En visite à Varsovie, Nicolas Sarkozy a annoncé que dès le 1er juillet, les ressortissants de huit pays post-communistes entrés dans l'UE en 2004 pourront venir travailler en France, sans restrictions.
» Sarkozy à Varsovie pour arrimer la Pologne à l'UE
A partir du 1er juillet 2008, un travailleur polonais ou tchèque pourra entrer librement en France et y exercer l'emploi de son choix. A l'occasion de sa visite à Varsovie, le chef de l'Etat a annoncé que la France avec un an d'avance sur le calendrier prévu ouvrira ses frontières aux ressortissants de la République tchèque, de la Slovaquie, de la Hongrie, de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Slovénie, au 1er juillet 2008 lorsque Paris assumera la présidence de l'Union européenne. «Je crois à l'Europe, j'essaie de le démontrer ici en Pologne», a souligné Nicolas Sarkozy. « J'estime que la Pologne est une grande puissance d'Europe et un partenaire stratégique, qu'elle est membre de l'Europe, que l'Europe est fondée sur la liberté de circulation des personnes et des biens et qu'il n'y a donc aucune raison d'avoir des restrictions avec la Pologne».
La France avait opté pour une ouverture prudente et progressive de son marché comme le prévoit la législation européenne. Elle a commencé en mai 2006 à ouvrir partiellement son marché à ces huit pays anciennement communistes, qui avaient adhéré à l'UE lors du grand élargissement de 2004. Cette période transitoire devait se prolonger jusqu'au 30 avril 2009. Sous ce régime, les habitants de ces huit pays ne pouvaient postuler qu'à des postes dans des secteurs en manque de personnel en France, comme le bâtiment ou l'hôtellerie. En revanche, Roumains et Bulgares, dont les pays sont membres de l'UE depuis le 1er janvier 2007 seulement, resteront soumis à ce régime dérogatoire.
«Les plombiers polonais ne sont pas venus en France»
La Commission européenne s'est aussitôt félicitée de la décision du président de la République. «C'est de bon augure pour la présidence française, je m'en félicite. La décision est basée sur la réalité du marché du travail: les plombiers polonais ne sont pas venus en France», a souligné le commissaire européen au Travail, Vladimir Spidla, faisant référence à un des arguments clés des partisans du non au référendum sur la Constitution européenne en 2005. En France, cette ouverture partielle du marché n'a pas entraîné le raz de marée humain craint. Entre 2005 et 2007, seuls 4 850 Européens de l'Est sont venus s'installer dans l'Hexagone en tant que salariés permanents, 30.000 autres Européens de l'Est travaillent de manière saisonnière en France.
Rappelant que «la plupart des pays avaient déjà ouvert leur marché du travail», le commissaire Spidla a estimé que « ce pas important allait inspirer les autres pays» restants. Si la Grande-Bretagne, la Suède ou l'Irlande en 2004 suivies en 2006 du Portugal, de la Grèce, de la Finlande et de l'Espagne ont complètement ouvert leurs marchés du travail, les restrictions à l'égard des ressortissants des pays de l'Est sont maintenues en Allemagne, Autriche, Danemark et Belgique.
C.J (lefigaro.fr) avec AFP, Le Monde et LCI
28/05/2008 | Mise à jour : 16:44 |
http://www.lefigaro.fr/economie/2008/05/28/04001-20080528ARTFIG00516-la-france-ouvre-son-marche-du-travail-a-l-europe-de-l-est.php
Sarkozy accélère son offensive de charme en Europe de l'Est
Lors d'une visite en Pologne hier, le chef de l'Etat a annoncé l'ouverture totale au 1er juillet du marché du travail français aux ressortissants de huit pays entrés dans l'Union européenne en mai 2004.
Le plombier polonais est le bienvenu en France. C'est en substance le message qu'est venu délivrer hier à Varsovie Nicolas Sarkozy. A l'occasion de sa deuxième visite officielle en moins d'un an en Pologne, le chef de l'Etat a annoncé l'ouverture totale, avec un an d'avance, du marché du travail français aux ressortissants des huit pays de l'Est entrés dans l'Union européenne en mai 2004. Une information révélée dès lundi par « Les Echos ». Les travailleurs de ces nouveaux Etats membres avaient déjà accès depuis le 1er janvier dernier à 150 professions dans l'Hexagone. Ils pourront, dès le 1er juillet prochain, postuler à l'emploi de leur choix.
La France ne craint plus d'être envahie par les ressortissants de l'Est, a expliqué, en substance, Nicolas Sarkozy. Et elle considère les pays entrés dans l'Union voilà quatre ans comme des Etats membres à part entière. Ce qui n'a peut-être pas toujours été le cas. La peur du plombier polonais a joué un rôle dans la victoire du « non » dans l'Hexagone, lors du référendum sur la Constitution européenne, en mai 2005. Et les pays de l'Est ont eu parfois la désagréable impression d'être considérés comme quantité négligeable par Paris. Jacques Chirac avait, à cet égard, fait beaucoup de dégâts, en 2003, quand il avait déclaré qu'ils « avaient raté une occasion de se taire » en soutenant l'intervention militaire américaine en Irak.
Son successeur s'emploie depuis un an à montrer que cette page est tournée. Et que l'Europe de l'Est est une région prioritaire pour la France. Nicolas Sarkozy a signé, hier à Varsovie, un « accord de partenariat stratégique » avec la Pologne, couvrant de larges domaines de coopération. Après celui paraphé, la semaine dernière à Paris, avec la Hongrie. Et avant celui qui sera signé, le 16 juin, en République tchèque. Hier, le chef de l'Etat s'est aussi déclaré favorable à un rapprochement entre l'Union européenne et l'Ukraine (lire encadré). Une perspective souhaitée ardemment par la Pologne.
Des Etats à ménager
Cette offensive de charme vise aussi à rassurer ces pays de l'ancien bloc soviétique, à un mois du début de la présidence française de l'Union européenne, qui sera marquée par le lancement en grande pompe à Paris, le 13 juillet, de la très controversée Union pour la Méditerranée. Le nouvel effort en faveur des pays riverains de la grande bleue ne se fera pas au détriment de l'Europe de l'Est, certifie l'hôte de l'Elysée.
Il lui faut, il est vrai, ménager les nouveaux Etats membres. Parce qu'ils sont les plus ouverts au projet d'Europe de la défense, l'une des quatre priorités de la prochaine présidence française de l'Union. Et parce qu'ils seront un précieux soutien au moment de la renégociation de la politique agricole commune (PAC).
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