vendredi 12 octobre 2007

Scandale autour d'une exposition d'art politique russe à Paris (Kommersant)

MOSCOU, 9 octobre - RIA Novosti. Une exposition intitulée "Sots-art: art politique en Russie" et organisée par le département des nouveaux courants de la galerie Tretiakov s'est retrouvée au coeur d'un scandale. Elle doit s'ouvrir à Paris le 20 octobre prochain, mais toutes les oeuvres n'ont pas été autorisées à quitter la Russie.

Sous les lambris de la Maison rouge, à Paris, l'exposition doit réunir des oeuvres d'auteurs classiques du "sots-art", tels qu'Ilia Kabakov, Erik Boulatov, Vitali Komar ou Alexandre Melamid, mais aussi des artistes de la nouvelle génération qui n'en sont pas moins connus. Toutefois, sur la liste des oeuvres présentée à la douane ont été rayées les plus controversées, notamment celles de Vladislav Mamyshev-Monroe, de Maria Konstantinova, de Viatcheslav Syssoïev ainsi que des collectifs PG et Les Nez bleus.

"Nous sommes dans une situation assez délicate. Les invitations ont été envoyées et les murs sont prêts", raconte Andreï Erofeïev, organisateur de l'exposition et chef du département des nouveaux courants à la galerie Tretiakov. Affirmant ne pas connaître tous les détails de l'affaire, M. Erofeïev indique que la censure avait commencé dès l'emballage des tableaux. Les premières oeuvres refusées ont été elles qui contenaient des représentations d'Hitler ou de croix gammées.

Le directeur de l'Agence fédérale de la culture, Mikhaïl Chvydkoï, reconnaît qu'il a lui-même proposé de ne pas envoyer à Paris certaines oeuvres. Il a vivement conseillé de laisser en Russie le tableau représentant nus le président ukrainien Viktor Iouchtchenko et son ex-premier ministre Ioulia Timochenko. "Il y a des normes législatives internationales qui interdisent les oeuvres offensant les dirigeants d'autres Etats", explique M. Chvydkoï.

Le ministre de la Culture et des Médias, Alexandre Sokolov, a quant à lui donné libre cours à ses émotions. Tout en accusant l'exposition de "pornographie", il a pointé du doigt un tableau sur lequel deux agents de police sont représentés en train de s'embrasser ("L'ère de la miséricorde" de Viatcheslav Mizine et Alexandre Chabourov qui forment le duo Les Nez bleus) ainsi que d'autres "images érotiques".

L'exposition s'ouvrira dans les délais prévus, mais selon M. Sokolov elle "déshonorera la Russie". Mikhaïl Chvydkoï préfère en revanche de ne pas dramatiser la situation. "Je suis contre la censure, et il n'y en a pas eu en l'occurrence. Tout simplement, ce qu'une galerie privée peut se permettre, une galerie publique ne le peut pas. Mais on ne peut pas ignorer la totalité d'un courant artistique, même si on l'aime peu. L'exposition part pour Paris, et autant que je sache le président français Nicolas Sarkozy s'est dit prêt à la visiter", résume M. Chvydkoï.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.

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