"La Baltique est un lieu impropre pour le gazoduc (GNE), celui-ci doit passer sur la terre ferme", a indiqué le ministre lors d'une conférence de presse jeudi, commentant la décision de Tallinn de refuser à la société Nord Stream, opérateur du GNE, la possibilité de mener des études du fond marin dans la zone économique estonienne.
Les participants à la construction n'ont pas utilisé toutes les possibilités d'autres itinéraires pour le GNE, a-t-il estimé.
Bien que le projet de GNE soit débattu depuis une dizaine d'années déjà, ce n'est que le 31 mai dernier que ses auteurs, suite à un éventuel changement du tracé du futur gazoduc, ont demandé à l'Estonie l'autorisation d'étudier le fond marin dans ses eaux territoriales, a souligné Urmas Paet.
Le fait que Nord Stream ait mentionné dans sa demande la possibilité de travaux de forage sur le plateau continental a été l'une des causes de son rejet, a poursuivi le ministre. D'autre part, il était prévu, pour mener ces travaux, de s'enfoncer de 4 km dans les eaux territoriales estoniennes. Quant au forage dans la partie continentale, ces travaux auraient pu permettre d'avoir une idée des réserves du sous-sol estonien et de leur éventuelle utilisation, a noté Urmas Paet.
"Ces circonstances, compte tenu de la loi sur la zone économique et de la convention internationale sur le droit de la mer, permettent à l'Estonie de rejeter la demande (de Nord Stream)", a indiqué le ministre estonien.
Le 31 mai, la société Nord Stream avait demandé au gouvernement estonien l'autorisation d'étudier le fond marin dans la zone économique estonienne, en prévision d'une éventuelle correction du tracé du GNE vu le caractère accidenté du fond marin dans les eaux finlandaises, là où le gazoduc devait passer initialement.
Le Gazoduc nord-européen est construit conjointement par le russe Gazprom et les allemands BASF et E.ON AG. Il passera sous la mer Baltique de Vyborg, Russie, jusqu'à Greifswald, Allemagne, dans les limites des eaux territoriales russes et des zones économiques exclusives de la Finlande, de la Suède, du Danemark et de l'Allemagne. Le gazoduc transportera directement du gaz russe en Europe, en contournant les pays dits de transit.
Dans le Nord Stream, Gazprom détient 51% du capital, BASF et E.ON 24,5% chacun. La capacité projetée du gazoduc doit s'élever à 55 milliards de mètres cubes par an. La première étape dans la création de l'ouvrage doit s'achever vers 2010, la deuxième, qui permettra de doubler les capacités du GNE, vers 2012.
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