mardi 25 septembre 2007

L’UE RISQUE DE RATER SA CHANCE DANS LE DIALOGUE ENERGETIQUE AVEC LA RUSSIE


L’UE risque de rater sa chance en matière de dialogue énergétique avec la Russie, si elle adopte le projet de réforme du marché de l’énergie dans la rédaction de la Commission européenne, estime notre observateur Constantin Garibov, l’illustrant par une interview d’Alexei Gromov, expert de l’Institut des problèmes des monopoles naturels.
La Commission européenne a proposé de n’ouvrir l’accès du marché de l’Union qu’aux consortiums géants qui auront renoncé à leurs actifs de transport et de distribution des hydrocarbures. Sinon, il leur sera interdit d’acquérir les actifs des compagnies européennes dans l’infrastructure énergétique, sphère où le consortium russe GAZPROM mène une activité particulièrement intense :

Il s’agit d’une proposition assez discriminatoire pour les compagnies des pays qui ne font pas partie de l’Union Européenne, estime Alexei Gromov. Disons, si une compagnie commercialise son gaz sur le marché européen, elle devrait s’occuper uniquement soit de la production, soit du transport, soit de la distribution. Qu’est-ce que cela signifie pour les compagnies russes ? Si les propositions de la Commission européenne sont approuvées par tous les membres de l’Union, l’accès de GAZPROM au marché du consommateur sera fermé.
Soit, il faudra réviser les principes corporatifs de GAZPROM, voire la législation sur les compagnies énergétique, n’est-ce pas ?
Oui, mais ni la Russie, ni d’autant plus GAZPROM ne l’accepteront jamais, puisqu’il s’agit là de la prérogative des intérêts nationaux . GAZPROM ne changera pas sa structure organisationnelle pour complaire à l’Europe. Mais je pense que la Russie pourra trouver une réponse symétrique.
Les politiques russes ont proposé de réagir en conséquence, mais sans hâte à la position de la Commission européenne. De quoi s’agit-il ?
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Il ne faut pas paniquer, car du point de vue de la situation actuelle, presque rien ne change. GAZPROM demeure toujours le plus grand fournisseur du gaz en Europe, et personne n’y peut rien, parce que l’Europe ne dispose pas pour le moment de sources alternatives. Ce qui change, ce sont les perspectives de GAZPROM dans l’énergétique européenne. Si l’on nous ferme l’accès du consommateur européen, la Russie pourrait également soit fermer son secteur énergétique aux investissements étrangers, soit en réduire les possibilités, par exemple, à leur participation au financement de la réforme de l’électricité et pas plus. Elle pourra fermer l’accès des étrangers aux actifs liés à la production de pétrole en Russie.
Et pourtant, les plus grands partenaires de GAZPROM en Allemagne, en Italie et en France placent leurs espoirs sur le marché russe précisément dans leur participation à la production. Le grand politicien allemand Gerhard Schröder vient d’inviter l’Europe à ne pas manquer la chance politique de partenariat stratégique avec la Russie. Sinon, celle dernière tournera ses regards vers l’Asie.

La Voix de la Russie
24.09.2007

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