MOSCOU, 25 septembre - RIA Novosti. La nomination de Viktor Zoubkov au poste de premier ministre, de même que le processus de formation du nouveau cabinet, qui a traîné en longueur mais n'a guère fait sensation, permettent de conclure que l'opération "Successeur" est finie, affirme mardi le quotidien Vedomosti.
Cela ne veut pas dire que le nouveau chef du gouvernement, qui a réussi à porter à 4% en une semaine sa cote de popularité en tant qu'éventuel candidat au poste suprême, occupera à coup sûr le fauteuil présidentiel au printemps prochain. Au contraire même, le processus de renouvellement de la structure et de la composition du gouvernement se déroulera sans aucun doute en plusieurs étapes et se poursuivra après les élections, et le vieux "compagnon d'armes" de Vladimir Poutine restera longtemps au poste de premier ministre pour venir à bout de cette tâche. Nous n'avons donc pas affaire au "parachutage" d'un Zoubkov pour qui le siège du gouvernement russe à Moscou ne serait qu'un "aérodrome de transit". Quelqu'un d'autre sera sans doute le troisième président russe.
Cependant, ce "quelqu'un d'autre", élu par le peuple, ne sera pas un successeur. C'est-à-dire qu'il ne bénéficiera pas des pleins pouvoirs habituellement propres à ce poste, ni d'une véritable popularité auprès de la population, d'une influence personnelle au sein de son équipe ou encore de cette suprématie sur les élites dont jouit actuellement Vladimir Poutine. La possibilité de voir apparaître un tel successeur a été anéantie au moment où Viktor Zoubkov, jusqu'ici un parfait inconnu, a lancé sans gêne qu'il n'excluait pas de se présenter à l'élection présidentielle. Il n'est même pas question ici du contraste violent avec les douloureuses tentatives d'autres candidats potentiels pour donner une réponse vague et floue à cette question. Tout simplement, il y a une différence entre les notions de "candidat au poste présidentiel" et "successeur potentiel". Quant à M. Zoubkov, il n'a pas l'intention de briguer le statut de ce dernier et donne à comprendre aux autres que cela ne vaut pas la peine d'essayer.
D'ailleurs, Vladimir Poutine lui-même a développé cette idée en déclarant qu'il existait, à son avis, 5 ou 6 personnes, dont Viktor Zoubkov, qui peuvent en principe être élus au poste de chef de l'Etat. Il ne peut pas y avoir autant de successeurs, car sinon la procédure sacrée de succession au trône, supposant la transmission au successeur de l'ensemble des pleins pouvoirs de son prédécesseur, serait violée.
Par Dimitri Badovski, directeur adjoint de l'Institut des systèmes sociaux.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.
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