Alors que le Kosovo assure qu’il sera indépendant avant mai 2008, la Russie a prévenu les Européens qu’une reconnaissance ne resterait pas sans «conséquences».
La poudrière des Balkans n’est pas éteinte. Ainsi se résume la crainte majeure des Européens, mais aussi la menace à peine voilée de la Russie quant au statut du Kosovo.
Vendredi, les négociateurs de la troïka Etats-Unis/Russie/UE ont remis un rapport en forme de constat d’échec sur l’avenir de la province séparatiste albanophone de Serbie, après quatre mois de négociations. « La question n’est pas de savoir si mais quand », a résumé de son côté le porte-parole du gouvernement kosovar, promettant une indépendance avant mai 2008.
Que faire face à cette déclaration unilatérale ? Sur les 27 états de l’Union européenne, 26 seraient ainsi parvenus à se mettre d’accord sur un mode de reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, sans résolution préalable du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Les détails de cette position commune restent flous. Seule certitude : Chypre fera cavalier seul. L’île craint qu’une telle reconnaissance soit utilisée comme jurisprudence par la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara, pour réclamer elle aussi sa reconnaissance.
En première ligne, la Grande-Bretagne, dont le ministre des Affaires étrangères, David Miliband, a ainsi répondu clairement « oui », à la question « seriez-vous prêt à reconnaître un Kosovo indépendant? ».
Mais, Miliband a ajouté qu’il ne s’agit là que de la « réponse courte » à cette question. « Mais, dans les Balkans, il est très important d’éviter les réponses courtes et reconnaître qu’il s’agit d’une situation très compliquée », a-t-il nuancé sur BBC-4.
C’est ce même sentiment que s’efforce de faire jouer la diplomatie russe. Sergueï Lavrov a ainsi mis en garde contre une reconnaissance unilatérale du Kosovo, qui serait « lourde de conséquences ». « Je suis convaincu qu’une réaction en chaîne s’ensuivrait dans les Balkans et d’autres régions du monde », a-t-il ajouté.
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