Il n'y a pas eu de problème pour les candidats de partis représentés à la Douma (chambre basse du Parlement) : conformément à la loi, leur candidature est automatiquement enregistrée. C'est évidemment le cas pour le vice-premier ministre Dmitri Medvedev – candidat du parti au pouvoir Russie unie adoubé par M. Poutine. C'est aussi vrai pour le leader communiste Guennadi Ziouganov et pour le chef du LDPR (ultranationaliste pro-Kremlin) Vladimir Jirinovski. Le quatrième parti présent à la Douma, Russie juste, soutient M. Medvedev.
Les choses sont nettement plus difficiles pour les autres candidats. Depuis la mise en place d'une nouvelle loi électorale en 2005, ils devaient rassembler un "groupe d'initiative" de 500 personnes, avant le 13 décembre. Ils doivent, jusqu'au 16 janvier 2008, présenter une liste de deux millions de signatures de soutien.
L'abandon de Garry Kasparov Seuls trois candidats ont pu satisfaire la première exigence à temps : l'ex-premier ministre (2000-2004) de M. Poutine, Mikhaïl Kassianov, passé à l'opposition ; Boris Nemtsov, représentant l'Union des forces de droite (SPS), qui jouit, malgré son faible résultat aux élections législatives du 2 décembre (0,96 %), d'une implantation à l'échelle nationale; Andreï Bogdanov, candidat du microscopique Parti démocratique, favorable à l'intégration de la Russie à l'Union européenne.
Pour les autres candidats de l'opposition, la première étape administrative aura été de trop. L'ex-champion du monde d'échecs Garry Kasparov n'a pas pu regrouper son comité de soutien. Il a jeté l'éponge le 12 décembre, dénonçant des pressions politiques faute d'avoir pu trouver une salle moscovite prête à accueillir son mouvement politique, L'Autre Russie.
Vladimir Boukovski, ancien dissident soviétique qui dispose aujourd'hui de la double citoyenneté russe et britannique, est tombé sous le coup de mesures interdisant aux binationaux, et à ceux qui ne vivent pas en Russie depuis au moins dix ans, de concourir à la présidence. De Londres, où il habite, il a dénoncé une "décision politique" et annoncé son intention de contester en justice son exclusion, sans grandes chances de succès.
Alors que les "ressources administratives" de l'Etat carburent à plein régime en faveur du candidat Medvedev, l'opposition ne compte donc plus que sur le représentant communiste, assuré de concourir, et deux libéraux. Mais il reste à voir si ces derniers parviendront à sortir indemnes du labyrinthe bureaucratique imposé par les autorités. Verdict le 27 janvier, avant le premier tour de scrutin le 2 mars.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-992843,0.html?xtor=RSS-3208
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire