vendredi 26 octobre 2007

Centres de visas: aide réelle ou service imposé aux touristes?


Par Olga Parfenova, RIA Novosti

Les accords russo-européens portant sur la simplification du régime des visas et la réadmission sont entrés en vigueur le 1er juin dernier. Cette mesure devrait simplifier la vie des Russes voyageant dans les pays de l'UE. Mais le tableau actuel est-il vraiment aussi optimiste qu'il en a l'air?

Le schéma simplifié d'obtention de visas concerne les membres de délégations officielles, entrepreneurs, journalistes, scientifiques, artistes, enseignants, mais aussi écoliers et étudiants allant faire un stage ou qui doivent faire leurs études dans un pays européen. Sont également concernés les proches parents de personnes résidant dans ces pays et les chauffeurs assurant le trafic international de voyageurs et de marchandises. Ces catégories de voyageurs peuvent obtenir des visas valables jusqu'à cinq ans en présentant une simple demande écrite de la part des organisations qui les envoient en Europe ou qui les y accueillent, la traditionnelle invitation n'étant plus nécessaire dans ce cas. Mais l'introduction d'un régime sans visas n'interviendra pas avant quinze ans, selon l'assistant du président russe Sergueï Iastrjembski.

En attendant, la plupart des Russes sont confrontés au problème de l'obtention de visas par le biais des services consulaires d'ambassades, lesquels sont souvent surchargés. Les délais d'examen des documents augmentent et les files d'attente s'allongent.

Dans ce contexte, certains consulats ont choisi de recourir à l'aide d'intermédiaires, à savoir de centres de visas, chargés du traitement primaire des documents. Les consulats britannique, français, belge, néerlandais et espagnol ont déjà organisé des centres de ce type. D'une part, ces organismes sont destinés à simplifier la vie des touristes: il est en effet plus commode de présenter les documents [pour l'obtention d'un visa] sans faire la queue à l'ambassade, les services consulaires ayant des effectifs restreints et étant donc incapables de faire face à la surcharge de demandes pendant les "saisons d'affluence".

Cependant, le représentant permanent de la Russie auprès de l'UE Vladimir Tchijov a estimé, lors d'une vidéoconférence Moscou-Bruxelles le 17 octobre, que la délivrance de visas par ces centres spéciaux allait à l'encontre de l'accord conclu entre la Russie et l'UE. Pour lui, il s'agit d'une "contrainte" imposée aux voyageurs russes.

Le problème réside dans le fait que les centres de visas ajoutent 900 roubles (plus de 25 euros) au prix de chaque visa Schengen. Le prix des visas a donc été augmenté sans proposer aucune alternative: la plupart des consulats n'ont pas laissé aux Russes la possibilité de présenter leurs documents directement à l'ambassade. Or, les délais d'obtention de visas augmentent et les demandeurs ne connaissent souvent pas la date exacte de la délivrance de leur visa, ce qui complique la planification de leur voyage. On en arrive à la conclusion que les consulats européens laissent tout simplement les centres de visas faire le travail à leur place, augmentant ainsi les dépenses des touristes russes.

Bruxelles est également préoccupé par la situation actuelle autour de la délivrance de visas par des centres spéciaux. Le coprésident européen du comité chargé d'observer la mise en oeuvre des accords en question a déclaré en septembre dernier que le prix des services fournis par les centres de visas allait à l'encontre des accords entre la Russie et l'UE. La question de l'éventuelle abolition des frais de dossier supplémentaires exigée par les centres de visas sera soulevée par la Commission européenne devant certains membres de l'UE.

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