dimanche 3 février 2008

Gorbatchev au secours du numéro 2 de Ioukos en prison

Malgré l'état de santé préoccupant de Vassili Alexanian, la justice refuse son hospitalisation.

De notre correspondant à Moscou

LA MOBILISATION pour demander la libération de Vassili Alexanian, l'ancien vice-président de la firme Ioukos qui se meurt en prison, a beau monter d'un cran, rien n'y fait. Au troisième jour de son procès pour détournement de fonds dans l'affaire Ioukos, le juge a estimé que son état de santé ne justifiait pas son hospitalisation. En préventive depuis deux ans, l'ancien chef du service juridique du groupe Ioukos souffre du sida, de tuberculose et, selon ses avocats, d'un cancer. La justice russe a ignoré trois injonctions de la Cour européenne des droits de l'homme réclamant son hospitalisation.

Images pathétiques

Les partisans d'Alexanian ont sollicité jusqu'à Mikhaïl Gorbatchev. Dans une lettre ouverte, la journaliste et militante des droits de l'homme Zoya Svetova demande à l'ancien président soviétique d'intervenir auprès de Vladimir Poutine. La jeune femme rappelle à Gorbatchev comment il a libéré les prisonniers politiques. Vingt-deux ans plus tard, Amnesty International considère Mikhaïl Khodorkovski, l'ex-PDG de Ioukos, et ses coaccusés comme des prisonniers politiques.

Hier soir, place Pouchkine à Moscou, une manifestation de soutien à Vassili Alexanian a rassemblé quelques dizaines de personnes. Les figures de l'opposition libérale, Mikhaïl Kassianov ou Garry Kasparov y brillaient par leur absence.

Les images pathétiques de Vassili Alexanian, assis dans sa cage au tribunal, sont absentes des grandes télévisions. Mais, ces derniers jours, la plupart des journaux ont évoqué son cas. Curieusement, alors que les droits de la défense sont bafoués depuis cinq ans dans l'affaire Ioukos, la presse a accès au prévenu au début de chaque audience. Hier, épuisé, Alexanian a dénoncé le retour du goulag. La veille, il avait remercié son ex-patron Khodorkovski, qui, depuis sa prison de Tchita en Sibérie, a entamé mercredi une grève de la faim pour le soutenir. Alexanian a raconté avoir refusé de céder au chantage explicite des enquêteurs : son témoignage à charge contre les dirigeants de Ioukos en échange de son accès aux soins.

Fabrice Nodé-Langlois
01/02/2008 | Mise à jour : 21:30 |

http://www.lefigaro.fr/international/2008/02/02/01003-20080202ARTFIG00153-gorbatchev-au-secours-du-numero-de-ioukos-en-prison-.php

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