MOSCOU, 2 octobre - RIA Novosti. La semaine dernière, le 58e congrès astronautique international (IAC 2007) s'est déroulé à Hyderabad (Inde). Ses participants ont échangé leurs vues sur l'avenir des recherches spatiales et ont discuté des problèmes les plus pressants en la matière.
Ainsi, le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA) Jean-Jacques Dordain a rappelé le "problème de 2015", à savoir qu'à cette date, la Station spatiale internationale pourrait cesser d'exister. Les Etats-Unis menacent d'interrompre le financement de ce projet. Or, sans l'Amérique, les partenaires russo-européens auront du mal à entretenir l'ISS. Tout d'abord parce qu'ils n'auront pas suffisamment de fonds à cet effet.
A l'heure actuelle, la NASA dépense pour la station un montant supérieur à la totalité du budget spatial annuel de la Russie. En 2010, lorsque la construction de l'ISS sera achevée, les Etats-Unis débourseront pour ce projet plus de 2 milliards de dollars par an. Les autres participants au projet octroient des fonds beaucoup moins importants. Ni Moscou, ni Bruxelles n'arrivent pour le moment à persuader les Etats-Unis de patienter encore un peu.
A la fin des années 1990, la station internationale est devenue, pour la Russie, le seul moyen réel de sauver son programme orbital. Quant à l'Europe, elle ne peut que regretter le proche achèvement des activités de l'ISS. Le fait est que si le segment russe de la station existe depuis longtemps et que les Russes ont exploité la station pendant les neuf années de son existence, l'ESA, elle, achève seulement la construction de son Columbus dont le départ est prévu pour décembre. La tendance des Européens à "prendre leur temps" a fait que la présence effective du Vieux Monde en orbite ne commencera qu'à un moment où le programme touchera à sa fin.
Les Américains ont trouvé des projets plus intéressants: d'ici 2020, ils comptent revenir sur la Lune et d'ici 2037, envoyer une expédition vers Mars. Selon toute vraisemblance, les Etats-Unis considèrent l'ISS comme une sorte d'atavisme des années 90: un projet qui, même s'il leur a donné une certaine expérience en matière de construction de stations orbitales, n'a pas été, somme toute, très prometteur.
Il est toutefois à noter que malgré tous ces programmes sophistiqués, certains, aux Etats-Unis, craignent que le leadership spatial du pays ne soit ébranlé. Principalement par les nouvelles puissances spatiales: la Chine, le Japon et l'Inde.
En outre, les scientifiques estiment que les Etats-Unis n'investissent pas suffisamment de ressources dans la recherche spatiale et forment très peu de spécialistes dans ce domaine. Si, en 2004, la Chine a formé 500.000 ingénieurs et l'Inde, 200.000, les Etats-Unis n'en ont formé que 70.000. Beaucoup se plaignent également du faible intérêt porté aujourd'hui à l'espace par la société. Or, ce problème n'existe pas qu'aux Etats-Unis: en Russie, les cosmonautes et les concepteurs de vaisseaux spatiaux ont cessé d'être considérés comme des héros il y a déjà une vingtaine d'années.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.
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