mardi 22 avril 2008

La Géorgie accuse la Russie d'avoir violé son espace aérien pour abattre un drone

La Géorgie a accusé, lundi 21 avril, la Russie d'avoir commis "un acte d'agression" après qu'un drone géorgien a été abattu par un avion russe, selon les Géorgiens. "Aujourd'hui, j'ai eu une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine. Je lui ai catégoriquement demandé d'annuler cet acte et de cesser les attaques contre la Géorgie", a déclaré lundi soir Mikheïl Saakachvili, le président géorgien, lors d'un discours télévisé.

"Le 20 avril, un avion de combat russe MIG-29 a abattu un aéronef non armé et sans équipage qui effectuait un vol de reconnaissance de routine au-dessus du territoire géorgien", a déclaré à l'agence Reuters le colonel David Nairachvili, commandant de l'armée de l'air géorgienne. Selon le responsable militaire, le drone a été abattu près de l'Abkhazie, région géorgienne sous le contrôle d'éléments séparatistes appuyés par Moscou. Les dirigeants sépararistes abkhazes ont pour leur part affirmé que leur propre aviation avait abattu le drone parce qu'il violait l'espace aérien régional.

LES ÉTATS-UNIS "TRÈS INQUIETS"

Après l'incident, le ministère des affaires étrangères géorgien a convoqué l'ambassadeur de Russie, Viatcheslav Kovalenko, pour lui remettre un note de protestation. A l'issue d'un entretien avec son homologue, le président russe, Vladimir Poutine, n'a pas démenti qu'un chasseur russe soit impliqué dans l'incident, se contentant d'exprimer son étonnement que les Géorgiens survolent la région séparatiste d'Abkhazie. "Au cours de l'examen de l'incident avec l'avion géorgien sans pilote, Vladimir Poutine a exprimé sa perplexité sur le fait que la partie géorgienne organise des vols à objectifs militaires au-dessus d'une zone de conflit", explique un communiqué du Kremlin.

Les Etats-Unis se sont pour leur part dits "très inquiets" à propos de cette affaire. "Nous avons demandé des informations auprès des Russes à la fois ici à Washington [via l'ambassade de Russie] et via notre ambassade [à Moscou]", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Tom Casey.

En août 2007, la Géorgie s'était déjà déclarée victime d'un "acte d'agression" de la part de la Russie, affirmant que deux chasseurs russes avaient survolé son territoire la veille au soir et largué un missile guidé à 65 km de la capitale.

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