samedi 27 octobre 2007

L'UE et la Russie sont toujours à la recherche d'un partenariat

REUTERS/JOSE MANUEL RIBEIRO
Conférence de presse entre le président russe Vladimir Poutine (g) et le premier ministre portugais Jose Socrates (d), vendredi 26 octobre à Lisbonne, lors du sommet UE-Russie.

Mission d'observation de l'OSCE pour les législatives en Russie, levée de l'embargo sur la viande polonaise, un petit vent de détente a soufflé vendredi sur le sommet UE-Russie à Mafra (Portugal).

A l'issue de ce sommet de quelques heures, le président russe Vladimir Poutine a évité la confrontation avec les Européens, soulignant l'importance des relations commerciales, et se montrant même modéré dans la critique du projet de bouclier antimissile américain. S'il a comparé la dispute actuelle à la crise des missiles de Cuba de 1962 sur le plan "technologique", il a aussi estimé qu'elle ne pouvait plus se répéter aujourd'hui car les Etats-Unis "ne sont plus nos ennemis mais nos partenaires" et qu'il était "ami" avec le président George Bush.


Alors que Moscou avait critiqué les motivations "politiques" de l'OSCE dont la Russie fait pourtant partie, le président Poutine a assuré au premier ministre portugais José Socrates, hôte de ce sommet, qu'il acceptait que l'OSCE observe les législatives du 2 décembre. Ce scrutin s'annonce délicat pour le respect des normes démocratiques : l'opposition au président Poutine a peu accès aux médias et il dirige lui-même la liste du parti favori, Russie Unie.

M. Poutine lui-même n'a rien dit, mais un porte-parole du Kremlin a confirmé que les observateurs seraient invités "juste après l'expiration du délai d'enregistrement des partis politiques", à la fin du mois. L'OSCE n'a cependant pas encore reçu d'invitation et leur arrivée pourrait être plus tardive. Selon des sources de la Commission européenne, Moscou a aussi fait une petite concession, "encore insuffisante", cette semaine pour lever un des deux grands obstacles à l'adhésion de la Russie à l'OMC, soit la volonté des Russes de relever leurs taxes d'importation sur le bois brut européen.

ARRIVÉE DE TUSK À VARSOVIE CHANGE LA DONNE

Un pas a aussi été fait pour lever l'embargo russe sur la viande polonaise, qui fait que Varsovie bloque depuis un an l'ouverture de négociations sur un nouvel accord de partenariat UE-Russie. Alors que Moscou critique les normes phytosanitaires polonaises, Varsovie a accepté - apparemment juste après les législatives qui ont vu la victoire du parti libéral pro-européen de Donald Tusk- d'accueillir des inspecteurs russes dans ses entreprises de transformation de viande, selon le Kremlin et la Commission. C'est "un premier signe de détente" même si cela ne "suffit pas à résoudre le problème", a estimé une source de la Commission.

Sans mentionner le changement de gouvernement en Pologne, M. Poutine a espéré que les négociations sur l'accord de partenariat démarreraient "bientôt" - peut-être lors du prochain sommet UE-Russie selon la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner.

M. Poutine a précisé que ce sommet se tiendrait début juin 2008 en Sibérie à Khanty-Mansiisk, une région "très dynamique" en raison de ses ressources en hydrocarbures. Interrogé sur son avenir politique après la présidentielle russe de mars prochain, M. Poutine a confirmé que ce sommet de vendredi était son dernier en tant que président.

POUTINE TOUJOURS PAS DÉCIDÉ SUR SON AVENIR

Face aux spéculations sur son envie de devenir premier ministre ou de rester autrement au pouvoir, il a assuré n'avoir encore rien décidé. "Je n'ai pas encore décidé en quelle capacité (je travaillerai), mais de toutes façons je ne crois pas qu'il y ait besoin de changement dans les structures d'autorité au sein du pouvoir exécutif", a-t-il indiqué, dans une formule qui maintient toujours le suspense."Si quelqu'un pense que je vais transférer la plupart des pouvoirs (de la présidence) au gouvernement, ce n'est pas le cas", a-t-il ajouté.

LEMONDE.FR avec AFP | 27.10.07 | 09h22 • Mis à jour le 27.10.07 | 09h23

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