vendredi 2 mai 2008

Tensions en Géorgie : l'OTAN met en garde la Russie

Les bases militaires russes en Géorgie (2004).

La crise diplomatique entre la Géorgie et la Russie a pris une tournure militaire et les menaces ont fusé, mardi 29 avril, à la suite de l'augmentation du contingent russe sur les territoires de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. La Géorgie a accusé Moscou de préparer une "agression militaire de grande ampleur" et a menacé de bloquer l'adhésion de la Russie à l'OMC. L'OTAN et les Etats-Unis ont fait part de leur préoccupation après cette nouvelle escalade dans une crise ravivée successivement par l'annonce russe d'un renforcement de ses relations avec les provinces géorgiennes aux visées séparatistes, puis par la destruction d'un drone géorgien au-dessus de l'Abkhazie.

Pour expliquer sa décision, Moscou assure vouloir faire face à une "opération militaire" géorgienne dans ces deux provinces et assure que les mesures militaires, qui restent dans les limites de son mandat de force d'interposition conféré dans le cadre de la CEI, sont "destinées purement à éviter que les conflits gelés retournent dans une phase active". Selon les accords de cette organisation, qui regroupe plusieurs anciens satellites soviétiques, entre 2 000 et 3 000 soldats russes sont déployés dans la région en tant que force d'interposition.

"LA MENACE DU RECOURS À LA FORCE"

Tbilissi a démenti toute concentration de troupes et a accusé son voisin russe de vouloir "prendre de facto le contrôle du terrain". "Il est difficile de croire que ceci est fait dans le but de maintenir la paix", a ironisé le représentant spécial de la présidence géorgienne, David Bakradzé. "Vous pouvez me croire : aucun pas en avant vers une adhésion de la Russie à l'OMC ne sera fait tant que la Russie ne reviendra pas sur ses décisions", a par la suite menacé la diplomatie géorgienne, citée par l'agence russe Interfax.

Face au regain de tension dans la région, l'OTAN, Washington et l'Union européenne se sont dit inquiets et ont condamné la décision russe. Pour le porte-parole de l'Alliance atlantique, James Appathurai, elle "n'apaise pas les tensions, elle les augmente". "Les initiatives prises et la rhétorique concernant la menace du recours à la force ont augmenté les tensions. Les alliés sont unanimes dans leur soutien de l'intégrité territoriale de la Géorgie et ne reconnaîtront ni ne soutiendront les initiatives qui sapent cette souveraineté", a-t-il déclaré, tout en précisant que les services de l'OTAN n'ont, pour l'instant, pas été informés "de mouvements de troupes géorgiennes" ni de "mouvements de troupes russes".

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