samedi 1 septembre 2007

Trois ans après, colère à Beslan

CJ (lefigaro.fr) avec AFP
Publié le 01 septembre 2007
Actualisé le 01 septembre 2007 : 18h27

"Nous sommes moins nombreux, mais nous trouverons quand même la vérité", trois ans après, les mères de Beslan ne renoncent pas. 3000 personnes se sont recueillies, cierges et fleurs à la main, devant les portraits des victimes. Mais la colère gronde toujours contre les autorités russes. Au côté des photos des disparus, les murs du gymnase calciné portaient aussi des pancartes affirmant haut et fort la culpabilité de Moscou. "Les autorités sont impardonnables d'avoir permis Beslan", déclarait l'une d'elles.
Dans une lettre chargée d'émotion, le Comité des mères de Beslan a demandé au président russe Vladimir Poutine de demander pardon pour la mort des enfants.
"Venez au cimetière, dans la dernière année de votre mandat, et dites aux enfants: 'Pardonnez-moi, nous vous avons sacrifiés pour la sécurité de millions d'autres enfants russes. Nous n'avons pas pu vaincre d'une autre manière le terrorisme en Russie'", déclare la missive. En signe de solidarité 200 personnes, dont les opposants Garry Kasparov et le défenseur des droits de l'Homme et député Iouri Saveliev, se sont également réunies à Moscou.
Vladimir Poutine absent
Des commémorations auxquelles Vladimir Poutine n’a pas assisté. Le président russe visitait une autre école, un établissement à Astrakhan sur les bords de la mer Caspienne et s’est contenté d’une allusion drame de Beslan: "Nous ne pouvons pas oublier les enfants qui n'iront plus jamais à l'école" a-t-il déclaré.
Une commission d'enquête du parlement russe avait conclu en décembre 2006 que l’assaut des forces spéciales russes n’avait pas constitué un danger pour les otages et que c'étaient bien les terroristes tchéchènes et non les forces spéciales qui avaient fait exploser l'école.

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Lettre ouverte des «Mères de Beslan» à Vladimir Poutine

Dans une lettre ouverte à Vladimir Poutine à l'occasion du troisième anniversaire du massacre de Beslan, le comité des "Mères de Beslan" demande au président russe de se rendre dans cette petite ville du sud de la Russie et de révéler la vérité sur les conditions de l'assaut de l'école martyr.
"La vérité la plus importante, c'est que nos enfants ont été sacrifiés pour les intérêts bureaucratiques de quelqu'un. Nous connaissons cette vérité. L'ensemble du peuple russe doit la connaître lui aussi", lit-on dans la lettre.

"Beslan n'est pas seulement une grande tragédie pour la Russie. C'est aussi un épisode honteux pour les autorités russes", ajoutent les "mères de Beslan".

"Il est de votre devoir moral, en tant que président de la Russie, de venir à Beslan durant la dernière année de votre mandat, d'aller au cimetière des enfants, de constater par vous-même l'ampleur de la tragédie et de dire toute la vérité à la Russie", continuent-elles dans leur lettre.

Des individus armés avaient pris le contrôle de l'école de Beslan en 2004, le jour de la rentrée des classes, en présence de plus de 1.000 enfants et parents. Au total, selon les chiffres officiels du Kremlin, 333 otages, pour moitié des enfants, avaient péri durant le siège et au moment de l'assaut donné dans la confusion par les forces de sécurité russes encerclant l'établissement.

A l'occasion de la rentrée des classes, Vladimir Poutine a visité samedi une école à Astrakhan, dans le sud de la Russie, et il s'est exprimé sur Beslan à cette occasion, assurant que le pays ne pourrait pas oublier les "enfants qui ne reviendront pas en classe".

L'émissaire du Kremlin dans le sud de la Russie, Dmitry Kozak, a tenté de rassurer les familles de victimes quant au sérieux de l'enquête en cours sur la manière dont le siège et l'assaut avaient été conduits, ont rapporté les médias russes.

Par Liberation.fr
LIBERATION.FR : samedi 1 septembre 2007

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