Invoquant " la sécurité de la Fédération de Russie ", Vladimir Poutine a annoncé, vendredi 17 août, la reprise des vols de bombardiers stratégiques sur une base permanente, une pratique abandonnée par l'armée en 1992 faute de crédits militaires.
"Aujourd'hui, 17 août à minuit, quatorze bombardiers stratégiques ont décollé de sept bases aériennes dans le pays, a indiqué le président russe. Nos pilotes, restés trop longtemps à terre, sont heureux de commencer une nouvelle vie." L'annonce, largement diffusée sur les chaînes de télévision, a été faite depuis le champ de manoeuvre de Tcheliabinsk (région de l'Oural) où des exercices militaires ont eu lieu ces derniers jours entre les membres de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) – une alliance régionale antiterroriste entre la Russie, la Chine et quatre Etats d'Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan) –, censée faire échec à l'influence américaine dans la région.
La décision russe de reprendre les patrouilles de bombardiers stratégiques a été accueillie avec une relative indifférence par Washington. "Si la Russie estime qu'elle doit sortir de la naphtaline certains de ses vieux appareils pour les faire voler de nouveau, c'est sa décision", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. Cet épisode risque toutefois de compliquer davantage les relations entre les deux anciens ennemis de la guerre froide. Les tensions se sont accrues depuis que les Etats-Unis projettent d'installer un bouclier antimissile, en Europe centrale (Pologne et République tchèque), que Moscou perçoit comme une menace à sa sécurité.
Ces derniers mois, les militaires occidentaux ont relevé une plus grande fréquence des vols militaires russes. En juillet, la Royal Air Force avait dépêché des chasseurs pour intercepter deux Tu-95entrés dans l'espace aérien britannique. Au début du mois d'août, les radars américains ont détecté deux Tu-95 au large de la base américaine de l'île de Guam dans l'océan Pacifique.
CAPACITÉS EN DÉCLIN
Le bombardier stratégique Tu-95, appelé aussi "Bear", peut porter huit missiles nucléaires de 200 kilotonnes et d'une portée de 3 000 kilomètres. De conception ancienne – sa mise en service remonte à 1979 –, il est significatifdudéclin des capacités stratégiques aériennes de la Russie, héritées de l'URSS, et tombées en désuétude, faute de crédits. Cette décision intervient au lendemain du refus américain d'installer des éléments du bouclier antimissile sur le site d'une station radar exploitée par la Russie en Azerbaïdjan, selon une proposition faite par Vladimir Poutine lors du sommet du G8, début juin à Heiligendamm (Allemagne).
Jeudi 16 août, à Hunstville (Alabama), le général américain Henry Obering, qui dirige l'Agence de défense antimissile des Etats-Unis (MDA), a pour la première fois explicitement rejeté la proposition russe. Selon lui, l'installation d'un radar antimissile dans cette ex-république soviétique au lieu de la Pologne et de la République tchèque, comme le prévoit le projet américain, ne serait pas efficace, car l'Azerbaïdjan est "trop près de l'Iran".
Marie Jégo
"Aujourd'hui, 17 août à minuit, quatorze bombardiers stratégiques ont décollé de sept bases aériennes dans le pays, a indiqué le président russe. Nos pilotes, restés trop longtemps à terre, sont heureux de commencer une nouvelle vie." L'annonce, largement diffusée sur les chaînes de télévision, a été faite depuis le champ de manoeuvre de Tcheliabinsk (région de l'Oural) où des exercices militaires ont eu lieu ces derniers jours entre les membres de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) – une alliance régionale antiterroriste entre la Russie, la Chine et quatre Etats d'Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan) –, censée faire échec à l'influence américaine dans la région.
La décision russe de reprendre les patrouilles de bombardiers stratégiques a été accueillie avec une relative indifférence par Washington. "Si la Russie estime qu'elle doit sortir de la naphtaline certains de ses vieux appareils pour les faire voler de nouveau, c'est sa décision", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. Cet épisode risque toutefois de compliquer davantage les relations entre les deux anciens ennemis de la guerre froide. Les tensions se sont accrues depuis que les Etats-Unis projettent d'installer un bouclier antimissile, en Europe centrale (Pologne et République tchèque), que Moscou perçoit comme une menace à sa sécurité.
Ces derniers mois, les militaires occidentaux ont relevé une plus grande fréquence des vols militaires russes. En juillet, la Royal Air Force avait dépêché des chasseurs pour intercepter deux Tu-95entrés dans l'espace aérien britannique. Au début du mois d'août, les radars américains ont détecté deux Tu-95 au large de la base américaine de l'île de Guam dans l'océan Pacifique.
CAPACITÉS EN DÉCLIN
Le bombardier stratégique Tu-95, appelé aussi "Bear", peut porter huit missiles nucléaires de 200 kilotonnes et d'une portée de 3 000 kilomètres. De conception ancienne – sa mise en service remonte à 1979 –, il est significatifdudéclin des capacités stratégiques aériennes de la Russie, héritées de l'URSS, et tombées en désuétude, faute de crédits. Cette décision intervient au lendemain du refus américain d'installer des éléments du bouclier antimissile sur le site d'une station radar exploitée par la Russie en Azerbaïdjan, selon une proposition faite par Vladimir Poutine lors du sommet du G8, début juin à Heiligendamm (Allemagne).
Jeudi 16 août, à Hunstville (Alabama), le général américain Henry Obering, qui dirige l'Agence de défense antimissile des Etats-Unis (MDA), a pour la première fois explicitement rejeté la proposition russe. Selon lui, l'installation d'un radar antimissile dans cette ex-république soviétique au lieu de la Pologne et de la République tchèque, comme le prévoit le projet américain, ne serait pas efficace, car l'Azerbaïdjan est "trop près de l'Iran".
Marie Jégo
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