Sous le feu nourri des critiques occidentales, le président russe estime que les résultats des législatives de dimanche ont renforcé la «légitimité» du Parlement.
Vladimir Poutine est satisfait. Au lendemain d’élections législatives qui ont consacré son parti «Russie Unie» avec 64,1% des suffrages, le chef du Kremlin s’est félicité de cette «victoire», déclarant que les élections avaient renforcé la «légitimité» du Parlement russe. «Il est évident que les Russes ne laisseront jamais leur pays s’orienter vers la voie destructrice comme cela s’est passé dans certains pays de l’espace post-soviétique», a-t-il encore dit lors d’une visite dans un centre de construction spatiale de la banlieue moscovite.
Le président du Sénat russe et chef du parti «Russie Unie», Sergueï Mironov, a opposé une fin de non-recevoir aux critiques des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui ont mis en doute la régularité du scrutin. «Ces observateurs internationaux, y compris ceux de l’OSCE, avaient par avance un parti pris et une attitude non-objective», a-t-il déclaré.
Au sein de l’opposition russe, Garry Kasparov a critiqué les «élections les plus malhonnêtes» de «l’histoire moderne de la Russie». Il a affirmé que les bureaux de son mouvement, «L’autre Russie», avaient été attaqués lundi par des militants du mouvement de jeunesse pro-Kremlin Nachi et que huit opposants avaient été blessés. À Saint-Pétersbourg, onze manifestants d’opposition ont été interpellés lundi alors qu’ils protestaient contre les résultats des législatives.
Sarkozy félicite Poutine selon le Kremlin
Les capitales européennes ont multiplié les critiques contre un scrutin sur lequel pèsent des soupçons d’irrégularités. «Il ne peut y avoir de doute: si l’on prend en compte nos critères et nos normes, ce n’étaient pas des élections libres, équitables et démocratiques», a ainsi déclaré un porte-parole du gouvernement allemand. Le gouvernement britannique s’est également dit «inquiet» quant aux allégations d’irrégularités électorales. Enfin, la Maison Blanche a de nouveau demandé lundi à Moscou d’enquêter sur les accusations de fraude.
De son côté, la France a «pris note» des résultats mais a «souhaité que toute la lumière puisse être faite par les autorités russes sur ces allégations», par la voix de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Toutefois, selon un communiqué du Kremlin, le président français Nicolas Sarkozy a «chaleureusement félicité» Vladimir Poutine pour la victoire de son parti. Ce que Paris dément, tout en confirmant un échange téléphonique entre les chefs d’Etat.
Cependant, plusieurs voix se sont également fait entendre soulignant la nécessaire poursuite du dialogue avec la Russie. Il faut «chercher le dialogue avec les grandes puissances, mais pas chercher à les flatter», a ainsi expliqué Angela Merkel.
Le Figaro
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