BRUXELLES, 26 septembre - RIA Novosti. L'ambassadeur russe en Belgique Vadim Loukov a invité les experts occidentaux à abandonner l'approche "hyperpolitisée" des problèmes de la coopération entre l'Europe et la Russie dans le domaine énergétique.
"Cette approche est contre-productive, car elle privilégie non pas les facteurs économiques, mais les considérations géopolitiques qui ne sont, en réalité, que les stéréotypes légèrement déguisés de la guerre froide. Cela fait que les possibilités, dont nous disposons pour renforcer en commun la sécurité énergétique de l'Europe, se trouvent artificiellement diminuées", a déclaré le diplomate russe au cours de la conférence internationale sur les problèmes énergétiques qui vient de prendre fin à Bruxelles.
La conférence a réuni le secrétaire général du Secrétariat de la Charte de l'énergie André Mernier, des représentants de la Commission européenne et de l'OTAN, des experts gouvernementaux canadiens et norvégiens, des universitaires d'Oxford et d'Harvard, des spécialistes de centres de recherche russes, belges, finlandais, néerlandais et autrichiens.
"Utiliser les ressources énergétiques pour exercer des pressions politiques ne fait pas partie des objectifs poursuivis par la Russie dans le domaine de la coopération énergétique internationale", a rappelé M. Loukov.
Afin de démontrer que la Russie n'utilise pas les livraisons de gaz vers les pays de la CEI à des fins politiques, l'ambassadeur a cité le fait que ces dernières années, la part de cette région dans les exportations de Gazprom s'est réduite de près de deux fois.
Evoquant le prétendu "chantage énergétique" exercé par la Russie à l'encontre des membres de l'UE ("chantage" qui fait couler tant d'encre en Occident), M. Loukov a rappelé que la dépendance des pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est vis-à-vis des livraisons de gaz russe ne les avait pas empêché d'adhérer à l'OTAN, ni de négocier le déploiement d'un bouclier antimissile américain sur leur territoire.
"Si l'on suit la logique du "chantage énergétique", ce sont les pays baltes (dépendant à plus de 80% des livraisons de gaz russe), la Pologne (65%) et la Finlande (100%) qui doivent dépendre le plus de Moscou sur le plan politique. Mais voyons, en est-il ainsi?", a demandé l'ambassadeur aux participants à la conférence.
Quant aux affirmations de la presse occidentale selon lesquelles la Russie n'est pas suffisamment fiable comme partenaire de l'UE dans le cadre de la coopération à long terme, elles sont sans doute utilisées par les concurrents de Gazprom qui souhaitent affaiblir le commerce de gaz entre la Russie et l'Europe, estime l'ambassadeur.
"Le problème, c'est que ces concurrents n'ont pas grand-chose à offrir sur le marché gazier européen: la production de gaz dans la mer du Nord ne cesse de baisser et les livraisons de gaz liquéfié coûtent cher et proviennent des régions politiquement instables du Proche-Orient ou de l'Australie", a constaté M. Loukov.
"Il faut bien comprendre que toute diminution des importations de pétrole et de gaz russes par l'Union européenne entraînera une augmentation du prix de ces hydrocarbures pour les consommateurs européens", a souligné le diplomate.
A son avis, la réputation de fiabilité est très importante non seulement pour le fournisseur, mais aussi pour l'acheteur, surtout à notre époque de la pénurie grandissante de ressources énergétiques.
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