vendredi 27 juin 2008

Russie : la ruée vers l'Est

LE MONDE
KHANTY-MANSIYSK ENVOYÉE SPÉCIALE

Depuis le hublot de l'avion, Khanty-Mansiysk n'a rien d'une cité russe ordinaire. Inutile de chercher les toits rouillés caractéristiques des villes moyennes de la gloubinka (province). Tout est neuf ou fraîchement repeint. Avec ses toitures rutilantes, ses immeubles colorés, ses rues proprettes bordées d'arbres, la ville, située à 2 000 km de Moscou, au milieu d'un marécage au croisement des fleuves Ob et Irtych, en Sibérie occidentale, a l'air d'une construction de Lego au coeur de l'austère taïga sibérienne.

C'est dans cette vitrine du miracle pétrolier russe qu'a lieu, jeudi 26 et vendredi 27 juin, le sommet Union européenne-Russie, rencontre qui marque la reprise des négociations en vue d'un nouvel accord de partenariat. Capitale d'un territoire grand comme la France, d'où est extrait 60 % du pétrole russe, Khanty- Mansiysk, 65 000 habitants, est devenue le symbole de cette Russie où "il fait bon vivre" promise par le Kremlin. En y conviant ses hôtes européens, Vladimir Poutine entend rappeler que la Russie, avide de restaurer son statut de grande puissance, ne se contentera pas d'un second rôle.
En quinze ans, grâce aux retombées de l'or noir, la ville a fait peau neuve. Elle s'est dotée d'un hôpital ultramoderne qui soigne toute la région. Son directeur adjoint, Alexeï Dobrovolski, 37 ans, est fier de montrer son "robot chirurgical", dernier cri. "Les Etats-Unis en ont 500, la Russie seulement 2, l'un est à Ekaterinbourg, l'autre ici." Alexeï vient tout juste de suivre une formation à Strasbourg pour se servir de ce robot. Il a "opéré des cochons" pour se faire la main.
Le centre-ville arbore des fontaines kitsch, une salle de concert futuriste, un "centre artistique pour les enfants doués du Nord". La galerie d'art fait ses emplettes chez Sotheby's et Christie's. Son directeur, Vladimir Nazanski, un barbu aux cheveux blonds mi-longs, la quarantaine, se frotte les mains. En dix ans, le nombre de pièces de la collection, un échantillonnage de la peinture russe du XVIIIe au XXe, "a été multiplié par dix". Les tableaux du peintre Aristarkh Lentoulov, fondateur du Valet de pique, groupe avant-gardiste des années 1910, "coûtent aujourd'hui plus cher qu'un Cézanne ou un Vlaminck". Propriété de la région, les 350 toiles de la galerie ont été achetées avec l'argent du Fonds des générations, créé en 1994 pour capitaliser les revenus excédentaires du pétrole.
Les principales compagnies pétrolières russes - Rosneft, Gazpromneftegaz, Surgutneftegaz, Lukoil et même Ioukos, ancien numéro un du secteur dépecé après l'arrestation de son patron Mikhaïl Khodorkovski - ont mis la main à la poche. Surgutneftegaz a versé 122 000 euros pour l'acquisition chez Sotheby's d'un autoportrait du peintre Philippe Maliavine, émigré en France après la révolution bolchevique d'octobre 1917, mort incognito à Paris en 1940. Le gouverneur de la région, Alexandre Filippenko, a offert à la galerie une toile d'Ivan Chichkine, le peintre de la nature russe.
"J'aime ce qui est beau", confie cet apparatchik à la crinière blanche. En place depuis dix-neuf ans, il a traversé sans encombre la chute de l'URSS, les persécutions contre Ioukos, l'annulation de l'élection des gouverneurs au suffrage universel. Une goutte de pétrole symbolique, enfermée dans un flacon de verre, trône sur une table de son immense bureau. Un souvenir offert par Rosneft, la major publique devenue le numéro un du secteur après avoir capté à bon prix les actifs de Ioukos. Depuis l'imposition par Vladimir Poutine de la "verticale du pouvoir", la région donne l'essentiel de ses revenus à Moscou, qui lui en reverse ensuite une partie. "Nous n'avons pas tant d'argent que cela ! Il en manque toujours !", soupire le gouverneur.
En 2001, lors d'une visite à Novy Ourengoï, la ville du district autonome Iamalo-Nenets voisin, où sont extraits 80 % du gaz russe, Vladimir Poutine avait piqué une colère contre les "intermédiaires" qui prenaient leur dîme sur la vente de l'or bleu. "Où est l'argent ?", avait-il demandé abruptement à Alexeï Miller, directeur exécutif de Gazprom, resté sans voix. Quelques arrestations plus tard - Mikhaïl Khodorkovski, patron de Ioukos en 2003, Alexeï Barinov, gouverneur du district Iamalo-Nenets en 2006 -, le message a été entendu. "Les relations entre le business, la population, l'Etat, ont été revues à l'équilibre", résume sobrement le gouverneur.
Colonisés sous les tsars, peuplés à marche forcée par le pouvoir soviétique à coups de goulags et de zones de relégation, devenus à la fin des années 1960 le centre de l'attention des planificateurs communistes, la Sibérie et le Grand Nord détiennent la plupart des ressources naturelles du pays. Le territoire Iamalo-Nenets est riche en gaz, la région de Khanty-Mansiysk regorge de pétrole, la république de Sakha (ex-Iakoutie) recèle de l'or et des diamants.
Avec 1,5 million d'habitants seulement, la région de Khanty-Mansiysk, vaste territoire marécageux semblable à une éponge imbibée de pétrole, est la quatrième de la Fédération russe en termes de richesse. Le revenu moyen par habitant y est plus élevé qu'à Saint-Pétersbourg (653 euros par mois et par habitant contre 420 pour l'ancienne capitale impériale). Plus au nord, les habitants du district Iamalo-Nenets ont un niveau de vie plus élevé que les Moscovites (1 411 euros mensuels contre 868).
Attirés par les primes et le "paquet social" (crèches, écoles, hôpitaux hors normes, vacances payées), les ouvriers du pétrole et du gaz affluaient à l'époque soviétique. Mais ils ne restaient pas. Sitôt leurs contrats achevés, ils rejoignaient "la grande terre", la Russie d'Europe où le climat est plus clément et les infrastructures mieux développées. Depuis dix ans, les nouveaux migrants s'installent dans le long terme. "Il y a quarante ans, le territoire de Khanty-Mansiysk comptait 120 000 habitants. Aujourd'hui, il y en a dix fois plus", insiste le gouverneur.
Ukrainien de Kharkov, Viktor Sosietch, 36 ans, est venu tenter sa chance il y a treize ans. Il a trouvé à s'employer comme géologue pour un salaire de 650 euros mensuels. Il a fini par faire venir sa femme, Natalia, qui travaille dans une banque locale pour un salaire équivalent. Trois filles sont nées. Le ménage a commencé à vivre mieux lorsque Viktor, avec deux associés, a créé sa propre société de transport. Les bénéfices de l'entreprise assurent à la petite famille un revenu mensuel de 13 000 euros. Elle a acheté un appartement, voyage à l'étranger "au moins deux fois par an". Valera, 7 ans, aime par-dessus tout "aller à la mer Rouge". Malgré le climat - neuf mois d'hiver et quatre semaines d'été infestées de moustiques -, ils n'envisagent pas de vivre ailleurs. Une piste de ski avec remonte- pentes va être installée au pied de leur immeuble, l'école des filles est toute proche et "la ville connaît un faible taux de criminalité".

Arrivés il y a douze ans de Magnitogorsk, grosse ville industrielle de l'Oural, les époux Chatskikh, la cinquantaine, enseignants au "centre artistique pour les enfants doués du Nord", ne quitteraient la ville pour rien au monde. Leurs salaires sont trois fois plus élevés que dans la partie européenne de la Russie. Et puis "la vie culturelle est telle ici que nous n'avons plus rien à envier à Moscou ! C'est la fin du complexe d'infériorité de la province russe !", s'exclame Vladimir Vassilievitch.
"Nous sommes tous des migrants", récapitule Dima, 30 ans, présentateur à la chaîne de télévision régionale Iougra. Né à Ijevsk, à l'ouest de l'Oural, il est venu chercher du travail à Khanty-Mansiysk il y a neuf ans. Il y est resté. "Cela va nous donner un statut", dit-il pompeusement à propos du sommet. Les façades ont été repeintes, des palissades métalliques vert sombre érigées pour cacher les baraques de bois vétustes.
Construites à titre provisoire à la fin des années 1950, elles continuent d'héberger de nombreux locataires. Les sols sont en terre battue, il n'y a pas d'eau courante, les toilettes sont dans la cour. Islambek, célibataire, ouvrier dans le pétrole, en a marre d'aller chercher de l'eau à la pompe. "Je suis né dans cette maison il y a quarante ans et, depuis, rien n'a changé, c'est une honte. Le toit va s'écrouler", prévient-il en effritant dans ses mains une poutre de soutènement. Il montre les immeubles neufs construits de l'autre côté de la rue : "En face, les gens sont installés dans de beaux appartements. Moi, mon salaire et mon âge ne me permettent pas de prendre un crédit."
Selon l'opposant Iouri Chagout, "41 % des logements en ville sont vétustes". Il faudrait construire davantage de logements sociaux, mais l'heure est à la spéculation immobilière. En vingt ans, la population de la ville a doublé. Grâce aux encouragements matériels prodigués aux jeunes mères, le taux de natalité est plus élevé (17 pour 1 000) qu'à Moscou (9 pour 1 000).
Mais la région a des projets plus ambitieux en tête, comme celui de faire ériger par l'architecte britannique Norman Foster une tour de verre "écologique" de 280 m. L'extravagant maire de Moscou, Iouri Loujkov, milite, lui, pour la construction d'un canal de navigation entre Khanty-Mansiysk et l'Asie centrale. Iouri Chagout, fils d'un Ukrainien jadis assigné à résidence par le pouvoir soviétique, espère qu'aucun de ces projets pharaoniques ne sera mené à bien. Il a bon espoir, parce que "le pouvoir, c'est bien connu, ne fait jamais ce qu'il dit".
Marie Jégo

jeudi 26 juin 2008

Sommet de kitsch post-soviétique

La version 2008 du village Potemkine est en tôle, peinte vert bouteille, et s’étend le long des principaux axes de la petite ville de Khanty-Mansiysk, pour cacher ses petites maisons en bois vieillotes. C’est dans la «capitale» du pétrole russe que s’ouvre aujourd’hui le 21e sommet Russie-Union européenne et, comme le prince Potemkine le faisait au XVIIIe siècle pour impressionner l’impératrice Catherine II, les autorités ont imaginé des décors censés éblouir le nouveau président Dmitri Medvedev et ses hôtes européens. «Les autorités nous cachent», résume une habitante de la rue Gagarine, dont la vieille isba - habitat traditionnel des paysans - se retrouve barricadée. «Les palissades ont été installées juste avant le sommet, et les autorités ont aussi repeint nos façades en vert, raconte cette habitante, un peu lasse. Nous avons laissé faire, même s’il est clair que l’argent des palissades aurait mieux fait de servir à reloger les gens qui vivent ici sans eau, ni gaz, ni chauffage central, par moins 40 degrés l’hiver.»

Parures modernes. En plein cœur des marais de Sibérie, Khanty-Mansiysk est une petite ville étonnante, un «Dubaï russe» dit-on parfois, où comme souvent en Russie le pire côtoie le meilleur. Capitale d’une région grande comme la France et produisant 57 % du pétrole russe, Khanty-Mansiysk baigne littéralement dans l’argent. Cela se voit aux routes goudronnées de frais, aux beaux immeubles à toits rouges, verts ou bleus qui remplacent peu à peu les bicoques en bois, ou aux équipements sportifs et culturels somptueux, un rien disproportionnés pour cette ville de 60 000 habitants. Grâce à l’argent du pétrole, la ville s’est payée par exemple une superbe collection d’icônes et de toiles russes, installée dans un temple de style très américain, avec grandes colonnes blanches. «Et nous préparons maintenant un nouveau musée, consacré à l’art contemporain», se réjouit le directeur de la galerie, Vladimir Nazanski. A côté des masures en bois sans eau, chauffées l’hiver au poêle à bois, le contraste est extrême. «Mais les habitants ont bien le droit de se faire aussi plaisir avec leur argent, plaide le directeur du musée. D’autant que la collection s’est avérée un superbe investissement : les tableaux, achetés à partir de 1996, ont vu leur valeur multipliée par dix ou douze.»

En l’honneur du sommet européen, les rues de Khanty-Mansiysk se sont aussi parées de panneaux grotesques indiquant la direction du downtown (centre-ville) ou les noms des rues en russe et en anglais (Lenin Street, Kominterna Street, Karl-Marx Street…). Car sous ces parures modernes, l’esprit est resté bien soviétique. Le gouverneur local, ancien dignitaire communiste, au pouvoir sans discontinuer depuis 1991, a rétabli un contrôle assez parfait sur les médias locaux, qui ne font pour l’essentiel que relater ses bienfaits.

L’opposition est pratiquement réduite à un seul élu municipal, Iouri Chagout, du parti démocratique Iabloko, qui sait nuancer ses critiques pour survivre. Les habitants sont loin d’être toujours ravis de leur administration, et notamment de son projet de gratte-ciel signé Norman Foster, explique cet élu, mais personne n’ose protester ouvertement. «Les Sibériens sont des gens calmes, et sans doute aussi car nous sommes ici en terre de déportation, la peur s’est inscrite dans nos gènes», rappelle Iouri Chagout, lui-même petit-fils de nationalistes ukrainiens exilés ici à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. Un autre opposant, plus radical, n’ose même plus donner son nom et ne parle qu’après avoir prié d’éteindre les portables, de peur d’être repéré avec un journaliste : «La démocratie est morte à Khanty-Mansiysk et tout le monde s’en fiche. Le gouverneur fait d’ailleurs de bonnes choses, mais comme il n’y a aucun contrôle, il y a beaucoup de gaspillages. On pourrait certainement faire beaucoup mieux avec tout l’argent qui coule ici.»

Intimidé. Un homme d’affaires local, qui avait voulu briguer la mairie de Khanty-Mansiysk sans l’aval du gouverneur, s’est vu forcé de retirer sa candidature et si bien intimidé qu’il n’ose même plus parler à la presse étrangère. Interrogé au sujet de ce contrôl, presque parfait de l’opinion publique, le gouverneur rétorque qu’il y a «bien assez» de médias indépendants et que le parlement compte aussi une opposition ultranationaliste et communiste. Le décor est planté : les dirigeants européens invités aujourd’hui à Khanty-Mansiysk sont assurés de n’y voir que la Russie du pétrole, riche et conquérante.

Libération

Envoyée spéciale à Khanty-Mansiysk LORRAINE MILLOT
QUOTIDIEN : jeudi 26 juin 2008

http://www.liberation.fr/actualite/monde/334928.FR.php?rss=true&xtor=RSS-450

mardi 24 juin 2008

Le Russe avec Euronews

Le site de la chaîne de TV Euronews propose des reportages vidéos avec la transcription écrite des commentaires, ce qui peut s'avérer utile pour améliorer son écoute et mieux formuler ses idées.

Un exemple en suivant ce lien :
http://www.euronews.net/ru/article/18/06/2008/after-lisbon-eu-debates-food-and-fuel-prices/

dimanche 22 juin 2008

Россия - в четверке лучших команд Европы!

Базель (Швейцария)
Чемпионат Европы
1/4 финала
Голландия - Россия - 1:3 - д.в. (0:0, 1:1, 0:2)
Голы: Павлюченко, 56 (0:1). Ван Нистелрой, 86 (1:1). Торбинский, 112 (1:2). Аршавин, 116 (1:3).
Голландия: ван дер Сар, Булахруз (Хайтинга, 54), ван Бронкхорст, Матайсен, Оэйер, ван дер Варт, де Йонг, Снайдер, Энгелар (Афеллай, 62), ван Нистелрой, Кайт (ван Перси, 46).
Россия: Акинфеев, Игнашевич, Колодин, Анюков, Жирков, Зырянов, Саенко (Торбинский, 81), Семак, Семшов (Билялетдинов, 69), Аршавин, Павлюченко (Сычев, 115).
Наказания: Булахруз, 50. Ван Перси, 55. Ван дер Варт, 60. Колодин, 71. Жирков, 103. Торбинский, 111 (предупреждения).
Судья - Михел (Словакия)

Забив два мяча в дополнительное время в ворота Голландии, сборная России впервые в своей истории вышла в полуфинал чемпионата Европы. Соперник команды Гуса Хиддинка определится в воскресенье в матче Испания - Италия.
В последний раз сборные России и Голландии встречались в памятном товарищеском матче в феврале прошлого года. Тогда подопечные Гуса Хиддинка крупно уступили в Амстердаме - 1:4. То поражение стало для нашей команды хорошим уроком и показало, что россияне пока не готовы к победам над серьезными соперниками. С тех пор прошло почти полтора года, и сборная прошла большой путь, о чем часто говорит Хиддинк.
Конечно, определить фаворита в этом матче не составляло труда. Футболисты сборной России едва ли не в один голос утверждали, что Голландия - лучшая команда Euro. Неудивительно, ведь дружина Марко ван Бастена прошла групповой этап не только с лучшими показателями, но и продемонстрировала яркую атакующую игру. За россиян говорила лишь удачная встреча со шведами, которая вселила надежду в сердца болельщиков, и еще один интересный факт. Пока что оба четвертьфинала выиграли команды, занявшие в своих группах вторые места. И если было сложно утверждать, что Португалия заведомо сильнее немцев, то уж осечки от хорватов не ожидал практически никто.
Задачу-минимум сборная России выполнила еще до четвертьфинала, но и этот факт мог помочь нашей команде. Если болельщики "Оранжевых" спали и видели своих кумиров в полуфинале, то россиян в случае поражения вряд ли бы кто-то упрекнул. Да и Гус Хиддинк, заявивший, что хочет стать предателем года в Голландии, наверняка надеялся напомнить о себе на родине.
Наставники команд преподнесли друг другу по одному сюрпризу. Главный тренер россиян по сравнению с поединком со шведами сделал единственное изменение в стартовом составе, выпустив Саенко вместо Билялетдинова, который был в основе во всех трех матчах на групповом этапе. Марко ван Бастен же удивил тем, что оставил на скамейке запасных Роббена. Правда, сделал он это не случайно. Оказалось, что у форварда "Реала" травма паха.
Матч начался в не самом высоком темпе. Россиянам удалось сделать игру тягучей и не давать голландцам проводить скоростные атаки. Хотя в первые полчаса подопечным ван Бастена было явно не до тотального футбола. Виной тому смелая манера игры сборной России в нападении. Уже на 7-й минуте Жирков со штрафного проверил бдительность ван дер Сара, однако голкиперу "Манчестер Юнайтед" опыта не занимать, и с ударом в ближний угол он справился, хоть и не без труда. Почти тут же Семшов прорвался по правому флангу и навесил на Павлюченко, про которого совершенно забыли защитники. Однако форварду не хватило исполнительского мастерства, чтобы открыть счет в матче.
На 31-й минуте сборная России организовала атаку четыре в три. Мяч достался Аршавину, который обыграл защитника и ударил в дальний угол, но и на этот раз ван дер Сар не позволил распечатать свои ворота. Спустя полчаса игрового времени голландцы стали приходить в себя, однако опасность у ворот Акинфеева возникала лишь после "стандартов", которые исполнял ван дер Варт. Хавбек "Гамбурга" раз за разом закидывал мяч на дальнюю штангу, а защитники россиян почему-то терялись в таких ситуациях. Однако извлечь пользу из штрафных "Оранжевые" так и не смогли. Зато дважды дальними пушечными ударами мог забить Колодин, но однажды ван дер Сар выручил свою команду, а второй раз мяч прошел выше перекладины.
Во второй половине встречи ход игры не изменился. Россияне по-прежнему не стеснялись атаковать, а подопечные ван Бастена стали нервничать и получать желтые карточки. Да и сам наставник "Оранжевых" чувствовал себя не в своей тарелке, что подтверждает тот факт, что к 54-й минуте он сделал уже две замены. Однако и это не спасло его команду: через две минуты счет все-таки был открыт. Семак получил мяч на левом фланге и прострелил на Павлюченко, который на ближней штанге оказался расторопней защитников и оформил свой третий гол на турнире.
Подопечные Хиддинка продолжали гнуть свою линию и не раз могли удвоить преимущество, но форвардам, да и полузащитникам все время не хватало точности в завершающей стадии. Ближе к концу второй половины игры россияне стали прижиматься к своим воротам, однако оборонялись без суеты. Казалось бы, голландцам уже не спастись, но ван Нистелрой был иного мнения. Снайдер навесил со штрафного на дальнюю штангу, где первым оказался как раз форвард "Реала", продавивший Игнашевича. До конца второго тайма оставалось всего-то четыре минуты…
Уже в компенсированное время о себе напомнил главный судья матча Любош Михел, который до этого находился в тени. Сначала он показал Колодину вторую желтую карточку и, таким образом, удалил его с поля, однако потом отменил свое решение, посоветовавшись с лайнсменом. Оказалось, что нарушение произошло уже после того, как мяч пересек лицевую линию.
Пропущенный гол не сломил подопечных Хиддинка, и в дополнительное время россияне продолжили оказывать давление на ворота ван дер Сара. На 107-й минуте Михел вполне мог назначить пенальти после сноса Жиркова в штрафной, однако словак посчитал, что это нарушение не тянет на одиннадцатиметровый. Еще до третьего перерыва в матче Павлюченко должен был выводить команду вперед, но мяч после его мощнейшего удара сотряс крестовину ворот. Но и это невезение не сломило наших футболистов, они полностью доминировали на поле и в конце концов все-таки дожали противника. На 112-й минуте Аршавин предпринял очередной рейд в штрафную голландцев, в который уже раз "накрутил" защитника и навесил на дальнюю штангу. Торбинскому оставалось лишь опередить ван Бронкхорста, с чем хавбек "Локомотива" прекрасно и справился. Мгновение спустя он попал в объятия обезумевших от счастья партнеров, устроивших кучу-малу.
Но и это было еще не все. "Оранжевые", оголив тылы, бросились в атаку, но создать ничего так и не сумели. Зато у россиян моментов хватало. Сначала поставить жирную точку мог Сычев, вышедший на замену вместо Павлюченко, но его удару не хватило точности. А вот Аршавин, раздававший прекрасные передачи на протяжении всего матча, на этот раз решил действовать сам. И не ошибся! Форвард "Зенита" ворвался по правому флангу и, не мудрствуя лукаво, пробил в ближний угол. Хайтинга попытался выручить партнеров, но лишь срезал мяч в собственные ворота.
В оставшееся время все самое интересное происходило на трибунах, где российские болельщики, изголодавшиеся по победам, творили что-то неописуемое. Сборная России впервые в истории вышла в полуфинал чемпионата Европы! Соперник нашей команды определится в воскресенье в матче Италия - Испания.
Никита ЛУКЬЯНОВ
sport express

samedi 21 juin 2008

En Russie, la Française et les loups

Crédits photo : Antonio PISACRETA/ROPI-REA
Depuis trois ans, une jeune chercheuse strasbourgeoise vit seule avec des loups dans la taïga russe, à 500 kilomètres de Moscou. Une expérience hors du commun, loin de la civilisation, pour cette femme passionnée par l'étude des carnassiers.
Garée le long de l'isba, en pleine taïga russe, la vieille Golf couverte de poussière intrigue, avec son immatriculation «67», du Bas-Rhin. La voiture, venue d'Alsace, ne bougera plus. Sa jeune conductrice, Laetitia Becker, a trouvé son bonheur dans la forêt boréale, à 500 km à l'ouest de Moscou. Seule, ou presque, parmi les loups. Cela fait trois ans que Laetitia la Strasbourgeoise, 25 ans, partage sa vie avec les fascinants carnassiers. Chaque matin, elle retrouve sa meute dans l'enclos, dissimulé au cœur de la forêt. Depuis dix mois, elle suit une portée de sept louveteaux confiés par un chasseur à la station biologique locale dirigée par Vladimir Bologov. Sept petites boules de poil brun, nourries par Laetitia et Vladimir. Pour les préparer à leur entrée dans la vie sauvage, l'étudiante française leur fait faire de longues promenades. La jeune fille, vareuse kaki et pantalon de treillis, a le pas leste d'un coureur des bois. La démarche est masculine. Ses mains sont celles d'un travailleur, façonnées par le grand air. Un contraste avec son beau visage orné de taches de rousseur et illuminé par des yeux bleus, clairs comme ceux d'un husky. «Je suis tombée amoureuse de la forêt. Quand on est dedans, c'est dense, c'est grand, profond.» Le coup de foudre l'a frappée il y a quatre ans. L'étudiante s'était inscrite à un stage d'écovolontaire (1) pour un mois. Des dizaines de jeunes Européens défilent tout au long de l'année dans le village de Boubonitsy pour participer à des programmes scientifiques d'observation et de recensement des ours et des loups. Laetitia, elle, est revenue. Et restée. «J'ai toujours aimé les animaux. Les grands mammifères surtout, les prédateurs.» La petite Alsacienne loue pour une bouchée de pain une maison traditionnelle, une isba centenaire abandonnée pendant dix ans. Pas d'eau courante. Laetitia remplit ses seaux dans la rivière voisine, été comme hiver. Elle se chauffe au bouleau. Un poêle massif en brique trône dans chacune de ses deux pièces spartiates. Les questions de citadin se bousculent : «Vous n'avez pas peur de vivre seule ici ? Comment faites-vous sans eau ? Sans téléphone ? Et s'il vous arrive quelque chose ?» Invariablement, Laetitia y oppose son rire joyeux. «Mes parents et mes amis ne sont pas très étonnés de me voir atterrir dans un endroit pareil.» Elle revendique son goût de la solitude. Son besoin de nature et de grand air. Ce n'est pas génétique : Cécilia, sa sœur jumelle, fait du marketing à Lille. «Moi, je ne peux pas rester plus de deux jours dans un bureau.» Lorsqu'elle rentre à Strasbourg, une fois par an, au bout de deux semaines, elle étouffe. «Je me verrais bien vivre ici toute ma vie, y fonder une famille.» Pour la beauté de l'hiver, le soleil orange de l'automne ou les verts éclatants du printemps.
Pour sa sécurité, Thalys veille. Un magnifique chien des Pyrénées. «Je lui parle comme à un ami.» Laetitia ne fait pas de longues phrases. Elle les réserve à son journal de bord, écrit à la main, ou à ses e-mails, qu'elle prépare sur son ordinateur avant de les envoyer depuis la ville de Toropets, deux fois par mois. Pour l'hygiène, il y a le bania sauna russe , tous les samedis, chez Vladimir, dont la famille habite un hameau voisin, à dix kilomètres. C'est devenu un rituel, un moment de sociabilité avec quelques femmes du coin. «En hiver, j'adore me rouler dans la neige en sortant du bania, ça fouette le sang.» Une vraie Russe. Le hameau de Laetitia compte cinq habitants. Ses contacts avec ses voisins, âgés, sont limités, même si elle les conduit parfois à Toropets, à une demi-heure, au bout de la piste en terre. Alexeï, 73 ans, un des voisins de la «petite Française», est bien trop pauvre pour avoir une voiture. Il touche 2 000 roubles (55 euros) mensuels de retraite. La campagne russe se vide de ses habitants. Entre Toropets et le refuge de Laetitia se succèdent les villages fantômes, isbas aux volets cloués et masures en ruines. Tous les jeunes fuient à la ville. Le mode de vie des derniers habitants n'a guère évolué depuis Tolstoï. Les voisins de Laetitia peuvent passer deux semaines sans sortir et sans dessoûler. La langue russe a un terme pour décrire ces plongées éthyliques : zapoï. «Ce que je ressens de ce pays, observe Laetitia, c'est qu'il y a des gens très, très riches et des gens très, très pauvres.» Paradoxalement, dans sa retraite à l'écart de la civilisation, la jeune fille, qui était «bio, bio, bio», s'ouvre davantage au monde des humains. Laetitia vit grâce à sa bourse de thèse : 500 euros. Ses besoins quotidiens sont frugaux. Les menus alternent entre pommes de terre, riz, pâtes, millet et sarrasin. Très peu de fruits et légumes en hiver. «Heureusement qu'il y a le chocolat que mes parents m'envoient par colis, avec les livres.» Le sujet de sa thèse consiste à décrire la meilleure méthode de réhabilitation des louveteaux. Pour en mesurer les résultats, elle souhaiterait équiper ses cobayes de colliers GPS. Elle recherche encore les financements. En Russie, le loup a mauvaise réputation. Vladimir Bologov, le responsable de la station biologique, qui observe en parallèle une autre meute, s'insurge. Depuis trente ans qu'il vit dans cette forêt, ce fils d'un spécialiste du loup et gendre d'un expert en ours n'a jamais entendu parler d'homme victime du carnassier. «On accepte chaque année dans le pays que des touristes soient tués par des ours, mais si jamais un homme est attaqué par un loup, c'est toute une histoire.»Canis lupus est classé en Russie comme animal nuisible. On peut ainsi le chasser toute l'année, même pendant la période de reproduction. L'espèce il y aurait 25 000 individus dans toute la Russie contre 200 000 ours n'est pas en danger, dit-il. Un classement comme gibier, avec des périodes d'interdiction de chasse, serait suffisant. Les loups de Laetitia chassent le petit gibier. Fait peu connu, observé par la biologiste française, les loups raffolent de baies et de pommes. Quant au hurlement à la lune, ce serait un mythe. Laetitia peut passer dix heures d'affilée à observer ses loups. En silence. Pas question de leur parler. «Ce ne sont pas des chiens. Il ne faut pas les habituer à la voix de l'homme.» Dans quelques semaines, Laetitia ne refermera pas l'enclos. Elle appréhende déjà la séparation. Ses yeux bleus s'embuent. «Tout ce que j'espère, c'est qu'ils survivront.» La meute de la saison précédente a choisi elle-même l'instant du retour à la vie sauvage. Un jour, les loups sont partis lors de la promenade, pour ne jamais revenir. Sans dire au revoir. Libres. Comme Laetitia.
Le Figaro
De notre correspondant en Russie, Fabrice Nodé-Langlois19/06/2008 Mise à jour : 13:33

jeudi 19 juin 2008

4 hommes inculpés dans l'enquête sur le meurtre d'Anna Politkovskaïa

Parmi eux figure notamment un agent du service de sécurité russe. La journaliste russe, qui avait dénoncé des atteintes aux droits de l'homme en Tchétchénie, a été assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble à Moscou. Le tueur est toujours recherché et le commanditaire reste inconnu.

Le cercueil d'Anna Politkovskaïa , le 11 novembre 2006 (AP)

Le cercueil d'Anna Politkovskaïa , le 11 novembre 2006 (AP)

Quatre hommes ont été formellement accusés mercredi d'implication dans l'assassinat de la journaliste russe Anna Politkovskaïa en 2006, a annoncé mercredi 18 juin le Parquet général russe après clôture de l'enquête. L'enquête pour retrouver celui qui a tiré sur la journaliste, Roustam Makhmoudov, frère de deux des inculpés, "continue" et va constituer "un dossier à part", indique le communiqué du Parquet. Tandis que le commanditaire reste inconnu. Les proches de la victime et les accusés pourront prendre connaissance du dossier à partir de jeudi.
Trois hommes ont été accusés d'implication directe dans le meurtre : Sergueï Khadjikourbanov ainsi que les frères d'origine tchétchène Djabraïl et Ibraguim Makhmoudov. Par ailleurs, un agent du Service de sécurité fédérale (FSB, ex-KGB), Pavel Riagouzov, a été inculpé d'extorsion de 10.000 dollars et d'abus de pouvoir. Les quatre hommes sont détenus depuis leur arrestation en août dernier.

"Ce n'est pas encore fini"


"Ce n'est qu'une première partie de l'affaire qui est aujourd'hui transférée au tribunal. Ce n'est pas encore fini", a déclaré Sergueï Sokolov, rédacteur en chef adjoint du journal Novaïa Gazeta où travaillait Anna Politkovskaïa, espérant que toutes les personnes impliquées seraient "punies".
La journaliste Anna Politkovskaïa, âgée de 48 ans, a été assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble à Moscou. Elle fut l'une des rares journalistes russes à avoir dénoncé les atteintes aux droits de l'Homme en Russie.
Ses collègues soupçonnent son assassinat d'être lié à ses articles sur l'armée russe en Tchétchénie, accablants pour le Kremlin.
Son journal, la Novaya Gazeta, accuse les autorités russes d'organiser des fuites afin d'affaiblir l'enquête, et notamment d'avoir permis au tireur présumé de ne pas être inquiété.

Les services de sécurité russes accusés


Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta, avait accusé des agents des services de sécurité russes d'avoir "coordonné" le meurtre. Pavel Riagouzov était notamment soupçonné d'avoir donné l'adresse de Mme Politkovskaïa à l'un des suspects.
Les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement le manque de zèle des autorités russes lorsqu'il s'agit d'enquêter sur les meurtres de journalistes qui se sont multipliés depuis la chute de l'URSS en 1991.
Mercredi, la Cour Suprême de Russie a confirmé le renvoi devant le parquet de l'affaire du meurtre d'un autre journaliste, l'Américain Paul Klebnikov, rédacteur en chef de la version russe du magazine Forbes, assassiné à Moscou en 2004.
Le procès de trois hommes accusés de l'avoir assassiné avait été suspendu en mars 2007 et l'affaire renvoyée en décembre au parquet, l'un des suspects ne s'étant pas présenté au tribunal.

(Le Nouvel Observateur - avec AP)
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/medias/medias__pouvoirs/20080618.OBS9095/4_hommes_inculpes_dans_laffaire_du_meurtre_danna_politk.html?idfx=RSS_medias

mercredi 11 juin 2008

Les prisonniers brisés de Kopeïsk

La lettre est écrite avec le sang d’un prisonnier : «Ils me tuent, j’ai les côtes cassées, la tête brisée, mes reins ne fonctionnent plus, je ne peux plus marcher. Je suis devenu invalide. Ils ne reçoivent pas mes plaintes. J’ai peur pour ma vie», écrivait le 30 mars un détenu de la prison de Kopeïsk, dans la région de Tcheliabinsk, à environ 2 000 kilomètres à l’est de Moscou.

Deux mois plus tard, les autorités pénitentiaires ont dû reconnaître que quatre prisonniers ont été tués dans cette même prison, à force de coups. Selon la version officielle, les détenus, armés d’une lame et de morceaux de métal, se seraient attaqués aux gardiens de la prison, qui auraient ensuite réprimé la mutinerie à l’aide de leurs matraques en caoutchouc. Les militants des droits de l’homme, qui ont pu recueillir les témoignages de plusieurs prisonniers et anciens détenus, doutent pourtant qu’il y ait pu avoir émeute dans cet établissement : les tabassages font plutôt partie des procédures habituelles pour «discipliner» les détenus, dénoncent-ils.

«En finir». Sur les 700 prisons en Russie, une quarantaine ou une cinquantaine - dont cette prison de Kopeïsk -, pratiquent encore la torture pour «casser» les prisonniers, estime Lev Ponomarev, directeur du Mouvement russe pour les droits de l’homme. «J’ai passé une partie de ma peine dans la prison de Kopeïsk et pendant quatre ans j’ai été battu comme ça, témoigne Iouri Skogarev, 37 ans, libéré en mars après huit années de détention. Les gardiens entraient dans les cellules, jetaient toutes nos affaires et nous battaient avec leurs matraques, ou bien nous pourchassaient dans les couloirs en nous frappant encore. Quand j’ai voulu porter plainte, j’ai été battu encore plus, jusqu’à perdre conscience. A l’époque, moi aussi j’écrivais des lettres avec mon sang. Je ne suis pas suicidaire, j’avais une fille et des parents qui m’attendaient dehors, mais à l’époque je m’ouvrais moi aussi les veines pour en finir.»

Dès leur arrivée à la prison de Kopeïsk, les détenus sont entièrement déshabillés et fouillés jambes écartées. Un film que les détenus ont réussi à faire sortir permet de prouver que les soi-disant mutins n’avaient certainement pas pu s’armer de barres métalliques. Un des rites de «cassage» psychologique veut ensuite que les détenus lavent les sols et les cuvettes de WC avec un petit chiffon. «Si on refuse, on est battu, ou menacé de viol», résume Vladimir Gladkov, un autre ex-détenu, sorti en février. Quand il est arrivé à Kopeïsk, se souvient l’ancien prisonnier, le chef de service hurlait : «Ici, il n’y a pas de loi, pas de pouvoir ! Vous vous souviendrez toute votre vie de votre passage ici !»

«Aucun accès». Par rapport aux années 90, les conditions de vie ou l’alimentation se sont «nettement améliorées» ces dernières années dans les prisons russes, atteste Lioudmila Alexeeva, présidente du groupe d’Helsinki de Moscou, qui a contribué à recueillir ces témoignages. «Mais nous, les défenseurs des droits de l’homme, n’avons plus aucun accès libre aux prisons, contrairement aux années 90, constate-t-elle. Et les pratiques visant à "briser" les prisonniers se multiplient ces derniers temps. C’est une honte pour notre Etat, et une honte pour nous les défenseurs des droits de l’homme si nous n’arrivons pas à faire cesser cela.»

Ces deux dernières années, les soulèvements de prisonniers sont aussi de plus en plus fréquents, relèvent les militants qui ont recensé pas moins de 53 actions de protestations depuis 2006 (grèves de la faim, automutilations, émeutes, etc). «C’est une menace pour toute notre société», souligneLev Ponomarev.

«Il y a des problèmes dans le système d’application des peines», a reconnu hier le nouveau président russe Dmitri Medvedev. De nombreuses plaintes remontent jusqu’au Kremlin, a poursuivi Medvedev, reconnaissant que les prisons russes «sont encore loin des exigences modernes et des standards des pays développés». De «nouvelles approches» sont nécessaires, a encore indiqué le remplaçant de Vladimir Poutine, «de nouveaux financements» mais aussi «un changement de la relation de toute la société vis-à-vis du système pénitentiaire».

Casseurs.Au sein même du pouvoir russe, les résistances à tout «changement» sont encore bien visibles : à la conférence de presse des défenseurs des droits de l’homme, hier à Moscou, s’était invité un député de la Douma, Sergueï Abeltsev, du parti ultranationaliste LDPR, accompagné de tout un bataillon de casseurs. Ils étaient venus non pas s’informer des problèmes des prisons, mais balancer des œufs sur les défenseurs des droits de l’homme.

LORRAINE MILLOT
QUOTIDIEN : mercredi 11 juin 2008
http://www.liberation.fr/actualite/monde/331245.FR.php?rss=true&xtor=RSS-450

mardi 10 juin 2008

REMISE DES DIPLÔMES

16, 17 июня с 11 до 15 надо будет подойти к
Марии Петровне Муравьевой в 206, чтоб
примерить мантии и шапочки для церемонии выдачи
дипломов, которая состоится 27 июня в 13.00.
И сдать 300 р. на фуршет после церемонии.

dimanche 8 juin 2008

Quand Vladimir Poutine tend la main aux Russes blancs

Dans sa politique de «réconciliation» avec la diaspora, Moscou a fait un pas symbolique avec le rapatriement en 2005 des cendres du général de l’armée blanche Anton Denikine, mort en exil aux Etats-Unis.

Les milieux de l’émigration russe, ces «Russes blancs» chassés jadis par la révolution bolchévique, font l’objet d’une campagne de séduction lancée par Moscou sous Vladimir Poutine, dont beaucoup apprécient les accents «patriotiques» malgré son passé au KGB soviétique.

«Poutine met de l’ordre dans le pays, il fait du bon travail et permet à la Russie de revenir en force sur la scène internationale», dit le prince Alexandre Troubetskoï, 62 ans, président d’une association de l’émigration russe.

«Nous n’oublions pas qui nous sommes, ni ce que nos parents ont subi», et il est entendu que Poutine, qui a dirigé le pays ces huit dernières années, «s’est appuyé sur l’appareil du KGB» pour reprendre en mains le pays, ajoute ce fils d’un officier de l’armée blanche qui combattit les Bolchéviques avant de s’exiler en France, comme une bonne partie de l’émigration russe de l’époque.

Mais les descendants des Russes blancs sont sensibles à la volonté de Moscou «d’ouvrir le dialogue», souligne-t-il.

L’émigration du début du XXè siècle représente à son tour pour Moscou «un enjeu symbolique incroyablement fort, car elle touche à un héritage positif et à l’ancrage européen du pays», explique l’historienne Catherine Gousseff.

En visite à Paris fin mai, l’ancien président russe, dont l’influence reste prédominante en tant que de chef du gouvernement et qui s’est évertué à marier l’héritage de la «grandeur» soviétique et de la Russie des Tsars, a pris le temps de rencontrer plusieurs dizaines de représentants de l’émigration.

Une rencontre «historique» pour ces émigrés «qui perdirent tout, sauf un profond respect pour leur patrie», dit le prince Troubetskoï.

«Une main est tendue, il faut la prendre, et apporter à la Russie les traditions que nous avons emportées avec nous», acquiesce l’archiprêtre Nicolas Soldatenkoff, aumônier d’une association d’émigrés qui était lui aussi de la réunion.

Après avoir versé en décembre quelque 700.000 euros pour l’entretien du cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-bois, près de Paris, où reposent les figures historiques de l’émigration, M. Poutine a offert 100.000 euros au petit musée des Cosaques où avait lieu la rencontre près de la capitale française.

Et si les Russes blancs ne pensent généralement pas à retourner vivre sur la terre de leurs ancêtres, hormis temporairement pour affaires, nombre d’entre-eux ont bénéficié de la restitution de leur nationalité russe.

Dans sa politique de «réconciliation» avec la diaspora, Moscou avait fait un pas hautement symbolique avec le rapatriement en 2005 des cendres du général de l’armée blanche Anton Denikine, mort en exil aux Etats-Unis.

En mai 2007 était célébrée la réconciliation du patriarcat de Moscou avec l’Eglise russe hors frontières (dont le siège est aux Etats-Unis), levant selon Vladimir Poutine «les derniers obstacles à la réunification du monde russe».

Mais cette tendance, qui s’appuie dans l’émigration sur «l’idée selon laquelle l’avénement de la démocratie en Russie est un processus de long terme», «n’agrée pas tout le monde», ajoute Mme Gousseff, une spécialiste de l’émigration russe, qui souligne que l’archevêché russe d’Europe, basé à Paris, reste placé sous la juridiction du patriarcat de Constantinople.

Les descendants des Russes blancs «ne comprennent absolument rien à la Russie, nous (les Russes ayant vécu sous le régime soviétique, ndlr) leur sommes étrangers, et leurs amabilités avec Poutine ne font que le conforter dans son rôle de +père de la nation+», assure pour sa part Maria Rozanova, veuve du dissident Andreï Siniavski, exilé en France en 1973.

AFP
LIBERATION.FR : dimanche 8 juin 2008
http://www.liberation.fr/actualite/monde/330505.FR.php?rss=true&xtor=RSS-450

dimanche 1 juin 2008

A Moscou, une marche contre l'homophobie sous les injures de l'extrême droite

Les mouvements homosexuels russes ont manifesté, dimanche 1er juin, à Moscou, bravant l'interdiction du maire et les insultes des contre manifestants. La mobilisation avait pour but de dénoncer l'homophobie en Russie.
La manifestation s'est déroulée sous les jets d'oeufs et les accusations de "perversité" d'un groupe de contre-manifestants. "Pédérastes! Votre place est en enfer!", a crié un homme barbu à l'adresse des quelques militants homosexuels rassemblés devant la mairie, tandis qu'un autre s'interrogeait : "Pourquoi cette perversion dans notre pays orthodoxe?".

Partisans de groupuscules d'extrême droite et orthodoxes cotoyaient de vieilles dames brandissant des icônes. L'un des manifestants a été battu au sol par de jeunes contre-manifestants. 13 contre manifestants ont été interpellées, selon la police de Moscou.
Les deux dernières tentatives de Gay pride à Moscou s'étaient soldées par des violences graves contre les manifestants. La police avait alors été accusée de laisser faire. De même que les autorités : en 2007, le maire de Moscou, Iouri Loujkov, avait qualifié ce genre de défilé d'"acte satanique".
AFP 01.06.08 15h16 • Mis à jour le 01.06.08 15h18