samedi 29 septembre 2007

MOSCOU S’OPPOSE AU DURCISSEMENT DES SANCTIONS CONTRE L’IRAN AVANT LE RAPPORT DE L’AIEA


Moscou a invité ses partenaires occidentaux à ne pas miner les efforts de l’Agence internationale de l’énergie atomique en Iran en lui imposant des sanctions nouvelles du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette position a été exposée par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov au cours de sa rencontre avec ses collègues du G-8. En voici quelques détails avec notre observateur Constantin Garibov. Le format du dîner à huis clos n’a pas empêché les membres du G 8 de défendre en termes assez abruptes leurs approches envers la mise au point de la réaction de la communauté internationale à la situation autour du dossier nucléaire iranien. Les participants au dîner ont remarqué la réaction négative assez dure de Sergueï Lavrov à la proposition de discuter d’un nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité sur l’Iran, exposée, dit-on, au cours du dîner par la secrétaire d’Etat américain Condoleezza Rice. Les partenaires occidentaux ont proposé à la Russie d’accepter de durcir les sanctions envers l’Iran à la suite de son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium. Au cours de sa rencontre, plus tard, avec les journalistes, le ministre russe a renouvelé sa volonté d’examiner les propositions des partenaires , en se basant sur un critère, à savoir – toute action du Conseil de sécurité de l’ONU doit avoir uniquement pour but d’appuyer les efforts de l’AIEA de rendre le programme nucléaire de l’Iran entièrement transparent. Le directeur général de l’Agence Mohammed el Baradei s’est voulu rassurant en disant que 3 à 4 mois suffiront pour ôter progressivement toutes les questions, suscitées par le dossier nucléaire iranien. Cette position de l’Agence, tout comme la volonté déclarée par Téhéran de coopérer avec elle ont permis à Sergueï Lavrov de dire que la situation évolue dans la bonne direction, et que les nouvelles sanctions internationales contre l’Iran risquent de compromettre les efforts de l’AIEA. Avant la publication du rapport de l’Agence sur l’Iran ( prévue pour la fin de l’année) la Russie et la Chine se refusent de discuter des sanctions nouvelles. Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner ne croit pas que les Occidentaux parviennent à faire Moscou et Pékin changer d’avis avant ce délai. Selon le politologue russe Alexei Arbatov, le président iranien croit à tort que la Russie et la Chine vont le couvrir indéfiniment, sans conditions et quelles que soient les circonstances. ( ) Si l’Iran continue à enfreindre de façon démonstrative les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie et la Chine renonceront à un moment donné à leur droit de veto. Ils pourront s’abstenir lors du vote de la résolution, qui envisage des sanctions économiques dures, voire l’usage de la force, s’il devient clair que l’Iran cherche réellement à créer des armes nucléaires, estime Alexei Arbatov. A la différence de ses partenaires occidentaux, Moscou s’en tient à une position souple, supposant un champ de manœuvres pour trouver des solutions de compromis autour du dossier nucléaire iranien. Son objectif final est de renforcer le régime de non-prolifération nucléaire, ce à quoi les sanctions n’ont jamais contribué.


La Voix de la Russie
28.09.2007

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