Les élections législatives qui se déroulaient samedi au Kazakhstan ont été largement remportées par le parti au pouvoir, Nur Otan, avec 88 % des voix, ce qui lui permet d'obtenir l'ensemble des 98 sièges du Parlement, selon des résultats partiels annoncés, dimanche 18 août, par les autorités. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), en charge d'observer le scrutin, a immédiatement décrété que ces élections n'ont pas été démocratiques.
"Les élections au Kazakhstan ont reflété des progrès bienvenus, mais un certain nombre de normes internationales n'ont pas été respectées", estimée l'OSCE, qui qualifie de "négatif" le dépouillement "dans plus de 40% des bureaux de vote visités". Divers médias, dont l'AFP, ont été témoins de fraudes électorales, notamment de cas de votes multiples et de menaces contre les observateurs du parti social-démocrate (OSDP), qui a obtenu 4,6 % des voix. Seuls les partis avec plus de 7 % des voix pouvaient disposer de députés.
"ON EST DE RETOUR EN UNION SOVIÉTIQUE"
"Je n'ai jamais vu un pays démocratique qui n'a qu'un seul parti", a noté Lubumir Koraj, un représentant de la mission de l'OSCE."Malgré les conclusions de ce rapport, je pense que ces élections continuent de conduire le Kazakhstan en avant dans son évolution pour devenir un pays démocratique", a pourtant estimé Consiglio Di Nino, un des responsables de la mission de l'OSCE.
Des membres de l'opposition ont également dénoncé le caractère non démocratique des élections législatives. "On est de retour en Union soviétique, au système du parti unique", a regretté Amirjan Kossanov, un dirigeant social-démocrate. "Nous ne reconnaissons pas les résultats", affirme pour sa part Burikhan Nurmukhamedov, leader d'une petite formation. "Ils ne reflètent aucunement la situation politique et sociale actuelle".
Le président Noursoultan Nazarbaïev (photo), au pouvoir depuis 1989, avait présenté ce scrutin comme une preuve de ses intentions démocratiques, les élections ayant été organisées avec deux ans d'avance à la suite de révisions constitutionnelles censées permettre aux opposants de se faire entendre.
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