Même si les débats se sont déroulés dans une «atmosphère constructive», le président russe a réaffirmé que l'expansion à l'est de l'Otan constituait pour lui «une menace directe» sur ses frontières occidentales.
Le soulagement était de mise, vendredi à Bucarest, à l'issue de la rencontre entre Vladimir Poutine et les dirigeants de l'Otan. Malgré les tensions apparues la veille, l'hôte, pour peu de temps encore, du Kremlin a tenu à afficher un certain calme, jugeant cette rencontre «constructive». Il a également affirmé qu'une nouvelle Guerre froide était exclue, car «ce n'est dans l'intérêt de personne.»
Même volonté d'apaisement affiché du côté d'Angela Merkel. «Je n'ai noté aucune agressivité dans les débats», a assuré la chancelière allemande. «M. Poutine est venu avec un esprit de dialogue», a également affirmé le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.
Le matin même pourtant, un haut responsable russe avait exprimé l'irritation de Moscou sur les conclusions adoptées jeudi soir par le sommet de l'Otan, laissant redouter une crise. Jeudi, l'Alliance atlantique a en effet refusé d'octroyer dans l'immédiat à l'Ukraine et à la Géorgie le statut de candidats officiels, tout en promettant qu'elles pourraient la rejoindre un jour. Une option à laquelle Moscou est fermement opposée.
Compromis sur le FCE
Même s'il n'y a eu effectivement aucun éclat de voix, le président russe a tout de même campé sur ses principales positions, en accusant notamment l'Otan de s'étendre sans respecter les intérêts de son pays. «Il a parlé de la politique d'élargissement de l'Otan et il a dit que malheureusement on demande au fond à la Russie de regarder ce processus sans que les intérêts de la Russie soient pris en compte», a indiqué un haut responsable russe, qui a refusé d'être identifié. «L'Otan ne peut pas garantir sa sécurité aux dépenses de la sécurité des autres», a insisté Poutine.
Celui qui devrait devenir le premier ministre de Dmitri Medvedev a également accusé certains pays de l'alliance militaire occidentale d'avoir diabolisé la Russie, sans égard pour sa contribution à la fin de la Guerre froide. «Certains sont allés jusqu'à une totale diabolisation de la Russie et ne peuvent toujours pas s'en empêcher. Certains ont commencé à parler d'ambitions impériales», a-t-il poursuivi.
Seul compromis en vue : Vladimir Poutine s'est dit prêt à revenir au traité de désarmement sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), moyennant des concessions occidentales. Son pays avait cessé le 12 décembre d'appliquer le traité FCE, une des clés de voûte de la sécurité sur le Vieux continent depuis la fin de la Guerre froide, et qui a limité en 1990 les armements de l'Atlantique à l'Oural.
Le leader russe a choisi les dernières semaines de sa présidence pour assister personnellement et pour la première fois à ce Conseil Otan-Russie, bien que ce forum existe déjà depuis 2002. Il rencontrera samedi le président américain George W. Bush, pour une réunion bilatérale dans la ville russe de Sotchi, sous les rives de la mer Noire.
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