vendredi 14 septembre 2007

Zoubkov n'exclut pas de briguer la présidence

Viktor Zoubkov, ce quasi-inconnu présenté mercredi par Vladimir Poutine au poste de premier ministre, se réserve la possibilité d'être candidat à l'élection présidentielle de mars 2008. "Si, en tant que premier ministre, je parviens à réaliser quelque chose de sérieux, cette variante ne sera pas à exclure", a-t-il répondu, jeudi matin, à des journalistes

Le gouvernement Fradkov a présenté sa démission mercredi, afin de laisser du champ à M. Poutine à trois mois des élections législatives de décembre et à six mois de l'élection présidentielle de mars 2008. Le chef de l'Etat a rapidement présenté au poste de premier ministre Viktor Zoubkov, un de ses proches, candidature qui sera approuvée ou non vendredi par la Douma (Chambre basse du Parlement).
Ces annonces ont suscité un débat dans la presse russe. Le quotidien des affaires Vedomosti suppose qu'en choisissant Viktor Zoubkov, M. Poutine a voulu "faire tomber la nervosité, calmer les élites et équilibrer les forces", alors que les rumeurs de remaniement se multipliaient à l'approche de la présidentielle. Selon ce journal, qui cite différents analystes, Viktor Zoubkov offre une "solution provisoire" pour "garantir la stabilité et le statu quo" jusqu'à la désignation du dauphin de Vladimir Poutine. "Poutine est resté fidèle à son style, sortir au débotté un lapin de son chapeau", relève pour sa part le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta. Il a choisi un inconnu là où nombre d'observateurs misaient sur la nomination du premier vice-premier ministre Sergueï Ivanov, un des candidats sérieux au fauteuil présidentiel."Le président a détruit le mythe des politologues selon lequel le prochain premier ministre deviendrait le successeur de Poutine", croit savoir Rossiïskaïa Gazeta.

Le quotidien Kommersant estime, au contraire, que le nouveau premier ministre pourrait très bien, au moins provisoirement, devenir le prochain président."C'est un homme du cercle rapproché de Poutine, il peut accompagner les élections par une campagne anticorruption. Ce thème est très porteur (...), tout comme celui de la Tchétchénie" et de la lutte antiterroriste l'a été pour l'élection de Vladimir Poutine en 2000, poursuit le journal. Si Viktor Zoubkov est élu, il "est peu probable qu'il se représente en 2012", poursuit le journal. "Et personne ne s'étonnera s'il quitte son poste avant l'heure pour des raisons de santé", ironise Kommersant, anticipant un retour de Vladimir Poutine, que la Constitution empêche de briguer un troisième mandat dès 2008.

Le Monde.fr, avec AFP

1 commentaire:

jpfdepignan a dit…

Article extrêmement intéressant et éclairant pour qui, comme moi, suit de loin l'actualité russe.
Merci