L’UE ne saura pas garantir sa sécurité énergétique sans la Russie, écrit notre observateur Constantine Garibov en commentant la conférence internationale à Vilnius. Les délégués à la conférence ont recherché les moyens de diversifier les livraisons d’énergie en contournant la Russie. Le fonctionnaire du Département d’Etat américain Mathew Brise a formulé le plus nettement la position des délégués au forum ayant invité à opposer les contrepoids à la présence russe au marché énergétique de l’UE. Le président lituanien Valdas Adamkous a demandé à Washington d’assumer le rôle de leader et d’encourager le libre marché dans le secteur énergétique mondial. L’invité américain a proposé aux Européens un projet « Nabucco ». Le gazoduc qui doit passer par la Turquie en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Autriche contourne le territoire de Russie. Les délégués au forum n’ont pas su répondre à la question essentielle : où prendre le gaz. Ni l’Azerbaïdjan ni la Turkménie n’ont assez de gaz pour rendre ce projet rentable. Les Européens ont invité au printemps le consortium russe « Gazprom » d’étudier la possibilité de s’intégrer au projet. Les délégués au forum à Vilnius ont envisagé, en outre, le projet de livraison d’énergie à l’Europe en contournant le territoire de Russie : c’est l’oléoduc reliant la mer Noire à la mer Baltique. L’Ukraine et la Pologne manquent de moyens nécessaires pour prolonger le tuyau. L’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Lituanie ont décidé à Vilnius de les aider. Cependant, la question essentielle : où prendre le gaz est toujours en suspens, estime le directeur de l’Institut moscovite d’énergie Serguei Pravossoudov : Ce problème est essentiel. Pour le moment seul le pétrole russe est transféré par le tuyau passant par l’Ukraine qui coule, d’ailleurs, dans un sens inverse : dans le Sud, vers la mer Noire. L’Azerbaïdjan a promis de livrer le pétrole mais il n’en a pas de quantités « disponibles ». Le pétrole de l’unique grand gisement sur le plateau continental de la Caspienne passe via la Géorgie, la Turquie pour être ensuite exporté. Il est peu probable que des quantités supplémentaires de pétrole apparaissent prochainement. Par contre, on en a besoin pour assurer le fonctionnement normal de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Djeikhan qui n’est pas rentable jusqu’à présent. Fait révélateur : Bakou a exprimé son soutien politique au nouveau projet ayant fait dépendre sa participation des avantages commerciaux. Ceci étant, les risques de transports entre l’Azerbaïdjan et l’Europe se répercuteront inévitablement sur le prix du pétrole. Les problèmes analogues surgissent lors du transfert du pétrole d’Asie centrale. Le Kazakhstan ne participe pas pour cette raison au projet de construction de l’oléoduc reliant la mer Noire à la mer Baltique tout en se montrant prêt à poursuivre le dialogue à ce sujet.
La Voix de la Russie
12.10.2007
La Voix de la Russie
12.10.2007
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