MOSCOU, 11 décembre - RIA Novosti. Après les Etats-Unis, l'Union européenne a, enfin, défini sa position à l'égard du statut du Kosovo. Il est facile de prédire la suite des événements: Pristina proclamera la "souveraineté de l'Etat" et sa séparation vis-à-vis de la Serbie, écrit mardi le quotidien Izvestia.
Cette souveraineté sera immédiatement reconnue par les Etats-Unis, l'UE et quelques Etats balkaniques ne faisant pas partie de l'Alliance. C'est alors que la Russie s'avancera au devant de la scène. La question de savoir si l'indépendance du Kosovo sera approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU ou si cette province rebelle restera reconnue à "titre individuel" dépend justement de la Russie.
Les nombreuses tentatives faites par l'Occident pour influer sur Moscou en vue de le persuader de se ranger se son côté n'ont pas été couronnées de succès. En privé, les diplomates européens, ordinairement très réservés, ne cachent pas leur irritation: à quoi bon résister, puisque tout est déjà décidé et que l'indépendance du Kosovo est inévitable?!
Mais ces arguments ne gênent pas la Russie. Vous avez pris la décision et vous essayez de nous persuader de votre bon droit, mais vous n'y parvenez pas, car vous êtes à bout d'arguments valables.
Pourquoi devrions-nous accepter sans réserve une formule étrange selon laquelle le Kosovo serait un cas exceptionnel, alors que la Republika Srpska en Bosnie, l'Abkhazie, la Transnistrie ou le Nagorny Karabakh ne le seraient pas?
Pourquoi devrions-nous fermer les yeux, comme le fait l'Occident, sur le danger que représente le nationalisme albanais pour la région et pour toute l'Europe? Aujourd'hui, c'est le Kosovo, demain, ce seront les régions du Sud de la Serbie peuplées d'Albanais (Presevo, Medvedja, Bujanovac), après-demain, ce sera la Macédoine où "l'armée de libération" albanaise a déjà provoqué une guerre civile. D'ailleurs, les Albanais vivent également au Monténégro de façon compacte: qu'est-ce qui garantit qu'ils ne décideront pas un jour de défendre leur "souveraineté" les armes à la main?
Enfin, pourquoi le démembrement de la Serbie est-il possible et celui du Kosovo est-il inadmissible? Pourquoi une variante logique n'est-elle même pas examinée: détacher de la province ne serait-ce que la région de Mitrovica attenante à la Serbie et peuplée de Serbes?
Il y a trop de questions sans réponse. Vous êtes libres de ne pas vouloir y réfléchir et de préférer vous nourrir d'illusions. Mais n'obligez pas la Russie à accepter des résolutions qu'elle considère comme erronées et injustes. Ne faites pas de la Russie votre complice. Nous n'allons certainement pas abattre la Serbie ni encourager le séparatisme agressif.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.
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