mercredi 5 septembre 2007

SERGUEI LAVROV : NE CREEZ PAS DE MYTHE SUR UNE « MENACE RUSSE »

Le ministre des AE de Russie Sergueï Lavrov a appelé les médias occidentaux à ne pas créer de mythe sur une « menace russe ». Un commentaire de notre observateur politique Edouard Sorokine. On peut comprendre Sergueï Lavrov : trop de zèle met-t-on ces derniers temps en Occident à faire monter de l’hystérie anti-russe. Voici une citation du journal américain Los Angeles Times, publiée dans son numéro pour le 2 septembre : « La probabilité d’un conflit direct entre la Russie et les Etats-Unis est très faible. Et pourtant une Russie autoritaire et anti-occidentale représente une menace très sérieuse pour l’Amérique et ses alliés. Elle vend des armes à la Syrie, Iran, Chine et Venezuela. Elle appuie le développement des technologies nucléaires en Iran et ne laisse pas le Kosovo accéder à l’indépendance. Elle coupait le gaz à l’Ukraine, imposait des sanctions économiques contre la Géorgie, vient de lancer une guerre cybernétique contre l’Estonie ». Des titres dans d’autres périodiques occidentaux se passent de commentaires. « La Russie : à nouveau aux armes ». C’est l’influent hebdomadaire américain Newsweek. « La confrontation à la place de la coopération ». C’est le quotidien allemand Suddeutsche Zeitung. « Préparez-vous à faire face à la menace russe », titre à son tour le journal britannique The Sunday Telegraph. Je m’arrête là car le tableau est tout à fait clair. Et il est bien loin de la réalité, de la compréhension de la politique extérieure russe. Celle-ci repose sur l’équilibre des affaires internationales, formulé comme coexistence politique, appui sur le droit international, sécurité collective, règlement politique et diplomatique des conflits. Moscou voit sa tâche dans une recherche énergique de l’entente entre pays et civilisations. Quant à certaines démarches prises par la Russie pour renforcer sa capacité défensive et son potentiel militaire, elles sont une réaction adéquate aux menaces et défis extérieurs. C’est ce que des fois reconnaissent, en fait, les médias occidentaux mêmes. La revue américaine Time a récemment constaté qu’une série de démarches de Washington a inquiété Moscou – de l’élargissement de l’OTAN et des plans d’installer des éléments du bouclier anti-missiles en République Tchèque et en Pologne à la guerre en Irak. Moscou a réagi par les tests d’un nouveau missile balistique et la reprise des vols des bombardiers stratégiques. On sait que la Russie et les Etats-Unis avec plusieurs pays européens divergent dans leurs approches de certains sujets internationaux. A présent on a, peut-être, besoin d’une pause, d’un temps pour réfléchir. Mais alors il ne faut pas se dépêcher de prendre des décisions allant dans le sens d’une confrontation, s’agit-il du système ABM, du Kosovo ou encore d’une nouvelle extension de l’OTAN. En tout cas, il ne faut pas présenter la Russie comme un démon, en faire un ennemi. Ce serait déraisonnable et, sûrement, infructueux.
Voix de la Russie - 05.09.2007

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