Ici le commentaire de Valentin Dvinine. En analysant le discours du président français Nicolas Sarkozy sur la politique étrangère, notre observateur écrit.
Des interventions devant les chefs des missions diplomatiques françaises en été sont devenues traditionnelles. Celle qui a eu lieu lundi, le 27 août dans le Palais de l’Elysée est quinzième. Mais elle a suscité un grand intérêt, car c’était la première intervention du nouveau chef d’état contenant un programme voué à changer le cours français dans l’arène internationale. Les priorités fixés par Nicolas Sarkozy permettent de juger si la politique étrangère du pays est héritée de son prédécesseur et de ce qu’elle a du nouveau. A mon avis, poursuit l’observateur, il y a un équilibre entre les deux. L’héritage – c’est avant tout le maintien d’une position indépendante à l’égard des principaux problèmes internationaux. Le nouveau – c’est la dynamisation de cette ligne. En voilà un exemple flagrant : la position vis-à-vis de la situation en Irak que Nicolas Sarkozy a traité de crise majeure. Il a rendu son dû à Jacques Chirac, son prédécesseur, qui dénonçait la guerre en Irak. En guise de mesure concrète, il a proposé de fixer un planning strict du retrait des effectifs étrangers de ce pays. La position française au sujet des projets américains d’user de la force dans ses relations avec Bagdad a provoqué un refroidissement dans les relations franco-américaines. Nicolas Sarkozy veut tourner cette page. Ayant rappelé les liens amicaux entre la France et les Etats-Unis depuis deux cent ans, le président français souligne que Paris reste un allié de Washington. Mais il remarque que l’indépendance est primordiale : être allié ne veut pas dire être aliéné. On voit la succession du cours politique français à l’exemple des autres problèmes régionaux et globaux. Par exemple, l’organisation du monde. Tout comme son prédécesseur Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy se prononce pour un monde multipolaire. Les ambassadeurs et les chefs des missions diplomatiques françaises à l’étranger ont pu constater que la France gardait la même approche à l’évaluation et à la solution des problèmes actuels. C’est un règlement politique et non des solutions musclées. Cela concerne le règlement proche-oriental o Nicolas Sarkozy donne la priorité aux négociations entre Israéliens et Palestiniens, o l’Iran. Le président français trouve que la fabrication d’une bombe nucléaire par Téhéran et le bombardement de ce pays sont tout aussi catastrophiques. Seuls l’ouverture et les négociations peuvent résoudre le problème. Le cas échéant, il peut être question du durcissement des sanctions, mais sans recourir à la force. Valentin Dvinine poursuit son analyse du programme politique de Nicolas Sarkozy. Il trouve que le président français a reproché à la Russie l’utilisation de ses ressources naturelles en qualité de leviers d’influence dans l’arène mondiale. Il convient de rappeler à ce sujet que Moscou l’ démenti à maintes reprises. En février de cette année, le président de Russie Vladimir Poutine a dit lors d’une conférence de presse au Kremlin : « On nous impose une thèse selon laquelle la Russie userait de ses leviers économiques pour atteindre des butes politiques. Ce n’est pas juste ». Pourtant, pour bien des problèmes actuels, la position russe et française converge. Le statut du Kosovo, ancienne province yougoslave, est une exception. Donc, le cours politique de paris reste invariable. Mais cela ne concerne que le contenu de sa politique étrangère. Les méthodes de sa réalisation sont devenues plus actives et dynamiques. On pourrait envisager l’axe africain. En septembre, déjà, Nicolas Sarkozy a l’intention de présenter au Conseil de Sécurité de l’ONU des propositions concrètes afin de sensibiliser la communauté internationale aux problèmes africains. La proposition de Nicolas Sarkozy d’élargir le G8 jusqu’à 13 membres en y faisant inclure la Chine, l’Inde, et d’autres pays émergents n’ pas passé inaperçue. La réaction des pays du G8 sera différente. Mais il est sûr que la France aura les sympathies des pays évoqués par le président français. Notre observateur dit que l’intervention de Nicolas Sarkozy sur les questions de politique étrangère n’est pas destinée seulement à l’auditoire international. Elle concerne aussi des Français. Les initiatives du nouveau président avancées lors de cent jours de son mandat lui ont valu un rating très élevé au niveau national. Les initiatives internationales ambitieuses ne feront que le renforcer. Mais un accueil aussi chaleureux n’est pas garanti au niveau international, surtout à cause du désir prononcé de France d’occuper les positions de leader au niveau européen, notamment en ce qui concerne les principales priorités du cours politique étranger. On ne saura qu’après à quel point ces ambitions sont justifiées. Cela prendra du temps ; il faut qu’elles soient réalisées… C’était notre observateur valentin Dvinine sur les ondes de la « Voix de la Russie ».
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