MOSCOU, 7 décembre - RIA Novosti. Les marchands d'armes russes pourraient empêcher la Société générale française d'avoir le contrôle de la banque Rosbank, note vendredi le quotidien Vedomosti.
Rostekhnologuii, un superholding d'Etat récemment créé, a besoin de sa propre banque et Rosbank pourrait bien faire l'affaire.
Vladimir Potanine et Mikhaïl Prokhorov ont convenu de vendre la banque en juin 2006, ayant annulé l'IPO (Initial public offering). La Société générale a acheté 20% moins une action et a bénéficié d'une option sur l'acquisition d'encore 30% plus deux actions avant fin 2008 pour 1,7 milliard de dollars. A l'heure actuelle, MM. Potanine et Prokhorov contrôlent chacun 34,73% de Rosbank, par le biais d'une compagnie conjointe.
Mais une transaction sous cette forme pourrait être rejetée, affirme le propriétaire d'une banque connaissant M. Prokhorov. Le directeur de Rostekhnologuii Sergueï Tchemezov s'y est opposé. Le groupe public aura besoin d'avoir sa propre banque, et Rosbank, qui a une expérience de travail avec des clients importants, convient on ne peut mieux pour ce rôle, selon l'expert. L'intérêt de Rostekhnologuii pour Rosbank en tant que banque corporative a été confirmé par une source émanant d'une entreprise militaire relevant du groupe public.
Les banques desservant Rosoboronexport (agence russe chargée des exportations d'armement) connaissent de sérieux changements, indique un financier proche de M. Tchemezov. La banque Sberbank est désormais dirigée par Guerman Gref, qui entretient des relations tendues avec Sergueï Tchemezov. Le vice-président du conseil d'administration de la banque VTB Igor Zavialov, qui contrôlait la coopération avec Rosoboronexport, a quitté son poste. La banque Vnesheconombank est devenue un groupe public et ses activités sont à présent trop réglementées. La situation côté banques n'est pas simple, concède un expert de la Banque de développement.
Les militaires, qui possèdent des comptes à Rosbank, ont formulé leurs préoccupations à ses actionnaires. Ils appréhendent que la SG puisse avoir accès à des secrets d'Etat, a expliqué une source appartenant à l'entourage d'un des copropriétaires de la Rosbank. Or, les militaires n'assurent que 6,9% du portefeuille de la banque.
Certains analystes interrogés par le journal ont entendu parler du mécontentement de Rosoboronexport et des problèmes liés à la transaction avec la SG, mais ils doutent qu'elle puisse être modifiée ou annulée. Après que le Service fédéral antitrust et la Banque centrale aient délivré les licences pour l'acquisition du bloc de contrôle, opposer un refus aux Français provoquerait un scandale international, souligne un analyste. Dans un contexte où Vladimir Potanine et Mikhaïl Prokhorov ont besoin d'argent pour achever leur "divorce" [séparation des actifs], cela s'avèrerait dangereux.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.
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