jeudi 17 avril 2008

Inquiétudes après un nouveau geste de Moscou en faveur des régions séparatistes de Géorgie

La Russie a décidé, mercredi 16 avril, de renforcer sa coopération avec les provinces séparatistes géorgiennes. Le président Vladimir Poutine a ordonné à son gouvernement de "coopérer avec les autorités de fait d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud", notamment dans le domaine économique, a indiqué le ministère des affaires étrangères. Et ce, afin de"créer un mécanisme de défense des droits, des libertés et des intérêts légaux des citoyens russes" qui y vivent – grâce au large octroi par Moscou de passeports russes à la population de ces territoires limitrophes, qui ont proclamé leur indépendance après la chute de l'Union soviétique, sans qu'elle soit reconnue. Le mois dernier, la Douma, chambre basse du Parlement russe, a fait planer la menace d'une telle reconnaissance, en réponse à celle du Kosovo par l'Occident.

"TENTATIVE DE LÉGALISER L'ANNEXION"
"Nos actions concernant l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud ne signifient pas que la Russie choisit la confrontation avec la Géorgie", a assuré la diplomatie russe, sans convaincre Tbilissi, où le chef de la diplomatie a dénoncé "une tentative de légaliser l'annexion de deux régions géorgiennes". "C'est une violation de toutes les lois internationales. La Géorgie va utiliser tous les moyens diplomatiques, politiques et légitimes pour mettre un terme à ce processus qui déstabilise la situation dans la région", ajoute le communiqué de David Bakradzé. Son ministère a précisé que le président Mikhaïl Saakachvili a convoqué une réunion extraordinaire du conseil de sécurité de Géorgie.
"C'est le début de la reconnaissance de l'indépendance de nos Etats", s'est félicité le "ministre" des affaires étrangères d'Ossétie du Sud, Mourat Djioïev, tandis que son homologue abkhaze Sergueï Chamba estimait que "la reconnaissance est un long processus, mais le précédent du Kosovo l'a accéléré".
Le secrétaire général de l'OTAN Jaap de Hoop Scheffer a appelé la Russie "à revenir sur ces mesures" qui "sapent la souveraineté de la Géorgie". Contacté par le président Saakachvili, le haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana, s'est quant à lui dit "préoccupé par ces décisions unilatérales", et a affiché son soutien à "l'intégrité territoriale de la Géorgie".
LEMONDE.FR avec AFP 16.04.08 20h50 • Mis à jour le 16.04.08 20h50

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