LA STRATÉGIE AMÉRICAINE CRITIQUÉE
Il a également accusé des pays, sans les citer, de chercher à affaiblir la Russie pour accéder à ses vastes ressources énergétiques et a affirmé qu'une nouvelle course aux armements avait commencé. M. Poutine a insisté sur "l'autorité internationale" retrouvée de la Russie après l'effondrement de l'URSS. Durant son intervention, il a opposé l'expansion militaire de l'OTAN vers la frontière ouest de la Russie à la décision de Moscou de fermer ses bases de l'époque soviétique à Cuba et au Vietnam.''Il n'y a pas eu de réponse constructive à nos préoccupations légitimes'', a-t-il déclaré en référence au projet américain d'installer des éléments d'un bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque, et de nouvelles bases militaires en Roumanie et Bulgarie. Washington a réagi en assurant que son projet de bouclier antimissile en Europe était "l'antithèse" de la course aux armements de la Guerre froide.
Sur le front intérieur, M. Poutine s'est félicité d'avoir mis fin au "séparatisme", fait rentrer la Tchétchénie dans le giron de la Russie et mis fin à la toute-puissance des oligarques. "On a rétabli l'Etat de droit dans tout le pays", a-t-il insisté.
CORRUPTION ET FAIBLE PRODUCTIVITÉ POINTÉS DU DOIGT
La Russie a retrouvé le chemin de la croissance – 8 % en 2007-, mis fin à l'évasion de capitaux et même dégagé dans ce domaine un flux positif net record de 82 milliards de dollars l'an dernier, a-t-il énuméré. Pour autant, l'équipe au pouvoir ne doit pas s'endormir sur ses lauriers, a-t-il averti.
Dans un curieux aveu d'impuissance, il a déploré que la corruption continue de gangrener la société, même s'il l'a avant tout liée à la difficulté de créer de petites entreprises."Des mois sont nécessaires pour lancer sa propre affaire. Il faut se rendre partout avec un pot-de-vin : chez les pompiers, les services sanitaires, les gynécologues. C'est l'horreur!", s'est-il exclamé. Il a aussi déploré la faible productivité du travail et mis en garde contre une "inertie" qui laisserait le pays à la traîne de la concurrence mondiale et trop dépendant de ses hydrocarbures.
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