jeudi 27 décembre 2007

Vladimir Poutine attend avec impatience le GPS russe... pour équiper son labrador


Les chiens russes entretiennent décidément un rapport singulier avec l'espace. Cinquante ans après Laïka, premier être vivant à voyager en orbite autour de la Terre, c'est au tour de Koni, le labrador de Vladimir Poutine, d'être mis à contribution pour le programme russe de géolocalisation par satellite.

Lors d'une réunion télédiffusée avec M. Poutine, lundi 24 décembre, le vice-premier ministre Sergueï Ivanov s'entretenait du développement du Glonass, le GPS russe. "Quand pourrais-je en être équipé pour que ma chienne ne s'enfuie pas trop loin ?" s'est inquiété le président cynophile. Le ministre a su calmer les angoisses du chef de l'Etat : le service commercial du Glonass devrait être disponible "dès juillet prochain".

Mais avant de doter le meilleur ami du président d'un collier "géolocalisable", encore faut-il que le système Glonass soit prêt. Equivalent russe du Global Positioning System américain (ou du Galileo européen, toujours en développement), Glonass sera, à terme, composé de 24 satellites couvrant la planète.

24 SATELLITES EN 2010

Mardi 25 décembre, 3 satellites ont été lancés de la base de Baïkonour, au Kazakhstan, portant à 18 le nombre de satellites en orbite de la "constellation" Glonass, un nombre suffisant pour couvrir la totalité du territoire russe. En 2010, les 24 satellites devraient être en activité.

Comme son équivalent américain, Glonass était initialement destiné à des usages militaires. Lancé en 1976, le projet était moribond, faute de fonds, après la chute de l'Union soviétique. Il a été réanimé en 2003 avec les premiers lancements de satellites plus puissants. A l'instar de Galileo pour les Européens, Glonass doit permettre à la Russie de s'affranchir des aléas diplomatiques et militaires liés à l'utilisation du GPS, géré par l'armée américaine. Moscou ne boude pas pour autant le projet européen : une mise en commun partielle des deux réseaux est prévue d'ici à 2012, date à laquelle le système Galileo devrait être totalement opérationnel.

Mais l'essentiel n'est pas là. Et si, malgré le fameux collier, le président Poutine devait perdre la trace de Koni ? Qu'à cela ne tienne, il pourra toujours lui rendre hommage en se rendant à Saint-Pétersbourg : des citoyens de l'avenue Primorski ont récemment demandé l'autorisation d'y ériger une statue en l'honneur du "premier chien de Russie"...

Alexandre Billette (Moscou, correspondance)
Le Monde
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