dimanche 9 septembre 2007

L'UE entend se montrer plus ferme face à une Russie plus dure


Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union européenne, réunis à Viana do Castelo, au Portugal. L'UE s'est engagée à se montrer ferme face à une Russie qui défend ses intérêts avec de plus en plus de détermination. /Photo prise le 7 septembre 2007/REUTERS/Fernando Veludo - © REUTERS

L'Union européenne s'est engagée à se montrer ferme face à une Russie qui défend ses intérêts avec de plus en plus de détermination.
Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept ont tenu lors de leur réunion informelle de Viana do Castelo, dans le nord du Portugal, un long débat sur les relations avec Moscou pendant les derniers mois de la présidence de Vladimir Poutine.
L'UE s'est abstenue le mois dernier de condamner la chute d'un missile russe sur le territoire de la Géorgie et Moscou utilise de plus en plus ses énormes réserves de gaz et de pétrole comme une arme politique avec l'Union européenne.
Les performances de la Russie en matière de respect des droits de l'homme inquiètent également les Européens, tout comme les menaces de veto de Moscou pour empêcher l'indépendance de la province serbe du Kosovo, peuplée à 90% d'albanophones.
"La Russie n'est plus la même", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Elle a changé. Elle a trouvé un poids, une attitude, un langage dans le monde qui ne sont plus les mêmes."
"Cela pose un problème politique auquel nous devons faire face", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. "Mais nous aussi, nous avons changé", a-t-il ajouté en estimant que l'Union européenne était désormais "plus forte".
Pour les intervenants, l'UE doit se montrer ferme, comme elle le fait en partie depuis des mois en refusant d'entamer les négociations pour un partenariat stratégique avec la Russie tant que Moscou n'aura pas levé son embargo sur la viande polonaise.
Pour obtenir gain de cause, la Pologne pousse également l'UE à utiliser son poids international pour empêcher la Russie d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), un des objectifs majeurs de Poutine avant la fin de son mandat en 2008.
"Nous voulons une relation constructive avec la Russie, mais nous voulons que la Russie fasse preuve de sens des responsabilités", a dit le secrétaire au Foreign Office, David Miliband. "On veut être ferme, mais pas macho."
Les anciens satellites de l'Union soviétique qui ont adhéré à l'Union européenne se montrent logiquement les plus déterminés face à Moscou, mais le discours de politique internationale prononcé le mois dernier par Nicolas Sarkozy démontre que les "anciens" Etats membres commencent à évoluer eux aussi.
Le président français avait en effet dénoncé "une certaine brutalité" russe et l'utilisation politique de l'énergie.
Le prochain sommet UE-Russie, qui se déroulera le mois prochain et qui sera le dernier du règne de Vladimir Poutine permettra de mesurer si les Européens sont réellement déterminés à faire pression sur la Russie, qui espère y obtenir l'appui des Vingt-Sept à sa candidature à l'OMC.



Le Point

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