vendredi 31 août 2007
Gazprom considered ways to begin development of Shtokmanovsky oil and gas field
jeudi 30 août 2007
POUR L’AUTRICHE, LES PROJETS DU BOUCLIER ANTIMISSILE AMERICAIN SONT UNE PROVOCATION
Le déploiement des éléments du bouclier antimissile américain en Tchéquie et en Pologne, a dit le ministre, ne manquera pas d’attiser un conflit entre la Russie et les Etats- Unis, ce dont nous n’avons pas besoin. Il estime que le problème devrait être débattu au niveau européen. Rappelons, qu’il y a une semaine, dans une interview au journal autrichien « Presse » Norbert Darabosch a également qualifié ces projets d’insensés et de provocateurs. Le déploiement du système de défense antimissile en Europe n’a pas de sens, il ne peut que relancer les discussions inutiles de l’époque de la guerre froide. Nous avons demandé au politologue russe Alexandre Pikaev de commenter les propos du ministre autrichien.
Il serait difficile d’en disconvenir, puisque nous sommes aujourd’hui en présence d’une situation sans précédent en matière de sécurité en Europe. Depuis la guerre froide, la probabilité d’une guerre sur le continent européen, sans parler d’une confrontation nucléaire, a été réduite à zéro. En installant aujourd’hui des éléments de leur bouclier antimissile à proximité des frontières russes , les Américains minent sérieusement cette sécurité. Le ministre autrichien a dit à haute voix ce que pensent de nombreux vieux pays européens, tels que l’Allemagne et la France, qui n’approuvent pas les projets américains, mais qui se taisent pour des raisons de solidarité alliée. On ne peut que se féliciter que le représentant d’un pays comme l’Autriche, qui fait autorité en Europe, ait fait une déclaration qui reflète sa position et aussi celle de nombreux autres pays européens.
Les pays où les Etats Unis se proposent d’installer des éléments de leur bouclier antimissile –la Pologne et La Tchéquie – ne donnent pour le moment pas de réponse univoque à cette question. La direction politique des deux pays est pour la présence américaine, mais la plupart des Tchèques et des Polonais sont contre. A l’instar du ministre autrichien, ils pensent que le déploiement des éléments du bouclier antimissile américain sur leur sol minera la sécurité de leurs pays et de toute l’Europe. Quant à l’illusoire menace de missile de la part de l’Iran, de l’avis de beaucoup, il faudrait déployer ces composants non pas en Pologne, à mille lieux de Téhéran, mais plus près de la frontière iranienne. A propos, cette position est aussi celle de la Russie, qui avait proposé aux Etats Unis d’utiliser en échange la station radar de Gabala, qu’elle loue à l’Azerbaïdjan et qui se trouve à proximité des frontières iraniennes.
SUR LA POLITIQUE ETRANGERE FRANCAISE
LES EXERTS DU CIO ONT HAUTEMENT APPRECIE LE MASTER-PLAN DES PREPARATIFS DES J. O. A SOTCHI
Pendant deux jours, les experts du CIO et le Comité «Sotchi-2O14 » ont travaillé en détail les premières démarches conjointes concernant les préparatifs des Jeux. Ce premier contact depuis la session du CIO au Guatemala a permis aux fonctionnaires du sport de divers pays d’obtenir des informations de première main sur le début des préparatifs, a noté Dmitri Tchernychenko, président du Comité « Sotchi-2O14 » :
Nos premières rencontres ont été informationnelles. Nous avons rapporté à nos partenaires les projets en cours et le calendrier de la construction de l’infrastructure olympique, organisé une présentation spéciale, concernant les aspects écologiques des préparatifs et de la tenue des Jeux.
Les représentants du CIO se sont montrés satisfaits par le travail de leurs partenaires russes, qui ont donné des réponses exhaustives à toutes les questions, concernant notamment la formation du Comité d’organisation Le CIO a aussi hautement apprécié la volonté de la partie russe d’utiliser sa ruche expérience et de l’adapter aux réalités des l’Olympiade de Sotchi.
La coopération entre le Comité d’organisation russe et la commission de coordination du CIO sera régie par un master — plan, reflétant toutes les étapes des préparatifs des Jeux : questions du financement, critères des tests de l’infrastructure, règles concrètes d’organisation des compétitions. Cette direction « pas à pas » a été élaborée conformément aux règles du CIO et aux garanties du gouvernement de Russie et du président Poutine. La première visite des experts du CIO a confirmé que la Russie a l’intention de s’acquitter fermement de ses engagements dans le cadre de ce master-plan.
La voix de la Russie
29.08.2007
LA RUSSIE CONFIRME SON STATUT DE PARTENAIRE ENERGETIQUE FIABLE DE L’EST ET DE L’OUEST
Le remplissage par le pétrole du système Sibérie orientale-Pacifique ne provoque pas de doutes. C’est en ces termes que Vladimir Poutine a résumé son entretien avec le ministre des ressources naturelles Youri Troutnev, qui a confirmé la disponibilité de la base de matières premières pour le transport du pétrole en Extrême Orient et plus loin – vers les marchés de l’Asie-Pacifique. Le président a répondu par la même occasion à ses opposants étrangers– à la différence de l’Occident, la Russie ne construit pas de canalisations virtuelles ou vides, qui ne seront pas remplies de gaz ou de pétrole. Malgré les contraintes colossales sur le plan technique et matériel, les engagements concernant la pose de la deuxième antenne vers le Pacifique seront respectées. Des garanties en ce sens ont été données au président par Semion Veinchtok, chef du principal opérateur russe pour le pompage du pétrole à l’étranger.
Nous avons déjà franchi plus de 113O km, et la construction de la canalisation vers la Chine se poursuit sur tous les secteurs, dans la région de l’Amour et d’Irkoutsk. Donc, tout va comme il faut. Nous attendons maintenant une décision du gouvernement pour entamer la pose de la prochaine tranche du pipe-line- vers le Pacifique, et sommes prêts à commencer ce travail dès maintenant, a déclaré Semion Veinchtok.
Il a également fait état de l’achèvement des projets de la deuxième tranche du pipe-line de la Baltique, qui permettra à la Russie de renoncer aux services de la Biélorussie et de la Pologne lors du transit du pétrole en Europe de l’Ouest. D’après le nouveau projet, la canalisation ira jusqu’au port russe de Primorsk, sur la mer Baltique, pour que le pétrole soit ensuite transportés par tankers jusqu’à l’Allemagne. Ce projet enlèvera les craintes des Européens, les mettra à l’abri des risques du transit lors de l’importation des ressources énergétiques russes et sécurisera les contrats commerciaux avec la Russie. Pour Moscou, la nouvelle antenne du pipe-line de la Baltique, tout comme l’oléoduc Sibérie Orientale –Pacifique représente un nouveau pas vers la diversification des exportations et le moyen d’augmenter la compétitivité sur le marché mondial des supports d’énergie.
Voix de la Russie
30.08.2007
mardi 28 août 2007
Le projet « Soyouz-Kourou » est le plus important résultat de la coopération franco-russe dans l’Espace
Dix suspects arrêtés pour le meurtre de la journaliste russe Anna Politkovskaïa
Rare journaliste russe indépendante à se rendre en Tchétchénie, Anna Politkovskaïa ne ménageait pas ses critiques à l'égard du dirigeant tchétchène prorusse, Ramzan Kadyrov, et du président Poutine. Sa mort avait suscité une certaine émotion en Russie et bien plus encore à l'étranger, où ses livres étaient publiés.
Lors d'une conférence de presse, Iouri Tchaïka a précisé que le principal exécutant – un Tchétchène – dirigeait un groupe criminel spécialisé dans les assassinats commandités. Son identité n'a pas été révélée, mais il aurait connu la journaliste.
Son groupe compterait deux autres Tchétchènes, cinq policiers (actifs ou retraités), un major de la police et un lieutenant-colonel du FSB (services de sécurité). "Dans toutes les familles, il y a des brebis galeuses", a déploré le procureur.
Selon lui, le groupe pourrait être impliqué dans l'assassinat, en juillet 2004, du journaliste du magazine américain Forbes, Paul Khlebnikov, et dans celui du numéro deux de la Banque centrale, Andreï Kozlov, en septembre 2006.
"DÉSTABILISER LE PAYS"
Quelques minutes plus tard, M.Tchaïka se rétractait, se souvenant que, dans cette dernière affaire, un suspect, le banquier Alexeï Frenkel, avait été arrêté et inculpé. Quant au commanditaire de l'assassinat, "les résultats de l'enquête (…) indiquent que les personnes ayant intérêt à éliminer Anna Politkovskaïa ne pouvaient que vivre hors de Russie", a-t-il martelé.
Le commanditaire chercherait à "déstabiliser le pays et à miner l'ordre constitutionnel de la Russie, en vue d'un retour à l'ancien système où tout était décidé par l'argent et par les oligarques", a-t-il ajouté, dans une allusion au milliardaire Boris Berezovski, bête noire des autorités russes et exilé à Londres.
La famille et les collègues de la journaliste assassinée ont accueilli la nouvelle avec circonspection. Sergueï Sokolov, l'un des rédacteurs en chef du bihebdomadaire Novaïa Gazeta, son journal, a expliqué que les noms des exécutants étaient les mêmes que ceux apparus lors de l'enquête menée par le journal, mais que le nom du commanditaire différait. Mère de deux grands enfants, Anna Politkovskaïa aurait eu 49 ans le 30 août.
Marie Jégo
LE MONDE | 28.08.07 | 08h56 • Mis à jour le 28.08.07 | 08h56
Moscou, correspondante
dimanche 26 août 2007
Braderie musicale sur le Net, via un site russe
Le secret de cette grande braderie musicale est simple : "Allofmp3.com vend des centaines de milliers de titres sans rémunérer les artistes ou les ayants droit", dénonce l'IFPI (International Federation of the Phonographic Industry), représentant l'industrie du disque.
Créé en 2000, le site russe vise depuis 2004, un marché qui dépasse largement ses frontières. Il se décline aujourd'hui en français, anglais, allemand et italien. Marginal à sa création, le site commencerait à peser sur le marché naissant de la musique en ligne. Selon un rapport de la société d'étude anglaise XTN, réalisé en 2006, Allofmp3.com serait, en Grande-Bretagne, le principal rival du numéro un mondial de la vente de musique en ligne, iTunes, plate-forme de distribution du géant Apple.
Par ailleurs, les fichiers musicaux vendus par le contrefacteur sont dépourvus de "mesures techniques de protection" (MTP) et peuvent être reproduits à l'infini.
Excédées, les majors Warner, Universal et EMI saisissent la justice russe et accusent Denis Kvassov, ancien dirigeant de la compagnie Media Services, propriétaire du site, de vendre en ligne des oeuvres dont il ne dispose pas des droits. Parallèlement, le département du commerce américain enjoint à Moscou de prendre les mesures nécessaires au respect du droit d'auteur et des brevets industriels, condition sine qua non pour l'intégration de la Russie au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Sous pression, Allofmp3.com cesse ses activités début juillet. Le 24, le procureur russe requiert trois ans de prison à l'encontre de Denis Kvassov. Coup de théâtre mercredi 15 août : le tribunal de Moscou relaxe Denis Kvassov pour défaut de preuves.
Media Services assure reverser une partie de ses revenus aux auteurs via la Russian Multimedia Internet Society (ROMS). "C'est faux, réplique Thierry Desurmont, vice-président du directoire de la Sacem, chargé des affaires juridiques et internationales. La société Media Services exploite notre catalogue sans autorisation de notre part. Par ailleurs, la Russian Authors Society (RAO), équivalent russe de la Société des auteurs, n'est pas autorisée à exploiter notre catalogue hors de Russie. Nous avons porté plainte auprès des autorités françaises et nous espérons obtenir une condamnation, même si il est vrai qu'il sera compliqué de la faire exécuter puisque la société est sur le territoire russe."
Aujourd'hui, la plate-forme de téléchargement reste fermée. La cessation d'activité est toutefois théorique puisqu'un site clone, mp3sparks.com, a pris le relais. Ce dernier demeure accessible aux internautes.
En France, "les utilisateurs de ce site peuvent voir leur responsabilité pénale recherchée pour complicité de contrefaçon et recel, avertit le vice-président de la Sacem. Mais ce n'est pas une voie que nous envisageons."
Eric Nunès - LE MONDE | 25.08.07 | 15h18 • Mis à jour le 25.08.07 | 15h18
LE DEPLOIEMENT DU BOUCLIER ANTIMISSILE AMERICAIN EN EUROPE EST UNE PROVOCATION
Rares sont des gens comme lui qui appellent les choses par leur nom. Les projets de l’installation du radar américain en Tchéquie et des anti-missiles en Pologne ne s’accordent ni avec un besoin militaire, ni avec le développement de la situation politique en Europe et dans le monde : de ce fait, ils peuvent être qualifiés de défi et de menace à la stabilité internationale.
Quels que soient les subterfuges, employés par Washington, ils n’ont aucune chance de le réfuter. Les assertions, selon lesquelles le bouclier antimissile en Tchéquie et en Pologne doit contrecarrer la menace de missiles depuis l’Iran et la Corée du Nord ne tiennent pas debout. L’Iran n’a pas et n’aura pas à court terme de missiles balistiques. Aussi, les dissertations concernant la menace iranienne tendent-elles à donner le change au sujet des préparatifs militaires des Etats-Unis ; leur sens est clair – infléchir l’équilibre des forces stratégiques au profit des Américains.
La Russie est la cible principale du bouclier antimissile en Europe : pouvoir frapper les missiles stratégiques russes à l’étape initiale, la plus vulnérable de leur vol, ce qui rendra efficace l’utilisation des forces nucléaires stratégiques des Etats-Unis. Il s’agit en fait d’atteindre la suprématie militaire, objectif qui avait toujours défini la politique de Washington dans l’après-guerre. Pour assurer sa sécurité, la Russie sera évidemment obligée de riposter, et ses dirigeants ne le cachent pas quand ils disent que ces mesures seront asymétriques , mais tout aussi efficaces.
Ces événements touchent de près les pays européens, qui ont connu la guerre froide. Lorsque le ministre autrichien de la Défense Norbert Darabos considère le déploiement du bouclier antimissile américain comme une provocation, il souhaite protéger les intérêts européens. Et il n’est pas le seul. Voici ce qu’en dit le politologue russe Alexandre Pikaev.
Les projets du déploiement des éléments du bouclier antimissile en Tchéquie et en Pologne se heurtent à une résistance sérieuse des pays européens. Aussi Washington fut-il obligé de changer de tactique. Au lieu d’attaquer de front, il essaie de démontrer que rien de terrible ne s’est produit et qu’il parviendra à faire croire à Moscou que ce système ne représente pour elle aucun risque.
Il y a peu de chance que cette tactique s’avère payante. Norbert Darabos estime que les Américains devraient chercher un compromis avec ceux qui s’opposent au déploiement du bouclier antimissile – la Russie et les pays européens
Голос России
Les relations entre Moscou et Paris, y a-t-il une tendance aux changements ?
Deux mois se sont écoulés après le transfert par Jacques Chirac des prérogatives du chef de l’Etat au nouveau président de France Nicolas Sarkozy. Cela suffit pour apprécier si’il y a eu des changements dans les relations entre la Russie et la France présagés par certains analystes. Ainsi, le directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques Boniface Pascal a déclaré prenant la parole le 21 mai à la conférence consacrée à la politique extérieure française qu’avec l’accession de Nicolas Sarkozy au pouvoir il y aurait un refroidissement entre Paris et Moscou et il y aurait moins de points de coïncidence entre les deux pays.
Nicolas Sarkozy et le président de Russie Vladimir Poutine se sont entretenus le même jour : le 21 mai par téléphone. Selon le porte-parole de l’Elysée David Martinon, Nicolas Sarkozy s’est prononcé pour un dialogue ouvert, fondé sur la confiance et régulier entre les chefs des deux Etats et pour un partenariat privilégié avec la Russie.
D’aucuns diront, peut-être, que c’était le premier entretien des deux présidents après l’accession de Nicolas Sarkozy à la présidence et il était contraint de se montrer poli conformément au protocole en réponse aux félicitations de Vladimir Poutine.
Cependant, les présidents russe et français ont réaffirmé lors d’un entretien personnel le 7 juin au sommet du G8 à Heiligendamm, station balnéaire allemande, leur intention de promouvoir la coopération. Selon les journalistes, Vladimir Poutine a exprimé l’espoir concernant la succession des relations russo-françaises. Nicolas Sarkozy lui a répondu : « Bien sûr, il ne saura pas en être autrement ».
Conformément aux Constitutions de Russie et de France, les présidents déterminent la politique extérieure de nos pays. L’Exécutif applique leurs principes politiques. En plus du nouveau président, l’Assemblée nationale de nouvelle composition et un nouveau gouvernement dirigé par François Fillon ont été formés en France. Le premier ministre a réaffirmé en exposant début juillet son programme aux députés de l’Assemblée nationale l’aspiration de la France à poursuivre un dialogue constructif et fondé sur la confiance avec la Russie. Ceci étant, Fillon a souligné qu’une telle politique n’était guère nuisible pour l’indépendance nationale de la France ni pour son alliance traditionnelle avec les Etats-Unis.
Il convient de noter, poursuit Valentin Dvinine, que l’intention de Nicolas Sarkozy d’améliorer les rapports entre Paris et Washington dont il a fait part pendant sa campagne électorale a été l’un des arguments essentiels invoqués par les analystes ayant présagé dans ce contexte un refroidissement entre Paris et Moscou.
L’aggravation des rapports franco-américains pendant le 2ème mandat présidentiel de Jacques Chirac a été due à l’attitude négative de Paris envers la politique de Washington ayant décidé d’employer la force contre l’Irak. Or, Jacques Chirac n’a pas mis en doute les principes fondamentaux des relations franco-américaines, notamment dans le cadre de l’OTAN. Une question s’impose : pourquoi l’aspiration du nouveau président de France à normaliser les relations franco-américaines doit se répercuter négativement sur les liens entre Paris et Moscou ?
Les relations russo-françaises, écrit notre observateur, sont déterminées par les intérêts bilatéraux réciproques et la responsabilité internationale des grandes puissances plutôt que par les sympathies ou les antipathies de nos pays pour les pays tiers. Poutine et Sarkozy l’ont réaffirmé lors d’un entretien téléphonique qu’ils ont eu le 11 juillet à l’initiative du président français.
Cet entretien, est-il indiqué dans un communiqué officiel, a traduit la continuité du dialogue constructif qui a commencé au sommet du G8. Les leaders des deux pays ont échangé d’opinions sur les questions internationales, notamment sur le règlement au Kosovo et envisagé les perspectives de coopération économique, en particulier dans le secteur énergétique.
Fait révélateur : les grandes compagnies énergétiques : « Gazprom » russe et « Total » française ont signé, peut-être par simple coïncidence, le même jour l’accord sur la prospection conjointe du gisement gigantesque de gaz Shtokman dans la mer de Barents dont les réserves sont évaluées à 3 700 milliards de m3 de gaz. La prospection du gisement permettra de satisfaire pour des années à venir les besoins de la Russie et de la France ainsi que de l’Europe dans son ensemble.
Je voudrais citer pour conclure, écrit Valentin Dvinine, l’ambassadeur de France en Russie M. Stanislas de Laboulaye ayant pris la parole le 14 juillet à Moscou à l’occasion de la Fête nationale française. Il a déclaré ayant signalé le caractère privilégié de la relation qui s’est nouée entre Moscou et Paris par delà le changement de notre équipe dirigeante : « La qualité et la densité des relations entre nos deux pays seront une priorité d’autant plus forte qu’elles s’inscriront dans la perspective de la présidence de l’Union européenne que la France va assumer au deuxième semestre de l’année prochaine. Ce sera pour notre pays une responsabilité lourde. Nous estimons que la relation de la Russie avec l’UE est par nature stratégique et que nous devons renforcer la vocation européenne de la Russie ».
A en juger d’après ces faits et déclarations, les relations entre Moscou et Paris changent en évoluant vers une coopération encore plus étroite et efficace.
Valentin Dvinine - La Voix de la Russie - Голос Росии
jeudi 23 août 2007
Le rouble ? J'achète ?
Mais de là à dire s'il faut spéculer sur le rouble, il y a un grand pas. En effet, la Banque centrale russe a longtemps laissé s'apprécier la monnaie pour endiguer l'inflation, qui atteint encore 8%. Un dernier geste pourrait être consenti avant les élections de mars 2008. Mais l'inflation semblant en passe d'être maîtrisée, et le solde commercial étant pénalisé, cette période faste pourrait se finir rapidement, d'autant qu'il devient crucial pour les autorités de calmer l'enthousiasme des spéculateurs. Les analystes avertis, eux, sont certainement sur d'autres coups.
Le plus grand drapeau russe du monde
«L’autorité de notre pays augmente, l’autorité de notre drapeau national aussi», a déclaré le président du parti pro-Kremlin Russie unie, Boris Gryzlov, cité par l’agence Ria-Novosti, lors de cette cérémonie de dévoilement du drapeau, au bord de la rivière Moskova. «Notre drapeau tricolore bleu-blanc-rouge est apparu en Russie sous Pierre le Grand. Le pays a ensuite connu divers périodes et les symboles de l’Etat n’ont pas changé», a assuré Gryzlov, également président du Parlement, en cette Journée du Drapeau.
Cette fête nationale célèbre le retour au drapeau tricolore instauré par le président Boris Eltsine le 22 août, après l’échec du putsch communiste du 19 août 1991, ultime tentative de sauver l’URSS et son drapeau rouge. «Tout cela, c’est notre Histoire. Nous devons la connaître et avons toutes les raisons d’en être fiers», a ajouté le président du Parlement .
Source : Libération.fr avec AFP
mercredi 22 août 2007
Russie : près de 3 000 ONG devront fermer leurs portes
"Le FSR a enregistré au total 216 279 ONG – dont 229 étrangères – sur la Liste unie d'Etat de personnes juridiques. 467 ONG, qui n'ont pas présenté la documentation nécessaire, doivent être liquidées et 2 307 autres doivent cesser leur activité en tant que personnes juridiques pour la même raison", a indiqué à l'AFP Alexandre Stepanov, directeur du département du FSR chargé des liens avec les ONG. Ces dernières "pourront toutefois continuer de fonctionner en tant que personnes physiques", a-t-il précisé.
Nombre d'ONG ont critiqué la loi, estimant qu'elle devrait compliquer l'obtention d'aides financières étrangères et fournir un prétexte pour éliminer les organisations jugées hostiles aux autorités. "Cette loi est due au désir maniaque des autorités russes de contrôler totalement toute initiative civile comme au temps de l'Union soviétique", estime Elena Jemkova, directrice exécutive de Mémorial, une organisation de défense des droits de l'homme en Russie. "La loi suit la logique du développement de tout le régime de Poutine depuis ces sept dernières années", d'après Stanislav Dmitrievski, ex-leader de la Société d'amitié russo-tchétchène.
"UNE LOI MOTIVÉE PAR DES RAISONS POLITIQUES"
La conformité de cette loi, par rapport au droit international, est également mise en cause par de nombreux spécialistes. "C'est une loi de mauvaise qualité, motivée par des raisons politiques, rédigée intentionnellement de façon vague et non basée sur des principes de droit, a commenté Iouri Djibladze, du Centre pour les droits de l'homme et la démocratie. Par exemple, l'article 31 de cette loi permet de stopper un projet ou une partie d'un projet sur seule décision d'un fonctionnaire." De plus, les rapports annuels et trimestriels et les plans détaillés de travail, causent des difficultés, en particulier aux défenseurs des droits humains : "Si nous déclarons qu'on va en Tchétchénie dans deux semaines, le gouvernement aura le temps de préparer le terrain et influencer les résultats de cette mission", explique Alexandre Petrov, le directeur adjoint de Human Rights Watch. Outre cela, la complexité de la procédure et son mode de fonctionnement, qui repose sur un seul fonctionnaire, est une porte ouverte à la corruption. Ainsi, une filiale d'une organisation humanitaire française, qui a souhaité garder l'anonymat, s'est vu proposer un enregistrement facilité en échange "d'une faible récompense".
Par ailleurs, et contrairement aux ONG russes – dont "près de 75 % n'ont toujours pas présenté toute la documentation nécessaire pour se faire enregistrer (...), les ONG étrangères ont fait preuve d'une discipline exemplaire", a indiqué M. Stepanov. "Aucune des ONG étrangères n'a vu ses activités suspendues", a confirmé à l'AFP l'experte juridique indépendante Tatiana Morchtchakova. Des ONG telles que Amnesty International ou Human Rights Watch "ont été enregistrées comme antennes russes sur la liste d'Etat, comme le stipule la nouvelle loi, mais doivent maintenant résoudre nombre de problèmes financiers et administratifs, après avoir perdu leur statut d'organisation accréditée en Russie et les privilèges fiscaux qui en découlent", a-t-elle expliqué.
LEMONDE.FR avec AFP 21.08.07 19h41 • Mis à jour le 21.08.07 19h58
L'exécution de deux Caucasiens choque les blogueurs russes
Cet enregistrement a suscité de nombreuses réactions sur Internet, au point d'être le thème le plus discuté sur les blogs russes pendant les deux jours de sa diffusion, avant qu'il ne soit supprimé du site YouTube, lundi 13 août. Mais des captures d'images ont continué d'alimenter la blogosphère dans les jours qui ont suivi. Rappel : sur ces images on voit ces deux hommes bâillonnés, agenouillés au pied d'un drapeau nazi, puis jetés dans des trous. La dernière image montre un corps décapité, la tête posée sur son torse. Un forum a ensuite été supprimé, mardi 14 août. Il concentrait des appels à continuer l'action contre les Caucasiens, une population sur laquelle se focalise le racisme en Russie. Il comportait aussi nombre de liens vers des vidéos racistes, elles aussi devenues inaccessibles. Un internaute rappelait l'existence d'un programme permettant de rendre anonyme l'utilisateur, en empêchant l'identification de son ordinateur.
DÉBAT SUR LA SOURCE
Plus tard, le groupe ultranationaliste et peu connu du "Parti national-socialiste russe" a affirmé "commencer la lutte armée du parti contre les colons noirs et ceux qui les soutiennent parmi les fonctionnaires de la Fédération". Suivait un appel à télécharger et diffuser cette vidéo : "Gloire à la Rous [nom utilisé pour désigner un noyau slave, originel et orthodoxe de la Russie actuelle] ! Nous attendons de toi une diffusion extrême." Sur les sites, le débat sur la source de cette vidéo ne tarissait pas : était-ce une provocation, une tentative de décrédibiliser l'idée nationale russe et les partis extrémistes, ou bien un réel appel des ultranationalistes ? D'aucuns n'écartent pas non plus l'idée que l'Etat soit derrière ce genre de provocations, destinées à montrer qu'un président fort s'impose contre une menace nationaliste aussi monstrueuse. De nombreux blogs s'indignaient que de telles vidéos aient pu circuler et même figurer malgré tout dans le classement établi par le portail Yandex, le premier moteur de recherche russe. Le ministère de l'intérieur a déclaré que la vidéo - même si elle se révélait "falsifiée et provocante" - tombait sous le coup de la loi, qui punit toute incitation à la haine sur des critères ethniques. Alexandre Verhovski, le directeur de Sova, centre de lutte contre la xénophobie, assure que ce film n'était pas un montage.
Madeleine Vatel
Site interessant
Guettez mon interview effectuee par une ancienne du parcours ;)
*en russe : http://www.ruvr.ru/index.php?lng=rus
*en francais : http://www.ruvr.ru/index.php?lng=fre
Le Kremlin brouille les ondes de la trop britannique BBC
Du coup, lorsque ces autorités de diffusion leur ont officiellement demandé la semaine dernière de choisir entre l'arrêt de la diffusion des programmes de la BBC ou la suspension pure et simple de la licence, les propriétaires de Bolchoe radio n'ont pas hésité.
« Résultat : encore moins de liberté de la presse en Russie ! », fustige Oleg Panfilov, directeur du Centre pour les journalistes en situation d'urgence. Pour ce spécialiste des médias russes, il n'y a pas de doutes : « Avant les prochaines élections, les autorités prennent peur. Même si les médias indépendants comme la BBC ne touchent qu'une toute petite frange de la population, le pouvoir préfère les fermer... Telle est la mentalité des KGBistes au Kremlin », affirme Oleg Panfilov.
«Une source d'informations indépendante»
Aux yeux de la presse britannique, les problèmes de la BBC pourraient en fait être liés à la crise diplomatique entre la Russie et le Royaume-Uni, provoquée par l'affaire Litvinenko, l'ex-espion du KGB mort empoisonné à Londres en novembre dernier. « Il n'y a pas de raison de lier les deux. La BBC a depuis longtemps des difficultés en Russie », se contente de commenter le porte-parole de l'ambassade britannique à Moscou. « Nous nous battons pour que la BBC puisse émettre. Elle est une source d'informations indépendante, souvent dans des parties du monde où cette indépendance est loin d'être la norme... » Une manière diplomatique de dire à quel groupe, selon le Foreign Office, appartient la Russie.
En novembre dernier, au début des tensions diplomatiques entre les deux pays, la BBC avait déjà perdu la possibilité de diffuser ses programmes en russe sur une première station FM moscovite, puis sur une station de Saint-Pétersbourg. Des arrêts intervenus à la suite de problèmes présentés comme « techniques » ou de demandes de la part des autorités chargées des licences. Mais la BBC a néanmoins participé à la création de Bolchoe Radio, qui lui permettait de diffuser ses programmes en russe sur une bande FM de Moscou. L'accord réservait 18 % de la grille horaire à la diffusion des émissions de la radio britannique. La BBC espérait étendre ce partenariat à d'autres villes.
Mais l'accord sur le contenu des programmes s'est révélé ambigu. La semaine dernière, les autorités de diffusion ont imposé à Bolchoe Radio de ne passer qu'exclusivement ses programmes propres, mettant fin au partenariat avec la BBC. A priori, les émissions de la radio britannique font pourtant partie des programmes propres de la station puisqu'elle a été créée à cet effet. D'où la colère de Richard Sambrook, directeur de BBC Global News : même si les programmes en anglais ne sont pas affectés, il s'est déclaré « extrêmement déçu », rappelant que « la BBC avait noué une relation de bonne foi avec Bolchoe Radio ». Une façon de mettre en doute la sincérité des nouveaux propriétaires de la station.
« Nous ne faisons pas de politique ! Nous appliquons les restrictions des autorités de diffusion pour pouvoir conserver notre licence », se défend Igor Ermachenkov, le porte-parole de Finam, le groupe qui a racheté Bolchoe Radio le mois dernier. Qui sont ces propriétaires ? « Des investisseurs privés. » Ont-ils des liens avec le Kremlin ? « Non, c'est une entreprise commerciale. Et Bolchoe Radio est notre premier investissement dans le secteur des radios. » Des propos prudents qui n'empêchent cependant pas Igor Ermachenkov d'accuser ensuite la BBC d'être un outil de « propagande car elle est financée par le gouvernement britannique ».
Le Figaro - ALEXANDRE CÈDRE. Publié le 21 août 2007
La Russie présente son propre candidat à la direction du FMI
"C'est un grand honneur pour moi d'être proposé pour la plus haute position au FMI", a confié M. Tosovsky dans un communiqué. Agé de 56 ans, il dirige actuellement l'Institut pour la stabilité financière à Bâle, en Suisse, après avoir occupé le poste de gouverneur de la Banque centrale tchèque entre 1993 et 2000, avec une brève interruption en 1998 pendant laquelle il a été à la tête du gouvernement tchèque.
M. TOSOVSKY "N'EST PAS LE CANDIDAT" DE PRAGUE
L'ancien premier ministre n'est "pas le candidat de la République tchèque" à ce poste, a néanmoins indiqué le ministre des finances tchèque Miroslav Kalousek. Il a assuré que son pays honorera "les conclusions du Conseil européen des ministres de l'économie et des finances, qui a proposé M. Strauss-Kahn".
Selon le quotidien économique tchèque Hospodarske Noviny, la Russie entend ainsi enfoncer un coin entre les pays de l'Union européenne. "En effet, le poste le plus élevé au sein du FMI appartenait ces dernières années uniquement à des candidats des grands pays d'Europe occidentale, avec un soutien actif des Etats-Unis, qui détenaient de leur côté la direction de la Banque mondiale", écrit le journal tchèque.
"Le fait que les Etats-Unis et les grands pays de l'UE se partagent les postes suprêmes au sein de ces deux institutions importantes, ne plaît pas aux pays en développement y compris la Chine, l'Inde et le Brésil", ajoute le Hospodarske Noviny.
LEMONDE.FR avec Reuters et AFP 22.08.07 12h33 • Mis à jour le 22.08.07 12h58
Moscou fait pression sur la République tchèque
LE KREMLIN hausse le ton. Opposée au projet des États-Unis d'installer en Europe les bases du bouclier antimissile, la Russie vient de le faire savoir une nouvelle fois, de la manière la plus directe possible, à l'un des pays concernés : la République tchèque. Si le gouvernement de Prague accepte les radars américains sur son territoire, cela sera « une grande erreur », a déclaré hier le chef d'état-major de l'armée russe, Iouri Balouïevski. Un avertissement sans ambages présenté après sa rencontre à Moscou avec le vice-ministre tchèque de la Défense, Martin Bartak. Ce dernier a répondu en rappelant que son pays n'avait pas encore pris de décision finale.
Le général russe a en fait clairement fait comprendre que Prague devait différer sa décision. « Mes homologues russes et moi demandons simplement que le processus dure jusqu'en novembre-décembre 2008 et je pense que vous voyez tous pour quelle raison », a précisé Iouri Balouïevski. Allusion aux élections présidentielles américaines qui pourraient provoquer un changement d'opinion au sein même de la Maison-Blanche sur l'utilité du bouclier antimissile. Affirmant que la position de Prague répondait pour le moment à des critères plus politiques que militaires, le chef d'état-major n'a d'ailleurs pas caché envisager « la possibilité d'une nouvelle administration américaine réévaluant les positions actuelles de Washington »...
Aujourd'hui, l'Administration du président George Bush affirme que les bases prévues en République tchèque mais aussi en Pologne seront des équipements défensifs indispensables contre les attaques d'État « voyous », comme l'Iran. Moscou, qui doute de l'efficacité même du bouclier, craint au contraire que la Russie puisse être à terme visée. Et, depuis plusieurs mois, le Kremlin a multiplié les initiatives pour éviter cette implantation américaine chez ces anciens pays satellites. Lors d'un récent sommet, Vladimir Poutine a notamment proposé à George Bush d'élargir le système à d'autres pays. Dans le cadre d'une « plate-forme de coopération Russie-Otan », le chef du Kremlin a offert d'utiliser une base de radars russe en Azerbaïdjan, ex-république soviétique restée proche de Moscou, ou une nouvelle base en construction dans le sud de la Russie. Des propositions en cours de discussion entre experts des deux pays.
Manque de confiance
« Mais le Kremlin a l'impression que la Maison-Blanche ne l'écoute pas ! », assure Ivan Safranchuk, directeur à Moscou du bureau du World Security Institute basé à Washington. « C'était vrai hier avec l'élargissement de l'Otan. C'est encore vrai aujourd'hui avec le projet de bouclier. Le point de vue de Moscou n'est pas intégré, et la Russie sent qu'on ne lui fait pas confiance, ni aux États-Unis ni en l'Europe. Tout un paradoxe car, sur le projet de bouclier, Moscou se contente en fait de dire tout haut ce que beaucoup de capitales européennes pensent tout bas... » Un agacement palpable dans une grande partie de l'élite russe. D'où, sans doute, les propos très directs hier du chef d'état-major...
Le Firaro - ALEXANDRE CÈDRE. Publié le 22 août 2007
lundi 20 août 2007
Au Kazakhstan, le parti au pouvoir remporte aisément des élections jugées non-démocratiques
Les élections législatives qui se déroulaient samedi au Kazakhstan ont été largement remportées par le parti au pouvoir, Nur Otan, avec 88 % des voix, ce qui lui permet d'obtenir l'ensemble des 98 sièges du Parlement, selon des résultats partiels annoncés, dimanche 18 août, par les autorités. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), en charge d'observer le scrutin, a immédiatement décrété que ces élections n'ont pas été démocratiques.
"Les élections au Kazakhstan ont reflété des progrès bienvenus, mais un certain nombre de normes internationales n'ont pas été respectées", estimée l'OSCE, qui qualifie de "négatif" le dépouillement "dans plus de 40% des bureaux de vote visités". Divers médias, dont l'AFP, ont été témoins de fraudes électorales, notamment de cas de votes multiples et de menaces contre les observateurs du parti social-démocrate (OSDP), qui a obtenu 4,6 % des voix. Seuls les partis avec plus de 7 % des voix pouvaient disposer de députés.
"ON EST DE RETOUR EN UNION SOVIÉTIQUE"
"Je n'ai jamais vu un pays démocratique qui n'a qu'un seul parti", a noté Lubumir Koraj, un représentant de la mission de l'OSCE."Malgré les conclusions de ce rapport, je pense que ces élections continuent de conduire le Kazakhstan en avant dans son évolution pour devenir un pays démocratique", a pourtant estimé Consiglio Di Nino, un des responsables de la mission de l'OSCE.
Des membres de l'opposition ont également dénoncé le caractère non démocratique des élections législatives. "On est de retour en Union soviétique, au système du parti unique", a regretté Amirjan Kossanov, un dirigeant social-démocrate. "Nous ne reconnaissons pas les résultats", affirme pour sa part Burikhan Nurmukhamedov, leader d'une petite formation. "Ils ne reflètent aucunement la situation politique et sociale actuelle".
Le président Noursoultan Nazarbaïev (photo), au pouvoir depuis 1989, avait présenté ce scrutin comme une preuve de ses intentions démocratiques, les élections ayant été organisées avec deux ans d'avance à la suite de révisions constitutionnelles censées permettre aux opposants de se faire entendre.
samedi 18 août 2007
Les Iakoutes à l'épreuve du réchauffement
COMME un soufflé au fromage retombé : les grandes maisons de bois à deux étages s'affaissent en se tordant. À croire que l'architecte avait abusé de la vodka. En débarquant de l'aéroport de Iakoutsk, capitale de la plus grande région de Sibérie, à 5 000 km de Moscou, ces bâtisses de guingois frappent le regard. Un effet du réchauffement climatique, comme on le dit fréquemment ?
Pratiquement la totalité du territoire de l'immense Iakoutie, cinq fois et demie grande comme la France, repose sur le permafrost. Le pergélisol, comme on l'appelle aussi, est une couche de sol gelé depuis des millénaires, qui affleure à un mètre de la surface et plonge à des dizaines de mètres de profondeur. En fondant, la couche supérieure déstabilise les constructions, jusqu'à provoquer des effondrements, comme dans le district de Namsky à une centaine de kilomètres au nord de Iakoutsk.
Officiellement, ce phénomène ne serait pas lié au réchauffement. « Les affaissements de maisons n'ont rien à voir avec le climat », dit, sévère, le professeur Victor Chepelev. Barbe grise et costume terne de fonctionnaire soviétique, il est le directeur adjoint de l'Institut du permafrost, établissement unique au monde. Un mammouth en ciment accueille le visiteur à l'entrée. Au fronton du vieux bâtiment persiste le sigle « URSS ». Chaque été, ce qu'on appelle la « zone active » du permafrost fond. C'est pour cela que nombre d'immeubles en béton de Iakoutsk sont construits sur des pilotis d'un mètre. Le Pr Chepelev réfute une intensification anormale du phénomène. En cause selon lui : une mauvaise gestion de l'écoulement des eaux usées qui accélère la fonte du sol gelé sous les bâtiments.
Et pourtant, le chercheur ne nie pas la réalité du réchauffement régional, plus rapide que le rythme mondial. En cent ans, la température moyenne hivernale de l'Iakoutie a augmenté de 10 °C. Cette hausse a été 1,5 à 2 fois plus rapide sur les cinquante dernières années que sur les cinquante précédentes. Les températures estivales sont en revanche restées stables. En ce jour de juillet, il fait plus de 20 °C.
Loin des laboratoires, les Iakoutes qui vivent en communion avec leur rude environnement constatent des changements. « Je suis un fils de la nature », se présente Spartak. Cet éleveur de rennes à la retraite, yeux bridés comme tous les Iakoutes, visage buriné qui lui donne plus que ses 56 ans, vit à Khonuu. Ce chef-lieu du district de Moma, quelque 2 000 âmes, se situe à 800 km au nord de Iakoutsk. Assis en pantoufles dans son jardin, devant sa maison en bois, Spartak précise : « Je suis né dans la taïga. » Depuis les années 1960, une loi a interdit les accouchements en pleine forêt, regrette-t-il. « J'étais un bébé en pleine santé ! » L'ancien éleveur de rennes observe que depuis quelques années, certains torrents et même certains lacs ne gèlent plus au coeur de l'hiver. Ce que confirment les « rangers » du parc national de la rivière Moma, à une centaine de kilomètres de là.
« Nous arrivons à faire pousser des pommes de terre »
L'été, la fonte du permafrost fait s'effondrer des pistes, plus qu'autrefois. Les troupeaux de rennes vont encore plus loin qu'avant dans la montagne, pour trouver le frais et fuir les moustiques, poursuit Spartak. Les insectes dévoreurs sont la plaie de l'été iakoute. « Si tu n'as pas vu les moustiques, tu n'as pas vu l'été », résume le dicton local. Depuis cinquante ans, ont constaté des biologistes de Iakoutsk, le printemps arrive dix à quinze jours plus tôt, et l'automne est retardé de quinze à vingt jours.
A quelques rues poussiéreuses et défoncées de chez Spartak, Simion et Maria Sivtsiev, un couple de retraités, font visiter leur serre et leur jardin encombré d'une carcasse de camionnette. « Depuis les années 1980, nous arrivons à faire pousser les pommes de terre à même le sol », explique Maria. Le rendement est certes moindre qu'en les semant dans des caisses surélevées, à l'abri du sol froid, mais autrefois, c'était impensable. Iakov, 42 ans, le fils de Simion et Maria, travaille au ministère régional de l'Environnement. Il se souvient encore de la raclée qu'il prit un hiver où, oubliant d'allumer le poêle le matin, il laissa geler la réserve de pommes de terre de la famille.
À la sortie du village, des sousliks, petits écureuils terrestres, pointent leur museau hors du terrier. « Ils ont fait leur apparition il y a quelques années », observe Iakov. Sur le flanc de montagne planté de mélèzes (l'essence dominante de la forêt iakoute) qui surplombe Khonuu et le confluent de la Moma avec le puissant fleuve Indiguirka, Iakov cueille des groseilles sauvages bien rouges. « Elles aussi ont récemment fait leur apparition. » Sur l'autre rive, le soleil rasant de minuit illumine une crête. Juste là où passe le cercle polaire. Dans la journée, en navigant sur l'Indiguirka en barque à moteur, Iakov a observé un cygne se poser. « Autrefois, ils survolaient la région sans s'arrêter. Peut-être se posent-ils désormais parce qu'il y a plus d'eau », suggère-t-il. Les habitants de Khonuu notent des saisons plus humides, qui gonflent les rivières.
Ce qui facilite plutôt la vie d'Alexandre. Ce jeune homme en débardeur est le capitaine d'un cargo de 600 tonnes qui livre du gaz à Khonuu, en provenance de la mer Arctique. La côte est à la bagatelle de 1 134 km en aval. Et Iakoutsk, dans la vallée parallèle mais bien plus à l'ouest de la Lena, à des semaines, voire des mois, de navigation. Le navire est amarré à la berge rongée par le fleuve et la fonte saisonnière du permafrost. La navigation est délicate sur ces fleuves sibériens dont le cours et les fonds se transforment chaque année.
À -50 °C, les hivers sont plus chauds !
Plusieurs dizaines de kilomètres en amont, là où la Moma n'est navigable qu'en canoë, Iakov rencontre Kyrill qui bivouaque sur la berge. « Technicien au sovkhoze » du village isolé de Sassir, Kyrill, vêtu d'une vareuse kaki à capuche crasseuse, est en forêt depuis quatre jours à la recherche du troupeau de chevaux dont il a la charge. Les bêtes sont laissées en liberté dans ces espaces infinis de forêts et de prairies ouvertes par les incendies saisonniers. Kyrill, accompagné de son chien et de trois chevaux, se plaint des étés plus humides. « Ça gêne la fauche des foins ». Une activité qui mobilise l'été toute la population. On fauche encore à la main, sur des parcelles souvent inaccessibles aux camions. Le foin est indispensable pour les chevaux l'hiver, lesquels sont élevés pour le transport et pour la viande.
« Bien sûr que le temps change, poursuit Kyrill en partageant son thé et son pain, les hivers sont plus chauds. » Pensez, le thermomètre ne descend plus qu'à -50 °C, et encore, qu'une semaine par an. Vu de France, cela ressemble à une plaisanterie. Sauf que « la glace n'est plus aussi solide qu'avant. C'est dangereux de traverser la Moma en voiture ». Or c'est en hiver que les camions rallient Iakoutsk en empruntant la « route fédérale » qui passe par le lit gelé des cours d'eau. « Cela prend deux jours si tout va bien », raconte Sergueï, un solide Ukrainien né ici. Pilote de bateau à moteur l'été, l'hiver, il joue la version polaire du salaire de la peur. « Parfois, on est bloqué et le voyage prend plus de dix jours. Et pas question d'arrêter ton moteur, sinon t'es mort. » Dans ce pays perdu, paradoxalement, le froid est le meilleur allié des transports. Si le réchauffement devait se confirmer et s'amplifier, c'est toute la vie de la vallée de la Moma qui s'en trouverait déséquilibrée.
Le Kremlin défie l'Amérique en Asie centrale
HIER, un ambitieux sommet des pays d'Asie centrale. Aujourd'hui, des exercices militaires de grande envergure avec la Chine. Vladimir Poutine multiplie ses efforts pour défendre dans la région les ambitions russes de superpuissance. À Bichkek, la capitale du Kirghizstan, le chef du Kremlin s'est certes contenté hier de parler d'« amitié » et de « sécurité » lors de la rencontre annuelle de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS). Une organisation créée en 2001 pour lutter contre le terrorisme régional et qui regroupe autour de la Russie et de la Chine quatre pays d'Asie centrale (Kazakhstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Kirghizstan). Mais, au fil des ans et du regain d'assurance de la diplomatie russe, l'OCS a pris les allures d'organisation anti-américaine. Invité en observateur à Bichkek, le président iranien n'a d'ailleurs pas tardé à le rappeler.
Aux côtés de Vladimir Poutine et de Hu Jintao, le président chinois, Mahmoud Ahmadinejad s'est lancé dans une diatribe contre Washington et son projet de bouclier antimissile. Un programme auquel s'oppose Moscou. « Un tel projet va au-delà de la menace contre un pays. Cela concerne la majeure partie du continent, toute l'Asie », a fustigé Mahmoud Ahmadinejad. Des propos qui ont dû d'autant plus agacer Washington que Hu Jintao s'est empressé d'apporter son amitié au président iranien, s'affirmant « prêt à améliorer la coopération avec l'Iran dans tous les domaines et à tous les niveaux ». Quant à Vladimir Poutine, qui souhaite voir Téhéran devenir un membre à part entière de l'OCS, il s'est dit « convaincu » que « toutes les tentatives de résoudre seul les problèmes mondiaux et régionaux sont vaines ».
Un message adressé à Washington.
« Moscou ne veut pas devenir un gendarme du monde, mais ne veut pas être faible par rapport à Washington ! », explique Ivan Safranchuk, le directeur à Moscou du bureau du World Security Institute basé à Washington. En Russie, la diplomatie offensive de Vladimir Poutine est d'autant plus populaire qu'elle fait oublier les tergiversations pro-américaines de la présidence Eltsine : « Le Kremlin s'est rendu compte que Washington ne le prend pas au sérieux. C'est vécu ici comme une insulte... », insiste Ivan Safranchuk. « Du coup, on peut s'interroger sur les ambitions des exercices militaires russo-chinois d'aujourd'hui : Moscou envoie aussi un message à l'Otan et aux États-Unis. »
«Un message à l'Otan»
Ainsi, aux États-Unis, ces exercices militaires et le sommet de Bichkek sont-ils interprétés comme une tentative de la part du Kremlin de contrer l'influence américaine en Asie centrale. Une région d'autant plus stratégique qu'elle est riche en hydrocarbures. Pour la première fois, le président turkmène a d'ailleurs participé à la rencontre de l'OCS, hier. Hasard ou non, ces derniers mois, le Turkménistan, dont les réserves en gaz représenteraient jusqu'à un cinquième du total mondial, a signé des accords avec la Chine et la Russie.
Autant de coups durs pour les États-Unis, qui espéraient se rapprocher de ce pays afin de mieux saper l'influence régionale de l'Iran. « L'OCS a été un succès politique et, logiquement, ses membres cherchent à étendre leur coopération dans l'économie des hydrocarbures », prévient Jibek Syzdykova, directeur du Centre moscovite des études d'Asie centrale et du Caucase. « La Russie et la Chine ont des intérêts communs pour créer un contre-pouvoir géopolitique aux États-Unis. C'est la première fois qu'une organisation a uni les deux pays qui ont fortement influencé l'histoire de l'Asie centrale. » Autre première aujourd'hui : tous les pays de l'OCS participeront, en présence de Vladimir Poutine et de Hu Jintao, aux manoeuvres qui, au milieu de l'Oural, vont voir 6 500 soldats Russes et Chinois s'entraîner ensemble.
Alexandre CÈDRE.
Publié le 17 août 2007 - Le Figaro
Vladimir Poutine annonce la reprise des vols de bombardiers stratégiques russes
"Aujourd'hui, 17 août à minuit, quatorze bombardiers stratégiques ont décollé de sept bases aériennes dans le pays, a indiqué le président russe. Nos pilotes, restés trop longtemps à terre, sont heureux de commencer une nouvelle vie." L'annonce, largement diffusée sur les chaînes de télévision, a été faite depuis le champ de manoeuvre de Tcheliabinsk (région de l'Oural) où des exercices militaires ont eu lieu ces derniers jours entre les membres de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) – une alliance régionale antiterroriste entre la Russie, la Chine et quatre Etats d'Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan) –, censée faire échec à l'influence américaine dans la région.
La décision russe de reprendre les patrouilles de bombardiers stratégiques a été accueillie avec une relative indifférence par Washington. "Si la Russie estime qu'elle doit sortir de la naphtaline certains de ses vieux appareils pour les faire voler de nouveau, c'est sa décision", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. Cet épisode risque toutefois de compliquer davantage les relations entre les deux anciens ennemis de la guerre froide. Les tensions se sont accrues depuis que les Etats-Unis projettent d'installer un bouclier antimissile, en Europe centrale (Pologne et République tchèque), que Moscou perçoit comme une menace à sa sécurité.
Ces derniers mois, les militaires occidentaux ont relevé une plus grande fréquence des vols militaires russes. En juillet, la Royal Air Force avait dépêché des chasseurs pour intercepter deux Tu-95entrés dans l'espace aérien britannique. Au début du mois d'août, les radars américains ont détecté deux Tu-95 au large de la base américaine de l'île de Guam dans l'océan Pacifique.
CAPACITÉS EN DÉCLIN
Le bombardier stratégique Tu-95, appelé aussi "Bear", peut porter huit missiles nucléaires de 200 kilotonnes et d'une portée de 3 000 kilomètres. De conception ancienne – sa mise en service remonte à 1979 –, il est significatifdudéclin des capacités stratégiques aériennes de la Russie, héritées de l'URSS, et tombées en désuétude, faute de crédits. Cette décision intervient au lendemain du refus américain d'installer des éléments du bouclier antimissile sur le site d'une station radar exploitée par la Russie en Azerbaïdjan, selon une proposition faite par Vladimir Poutine lors du sommet du G8, début juin à Heiligendamm (Allemagne).
Jeudi 16 août, à Hunstville (Alabama), le général américain Henry Obering, qui dirige l'Agence de défense antimissile des Etats-Unis (MDA), a pour la première fois explicitement rejeté la proposition russe. Selon lui, l'installation d'un radar antimissile dans cette ex-république soviétique au lieu de la Pologne et de la République tchèque, comme le prévoit le projet américain, ne serait pas efficace, car l'Azerbaïdjan est "trop près de l'Iran".
Marie Jégo
jeudi 16 août 2007
Les images tronquées de l'expédition polaire russe
Le 2 août, le bras articulé d'un bathyscaphe plante un drapeau russe en titane inoxydable au fond de l'océan Arctique, à 4 261 mètres de profondeur, à la verticale du pôle Nord. L'événement s'était prêté à de belles images mais il n'a pas échappé à la polémique.
Alerté par un enfant de 13 ans qui affirmait avoir reconnu des images du film Titanic, de James Cameron, dans le reportage, le quotidien finlandais populaire Ilta-Sanomat a sorti l'"affaire", le 9 août, sans être démenti. Ces images, diffusées à l'étranger par l'agence Reuters, en contrat avec la chaîne, n'avaient toutefois pas suscité de réactions.
Si trois chaînes russes avaient suivi le vaisseau de recherche Akademik-Fedorov jusqu'à son arrivée, seule la deuxième chaîne publique, Rossia, fidèle du Kremlin, avait pu poursuivre l'expédition et montrer les images des deux bathyscaphes descendant dans les profondeurs.
C'est l'un des plans montrant des vues prises sous les mers qui est en cause. En haut à gauche est écrit "océan Arctique du Nord", tandis que défilent les images commentées par le correspondant : "Lorsque le bathyscaphe atteint la profondeur de 300 mètres, le deuxième appareil commence son plongeon, piloté par Evgeni Tcherniaevi." Il n'est pas précisé que les vues ne sont pas celles filmées par la chaîne.
Rossia se défend toutefois de toute manipulation. Ioulia Papilova, attachée de presse de la chaîne, explique que ces images issues du film Titanic "ont été insérées pour raconter la catastrophe de 1912". La chaîne souligne qu'elles avaient été mises à disposition par le fonds océanique russe et avaient déjà été utilisées par James Cameron pour son film. "Nous les avons reprises pour illustrer notre reportage, car les deux bathyscaphes Mir 1 et Mir 2, qui, à l'époque, avaient remonté les images originales du bateau coulé, sont les deux mêmes qui ont été utilisées pour l'expédition du 2 août."
INTÉRÊTS NATIONAUX
Fin juillet, la chaîne avait déjà été épinglée pour avoir illustré par un photomontage un sujet sur Boris Berezovski, l'ancien oligarque russe réfugié à Londres, dont Moscou demande l'extradition. Elle s'était appuyée sur un article du Times montrant Berezovski à la "une" du quotidien. Or, après vérification, cette photo accompagnait un article situé dans les pages intérieures du journal. "C'était une façon comme une autre d'illustrer notre sujet, justifie sans conviction Ioulia Papilova. Il se trouve que c'est un photomontage, mais nous n'avons jamais affirmé qu'il s'agissait de l'original..." Mais la chaîne n'avait pas précisé qu'elle avait recomposé la "une", laissant croire que le sujet, critique à l'égard de Berezovski, reflétait un choix politique du journal.
Rossia n'est pas la seule à servir des intérêts nationaux au détriment de la vérité. Pour encourager les jeunes à entrer dans l'armée, des posters placardés, en juin, dans le métro de Moscou les appelaient à faire leur service parmi les gardes frontières. En fond : une superbe montagne donnant sur un lac. Mais au lieu d'un paysage russe, c'est la montagne Rainier, dans l'Etat de Washington, aux Etats-Unis, qui faisait office de séduisant appel civique.
En février 2006, pour célébrer la fête annuelle de l'armée russe, une autre affiche montrait... le cuirassé américain Missouri. Elle fut retirée rapidement.
Madeleine Vatel
samedi 11 août 2007
IMPORTANT : VISAS
Entrée du côté de l'avenue du Maréchal Fayolle
tel.: 01-45-04-05-50
fax.: 01-45-04-17-65
e-mail: ambrus@orange.fr
D'après Camille, elles ne sont pas "telex" et donc il ne serait pas possible de faire le visa via INEXCO - information à vérifier.
Pour ma part, je suis allé à Paris et après 2 heures et m'être délesté de 70 euros, je suis en possession de mon visa ! Il n'est valable que jusqu'au 10 octobre et n'a qu'une entrée ; il faudra donc le prolonger sur place à Moscou. J'ai reçu un mail de Natalia Zadereï : manifestement nous serons au bloc 12. Il ne faut pas oublier de s'enregistrer en arrivant et il est souhaitable de contacter l'étudiant-responsable qui nous a été octroyé.
Pour rappel :
1) FAUQUIER Grégoire - Бохан Наталья boxanenok@mail.ru
2) MARQUETTE Camille - Дроздова Наталья kiton-art@mail.ru
3) MORIN Elie - Маматова Екатерина ekaterina.mamatova@gmail.com
4) NYFFENEGGER Ivana - Нищева Александра alesni@rambler.ru
5) PETIT François - Носова Марина nosik-mar@mail.ru
Info pratique : Je pars mardi 14 depuis Lyon - les vols sont y sont beaucoup moins chers (de même que depuis Paris). Pour info, j'ai payé mon aller simple 173 euros. Je vous conseille ce site pour acheter votre billet. Je vous dis "poka" et à bientôt à Moscou !!
FCE : une résolution soumise au sénat américain invite la Russie à revoir sa décision
Une résolution soumise au sénat américain qualifie de "regrettable" la décision de la Russie de suspendre l'application du Traité FCE et invite le gouvernement russe à "revoir" cette décision et à s'abstenir de faire des "déclarations belliqueuses".
Comme l'a appris RIA Novosti au secrétariat de la chambre, le document, dont les coauteurs sont cinq sénateurs républicains et démocrates, a été ensuite transmis au comité sénatorial des affaires internationales où il sera examiné et soumis au vote.
"De l'avis du sénat américain, la décision du gouvernement de la Fédération de Russie de suspendre l'application du Traité sur les forces conventionnelles en Europe signé le 19 novembre 1990 à Paris est un pas regrettable qui conduira à une escalade inutile de la tension en Europe", lit-on dans le texte de la résolution.
Le document souligne également que le sénat américain considère le FCE comme "la pierre angulaire de la sécurité européenne".
"Le sénat invite instamment le gouvernement de la Fédération de Russie à revoir la suspension de l'application du FCE annoncée par lui et à coopérer avec les autres signataires du Traité FCE en vue de régler les problèmes en suspens, ainsi que pour élaborer une approche concertée qui entraînera, en fin de compte, la mise en oeuvre du Traité FCE adapté", souligne la résolution.
"D'autre part, la résolution invite la Russie à respecter ses engagements pris en 1999 à Istanbul et à accélérer le retrait de toutes les troupes et munitions de Géorgie et de Moldavie".
La Russie ne dénonce pas le Traité FCE, mais décrète un moratoire sur son application (MID)
La Russie ne dénonce pas le Traité sur la réduction des forces conventionnelles en Europe (FCE), mais adopte un moratoire sur son application, a déclaré jeudi à Bakou le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Kisliak.
"Nous agissons en stricte conformité aux clauses du traité. Le moratoire entrera en vigueur 150 jours après que la Russie en a informé les États signataires, à savoir en décembre prochain. La Russie reste dans le cadre du traité et respecte ses clauses", a noté M.Kisliak au terme d'une rencontre avec les dirigeants du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.
Moscou espère que les pays occidentaux, qui n'ont même pas ratifié le traité FCE à la différence de la Russie, comprendront bien cette démarche, selon M.Kisliak cité par l'agence Azerbaijan news.
"Le problème est que le traité adapté à la nouvelle situation internationale n'est pas encore entré en vigueur. Il a été ratifié seulement par la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie, même pas le parlement ukrainien. On ne peut donc pas affirmer que la Russie s'est retirée du traité. Au contraire, nous sommes intéressés à ce que le traité soit adapté à la nouvelle réalité et qu'il impose des mêmes conditions à toutes les parties", a conclu le vice-ministre.
Le Traité FCE ne correspond plus aux réalités présentes (Poutine)
Le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) ne correspond pas aux réalités présentes, a déclaré mercredi le président russe Vladimir Poutine.
"Comme vous le savez bien, et je crois qu'il est superflu de le rappeler devant vous, le Traité initialement signé supposait l'existence des deux blocs: l'OTAN et le Pacte de Varsovie", a-t-il déclaré au cours d'une rencontre avec les officiers supérieurs des structures de force russes récemment promus à de nouvelles fonctions et de nouveaux grades.
A présent, presque tous les pays d'Europe de l'Est ont adhéré à l'OTAN. "La situation a radicalement changé", a constaté le président.
Il a rappelé que les pays baltes et certains pays balkaniques n'avaient pas signé le Traité adapté sur les forces conventionnelles en Europe.
En ce qui concerne les pays baltes, selon la vieille version du Traité, ils sont considérés comme la "Région militaire balte". "Peut-être dois-je alors nommer son commandant?" a-t-il fait remarquer avec ironie.
"Tout cela est certainement contraire aux réalités", a-t-il dit. C'est la raison pour laquelle la Russie a été contrainte de suspendre l'application du Traité FCE et des traités internationaux afférents.
La politique euroatlantiste vue de Moscou
Nous ne pouvons pas dire que la politique mondiale a toujours été bien portante sur le plan psychique. Mais aujourd’hui le mal est entré dans une période de récidive.
Le président russe Vladimir Poutine a suspendu par décret la participation de la Russie au Traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE) et à tous les autres accords qui en découlent. En vertu du FCE, les signataires doivent notifier la suspension de leur participation 150 jours avant sa prise d’effet. Evidemment, les préavis officiels sont déjà en route vers leurs destinataires.
L’Occident qui a immédiatement manifesté sa préoccupation a ressenti une profonde déception face aux décisions de Moscou. Je crois que la déception est sincère car il est rare dans la pratique diplomatique qu’une telle chance se présente: mener le partenaire d’un accord par le bout du nez des décennies durant. Et lorsqu’enfin il échappe à l’hameçon, vient le tour du désappointement.
Revenons à l’historique du Traité sur les Forces conventionnelles en Europe. Il a été signé en 1990 un an avant la désintégration de l’Union soviétique. Une nouvelle version du traité a été signée en 1999 à Istanbul mais seuls la Biélorussie, la Russie, le Kazakhstan et l’Ukraine l’ont ratifiée. Les pays baltes ne sont pas parties au traité. La Géorgie et la Moldavie refusent de ratifier la nouvelle rédaction du document tant que Moscou n’aura pas retiré ses troupes de Géorgie et de Moldavie pour se conformer aux engagements pris à Istanbul. (Ils en sont donc restés au texte signé le 19 novembre 1990 à Paris entre l’Alliance atlantique (Otan) et l’Organisation du Traité de Varsovie - ndlr).
Sous ce prétexte, l’OTAN s’oppose à l’application de l’Accord sur l’adaptation du FCE conclu parallèlement à Istanbul. D’ailleurs, ce prétexte perd sa force de persuasion compte tenu du fait que le contingent russe s’est déjà retiré de Géorgie. Quant à la Moldavie, un petit contingent reste déployé en Transnistrie pour maintenir la paix dans la région.
D’autre part, l’Occident s’est permis tout ce qu’il a voulu pendant des décennies, à savoir bombarder et démembrer la Yougoslavie, laisser les Américains et l’OTAN déployer leurs bases à proximité des frontières russes (malgré la promesse de ne jamais le faire), fournir des armes aux pays baltes, violer la Charte des Nations unies (il s’agit notamment de l’Irak), et enfin déployer des éléments du bouclier antimissiles américain en Europe centrale, non loin de la frontière russe. Il n’est pas nécessaire d’être politologue pour ne pas voir le déséquilibre qui s’est créé.
Bien que le FCE ait été toujours pour l’Europe la pierre angulaire de la sécurité européenne, nous devons reconnaître que le Traité sur la réduction des Forces conventionnelles en Europe n’a existé qu’en apparence. Ainsi, Sergueï Karaganov, spécialiste russe de l’Europe, estime que ce traité “restera à l’arrière-plan de l’histoire”. Selon lui, la Russie “sera désormais libre de ses actions. La préoccupation affichée n’est qu’hypocrisie. Il est évident pour tout le monde que le traité en question ne sert à rien. Il avait pour objectif d’imposer à la Russie des engagements dans le genre des conventions d’Istanbul vu la faiblesse de l’Etat russe dans les 1990″.
Le moratoire de 150 jours proposé par Moscou permet en principe aux dirigeants politiques des pays occidentaux de réviser leur politique, quoique les chances soient minimes. L’inertie politique existe aussi. Tout porte à croire que le monde se dirigera vers un siècle de fer, en abandonnant les rêves d’un futur radieux nés avec le début de notre siècle. Il est clair dès aujourd’hui que le XXIe siècle n’a pas justifié les espoirs. Les hommes politiques de notre époque ne souhaitent pas tenir compte des intérêts du partenaire et ne sont pas capables de prendre en considération les erreurs du passé.
Qu’est-ce que l’Union européenne a gagné avec l’accroissement du nombre de bureaucrates qui décident du sort des Européens? Rien. Ils n’ont pas profité d’une situation des plus favorables, à savoir la désintégration de l’Union soviétique. Ils n’ont pas voulu se rapprocher de Moscou après la destruction du rideau de fer et créer une passerelle de confiance. Au lieu de cela, la Russie voit entre autres que l’Alliance atlantique s’élargit, que les droits des parties au Traité sur les forces conventionnelles en Europe ne sont pas les mêmes, que des matériels de guerre sont installés à proximité des frontières russes et le bouclier antimissile américain sera déployé en Tchéquie et en Pologne.
L’Europe n’a pas compris l’essentiel dans ce remue-ménage égoïste. Elle s’est aperçu un jour qu’elle avait affaire non plus à la Russie impuissante d’Eltsine mais à la Russie ambitieuse et de plus en plus puissante de Poutine. En raison d’importantes erreurs stratégiques commises dans la politique étrangère, les frontières orientales de l’Europe ne seront plus sécurisées. Par ailleurs, elle risque de voir à sa proximité des missiles nucléaires, des véhicules blindées et d’autres matériels de guerre russes.
Il ne peut en être autrement. Moscou a le droit d’assurer sa sécurité par tous les moyens nécessaires. Il ne veut pas de course aux armements. Mais Mme Condoleezza Rice, M.Javier Solana et autres politiques européens et américains n’ont pas laissé d’autre choix à la Russie.
Dans chaque crise mondiale, comme dans un éboulement, il y a une première pierre. Dans le cas de l’Europe, il y en a trois: ABM, Kosovo et FCE.
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l’auteur.
mercredi 8 août 2007
La Russie plante son drapeau au fond de l’océan Arctique
Les deux sous-marins de poche russes Mir-1 et Mir-2 ont plongé au fond de l'océan Arctique à plus de 4 000 mètres sous le pôle Nord. Opération réussie pour le député russe Atour Tchilingarov. Accompagné du brise-glace nucléaire Artica et du vaisseau Akademic Fedorov, le célèbre explorateur, considéré comme un héros en Russie, a réussi un exploit qui aurait certainement fait pâlir d’envie les héros de Jules Vernes. A bord d’un mini sous-marin, l’aventurier, accompagné de scientifiques russes, a dressé, dans les profondeurs de l’océan Arctique, un drapeau en titane d’un mètre de hauteur, aux couleurs de la Russie. Il a également laissé une capsule contenant un message pour les futures générations. « C’est une opération extrêmement sérieuse du point de vue scientifique, explique Sergueï Prianikov, de l’Institut de la recherche sur l’Arctique et l’Antarctique de Saint-Pétersbourg. Pour l’instant, personne au monde n’en a conduit de cette sorte. Les scientifiques ont pour objectif d’observer les changements de plusieurs paramètres de l’océan Arctique, comme sa température, sa salinité, la vitesse des courants. »
Des réserves d’hydrocarbure inespérées
Mais derrière l’aspect scientifique se cachent d’autres intentions. L’objectif des scientifiques embarqués à bord de l’Akademik Fedorov est de démontrer que la dorsale de Lomonossov, une ride montagneuse qui relie la Russie au Groenland, est le prolongement du plateau continental russe. Moscou affirme que 1,2 millions de km² de l’océan Arctique lui appartiennent. Avec le réchauffement climatique, une grande partie des glaces de la région est en train de fondre. Ce qui faciliterait l’accès vers d’importantes réserves d’hydrocarbures. « D’après les géologues, affirme le quotidien économique Vedomosti, les réserves de pétrole et de gaz dans la zone arctique pourraient dépasser les gisements d’hydrocarbures du golfe Persique. » D’où la « course » qui se joue entre les Etats-Unis, le Canada, la Russie, la Norvège, le Danemark et la Finlande.
Un rôle géopolitique considérable
« Ce sont des régions très riches, confirme Jean Malaury, directeur des études arctiques à l’EHESS et au CNRS, président d’honneur de l’Académie polaire d’Etat de Saint-Pétersbourg. Certains scientifiques affirment que 20 % des richesses pétrolières mondiales pourraient se trouver dans l’Océan glacial. De mon côté, je ne me hasarderais pas à faire de tels pronostics. Mais il est certain que l’Arctique est appelé à jouer un role géopolitique considérable pour notre génération et les générations à venir. » Le célèbre explorateur poursuit : « Nous entrons dans une nouvelle ère, dans celle que j’appellerais post-glaciaire. Du point de vue des transports, déjà, on peut pronostiquer un renversement des voies du shipping. Certains passages qui ont hanté les explorateurs, comme le détroit de Lancaster, passage du nord-ouest canadien, pourront être fréquentés par des navires, d’ici 20 ou 30 ans, avec une fréquence qui sera peut-être celle du canal de Suez ! »
Virginie Pironon, correspondante de RFI International en Russie
http://www.rfi.fr/actufr/articles/092/article_54765.asp
Lumumba : 40 ans d’amitié entre les peuples ?
A la sortie des cours, de jeunes Africains discutent avec des Chinois entre un groupe d’Afghanes voilées et des Péruviens rieurs. Vision insolite en Russie, même à Moscou où le mélange de cultures – aussi lointaines - demeure rarissime. L’université de l’Amitié entre les Peuples ou université Lumumba est décidément unique. Unique naturellement par son cosmopolitisme : issus de plus de 100 pays, les étrangers y représentent plus de 60% des effectifs. A ceux-ci s’ajoutent près de 30.000 anciens formés depuis 1960, éparpillés à travers le monde et travaillant dans tous les secteurs d’activité. Un heureux lauréat, José Dos Santos, est devenu président de l’Angola et feu le roi du Népal a passé une bonne partie de sa jeunesse à Moscou. Mais l’unicité de l’université Lumumba tient aussi à son histoire agitée. Pour aucune autre université soviétique, la fin de l’URSS n’a signifié un tel bouleversement. Instrument de propagation du communisme et de l’influence soviétique dans le monde pendant plus de trente ans, l’établissement est devenu du jour au lendemain un outil obsolète à l’image déplorable et à l’avenir financier incertain. Onze ans après la dislocation de l’URSS, l’université Lumumba semble pourtant retrouver un peu de son lustre. Symboliquement au moins, elle revient au cœur des débats qui agitent la “grande” histoire russe: le choix de l’ouverture vers l’étranger et les étrangers ou celui de l’enfermement, la volonté de miser sur l’éducation publique ou de privatiser l’enseignement, celle de retrouver une puissance à vocation mondiale ou de réduire ses prétentions.Une ville dans la villeSituée au sud-ouest de Moscou, l’université constitue une enclave, une ville à part au sein de la capitale. Ses bâtiments s’alignent le long d’une ligne fonctionnelle, axe central long de plus d’un kilomètre, aboutissant à une polyclinique flambant neuve qui tranche fermement avec la décrépitude alentour. D’un côté, les treize immeubles successifs des résidences universitaires, à la grisaille et au délabrement tout soviétique. De l’autre, les bâtiments administratifs et les facultés, dont l’état de conservation n’est guère plus reluisant. Comme sur les campus américains, nul besoin de sortir: pas moins de 14 cafés-bars, des restaurants indien, chinois, arabe, une discothèque, un club de billard, un cinéma, un grand complexe sportif et une multitude de magasins vendant des produits africains, asiatiques, sud-américains… et russes. Le monde est dans l’université et l’université est un monde. Devant le bâtiment central du campus (le krest), se dresse un étrange monument : une colonne avec à son faîte, une sculpture symbolisant les différents peuples terrestres s’unissant pour porter le globe. Sur ses bords, un appel à la paix mondiale a été rédigé en quatre langues, relique d’un passé pas si lointain.Un projet de coopération avec le Tiers-mondeDès sa création, le 5 février 1960, l’université Lumumba a été présentée par la propagande communiste comme une clef de voûte du mouvement pacifiste international. En encourageant la pratique du russe chez les étrangers et celle des langues étrangères chez les Soviétiques, elle devait encourager un “mélange des peuples et des cultures, gage de paix et de fraternité”. Même si les pays occidentaux ont toujours accueilli plus d’étudiants étrangers que l’URSS, la propagande efficace du PCUS et l’implication personnelle de Khrouchtchev donnèrent une aura singulière à la nouvelle université moscovite créée spécifiquement pour accueillir les futures élites du Tiers-Monde. Bénéficiant de bourses d’études et de diverses facilités offertes par Moscou (visas, billets d’avion gratuits), les jeunes “cadres de l’intelligentsia des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine” pouvaient accéder à des formations de haut niveau dans toutes les disciplines, des sciences humaines aux techniques agraires en passant par la médecine.Dans ce domaine comme dans bien d’autres, la générosité soviétique, néanmoins, n’était pas exempte d’arrière-pensées. L’université remplissait également une mission politique : diffuser l’influence communiste au sein du mouvement tiers-mondiste et dans les pays récemment décolonisés. Les enseignants devaient former le futur noyau de l’activité pro-soviétique dans les pays sous-développés. En d’autres termes, il s’agissait de lutter contre l’impérialisme et de canaliser la Révolution mondiale - inéluctable selon l’idéologie marxiste-léniniste - en contrôlant son cours grâce à des révolutionnaires aguerris et disciplinés.Un centre de formation à la RévolutionConçue comme un instrument politique à part entière, l’université Lumumba a entretenu dès sa création des relations étroites avec l’appareil de sécurité soviétique. Son premier vice-recteur, Pavel Erzine, était major général au K.G.B. Et nombre de ses professeurs avaient derrière eux une longue carrière dans les services de renseignement. Evidemment, il n’y avait pas de cours ni de faculté de propagande, mais toutes les filières comportaient des cours de marxisme-léninisme et d’histoire du Parti communiste soviétique. Les enseignants réunissaient les étudiants prometteurs par nationalités “proches”, et les incitaient à réfléchir sur la misère du monde et les atteintes aux libertés dans leurs pays d’origine. Ces étudiants sélectionnés convenaient vite avec “leurs professeurs” que la seule manière d’éradiquer ces phénomènes était de suivre l’exemple tracé par Lénine et d’organiser au plus vite une révolution. Certains se montrèrent particulièrement avides de passer de la théorie à la pratique. En 1972, le contre-espionnage mexicain déjoua ainsi une tentative de coup d’Etat menée par d’anciens étudiants de l’université Lumumba. Le terroriste Carlos, ancien étudiant de l’université, se montra également digne de ses professeurs. Durant la fin des années 70 et les années 80, la sélection et la préparation de ces volontaires pour la Révolution, recrutés dans les centres de langue russe ou dans d’autres organismes pro-soviétiques, devint moins prioritaire. Mais l’université n’en continua pas moins à jouer un rôle de diffusion de la science et de la technologie soviétique, contribuant par ce biais au rayonnement international du bloc de l’Est.Après la disparition de l’URSS: l’Université en criseIl va sans dire que la fin de l’URSS a constitué une rupture brutale, profonde et douloureuse pour le petit monde de l’université Lumumba. Les professeurs ont cessé d’être payés régulièrement et leur niveau de vie a chuté considérablement. Cette paupérisation a favorisé l’apparition de pratiques frauduleuses, comme l’achat de diplômes, une pratique devenue malheureusement courante dans nombre d’universités russes.Pour les étudiants étrangers, la disparition de l’URSS a eu des répercussions plus tragiques encore: du jour au lendemain, les bourses ont cessé d’être versées. N’ayant pas la possibilité de travailler sur place, les étrangers se sont retrouvés dans le plus grand dénuement. Durant les années 1991-1994, la situation est devenue explosive. L’image de l’université a été considérablement ternie par des affaires de prostitution, de racket et de trafics imputées à des étudiants étrangers. L’université est encore présentée comme un haut lieu du trafic de drogue. Cette renommée sulfureuse n’est pas forcément méritée, la xénophobie et l’hostilité latentes de la population n’aidant pas à faire la part de choses entre dénonciation de vraies dérives et diabolisation des étudiants étrangers. Ceux-ci sont d’ailleurs victimes du phénomène skinhead, sous-estimé par les pouvoirs publics et quasiment ignoré par les média. Les étrangers les plus “visibles” - Noirs et Extrême-asiatiques - sont les plus visés. En 2000, un étudiant angolais a été assassiné par un groupe de néo-nazis. Face à pareil drame, les autorités ont su réagir en organisant pour la première fois une “ journée contre le racisme ”. Avec un peu d’optimisme, l’on peut penser que ce type d’action témoigne d’une prise de conscience au sein des élites des potentialités offertes par la coopération internationale.Le vecteur d’un nouveau rayonnement international?Avec l’arsenal stratégique et militaire, l’université Lumumba constitue en effet l’une des dernières sources de prestige pour la Russie. Pour nombre d’étudiants du Tiers-monde, le voyage à Moscou continue à fasciner. Quand on connaît les rêves d’Occident de la jeunesse russe, pareille attirance peut paraître quelque peu surprenante. Plusieurs facteurs peuvent pourtant expliquer le phénomène. Tout d’abord, certains Etats ne disposent pas d’université ou offrent à leurs étudiants un nombre restreint de filières. L’île Maurice, par exemple, n’a été dotée d’une faculté de médecine qu’en 2000 et la majorité de ses praticiens ont fait leurs études à Moscou. En outre, nombre de jeunes ambitieux viennent étudier en Russie car ils n’ont pas les moyens de le faire en Europe ou aux Etats-Unis. La Russie est pour eux une solution intermédiaire, en attendant mieux. Tous les étudiants, toutefois, ne sont pas guidés par la recherche de la solution la moins mauvaise. Dans certains secteurs, comme les langues, la physique et la médecine, l’Université Lumumba propose des études de très bon niveau, souvent comparables aux standards occidentaux. C’est d’ailleurs le plus grand succès de l’établissement : la qualité de ses cursus lui permet de bénéficier aujourd’hui d’une aura renouvelée auprès des jeunes étudiants russes. Qui, incidemment, auront ainsi le bonheur de pratiquer “l’amitié entre les peuples”.
S’inscrire à Lumumba
Le statut particulier de l’université Lumumba engendre des systèmes d’inscription différents. Pour les Russes ou les russophones, il faut, comme pour toute admission universitaire, réussir un examen (avec tous les “arrangements” financiers que cela peut impliquer). Pour les étrangers, l’admission dépend des accords de coopération et/ou des finances du futur étudiant. Tout élève étranger ayant achevé avec succès ses études secondaires peut s’inscrire dans la filière de son choix, pourvu qu’il prenne l’ensemble des frais à sa charge. Ces étudiants, considérés comme riches, sont présents dans les filières les plus courues: médecine, relations internationales, économie. Dans la plupart des cas, les études et le logement des Africains et des Asiatiques sont toutefois pris en charge gratuitement par la Russie. Ces derniers disposent d’une bourse de leur gouvernement pour la vie courante et le billet d’avion. Leurs domaines d’études sont restreints et le nombre de bourses dépend des accords passés avec chaque pays. Les critères d’attribution des bourses sont parfois obscurs. Le Sénégal a ainsi droit à trente bourse tandis que la petite Guinée-Bissau envoie une cinquantaine d’étudiants chaque année à Moscou.
Alexis FEUILLAT, le 01/10/2002