vendredi 16 mai 2008

La Russie affirme avoir arrêté un espion géorgien

La Loubianka, à Moscou, siège du FSB. (Reuters)


Le FSB (ex-KGB) affirme avoir démasqué un agent secret géorgien dans le Caucase russe qui chercherait à destabiliser la région, une accusation jugée absurde par Tbilissi.

L'homme qui fait monter la tension entre Russie et Géorgie s'appelle Ramzan Tourkochvili. Né en 1974, «citoyen russe originaire de Géorgie» vivant en Tchétchénie, il devait, selon une source au FSB citée par l’agence russe Interfax, «rechercher» des rebelles en Ingouchie et dans d’autres républiques du Caucase russe pour «les financer et organiser la résistance armée» dans la région. Il a été arrêté par le FSB ce matin.
Cela «confirme l’implication des services secrets de Géorgie dans des activités terroristes subversives dans le Caucase du nord», a estimé cette source. Le ministère géorgien de l’Intérieur Chota Outiachvili a aussitôt qualifié ces propos d’«accusation absurde» et de «provocation».
Selon la source du FSB, Ramzan Tourkochvili a lui-même reconnu avoir travaillé pour les services secrets géorgiens. «Il devait notamment mettre en contact les services secrets géorgiens avec des membres actifs de groupes illégaux armés sur le territoire de la Russie. Il avait pour mission d’établir des contacts avec des policiers de la route pour assurer une libre circulation des terroristes sur le territoire des républiques du Caucase du Nord et recueillir des informations sur des militaires et des employés des institutions d’Etat pour un recrutement par les services secrets géorgiens.»
Activité extrémiste
«Jusqu’à aujourd’hui (...), les gorges de Pankissi (Géorgie) sont utilisées par des organisations terroristes et extrémistes internationales comme base de soutien pour les forces terroristes agissant dans le Caucase du Nord», a également assuré la source du FSB. «Les chefs de groupes terroristes apportent une aide matérielle depuis le territoire de la Géorgie à des bandes agissant dans le Caucase du Nord, coordonnent les préparatifs pour des attentats, mènent le recrutement de jeunes musulmans dans la région d’Akhmeta (gorges de Pankissi) pour des activités extrémistes.»
Pendant la deuxième guerre russo-tchétchène qui a débuté en 1999, Moscou a à plusieurs reprises accusé la Géorgie de tolérer la présence des séparatistes tchétchènes dans la vallée de Pankissi, une région au nord-est de Tbilissi, frontalière avec la Tchétchénie.
«C’est une tentative ratée de réactualiser le problème des gorges de Pankissi où, comme on le sait, il n’y a plus d’extrémistes depuis longtemps», a réagi Chota Outiachvili.
AFP

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