiques. Autre atout massue de la concurrence, pour l'Homo sovieticus devenu Homo automobilus : à la différence de l'antique Goum, il y a des parkings. Le Goum tente bien de résister en organisant des événements. Au printemps dernier, par exemple, ce fut l'inauguration d'une exposition Veuve Clicquot, dont le champagne fut vendu en Russie dès 1780. Quelques figures de la jet-set moscovite, respectant le dress code orange de la soirée, aux couleurs de la marque française, vinrent déguster le champagne. Mais peu s'attardèrent pour danser sous la verrière. Au Goum, pas de plan comme dans les grands magasins parisiens pour s'orienter et trouverla marque de son choix. Il faut s'adresser au petit kiosque doré où deux accortes jeunes filles déguisées en Sniegourotchka, la compagnedu père Noël russe, vous renseignent. «Il n'y a pas de plan parce que les boutiques changent tout le temps», explique l'une des Sniegourotchka. À l'image du Moscou trépidant d'aujourd'hui,le Goum reste en perpétuel mouvement.


De notre correspondant à Moscou Fabrice Nodé-Langlois
27/12/2007 | Mise à jour : 20:56 |
Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/actualites/2007/12/25/01001-20071225ARTFIG00267--moscou-le-goum-dans-un-mouvement-perpetuel.php

vendredi 28 décembre 2007

L'opposant libéral à Poutine renonce à la présidentielle

Face aux nombreux obstacles procéduriers, Boris Nemtsov a jeté l'éponge dans un scrutin où le candidat du Kremlin, Dmitri Medvedev, est assuré d'une large victoire.

Andreï Levchine ne sait plus pour qui voter. Depuis dix ans, ce quinquagénaire professeur de littérature à Moscou soutient la cause libérale. «Mais aujourd'hui, il n'y a plus personne pour la défendre aux élections…», ironise-t-il dans un soupir plein de scepticisme à propos de la présidentielle du 2 mars prochain.

Face à Dmitri Medvedev, le dauphin de Vladimir Poutine, assuré d'une large victoire grâce à l'appui du chef du Kremlin, les candidats de l'opposition libérale se retirent les uns après les autres. Dernier en date : Boris Nemtsov, l'ancien vice-premier ministre du président Eltsine et désormais l'un des chefs de file de SPS (Union des forces de droite), vient de renoncer à se présenter. Il accuse le Kremlin de «recourir contre l'opposition à une propagande digne de Göbbels (le dirigeant de la propagande nazie, NDLR)».

Avant Nemtsov, deux autres figures du camp libéral avaient, contraintes et forcées, déjà disparu des listes des potentiels candidats. La semaine dernière, la commission électorale a rejeté le dossier de Vladimir Boukovski, l'ex-dissident soviétique résidant en Grande-Bretagne, au motif qu'il n'a pas vécu ces dix dernières années en Russie et qu'il a la nationalité britannique. Boukovski avait pourtant réuni les 500 signataires requis par la loi électorale pour initier sa candidature.

Kassianov reste en lice

Une formalité qui s'était révélée une gageure insurmontable pour Garry Kasparov : l'ex-champion d'échecs transformé en leader d'opposition avait loué plusieurs salles pour organiser cette réunion mais, les uns après les autres, leurs propriétaires ont annulé le contrat ; pris par le temps, Kasparov a dû déclarer forfait à cause de cette défaillance technique que le Kremlin est soupçonné d'avoir orchestrée.

Nemtsov, lui, a réussi à passer ces obstacles. Mais il en restait un de taille : rassembler les deux millions de signatures exigées pour tout candidat ne disposant pas de député à la Douma, comme c'est le cas pour tous les partis libéraux.

«Énorme et très difficile à obtenir !», insiste le politologue Dmitri Orechkine. Il n'exclut cependant pas que tous les mouvements d'opposition, jusque-là divisés à cause d'ambitions rivales, unissent leurs efforts pour réunir les signatures nécessaires en faveur du dernier candidat libéral en lice : Mikhaïl Kassianov, l'ex-premier ministre de Poutine devenu l'un de ses plus virulents adversaires.

«Une partie de l'élite, dans les régions notamment, est prête à le soutenir car, contrairement aux autres, Kassianov a une récente expérience concrète du pouvoir», assure Orechkine. Quant à la base libérale, selon le politologue spécialiste de la complexe réalité électorale russe, elle représente 20-25% de la population mais seuls 10% vont voter. «Paradoxalement, comme lors des dernières législatives, une partie de ces électeurs voteront… communiste : ils voient que les libéraux ont perdu toute influence alors que le PC, lui, fait entendre sa voix d'opposant. D'où de possibles soutiens pour Guennadi Ziouganov, le candidat communiste. La grande question : la majorité des autres électeurs libéraux voteront-ils Kassianov ?»

En se retirant de la course, Nemtsov s'est déjà indirectement désisté en faveur de Kassianov. «L'opposition démocratique a besoin d'un candidat unique», a-t-il lancé. Mais, au sein de l'intelligentsia libérale, beaucoup mettent en doute la conversion de l'ancien premier ministre et le soupçonnent d'être «un vrai faux candidat anti-Poutine manipulé par le Kremlin. Il ne pourra d'ailleurs obtenir les deux millions de signatures qu'avec une aide implicite des autorités…», soupçonne Levchine, le professeur moscovite. Comme d'autres simples électeurs libéraux, il prévoit en guise de protestation de finalement… s'abstenir.


Alexandre Cèdre, Moscou
28/12/2007 | Mise à jour : 09:55 |

Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/international/2007/12/28/01003-20071228ARTFIG00274-l-opposant-liberal-a-poutine-renonce-a-la-presidentielle.php

jeudi 27 décembre 2007

Vladimir Poutine attend avec impatience le GPS russe... pour équiper son labrador


Les chiens russes entretiennent décidément un rapport singulier avec l'espace. Cinquante ans après Laïka, premier être vivant à voyager en orbite autour de la Terre, c'est au tour de Koni, le labrador de Vladimir Poutine, d'être mis à contribution pour le programme russe de géolocalisation par satellite.

Lors d'une réunion télédiffusée avec M. Poutine, lundi 24 décembre, le vice-premier ministre Sergueï Ivanov s'entretenait du développement du Glonass, le GPS russe. "Quand pourrais-je en être équipé pour que ma chienne ne s'enfuie pas trop loin ?" s'est inquiété le président cynophile. Le ministre a su calmer les angoisses du chef de l'Etat : le service commercial du Glonass devrait être disponible "dès juillet prochain".

Mais avant de doter le meilleur ami du président d'un collier "géolocalisable", encore faut-il que le système Glonass soit prêt. Equivalent russe du Global Positioning System américain (ou du Galileo européen, toujours en développement), Glonass sera, à terme, composé de 24 satellites couvrant la planète.

24 SATELLITES EN 2010

Mardi 25 décembre, 3 satellites ont été lancés de la base de Baïkonour, au Kazakhstan, portant à 18 le nombre de satellites en orbite de la "constellation" Glonass, un nombre suffisant pour couvrir la totalité du territoire russe. En 2010, les 24 satellites devraient être en activité.

Comme son équivalent américain, Glonass était initialement destiné à des usages militaires. Lancé en 1976, le projet était moribond, faute de fonds, après la chute de l'Union soviétique. Il a été réanimé en 2003 avec les premiers lancements de satellites plus puissants. A l'instar de Galileo pour les Européens, Glonass doit permettre à la Russie de s'affranchir des aléas diplomatiques et militaires liés à l'utilisation du GPS, géré par l'armée américaine. Moscou ne boude pas pour autant le projet européen : une mise en commun partielle des deux réseaux est prévue d'ici à 2012, date à laquelle le système Galileo devrait être totalement opérationnel.

Mais l'essentiel n'est pas là. Et si, malgré le fameux collier, le président Poutine devait perdre la trace de Koni ? Qu'à cela ne tienne, il pourra toujours lui rendre hommage en se rendant à Saint-Pétersbourg : des citoyens de l'avenue Primorski ont récemment demandé l'autorisation d'y ériger une statue en l'honneur du "premier chien de Russie"...

Alexandre Billette (Moscou, correspondance)
Le Monde
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-993511,0.html?xtor=RSS-3214

mercredi 26 décembre 2007

Gestion des organisations - Менеджмент организаций

Ce cours est administré à la mi-décembre par le précieux Jean-Pierre Neveu, venu tout spécialement de Bordeaux. L'objectif est de connaître les règles auxquelles obéit le fonctionnement d'une organisation et de pouvoir aisément y prendre sa place, une fois entré dans la vie active ou selon les mots mêmes de JP-Neveu, d'avoir "un panorama des principales théories des organisations dans un contexte de gestion appliquée".

Plan du cours

I/ Introduction
II/ Les organisations comme lieux de prise de décision (raison, prévention/précaution)
III/ Les organisations comme lieux d'échange (transaction, culture)
IV/ Les organisations comme lieux de pouvoir (conflits, négociation)
V/ Les organisations comme organismes institutionnels (environnement externe, légitimation)

Bibliographie

L'essentiel de la littérature relative au management provient d'auteurs anglophones.

MARCH J.G. et SIMON H.A., Les organisations, Dunod.
MILGROM P. et ROBERTS J., Economie, organisation et management, De Boeck.
MORGAN G., Images de l'organisation, ESKA

On se référera aussi aux revues professionnelles (marketing, RH, finance...)

La fonte du pergélisol endommage les pipe-lines

MOSCOU, 26 décembre - RIA Novosti. Le ministère russe des Situations d'urgence prévoit une augmentation, en 2008, du nombre des cataclysmes naturels, affirme le responsable de cette administration Sergueï Choïgou.

"La tendance de ces dix dernières année à la multiplication des ouragans, des cyclones et d'autres phénomènes naturels dangereux se poursuivra au cours de l'année prochaine", a déclaré mercredi le ministre dans une conférence de presse à Moscou.

Selon lui, le réchauffement planétaire entraînera une montée des eaux dans les fleuves et une fonte du permafrost, ce qui représente un danger potentiel pour le Grand nord russe.

"Si ce phénomène persiste, les pilotis supportant la plupart des constructions dans les régions de la merzlota finiront par s'affaisser", a expliqué M. Choïgou.

La même menace pèse sur les oléoducs et les gazoducs, a-t-il indiqué. Pour y remédier, les compagnies pétrolières et gazières, ainsi que la société des Chemins de fer russes (RZD) investissent des fonds considérables dans la sécurité de leurs ouvrages. C'est la raison pour laquelle le nombre d'accidents dans ces secteurs n'augmentera pas en 2008, estime le ministre des Situations d'urgence.

Source : RIA Novosti

500


Les objectifs du plan quiquennal ont été allègrement dépassés. La production de messages a même été si forte qu'il est devenu difficile de s'y retrouver, bien que les libellés y aident un peu. Il est peut-être temps que le blog prenne une autre dimension. A terme, il pourrait être :

1) plus centré sur la vie de la promo : (rubriques cours, mémoires, stage...)
2) plus interactif : le blog est un très bon lieu d'échange d'information, notamment entre les élèves de M1 et M2, ainsi qu'avec les anciens. Si jamais le fonctionnement du blog vous déroute, il n'y a pas de quoi puisque c'est chacun qui le détermine. En dehors des actualités, la plupart des messages n'attendent que d'être retouchés (pour cela, loguez-vous sous "Promo IEDG" ou demandez qu'on vous attribue les privilèges d'administrateur).
3) plus bilingue

L'idéal, il me semble, ce serait de transformer ce blog en un site du type wiki, ce qui bien évidemment faciliterait les modifications et lui donnerait une architecture plus lisible. Qu'en pensez-vous ?

lundi 24 décembre 2007

Outils pour la recherche d'emploi

Il existe, en français, un site internet spécialisé dans la recherche d'emploi : www.russie.net/club_emploi.htm

Plusieurs services sont proposés tels que la mise en ligne de votre C.V. ou les adresses internet et postales des entreprises pourvoyeuses d'emplois en Russie ainsi que des offres d'emploi.

D'autres sites existent et facilitent la recherche d'emploi en Russie. Les principaux sont :

Joyeux Noël !


С праздником !

Toute la promo IEDG 2007-2008 vous souhaite un joyeux Noël, où que vous soyez

Plusieurs candidats de l'opposition écartés de l'élection présidentielle russe

Le premier couperet est tombé pour les candidats potentiels à la présidence russe. Dimanche 23 décembre, dernier jour de dépôt des "précandidatures" , la Commission centrale électorale a rejeté les dossiers de sept aspirants, parmi lesquels des opposants en vue du président Vladimir Poutine. La commission n'a retenu, au final, que six noms, mais pourrait encore éliminer certains d'entre eux lors des étapes ultérieures.

Il n'y a pas eu de problème pour les candidats de partis représentés à la Douma (chambre basse du Parlement) : conformément à la loi, leur candidature est automatiquement enregistrée. C'est évidemment le cas pour le vice-premier ministre Dmitri Medvedev – candidat du parti au pouvoir Russie unie adoubé par M. Poutine. C'est aussi vrai pour le leader communiste Guennadi Ziouganov et pour le chef du LDPR (ultranationaliste pro-Kremlin) Vladimir Jirinovski. Le quatrième parti présent à la Douma, Russie juste, soutient M. Medvedev.

Les choses sont nettement plus difficiles pour les autres candidats. Depuis la mise en place d'une nouvelle loi électorale en 2005, ils devaient rassembler un "groupe d'initiative" de 500 personnes, avant le 13 décembre. Ils doivent, jusqu'au 16 janvier 2008, présenter une liste de deux millions de signatures de soutien.

L'abandon de Garry Kasparov Seuls trois candidats ont pu satisfaire la première exigence à temps : l'ex-premier ministre (2000-2004) de M. Poutine, Mikhaïl Kassianov, passé à l'opposition ; Boris Nemtsov, représentant l'Union des forces de droite (SPS), qui jouit, malgré son faible résultat aux élections législatives du 2 décembre (0,96 %), d'une implantation à l'échelle nationale; Andreï Bogdanov, candidat du microscopique Parti démocratique, favorable à l'intégration de la Russie à l'Union européenne.

Pour les autres candidats de l'opposition, la première étape administrative aura été de trop. L'ex-champion du monde d'échecs Garry Kasparov n'a pas pu regrouper son comité de soutien. Il a jeté l'éponge le 12 décembre, dénonçant des pressions politiques faute d'avoir pu trouver une salle moscovite prête à accueillir son mouvement politique, L'Autre Russie.

Vladimir Boukovski, ancien dissident soviétique qui dispose aujourd'hui de la double citoyenneté russe et britannique, est tombé sous le coup de mesures interdisant aux binationaux, et à ceux qui ne vivent pas en Russie depuis au moins dix ans, de concourir à la présidence. De Londres, où il habite, il a dénoncé une "décision politique" et annoncé son intention de contester en justice son exclusion, sans grandes chances de succès.

Alors que les "ressources administratives" de l'Etat carburent à plein régime en faveur du candidat Medvedev, l'opposition ne compte donc plus que sur le représentant communiste, assuré de concourir, et deux libéraux. Mais il reste à voir si ces derniers parviendront à sortir indemnes du labyrinthe bureaucratique imposé par les autorités. Verdict le 27 janvier, avant le premier tour de scrutin le 2 mars.

Alexandre Billette
LE MONDE | 24.12.07 | 10h49 • Mis à jour le 24.12.07 | 10h57
MOSCOU CORRESPONDANCE
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-992843,0.html?xtor=RSS-3208

samedi 22 décembre 2007

Vladimir Poutine serait l'homme le plus riche d'Europe

Une polémique se développe au sein du Kremlin autour de la fortune personnelle du président russe, Vladimir Poutine, et des parts qu'il détient dans plusieurs compagnies d'Etat, affirme le quotidien britannique The Guardian à la "une" dans son édition du vendredi 21 décembre.

L'affaire a été dévoilée dans une interview publiée par le magazine allemand Die Welt le 12 novembre. Un politologue russe, Stanislav Belkovsky, y affirme qu'en huit années passées au pouvoir, M. Poutine a accumulé des capitaux dont il évalue la valeur à 40 milliards de dollars, soit près de 29 milliards d'euros.

"LE LEADER POLITIQUE LE PLUS CORROMPU DE L'HISTOIRE"

Interrogé cette fois par The Guardian, Stanislav Belkovsky avance que le chef de l'Etat russe détient d'importantes participations dans trois compagnies russes du gaz et du pétrole, à travers "des compagnies offshore opaques". Selon ce politologue, M. Poutine contrôle "dans les faits" 37 % des parts de Surgutneftegaz, une société de prospection pétrolière, également troisième producteur pétrolier russe. Il détiendrait également 4,5 % du géant Gazprom, et "au moins 75 %" de Gunvor, une compagnie de négoce pétrolier basée en Suisse et fondée par Gennady Timchenko, un ami du président Poutine, toujours selon Stanislav Belkovsky.

Si ces informations sont exactes, elles feraient du président russe l'homme le plus riche d'Europe, et le placerait parmi les dix premières fortunes mondiales. Le quotidien russe The Moscow Times relevait, le 28 novembre, que les capitaux détenus par M. Poutine feraient de lui "le leader politique le plus corrompu de l'histoire mondiale, largement devant Ferdinand Marcos aux Philippines et Mobutu au Zaïre".

La fortune de Vladimir Poutine était jusqu'ici taboue. Mais des informations commenceraient à sortir, indique The Guardian, "en contrecoup d'une lutte interne au sein du Kremlin entre un groupe mené par Igor Sechin, l'influent chef adjoint de l'administration présidentielle russe, et un clan de "libéraux" auquel appartient [Dimitri] Medvedev", le successeur désigné de M. Poutine à la présidence.

Matthieu Auzanneau

LEMONDE.FR | 21.12.07 | 11h22 • Mis à jour le 21.12.07 | 11h35

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-992175,0.html?xtor=RSS-3210

vendredi 21 décembre 2007

Консалтинг в современной российской политике - Le consulting dans la vie politique russe

En compagnie de "Tonton" Nikolai Semionovitch Ioukhanov, vous aurez un aperçu des techniques de communication de masse utilisées en politique et des différentes personnes qui gravitent autour des leaders, d'autant plus juste peut-être que votre interlocuteur travaille effectivement dans une de ces entreprises chargées des "relations publiques".

Durée du cours

18 heures

Travail demandé

En 2007, nous nous sommes penchés sur le e-campaigning effectué par N. Sarkozy et S. Royal en vue de l'élection présidentielle.

Evaluation

Documents sur le sujet

articles de wikipedia (à améliorer) : Spin doctor
Les spin doctors dans l'ombre des présidents, un film documentaire de Matthieu Sourys (2005), dont vous trouvez un résumé ici
Les clips de campagne des elections aux Etats-Unis depuis 1952

Poutine, icône serbe au Kosovo

Balkans. La minorité de la province compte sur Moscou pour empêcher l’indépendance.

Les affichettes sont partout et toutes identiques : juste un portrait du président russe Vladimir Poutine, sans un slogan, sans une signature. Les premières sont apparues il y a déjà quelques semaines sur les murs de Mitrovica, dans la partie serbe de cette ville divisée du nord du Kosovo, et nul ne sait qui les a posées. Elles sont sur les vitrines des magasins ou à l’intérieur des cafés comme autant d’images saintes. «Il n’y a que Poutine qui puisse encore nous sauver, mais nous aurions quand même préféré que ce soit la France comme durant la Première Guerre mondiale», soupire Mili Miskovic, ingénieur retraité, qui tient désormais un petit kiosque. Quelque 50 000 Serbes, dont bon nombre de réfugiés venus d’autres parties du Kosovo, vivent dans cette région au nord de la rivière Ibar. Ils veulent le maintien - même formel - de la souveraineté de Belgrade alors que les Albanais (90 % de la population) exigent l’indépendance de cette province du sud de la Serbie placée sous protectorat international depuis 1999.

Statue. Alors que les Etats-Unis et l’Union européenne préparent cette indépendance «sous tutelle», Moscou continue de bloquer le processus au Conseil de sécurité. Et les Serbes du Kosovo se raccrochent à cet ultime espoir. «On a besoin de se dire que quelqu’un nous soutient, et pour nous, c’est maintenant comme une seconde patrie», explique Igor, étudiant en médecine. Cet enthousiasme prorusse avait commencé l’été dernier quand Moscou bloqua une première fois le plan du médiateur de l’ONU Martti Ahtisaari. En plein cœur de la ville trône désormais une statue de bronze entourée d’un drapeau serbe et d’un drapeau russe à la gloire du consul russe Grigorie Stevanovic Tcherbina, assassiné à Mitrovica en 1884 «par des terroristes albanais». Elle a été inaugurée il y a un mois en présence d’une délégation de l’ambassade venu de Belgrade.

«C’est un fait que les Russes soutiennent les Serbes du Kosovo et il est bon qu’il existe, enfin, un autre pouvoir sur la scène internationale pour équilibrer les Etats-Unis», souligne Momir Kasalovic, président du Conseil national serbe du Kosovo, qui regroupe la quasi-totalité des partis et des organisations de cette communauté. Momir Kasalovic est un peu embarrassé par cette russophilie effrénée alors que Belgrade espère encore convaincre l’Union européenne, du moins certains de ses membres, de surseoir à une indépendance du Kosovo sans accord de l’ONU, qui risquerait de faire tache d’huile dans une région toujours instable. Profil bas, il précise simplement : « Les Serbes du Kosovo continueront d’agir comme si cette indépendance illégale n’avait pas eu lieu, en respectant la légalité de Belgrade.» En clair, en cas d’indépendance, le nord limitrophe de la Serbie et peuplé de Serbes ferait sécession.

Berceau. Il y a trois jours, à la veille de la réunion du Conseil de sécurité, ils ont manifesté non loin du pont qui coupe toujours la ville en deux. Ils étaient venus par car de tout le Kosovo, y compris des «enclaves» protégées par la Kfor (la force de l’Otan) où vivent 60 000 Serbes. Certains portaient des pancartes avec le slogan «Russie, aide-nous !», d’autres inscriptions rappelaient que «le Kosovo est l’âme de la Serbie». Les Serbes considèrent en effet cette région comme le berceau de leur histoire. Un représentant local du parti du Premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, a clamé au micro : «Nous demandons à la Serbie d’arrêter tous les négociations avec l’Union européenne parce que nous n’y avons pas notre place.»


De notre envoyé spécial à Mitrovica MARC SEMO
QUOTIDIEN : vendredi 21 décembre 2007
Liberation.fr
http://www.liberation.fr/actualite/monde/299509.FR.php?rss=true

Blocage et divisions à l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU, avec la Russie d’un côté et les Occidentaux de l’autre, n’a pu que constater mercredi dans la nuit sa profonde division sur le «statut final» du Kosovo. Les membres occidentaux ont décidé de passer le dossier à l’Otan et à l’Union européenne pour préparer une indépendance «sous tutelle». «Il est clair que le potentiel pour une solution négociée est épuisé et que le statu quo est intenable», a affirmé l’ambassadeur belge. A Bruxelles, le ministre slovène des Affaires étrangères, Dimitrij Rupel, dont le pays prendra la présidence de l’UE le 1er janvier, a rappelé qu’«il faut être raisonnable, mais que certains processus ne peuvent plus être arrêtés».

http://www.liberation.fr/actualite/monde/299504.FR.php

jeudi 20 décembre 2007

Vladimir Poutine désigné personnalité de l'année par le magazine "Time"


Le magazine Time a désigné, mercredi 19 décembre, le président russe Vladimir Poutine comme personnalité de l'année 2007. Présenté comme un nouveau "tsar", l'homme fort du Kremlin "a su imposer la stabilité à une nation qui en a rarement connu", explique l'hebdomadaire pour justifier son choix dans un article intitulé "Choisir l'ordre avant la liberté". Bien sûr, Poutine "n'est pas un boy-scout" et c'est "au prix du sacrifice de principes et de valeurs" qu'il a remis sur pied la vieille Russie post-soviétique. "Ce n'est pas un démocrate selon les critères de l'Occident. Ce n'est pas un parangon de la libre expression", ajoute le magazine américain, mais il a su remodeler un pays qui avait "disparu de notre carte mentale".

Coutumier des "unes" provocatrices, les journalistes du Time rappellent qu'"être la personnalité de l'année n'est pas et n'a jamais été un honneur". Dans les rangs des élus, on compte notamment Adolf Hitler, Joseph Staline, ou plus récemment le président américain George Bush, désigné en 2004, un an après l'invasion de l'Irak. L'ancien dirigeant iranien, l'ayatollah Khomeyni, avait été choisi en 1979, l'année du renversement du régime du shah d'Iran. Rudolph Giuliani, alors maire de New York, avait été élu en 2001, quelques semaines après les attentats contre le World Trade Center, mais certains membres de la rédaction avaient suggéré le nom du chef du réseau terroriste Al-Qaida, Oussama Ben Laden.


LEMONDE.FR avec AFP | 19.12.07 | 19h15 • Mis à jour le 19.12.07 | 19h36

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3210,36-991637,0.html?xtor=RSS-3208

mardi 18 décembre 2007

Moscou fournit l’Iran en combustible nucléaire

La centrale iranienne de Bouchehr, démarrée en 1979, est toujours en chantier. Les livraisons russes devraient permettre une entrée en fonction dès 2008. Crédits photo : AFP

La Russie a annoncé hier qu’elle avait commencé à livrer du combustible nucléaire pour la centrale atomique iranienne de Bouchehr.

Dans la partie de poker planétaire qui se joue autour du programme nucléaire iranien, Moscou semble avoir cédé sa carte maîtresse. La Russie a annoncé hier qu’elle avait livré, dimanche, un premier lot de combustible d’uranium à l’Iran pour sa centrale atomique de Bouchehr, toujours en chantier. Celle-ci pourrait désormais produire ses premiers kilowatts dès l’automne 2008. C’est une surprise, car le fournisseur russe avait fait du report de la livraison des barres d’uranium 235 à son client iranien son meilleur moyen de pression. De hauts diplomates russes avaient assuré à leurs homologues américains et européens que les problèmes techniques et financiers invoqués n’étaient que des prétextes. Et que la Russie ne livrerait pas le «carburant» du premier réacteur civil iranien tant que la République islamique ne se plierait pas aux exigences internationales.

Pour justifier la fourniture, le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que la livraison privait l’Iran de raisons d’enrichir lui-même son uranium. «L’Iran nous a donné de nouvelles assurances écrites que le combustible serait exclusivement utilisé pour la centrale de Bouchehr», a indiqué Moscou. Une position conciliante, adoptée en concertation avec Washington comme l’a indiqué la Maison-Blanche, mais accueillie par une douche froide : un responsable iranien a affirmé hier que Téhéran continuerait à enrichir son propre uranium, malgré la fourniture du combustible russe.

Nouvelle donne géopolitique

En fait, la Russie a estimé qu’après la situation du dernier rapport des services secrets américains minimisant la menace nucléaire iranienne, la donne géopolitique avait changé. Rajab Safarov, directeur du centre pour l’étude de l’Iran contemporain à Moscou, affirme ainsi que «les Américains mènent en cachette des négociations avec l’Iran, via l’Arabie saoudite. Si la Russie avait continué de reporter la livraison, cela aurait nui à ses intérêts. L’Iran est maintenant prêt à donner à la Russie un accès plus large à son marché». Le président iranien du groupe d’amitié parlementaire Iran-Russie, Kazem Jalali, n’a pas dit autre chose hier en saluant «ce geste positif qui répare l’image négative de la Russie dans l’opinion publique et ouvre une nouvelle étape pour des projets conjoints». La Russie a voté à deux reprises les sanctions de l’ONU contre l’Iran depuis un an.

C’est, selon Rajab Safarov, au cours de la visite de Vladimir Poutine à Téhéran, il y a deux mois, que le virage a été négocié. Le président russe s’était alors engagé publiquement à livrer le combustible rapidement. Mais les non-initiés pouvaient penser qu’il ne s’agissait que de bonnes paroles et qu’il différerait encore la livraison. Quelques jours avant son voyage, le président russe avait déclaré à son invité Nicolas Sarkozy, pour expliquer sa position : «Nous n’avons pas d’information sur la volonté de l’Iran de développer l’arme nucléaire.» Cette visite de Poutine chez le troisième acheteur d’armements russes «a été son voyage le plus difficile de sa carrière», confiait récemment un proche conseiller du président russe.

La construction de la centrale de Bouchehr, démarrée par l’allemand Siemens avant la Révolution islamique de 1979 avait été interrompue par la guerre Iran-Irak. Ce n’est qu’en 1994 que la Russie a repris le contrat, accumulant les difficultés. La centrale aura une capacité de 1 000 mégawatts. Le combustible russe a fait l’objet de contrôles de l’AIEA et Moscou exclut qu’il puisse être détourné à des fins militaires. Pour autant, la partie de poker atomique n’en est pas terminée.

Fabrice Nodé-Langlois, correspondant à Moscou
18/12/2007 | Mise à jour : 07:24
Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/international/2007/12/18/01003-20071218ARTFIG00224-moscou-fournit-son-aideau-nucleaire-iranien.php

Un tournant s’opère en Russie

Claude Tiramani est gérant spécialiste de la Russie au sein de Parvest BRIC, le fonds de BNP Paribas dédiés aux quatre principaux pays émergents. Il détaille ses préférences d’investissement dans ce pays en pleine mutation.

LE FIGARO.FR – La Russie est connue pour la richesse de ses sous-sols. Comment misez-vous sur les matières premières dans ce pays?
Claude Tiramani – La Russie produit désormais plus d’or que l’Afrique du sud. Elle extrait aussi du nickel. Surtout, elle est le pays le plus riche en gaz, avec 26% des réserves mondiales. Dans ce secteur, nous aimons beaucoup Gazprom. Il va devoir réaliser des investissements importants pour développer ses réserves en Sibérie, difficiles d’accès. Mais sa rentabilité devrait croître jusqu’en 2011. Le tarif du gaz est en effet subventionné pour le moment en Russie. Il est donc vendu sur son marché domestique près de 60% moins cher qu’en Allemagne. Mais comme la Russie souhaite intégrer l’organisation mondiale du commerce, elle doit mettre un terme à cette politique tarifaire préférentielle. Elle devrait donc augmenter ses prix de 20 à 25 % par an au cours des quatre prochaines années. Elle vient d’ailleurs d’enclencher ce processus, en relevant ses prix juste après les élections législatives, qui se sont tenues le week-end dernier. Nous ne nous attendions pas à cette décision si vite, en plein hiver. Mais le pouvoir est suffisamment fort pour le faire dès aujourd’hui, sans attendre le printemps.

La Russie est aussi un grand producteur de pétrole. Quelle est votre stratégie pour cette matière première ?
Le pétrole facile, c’est terminé. Les groupes pétroliers ont investi beaucoup d’argent ces dernières années pour acquérir des techniques occidentales permettant d’augmenter la productivité des gisements. Mais ces champs pétrolifères se tarissent. Ils vont donc devoir investir encore davantage pour découvrir et exploiter de nouveaux gisements. C’est très coûteux. Aussi, le pétrole est davantage taxé que le gaz, il n’y aura donc pas un effet de convergence des prix comme celui qui est attendu sur le gaz. La plupart des sociétés de ce secteur sont en outre valorisées très cher. La seule que nous sélectionnons sans hésiter est Rosneft. Cette société qui a acquis Iouganskneftegaz, le reliquat de l’empire Ioukos, présente de bonnes perspectives.

Quels sont les autres secteurs qui vous séduisent en Russie ?
Les industriels russes de l’acier sont très compétitifs. Ils produisent en effet à la fois les composants de l’acier, charbon et minerai de fer, et l’acier lui-même. Et leurs carnets de commandes sont remplis. La Russie développe actuellement ses infrastructures, routes et chemins de fer. L’immobilier est aussi en plein essor, des logements sociaux aux résidences de luxe. De nombreuses sociétés arrivent pour lever de l’argent dans ce secteur. Le réseau électrique doit être rénové pour éviter les coupures de courant, fréquentes à Moscou. L’Allemand E.ON et l’Italien Enel sont passés à l’offensive pour mettre un pied dans ce secteur, qui sera privatisé l’an prochain.Par ailleurs, la consommation se développe, pas seulement à Saint-Pétersbourg ou Moscou, mais aussi dans les campagnes. Les opérateurs télécom sont très intéressants. Nous aimons beaucoup Wimpelcom, qui pourrait fusionner avec Golden Telecom, le leader des télécommunications en Russie. Wimpelcom va installer la fibre optique à Moscou, et si l’alliance est confirmée, elle permettra des synergies importantes.La grande distribution s’installe dans le pays. La vente au détail reste l’apanage des commerces d’Etat, mais quelques supermarchés commencent à sortir de terre. La concurrence fait rage actuellement pour trouver les bons emplacements, qui seront déterminants par la suite.

Faire des affaires en Russie n’est pas toujours de tout repos… De nombreux chefs d’entreprises subissent des pressions de la mafia. Comment intégrez-vous ce paramètre dans vos choix d’investissement?
La mafia est présente partout où il y a du pétrole. Il peut être dangereux de vouloir faire respecter les contrats. C’est aussi le cas sur le site de Khashagan, au Kazakhstan. Pour éviter ces problèmes, il est plus simple d’investir dans des sociétés liées au Kremlin. Mais la comptabilité des sociétés russes est tout de même plus transparente désormais. La plupart publient des comptes aux normes internationales IFRS.Il faut noter aussi que le management des sociétés russes change. Depuis deux ou trois ans, leurs instances dirigeantes intègrent des Occidentaux. Ceux-ci diffusent des techniques de managements nouvelles, et poussent à l’amélioration de la rentabilité.

Le succès du parti de Vladimir Poutine aux élections législatives, le week-end dernier, est-il un signal fort pour les marchés?
Ces élections ont été un non-événement. L’issue en était attendue. L’enjeu sera peut-être différent lors de l’élection présidentielle, en mars. Il faut tout de même noter que Vladimir Poutine a amorcé des changements économiques dans le pays. Il se montre très directif au niveau industriel. C’est lui aussi qui a décidé d’utiliser la manne pétrolière pour améliorer les infrastructures du pays. La fuite des capitaux observée sous Eltsine a pris fin. La Russie enregistre même des entrées nettes de capitaux désormais. Et les Russes se sentent fiers. Il leur a redonné confiance dans l’avenir. Cela compte. Mais par ailleurs, la population décroît, et l’espérance de vie est faible en Russie.

Est-ce le bon moment pour investir en Russie ?
La Russie résiste mieux que les autres pays émergents à l’évolution du marché américain, auquel elle est moins exposée. Mais personne ne peut prédire aujourd’hui quelle sera l’ampleur des répercussions de la crise du subprime. Cependant, les perspectives de croissance en Russie sont bonnes à moyen terme. Son PIB a augmenté de 7.3% au troisième trimestre. Ce n’est pas négligeable. Avec la libéralisation de l’électricité l’an prochain, et des télécoms, ensuite, le marché russe devrait gagner en profondeur, et devenir moins dépendant des matières premières. Il faut tout de même garder à l’esprit qu’il subsiste un problème de liquidités dans ce pays.


Propos recueillis par Perrine Créquy
10/12/2007 | Mise à jour : 09:31 |
Le Figaro

lundi 17 décembre 2007

Vladimir Poutine se dit prêt à devenir le premier ministre de Dimitri Medvedev

Le président russe Vladimir Poutine est prêt à devenir premier ministre si son "poulain" Dmitri Medvedev, officiellement investi candidat à la présidentielle lundi 17 décembre, lui succède en mars 2008 à la tête du Kremlin. "Si les citoyens russes expriment leur confiance à Dmitri Medvedev et l'élisent président, je serai prêt à diriger le gouvernement", a déclaré M. Poutine lundi, lors du congrès de son parti Russie unie. Vladimir Poutine a cependant assuré qu'il n'entendait pas revoir les modalités du partage des pouvoirs entre le chef de l'Etat, qui détient l'essentiel des pouvoirs exécutifs, et celui du gouvernement.

Dmitri Medvedev, 42 ans, avait demandé le 11 décembre à Vladimir Poutine de devenir son premier ministre s'il était élu. M. Medvedev a insisté lundi sur la portée d'un tandem avec le président sortant, qui reste l'homme politique le plus populaire de Russie. "Je ne doute pas de ce que Vladimir Poutine va utiliser ses ressources immenses (...) pour le bien de la Russie", a-t-il ajouté.

"Nous avons des relations de confiance [avec Dmitri Medvedev]. C'est un homme fiable et honnête", a poursuivi M. Poutine. Medvedev a toutes les chances d'être élu, fort du soutien présidentiel et de la victoire écrasante de Russie unie aux législatives du 2 décembre, où le parti a remporté les deux-tiers des sièges de la Douma.

L'OPPOSITION LIBÉRALE SE CHERCHE UN CANDIDAT UNIQUE

Du côté de l'opposition, les libéraux Boris Nemtsov et Vladimir Boukovski ont affirmé lundi lors d'un congrès du parti libéral Union des forces de droite (SPS) qu'ils étaient prêts à retirer leur candidature en faveur d'un candidat unique de l'opposition libérale. Il s'agirait alors d'une première dans la Russie de Vladimir Poutine, l'opposition libérale étant très désunie ces dernières années.

"Boris Nemtsov et moi avons parlé avec Mikhaïl Kassianov [ex-premier ministre et opposant] et sommes tombés d'accord sur le fait que chacun de nous retirerait sa candidature en faveur de celui dont la cote de popularité serait plus élevée", a affirmé M. Boukovski, qui a réuni un "groupe d'initiative" de 500 personnes dimanche à Moscou. Boris Nemtsov a été investi lundi candidat à la présidentielle par le congrès de l'Union des forces de droite, mais il a d'ores et déjà assuré qu'il "ferait tout pour qu'un seul candidat [de l'opposition libérale] reste".

L'ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov, leader du mouvement d'opposition L'Autre Russie, avait annoncé la semaine dernière qu'il jetait l'éponge dans la course à la présidentielle, n'ayant pas réussi à trouver une salle où son "groupe d'initiative" pouvait se rassembler, à cause des pressions des autorités.

LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 17.12.07 | 16h28 • Mis à jour le 17.12.07 | 16h33
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-990834,0.html?xtor=RSS-3208

samedi 15 décembre 2007

Un robot logiciel russe pour draguer les filles en ligne

Coutumier des cybercafés, votre prochaine séance de cyberséduction pourrait avoir pour interlocutreur/trice non pas un humain passionné, mais un... ordinateur. Et tout porte à croire que ce dernier cherchera bien plus des données personnelles qu'à conquérir votre coeur. Cette confusion des sentiments provient d'un site CyberLover.ru, mettant à disposition un logiciel susceptible de simuler une séance de cyberflirt avec 10 femmes simultanément.

La triste réalité, c'est PC Tools, qui la découvre en démontrant que ce logiciel, entre les mains de personnes malintentionnées, permettrait de collecter des informations personnelles. Possibilité dont le site se défend, évidemment. Uniquement disponible en Russie, il devrait être mis sur le marché à l'occasion de la Saint Valentin... « Pas une seule fille n'a réalisé pour l'heure qu'elle s'entretenait avec un programme », précise le site. Élément flatteur pour la conversation de la gent masculine.

Mais ledit programme ne prendrait pas que les femmes dans ses codes. Il peut être modifié pour s'intéresser aux hommes, les convaincre de visiter un site Web tiers, donner leur numéro de téléphone... ce que PC Tools appelle tout bonnement « une organisation horriblement bien gérée ». Particulièrement si l'on prend en compte que le programme peut changer de langue également.

Sergei Shevchenko, Senior Malware Analyst pour PC Tools poursuit son analyse : « En tant qu'instrument permettant à des pirates de réaliser des arnaques semblables, CyberLover prouve un niveau jamais atteint de technologie. Ça a recours un discours extrêmement intelligent et très perfectionné pour cibler des usagers du net. » En fait, il semblerait même que ce logiciel puisse « faire exactement ce que les usagers font normalement lorsqu'ils sont en ligne, mais de façon automatisée et préprogrammée ».

Pour CyberLover, le logiciel « entretient un dialogue avec une personne, mais ne cherche pas à pirater [...]. Si une personne est à même de livrer des informations personnelles à une autre, avec laquelle elle chatte depuis cinq minutes en tout et pour tout, alors oui dans ce cas une mauvaise utilisation peut être possible. »

Rédigée par Nicolas.G le samedi 15 décembre 2007 à 09h12 (9840 lectures)
Source : PCInpact.com
http://www.pcinpact.com/actu/news/40723-CyberLover-Russie-programme.htm

vendredi 14 décembre 2007

Les 27 ont signé le nouveau traité européen

Le texte remplace la Constitution rejetée en 2005 par les Français et les Néerlandais et vise à faciliter la prise de décision au sein de l'UE.

(c) Reuters

Les 27 pays de l'Union européenne ont signé, jeudi 13 décembre, à Lisbonne, le nouveau traité européen réformant le fonctionnement de l'UE, qui doit entrer en vigueur en 2009 après ratification par l'ensemble des pays. Le "traité de Lisbonne", qui remplace la défunte Constitution rejetée par les Français et les Néerlandais en 2005, a été signé lors d'une cérémonie au majestueux monastère des Hiéronymites, construit il y a 500 ans. Il avait été approuvé par les Vingt-sept lors d'un sommet informel, les 18 et 19 octobre dans la capitale portugaise.

Ratifié d'ici juin 2009

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a signé en milieu d'après-midi à Lisbonne le Traité réformateur de l'UE, déjà signé par ses pairs au cours d'une cérémonie officielle à la mi-journée. Downing Street avait invoqué, pour expliquer l'absence de Gordon Brown au déjeuner, son obligation de répondre aux questions d'une commission parlementaire qui l'interroge tous les six mois. Mais cette incompatibilité dans l'emploi du temps n'a guère convaincu et Gordon Brown a été accusé par une partie de la presse de céder à la pression des eurosceptiques.
Les chefs de gouvernement et les ministres des Affaires étrangères de chaque pays ont apposé leur signature sur le document à l'aide d'un stylo en argent offert par la présidence portugaise de l'UE. Cette version simplifiée de la Constitution en a gardé les réformes institutionnelles destinées à améliorer le fonctionnement d'une UE désormais élargie à 27 pays. Le texte doit être ratifié d'ici juin 2009, avant la tenue des prochaines élections européennes.

Plus de présidence tournante

Le traité réformateur devrait faciliter la prise de décision, avec l'extension du vote à la majorité qualifiée -l'unanimité restant toutefois la règle pour certains domaines, comme la politique étrangère et la défense, la sécurité sociale et la fiscalité- ainsi que l'instauration à terme d'un nouveau système de vote à double majorité (55% des Etats membres et 65% de la population).
Par ailleurs, le texte renforce les prérogatives du haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune, poste actuellement occupé par l'Espagnol Javier Solana, qui deviendra vice-président de la Commission européenne à partir du 1er janvier 2009.
Un président sera également désigné par les chefs d'Etat et de gouvernement, pour un maximum de cinq ans, afin de présider les conseils européens, "faciliter la cohésion et le consensus" et représenter l'UE à l'étranger. Ce nouveau poste mettra fin au système de présidence tournante tous les six mois. Enfin, le nombre de commissaires sera réduit de 27 à 17.

Défense et de sécurité

Selon les responsables de l'UE, le nouveau traité permettra à l'Europe de réagir plus rapidement aux grands défis contemporains, notamment en matière de défense et de sécurité énergétique.
Tous les pays comptent ratifier le texte par voie parlementaire, à l'exception de l'Irlande, qui organisera un référendum, parce que la Constitution l'y oblige. Ils espèrent ainsi limiter les risques de rejet du texte, ce qui risquerait de plonger l'Europe dans une nouvelle crise, après celle ouverte par les "non" français et néerlandais.
En France, le gouvernement souhaite que la ratification par le Parlement intervienne avant le 8 février prochain, a confirmé mardi le ministre des Affaires étrangère Bernard Kouchner.

Le Nouvel Observateur
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/europe/20071213.OBS9959/les_27_ont_signe_le_nouveau_traite_europeen.html?idfx=RSS_international

Vladimir Poutine convoite la Biélorussie

En visite à Minsk, le président russe pourrait utiliser le projet d’union entre les deux pays pour se maintenir au pouvoir.

Véritable serpent de mer depuis la décomposition de l’URSS en 1991, l’idée de créer, sur les cendres soviétiques, un nouvel État entre la Russie et la Biélorussie, est à nouveau d’actualité. Le projet a même été placé au cœur de la visite entamée hier par Vladimir Poutine à son homologue biélorusse, le dictateur néostalinien Alexandre Loukachenko.

Le Kremlin a démenti, évoquant des «spéculations fantaisistes». Mais l’un des responsables du rapprochement russo-biélorusse, Pavel Borodin, a confirmé au Moscow Times que si le projet était accepté par les deux présidents, il serait ensuite soumis à des référendums à Moscou et à Minsk. Selon le scénario le plus couramment évoqué, Poutine prendrait la tête du nouvel État, tandis que Loukachenko serait son vice-président.

Les tentatives précédentes de réunir la Russie et la «Russie blanche» ont toutes échoué. «En 1996, sous l’administration Eltsine, Loukachenko voulait vraiment la réunification. Charismatique et ambitieux, il pensait pouvoir tirer profit de la faiblesse et de la maladie de Boris Eltsine pour devenir le patron du nouvel État. Mis en garde par le réformateur Anatoli Tchoubaïs, Eltsine a eu un sursaut de lucidité : il a refusé de signer.» Arcady Cherepansky sait de quoi il parle. À l’époque, avant «de faire défection» et de devenir opposant, il était diplomate à l’ambassade de Biélorussie à Washington. Il a vécu l’histoire de l’intérieur.

Six ans plus tard, en janvier 2000, c’est Loukachenko qui a refusé l’union que tentait de lui imposer Moscou, jurant que jamais il ne «s’agenouillerait» devant le Kremlin. Entre-temps, Eltsine avait été remplacé par Vladimir Poutine, jeune, fringuant et autoritaire chef du Kremlin, qui voulait avaler la Biélorussie sans accorder de contrepartie politique à son président. Pour mettre au pas Loukachenko, Poutine a depuis remis en cause le traitement préférentiel que la Russie accordait à la Biélorussie depuis son indépendance, dans le secteur énergétique.

Intérêts croisés

Alors, pourquoi cette nouvelle tentative de réunifier ces deux anciennes républiques soviétiques aurait-elle davantage de chances d’être adoptée aujourd’hui ? Tout simplement parce que les deux présidents y ont intérêt. La création d’un État unifié donnerait d’abord une assurance-vie à Poutine, dont le second mandat s’achève en 2008, en lui permettant de rester au pouvoir. «Elle permettrait aussi à l’ancienne Armée rouge de revenir à la frontière de l’Europe en effaçant la zone tampon formée par une Biélorussie indépendante», souligne le site américain Stratfor. Juste en face de l’Otan.

Si Poutine compte vraiment utiliser l’union russo-biélorusse pour se maintenir au Kremlin, Loukachenko pourrait obtenir davantage de concessions politiques qu’en 2000. L’union lui permettrait en outre d’éviter que Moscou lui vende son énergie au prix du marché, ce qui, étant donné la grande pauvreté du pays, finirait sans doute par affecter sa popularité. Enfin, selon Arkady Cherepansky, l’ancien responsable du sovkhoze Loukachenko caresse plus que jamais l’ambition de diriger un jour l’union russo-biélorusse.

Systématiquement réprimée, l’opposition biélorusse, pourtant opposée à la réintégration du pays dans la sphère russe, n’a pas son mot à dire. Hier, une centaine d’opposants ont manifesté à Minsk contre le projet d’union et la visite de Vladimir Poutine. Ils ont été, comme d’habitude, brutalement dispersés par la police.

Isabelle Lasserre
14/12/2007 | Mise à jour : 10:00 |

Le Figaro

http://www.lefigaro.fr/international/2007/12/14/01003-20071214ARTFIG00302-vladimir-poutineconvoite-la-bielorussie-.php

mardi 11 décembre 2007

OPEP du gaz: l'Algérie refuse de coopérer avec Gazprom (Nezavissimaïa gazeta)

MOSCOU, 11 décembre - RIA Novosti. Sonatrach, grande société nationale algérienne d'hydrocarbures, a proclamé non valables les accords conclus avec la compagnie russe Gazprom. Les experts sont certains que l'idée de créer une "OPEP du gaz", grâce à laquelle la Russie avait essayé d'intimider l'Europe, s'est avérée irréalisable, lit-on mardi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le mémorandum de compréhension signé début mars 2006 entre Gazprom et Sonatrach prévoyait l'échange d'actifs dans le domaine de la prospection et de l'extraction, la création de coentreprises, la participation aux appels d'offres sur la prospection et l'extraction du pétrole et du gaz, l'échange d'informations sur les projets, etc. Ce document avait sérieusement préoccupé l'Union européenne qui l'avait interprété comme un des pas conduisant à la création d'une "OPEP du gaz". Les experts avaient brossé de sombres tableaux aux Européens, représentant Gazprom et Sonatrach, qui fournissent environ 40% de tout le gaz consommé par les pays de l'Union européenne, comme des sociétés dictant leurs conditions sur les prix.

Selon les experts, les parties attendaient tout simplement des résultats différents de leur coopération: Gazprom avait l'ambition enthousiasmante de créer un "anneau gazier sud-européen" et une "OPEP du gaz", alors que Sonatrach voulait obtenir des résultats concrets de la coopération sur le marché du gaz naturel liquéfié.

"Un détail reste incompréhensible: Moscou croyait-il réellement à la possibilité de mettre en oeuvre ce projet, ou bien l'a-t-il utilisé dès le début comme un "conte épouvantable" pour l'Union européenne en vue de faire pression sur l'UE et de l'amener à admettre les compagnies russes dans le secteur énergétique européen, a fait remarquer Alexandre Chtok, directeur du département due diligence de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsii. Apparemment, Sonatrach a décidé de cesser de taquiner l'UE".

"Le fait que l'Algérie ait résilié le mémorandum atteste que ce pays juge nécessaire de se démarquer publiquement de Gazprom et de l'idée même d'un cartel gazier", estime Alexandre Chtok.

En revanche, les Algériens ont conclu la semaine dernière un nouvel accord avec Gaz de France, aux termes duquel ils se sont engagés à livrer à la société française du gaz liquéfié jusqu'à 2019. Dans le même temps, Sonatrach construit deux gazoducs sur le fond de la Méditerranée qui permettront à l'Algérie d'augmenter de 50% ses livraisons de gaz à l'Europe.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.

Statut du Kosovo: la Russie ne sera pas complice de l'Occident (Izvestia)

MOSCOU, 11 décembre - RIA Novosti. Après les Etats-Unis, l'Union européenne a, enfin, défini sa position à l'égard du statut du Kosovo. Il est facile de prédire la suite des événements: Pristina proclamera la "souveraineté de l'Etat" et sa séparation vis-à-vis de la Serbie, écrit mardi le quotidien Izvestia.

Cette souveraineté sera immédiatement reconnue par les Etats-Unis, l'UE et quelques Etats balkaniques ne faisant pas partie de l'Alliance. C'est alors que la Russie s'avancera au devant de la scène. La question de savoir si l'indépendance du Kosovo sera approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU ou si cette province rebelle restera reconnue à "titre individuel" dépend justement de la Russie.

Les nombreuses tentatives faites par l'Occident pour influer sur Moscou en vue de le persuader de se ranger se son côté n'ont pas été couronnées de succès. En privé, les diplomates européens, ordinairement très réservés, ne cachent pas leur irritation: à quoi bon résister, puisque tout est déjà décidé et que l'indépendance du Kosovo est inévitable?!

Mais ces arguments ne gênent pas la Russie. Vous avez pris la décision et vous essayez de nous persuader de votre bon droit, mais vous n'y parvenez pas, car vous êtes à bout d'arguments valables.

Pourquoi devrions-nous accepter sans réserve une formule étrange selon laquelle le Kosovo serait un cas exceptionnel, alors que la Republika Srpska en Bosnie, l'Abkhazie, la Transnistrie ou le Nagorny Karabakh ne le seraient pas?

Pourquoi devrions-nous fermer les yeux, comme le fait l'Occident, sur le danger que représente le nationalisme albanais pour la région et pour toute l'Europe? Aujourd'hui, c'est le Kosovo, demain, ce seront les régions du Sud de la Serbie peuplées d'Albanais (Presevo, Medvedja, Bujanovac), après-demain, ce sera la Macédoine où "l'armée de libération" albanaise a déjà provoqué une guerre civile. D'ailleurs, les Albanais vivent également au Monténégro de façon compacte: qu'est-ce qui garantit qu'ils ne décideront pas un jour de défendre leur "souveraineté" les armes à la main?

Enfin, pourquoi le démembrement de la Serbie est-il possible et celui du Kosovo est-il inadmissible? Pourquoi une variante logique n'est-elle même pas examinée: détacher de la province ne serait-ce que la région de Mitrovica attenante à la Serbie et peuplée de Serbes?

Il y a trop de questions sans réponse. Vous êtes libres de ne pas vouloir y réfléchir et de préférer vous nourrir d'illusions. Mais n'obligez pas la Russie à accepter des résolutions qu'elle considère comme erronées et injustes. Ne faites pas de la Russie votre complice. Nous n'allons certainement pas abattre la Serbie ni encourager le séparatisme agressif.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.

Nord Stream: pas de rivalité avec les gazoducs existants (Schröder)


NEW YORK, 11 décembre - RIA Novosti. Le gazoduc Nord Stream, qui reliera la Russie à l'Ukraine sous la mer Baltique, ne rivalisera pas avec d'autres gazoducs transportant le gaz russe via l'Ukraine et les pays baltes, a déclaré lundi à New York l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder.

"Aujourd'hui, l'Europe consomme 500 milliards de mètres cubes de gaz par an, et d'ici 2015 elle aura besoin de 200 milliards de mètres cubes, tandis que Nord Stream ne pourra transporter que 55 milliards de mètres cubes", a-t-il indiqué lors d'une conférence à l'université Columbia sur le thème "La Russie et l'avenir de la sécurité énergétique européenne".

"Ces chiffres démontrent clairement que le gazoduc qui passera sous la mer Baltique n'a pas pour objectif de rivaliser avec les itinéraires existants de transport d'hydrocarbures via l'Ukraine ou les pays baltes", a ajouté M. Schröder, qui préside le conseil de surveillance de la société Nord Stream AG, opérateur du projet.

D'après lui, l'hostilité rencontrée par le projet Nord Stream se fonde, d'une part, par les craintes de pollution et, d'autre part, par les rivalités géopolitiques entre la Russie et les pays de transit qui s'expliquent essentiellement par des raisons historiques.

"La Russie est un fournisseur fiable d'hydrocarbures. Dans le contexte mondial, elle joue un rôle de premier plan dans la stabilité des livraisons sur les marchés énergétiques mondiaux", a-t-il indiqué, en se référant à l'expérience de l'Allemagne qui "n'a jamais eu, ni pendant la guerre froide ni aujourd'hui, de problèmes liés aux livraisons en provenance d'Union soviétique, puis de Russie".

Le gazoduc Nord Stream doit passer sous la mer Baltique et relier les ports de Vyborg (Russie) et de Greifswald (Allemagne). Il doit traverser les zones territoriales ou économiques russes, finlandaises, suédoises, danoises et allemandes. La compagnie Nord Stream AG, détenue à 51% par Gazprom, est l'opérateur du projet. La première conduite, longue de 1.200 km et d'une capacité de 27,5 milliards de mètres cubes de gaz, sera mise en service en 2010. La deuxième conduite sera installée d'ici fin 2012.

Medvedev demande à Poutine de devenir premier ministre après la présidentielle de 2008

Capture d'image de la 1re chaîne de télévision russe montrant Dmitri Medvedev lors d'une intervention, mardi 11 décembre, dans laquelle il déclare proposer que l'actuel président russe, Vladimir Poutine, devienne premier ministre du gouvernement après l'élection présidentielle de 2008.
AFP/RUSSIAN FIRST CHANNEL

Le candidat du pouvoir à la présidentielle russe de 2008, Dmitri Medvedev, a demandé, mardi 11 décembre, au président sortant, Vladimir Poutine, d'occuper le poste de chef de gouvernement après l'élection.

"Il est important de conserver l'efficacité de l'équipe. C'est pourquoi j'estime important pour notre pays de garder Vladimir Poutine au poste extrêmement important du pouvoir exécutif, celui de premier ministre", a déclaré M. Medvedev dans une déclaration solennelle retransmise à la télévision russe. Et de poursuivre : "En me déclarant prêt à concourir pour le poste de président de Russie, je m'adresse à lui pour lui demander d'accepter de diriger le gouvernement après l'élection du nouveau président de notre pays."

M. Medvedev a également souligné que sa nomination était liée à la nécessité de poursuivre la politique de M. Poutine, avec lequel il collabore depuis les années 1990.

En acceptant de conduire la liste de Russie unie aux législatives du 2 décembre, M. Poutine avait laissé entendre qu'il pourrait devenir premier ministre, une fois parti du Kremlin. Après deux mandats consécutifs, il ne peut en effet se présenter à la présidentielle de 2008.

Le successeur de Poutine, Dmitri Medvedev, sort de l’ombre

Le durcissement des positions du Kremlin sur la scène internationale comme en politique intérieure présageait un candidat à la succession de Vladimir Poutine issu des structures de sécurité. Il n’en est rien. C’est le plus libéral, et le seul prétendant officieux au trône de Poutine à n’être pas passé par les services de sécurité, qui a été choisi hier par le président russe.

Dans une mise en scène solennelle de la télévision d’Etat, Poutine est apparu suivi des quatre chefs des partis pro-Kremlin et de l’intéressé, Dmitri Medvedev. Le Président a pris d’abord la parole pour présenter la candidature de Medvedev. «Nous voudrions vous présenter cette candidature, que nous soutenons tous. C’est la candidature du premier vice-Premier ministre, Dmitri Anatolevitch Medvedev. […] Je le connais depuis dix-sept ans. Nous avons étroitement travaillé ensemble toutes ces années.» Medvedev reçoit ainsi le soutien massif de Russie unie, qui vient d’obtenir 64 % des voix aux élections législatives du 2 décembre - Poutine était tête de liste. Mais aussi de Russie juste (7,5 %) et de deux autres partis alliés (Force citoyenne et le Parti agraire), rassemblant ensemble 3 % des voix.

D’apparence modeste, s’exprimant toujours avec calme, retenue, voire timidité, Medvedev contraste avec un Poutine tranchant et très sûr de lui. Depuis deux ans qu’il est présenté par les médias russes comme un des deux successeurs probables de Poutine, l’ancien avocat a beaucoup été exhibé sur les chaînes télévisées contrôlées par l’Etat. Sans qu’une ombre de charisme ne se manifeste, en dépit du travail intense des spin doctors du Kremlin.

«Monsieur social». Toute la carrière de Medvedev s’est faite dans le sillage de son mentor Poutine : au début des années 90, lorsque ce dernier conjuguait affaires et politique à la mairie de Saint-Pétersbourg ; puis au Kremlin en 2000, lorsque Poutine est propulsé à la tête du pays. Medvedev suit son mentor à Moscou et est placé au cœur de l’administration présidentielle, une sorte de gouvernement occulte tout-puissant en Russie. Ce n’est qu’en novembre 2005 que sa nomination au poste de premier vice-Premier ministre le fait apparaître en plein jour. Medvedev se voit alors chargé de réaliser des «projets nationaux» destinés à améliorer le logement et la natalité dans le pays. Etiqueté dès lors «monsieur social», Medvedev profite d’une intense promotion sur les écrans télévisés. Une image positive qui, ajoutée à son absence de pedigree au sein des structures répressives du pouvoir et à sa proximité avec les milieux d’affaires, en font le représentant de l’aile libérale du Kremlin. C’est du moins ainsi qu’il est présenté dans les médias russes et internationaux. «C’est un détail très important, estime Leonid Poliakov, un politologue proche du Kremlin. Cela signifie que les priorités de l’Etat russe ont changé. Il ne s’agit plus de lutte contre le terrorisme ni de rétablir l’ordre en Tchétchénie ou dans les rangs de l’armée. Les priorités sont désormais le développement économique et social du pays. Dmitri Medvedev a pour mission principale d’améliorer le niveau de vie des Russes.»

«Prête-nom». «Il est lui-même oligarque, corrige Vladimir Pribylovski, politologue proche de l’opposition. C’est un homme d’affaires prospère disposant de pouvoir politique. Il contrôle officieusement 25 % des parts d’Ilim Pulp [le plus gros producteur de papier russe, ndlr] où il a trouvé un prête-nom pour ses parts.» En outre, Medvedev suit de près le secteur gazier, qui génère des milliards de dollars de bénéfice chaque année. Il préside depuis deux ans le conseil d’administration du géant gazier Gazprom et l’un de ses plus proches amis, Konstantin Chuychenko, dirige RosUkrEnergo, la très opaque société qui détient le monopole des livraisons de gaz russe en Ukraine.

«Je ne le présenterais pas comme un libéral, poursuit Vladimir Pribylovski. Il ne diffère guère de Poutine sur le plan idéologique. C’est avant tout un pragmatique. Avec lui, la politique étrangère de la Russie ne changera que si les tarifs des hydrocarbures changent. Si les prix s’effondrent, bien sûr que la politique étrangère russe changera.» Pour Leonid Poliakov, «Dmitri Medvedev semble plus libéral et pro-occidental que son rival Sergueï Ivanov [l’autre premier vice-Premier ministre présenté jusqu’à hier comme successeur probable], qui possède une image plus conservatrice voire même nationaliste. Mais ces nuances sont davantage liées à des traits de caractère. Ils sont tous deux déterminés à poursuivre la voie montrée par Poutine.»

Depuis quelques mois, les sondages indiquent que les Russes sont prêts à voter pour le candidat proposé par Poutine. Pour l’heure, le nom de Dmitri Medvedev recueille autour de 25 %. Mais les experts ne doutent pas qu’il sera élu dès le premier tour de la présidentielle, le 2 mars. «Tout dépend de ce que décidera Poutine, estime Vladimir Pribylovski. Les chiffres dépendent entièrement de la commission électorale russe et cette dernière dépend entièrement du Président.»

Libération

Intérim à Moscou EMMANUEL GRYNSZPAN
QUOTIDIEN : mardi 11 décembre 2007

lundi 10 décembre 2007

Moscou sur les Champs

Par Thibaut Klotz, RIA Novosti

Moscou ne se donne jamais. Elle s'impose toujours, avec une désarmante fatalité. Cauchemar des esprits cartésiens, elle ne s'ouvre qu'au rêveur qui saura trouver le moyen de traverser le miroir. Il faut certainement être un peu artiste pour cela. Rester longtemps interdit devant le tumulte des artères souterraines de la mégalopole. Et un jour oser se dire: "Ceci n'est pas une ville".

Dès le premier abord, tout semble évoquer ce passage initiatique. Emporté du sol au septième étage dans l'obscurité silencieuse de l'ascenseur imaginé par le Danois Olafur Eliasson, ce sont les chiffres qui vous travaillent. 101, avenue des Champs-Elysées. 11 artistes russes. Le douzième apôtre, c'est vous.

Il y a tout juste 80 ans, Fritz Lang mettait à l'écran une utopie urbaine qui devait rester jusqu'à nos jours comme le souffle d'une époque. Il y a tout juste 80 ans, Moscou se trouvait au seuil d'une période de transformations extrêmes, comparable par son ampleur aux mutations actuelles qui emportent la capitale russe dans l'ivresse d'une renaissance tous azimuts. Moscopolis, la dernière exposition d'art contemporain présentée à l'Espace Louis Vuitton, jette un pont ambitieux entre ces deux âges de foisonnement urbain, dont les symboles jalonnent aujourd'hui l'horizon d'une ville animée par les fantômes d'une réincarnation permanente.

Pour aborder cette ville, entrer dans les méandres de son moi profond, il faut passer d'abord par une catharsis, la jeter à terre avec la violence d'un Oleg Kulik, qui brûle ses errances moscovites projetées sur trois écrans disposés face à face dans le foyer d'une véritable yourte mongole, emplie d'odeurs de laine, de cheval et de cuir, de couleurs vives et de cris d'oiseaux. Pour ses habitants, Moscou n'est peut-être réellement accessible que depuis l'ailleurs des steppes de Mongolie, loin du tourbillon quotidien de la métropole. La ville de Kulik est un mode de vie dont il faut faire le deuil. Elle redevient dès lors une réalité palpable, fragile, qui n'a pas plus de consistance qu'un château de cartes, comme la cité de Stanislav Shuripa, où le béton se transforme en papier, et où l'immensité urbaine s'étend modestement aux pieds d'une table et d'une chaise. L'univers de Moscou devient un jeu d'ombres et de lumières, un monde ludique et imaginaire sorti de la tête d'un enfant et qui se trouve constamment à sa merci, dans l'angoisse permanente de nouvelles destructions ou mutations imprévisibles.

Alexander Brodsky donne au blanc de ces feuilles de papier dont Shuripa a fait sa matière principale une épaisseur temporelle, dans une représentation pleine de nostalgie du quai de la petite rivière Iaouza, au centre de la capitale. Au bord de l'eau, matérialisée par un empilement de bouteilles entre lesquelles cohabitent seringues, préservatifs et livres anciens, ne reste que la canne d'un pêcheur qui a définitivement quitté la composition, non sans en avoir emporté la couleur, ne laissant au spectateur que le gris pâle et aseptisé des parpaings et de la pâte avec laquelle l'artiste a façonné ses détails. Quelques mégots écrasés traînent encore à côté d'un verre et d'une vieille radio dont le design appartient à une époque bien définie, mais révolue. Moscou s'efface. Comme sur les toiles de plastique de Valery Koshliakov, où l'on devine derrière les verticales tracées par les gouttes couleur pétrole, allégorie d'une renaissance alimentée par l'envolée des cours des matières premières, les perspectives délavées des incontournables de l'architecture soviétique, de l'Université Lomonossov au stade Loujniki, en passant par le pavillon Kosmos du Centre russe des expositions (VDNKh). Le tout dans un espace magnifiquement ouvert sur les toits de Paris.

Mais cet effacement n'est qu'illusion, comme le rappelle le film présenté par Ksenia Peretrukhina. Inspiration crûment contemporaine des grands défilés de la période stalinienne sur la place Rouge, il traite de l'univers du souvenir, mettant en scène dans un décor d'époque un même personnage dont la démultiplication infinie reproduit dans un pas cadencé, presque militaire, l'élan ivre et dérangeant des manifestations de masse où l'individu, comme le spectateur, finit par se noyer. On pense au métro moscovite, constamment surchargé, à cet "état de grève" permanent, pour parodier les réalités parisiennes, et aux visages de ses employés photographiés par Olga Chernysheva. Dans leurs regards absents, reflétant l'atmosphère étourdissante des stations souterraines empruntées quotidiennement par le sempiternel défilé des millions d'usagers, on devine la marche implacable des transformations urbaines qui se déroulent à la surface. La hiérarchie sociale s'incarne dans l'espace vertical, comme dans la Metropolis de Fritz Lang. Il ne reste qu'un pas jusqu'à la fresque désordonnée et oppressante de Valery Chtak, dont la palette de tons froids, du noir au gris-bleu, comme dérobée aux ouvriers qui à chaque printemps depuis des décennies badigeonnent immanquablement les lampadaires et rambardes des ponts moscovites d'une nouvelle couche de peinture, dessine les contours d'un monde intérieur où domine le mélange angoissant des thèmes urbains quotidiens et historiques, soviétiques et postsoviétiques.

A l'étroit dans ses volumes hérités du grand XXe, Moscou n'en finit pas de grandir. Tiraillée entre son statut de capitale d'un empire et son avenir de mégalopole d'envergure internationale, elle cherche aujourd'hui plus que jamais une utopie à sa mesure. Voilà justement le champ de bataille du "réalisme psychédélique" de Pavel Pepperstein, qui croque une utopie poétique, jeune, on voudrait dire presque enfantine. Ses dessins pourraient être les délires futuristes d'un écolier rêveur, délires où se croisent les idées les plus folles dans un désordre rassurant, où les gratte-ciels sont penchés dans une chute interminable ("The falling skyscrapper") et où les fautes d'orthographe trop étranges pour ne pas être volontaires nous rattachent au monde de l'enfance. Dans l'univers présenté par Pepperstein se croisent Malevitch et Kandinsky, les symboles phalliques du shivaïsme, l'alcoolisme et la femme russe, représentée tel Gulliver au milieu d'une ville sur un dessin surréaliste annoté à la fois "Défense antiaérienne de Moscou" et "La femme russe géante".

Pour le groupe des Iced Architects, l'avenir de Moscou est dans la profondeur. Dans leur projet de "New Moscow", la ville telle qu'on l'a connue jusqu'à aujourd'hui se maintient en surface, et chaque bâtiment devient le sommet d'un "corescraper", littéralement "gratte-noyau", construction dont la hauteur n'augmente qu'en repoussant indéfiniment la profondeur de ses fondations. Chaque quartier démultiplie ainsi sans fin sa capacité à accueillir de nouveaux habitants, dont le problème ne sera plus désormais d'arriver jusqu'au centre mais de remonter jusqu'à la terre ferme. Cette "croissance d'en haut" évoque également la perte des racines. Métropole cosmopolite, Moscou accueille sans cesse de nouvelles ambitions, on y vient par vagues faire fortune de tous les recoins de l'ex-URSS comme des plus grandes capitales financières du monde. Les Iced Architects proposent une alternative originale à la fièvre babélienne de la hauteur qui semble avoir pris la capitale russe depuis la construction des sept gratte-ciels staliniens (encore un chiffre biblique...) et se poursuit aujourd'hui dans le projet pharaonique de Moskva City.

En attendant l'utopie, on se contentera de la fresque fluorescente d'Alexeï Kallima, artiste né à Grozny, qui recrée sur les quatre murs d'une salle plongée dans une obscurité teintée d'ultraviolets une atmosphère nocturne où le ciel est allumé non d'étoiles, mais de fenêtres, reprenant l'un des motifs les plus marquants de l'univers moscovite: les façades. On devine dans un subtil jeu de symétries le dialogue des détails entre Paris et Moscou, entre un auvent rayé tendu au-dessus des vitrines d'un café chic et le kiosque anguleux d'une marchande de blinis. Placé au centre de cet espace, le passant devient un lien vivant entre deux réalités qui, privées de l'artifice des stéréotypes, dévoilent une proximité saisissante et inattendue.

Dans une succession effrénée d'images projetées sur un relief de polystyrène, Kirill Chelushkin s'attaque aux canons de l'imagerie moscovite. Dans une alternance ininterrompue de jours et de nuits, d'embouteillages monstres et de Volga des années soixante, deux gratte-ciels taillés à la faucille apparaissent et disparaissent entre les nuages dans de subtils basculements de perspective. Tous les plans ainsi présentés semblent animés d'un élan commun. Des avenues vides aux couleurs passées empruntées au cinéma soviétique jusqu'aux artères de circulation encombrées de voitures et de panneaux publicitaires géants, c'est une même ville qui avance inlassablement vers un avenir encore enfoui dans un épais brouillard de suppositions.

Face à l'angoisse de l'inconnu naît la tentation de la providence. Mais Moscou n'attend aucun messie. Moscou n'appartient à personne. On appartient à Moscou. Parce que Moscou ne se donne jamais. Elle s'impose toujours, avec une désarmante fatalité.

L'exposition Moscopolis est ouverte jusqu'au 13 janvier à l'Espace Louis Vuitton, 101, avenue des Champs-Elysées.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.

Présidentielle russe: la candidature de Medvedev n'est pas une surprise (Ziouganov)


MOSCOU, 10 décembre - RIA Novosti. Guennadi Ziouganov, leader du KPRF (Parti communiste de Russie), l'un des quatre partis entrés à la Douma à l'issue des élections du 2 décembre dernier, a déclaré lundi que la présentation de la candidature de premier vice-premier ministre Dmitri Medvedev au poste de président n'était pas inattendue.

S'agissant de Vladimir Poutine, il a supposé qu'il pourrait rester lui aussi dans la haute politique, par exemple, à la tête de l'Union Russie-Biélorussie.

"Depuis de longues années, Dmitri Medvedev est le bras droit de Vladimir Poutine, son homme de confiance le plus proche", a rappelé Guennadi Ziouganov à RIA Novosti.

Le leader du KPRF, qui avait fait part de son intention de se présenter à l'élection présidentielle un peu plus tôt, a noté que M. Medvedev avait été le premier homme politique que le président avait fait entrer au gouvernement et qu'il avait cité comme successeur au poste de chef de l'Etat.

Guennadi Ziouganov a également supposé que la présentation de la candidature de Dmitri Medvedev serait "suivie de démarches de Vladimir Poutine lui-même dans le sens de la fusion de la Russie et de la Biélorussie".

Selon le leader des communistes russes, à la fin de l'année prochaine, des amendements appropriés pourraient être apportés à la Constitution, un référendum sur la fusion des deux Etats pourrait être tenu et "Vladimir Poutine pourrait se mettre à la tête de l'Union".

L'élection présidentielle russe aura lieu le 2 mars prochain. Russie unie et trois autres partis politiques ont proposé Dmitri Medvedev comme candidat à la présidence.