MOSCOU, 11 décembre - RIA Novosti. Sonatrach, grande société nationale algérienne d'hydrocarbures, a proclamé non valables les accords conclus avec la compagnie russe Gazprom. Les experts sont certains que l'idée de créer une "OPEP du gaz", grâce à laquelle la Russie avait essayé d'intimider l'Europe, s'est avérée irréalisable, lit-on mardi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Le mémorandum de compréhension signé début mars 2006 entre Gazprom et Sonatrach prévoyait l'échange d'actifs dans le domaine de la prospection et de l'extraction, la création de coentreprises, la participation aux appels d'offres sur la prospection et l'extraction du pétrole et du gaz, l'échange d'informations sur les projets, etc. Ce document avait sérieusement préoccupé l'Union européenne qui l'avait interprété comme un des pas conduisant à la création d'une "OPEP du gaz". Les experts avaient brossé de sombres tableaux aux Européens, représentant Gazprom et Sonatrach, qui fournissent environ 40% de tout le gaz consommé par les pays de l'Union européenne, comme des sociétés dictant leurs conditions sur les prix.
Selon les experts, les parties attendaient tout simplement des résultats différents de leur coopération: Gazprom avait l'ambition enthousiasmante de créer un "anneau gazier sud-européen" et une "OPEP du gaz", alors que Sonatrach voulait obtenir des résultats concrets de la coopération sur le marché du gaz naturel liquéfié.
"Un détail reste incompréhensible: Moscou croyait-il réellement à la possibilité de mettre en oeuvre ce projet, ou bien l'a-t-il utilisé dès le début comme un "conte épouvantable" pour l'Union européenne en vue de faire pression sur l'UE et de l'amener à admettre les compagnies russes dans le secteur énergétique européen, a fait remarquer Alexandre Chtok, directeur du département due diligence de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsii. Apparemment, Sonatrach a décidé de cesser de taquiner l'UE".
"Le fait que l'Algérie ait résilié le mémorandum atteste que ce pays juge nécessaire de se démarquer publiquement de Gazprom et de l'idée même d'un cartel gazier", estime Alexandre Chtok.
En revanche, les Algériens ont conclu la semaine dernière un nouvel accord avec Gaz de France, aux termes duquel ils se sont engagés à livrer à la société française du gaz liquéfié jusqu'à 2019. Dans le même temps, Sonatrach construit deux gazoducs sur le fond de la Méditerranée qui permettront à l'Algérie d'augmenter de 50% ses livraisons de gaz à l'Europe.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.
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