dimanche 9 septembre 2007

Les inconnues de la succession


- Dmitri Medvedev , 41 ans, vice-Premier ministre, président de Gazprom, a connu Poutine alors qu'il était juriste à la maison de Saint-Pétersbourg. - Sergueï Ivanov , 53 ans, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, ancien directeur adjoint du FSB (ex-KGB). - Boris Gryzlov , 56 ans, président de la Douma, leader de la Russie unie, le parti présidentiel et ancien ingénieur de Saint-Pétersbourg. - Vladimir Iakounine , 58 ans, président des chemins de fer russes (RJD), ancien officier du KGB et ancienne relation d'affaires de Poutine. - Sergueï Tchemezov , 54 ans, patron de Rosoboronexport, l'agence chargée de l'exportation des armes. A connu Poutine en ex-RDA. - Sergueï Mironov , 53 ans, président du Sénat et fondateur de Russie juste, un parti pro-Poutine, à la gauche de Russie unie.
C 'est celui qui tient la corde. Dmitri Medvedev, 41 ans, vice-Premier ministre, apparaît aujourd'hui le mieux placé dans la course à la succession de Poutine. Un signe : il occupe une large place dans les journaux télévisés. Et c'est lui que Poutine a chargé de piloter les quatre projets prioritaires du pays (enseignement, santé, logement, agriculture). Libéral, juriste de formation et ancien collègue de bureau de Poutine à la mairie de Saint-Pétersbourg, Medvedev veut y croire. « Il essaie de ressembler à son modèle, raconte Andreï Kolesnikov, journaliste au quotidien Kommersant. Il a maigri, se met au sport et tente des bons mots comme lui ! »
Sauf que rien n'est joué.Sergueï Ivanov, 53 ans, le ministre de la Défense, également un ancien de Saint-Pétersbourg, se tient en embuscade. Et il pèse lourd. L'armée et les services de renseignement le soutiennent.
Face au dilemme, Poutine n'exclut pas d'abattre une troisième carte. D'autant qu'aucun de ses deux poulains ne décolle réellement dans les sondages. Il rééditerait ainsi le « coup d'Eltsine », dont il a jadis profité. « Nous sommes encore loin de l'échéance », confirme Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence. « Il y a une dizaine de personnalités possibles », estime Sergueï Kolesnikov, député de Russie unie.
Les noms les plus souvent cités ? Boris Grizlov, le président de la Douma, Vladimir Iakounine, le président des chemins de fer russes (RJD), Sergueï Tchemezov, le patron de Rosoboronexport, l'agence fédérale d'armement, ou encore Sergueï Mironov, le président du Conseil de la Fédération. Tous de vieilles connaissances du maître du Kremlin. « Poutine a sans doute déjà sa solution et, comme à chaque transition en Russie, ça ne sera pas simple ! » souligne Sergueï Markov, un analyste politique.
Reste une question : l'avenir de Poutine lui-même. Les uns le voient prendre les rênes d'une grande coalition de partis. Les autres l'envisagent à la tête d'un holding regroupant tous les actifs pétroliers et gaziers. D'autres encore l'imaginent en Premier ministre d'un président aux pouvoirs rognés. Seule certitude : tous le verraient bien rempiler le coup d'après... en 2012
Marc Nexon
Le Point

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