vendredi 26 octobre 2007

Une déclaration d'indépendance unilatérale du Kosovo est possible (UE)


BRUXELLES, 26 octobre - RIA Novosti. L'indépendance unilatérale du Kosovo est réellement possible, les discussions étant en crise, a estimé Wolfgang Ischinger, représentant spécial de l'UE aux négociations directes sur le Kosovo, cité par le portail EUbusiness.

"Dans une interview accordée au Financial Times, M. Ischinger a reconnu qu'une déclaration d'indépendance unilatérale du Kosovo était une possibilité bien réelle, mais il a néanmoins souligné que les autorités de Pristina savaient que cela serait insuffisant pour les mener au paradis", peut-on lire sur le site.

"Ils ne vivent pas sur une île au milieu de l'Océan pacifique. Que feront-ils si, par exemple, au lendemain de l'indépendance la Serbie ferme ses frontières avec le Kosovo? C'est pour cette raison qu'un accord (avec Belgrade) est important pour la pérennité du Kosovo", a relevé le diplomate.

Le représentant spécial de l'Union européenne a expliqué que la Serbie devait reconnaître qu'après huit années de mandat de l'ONU au Kosovo, la province n'était déjà plus sous son autorité.

"La situation d'aujourd'hui ne leur permet pas, de façon réaliste, d'attendre un retour du Kosovo sous leur tutelle", a-t-il déclaré.

"Les deux parties doivent prendre conscience que leurs revendications ne peuvent être satisfaites à 100%. Elles doivent comprendre qu'une satisfaction de seulement 50% des conditions est un résultat plus souhaitable que de renoncer complètement à un accord", a-t-il estimé.

Selon M. Ischinger, ni les Etats-Unis, ni l'Union européenne n'envisagent l'indépendance du Kosovo comme quelque chose "d'incontrôlé", estimant que cela devrait être "strictement supervisé" par des missions de l'UE et de l'OTAN.

Lors du dernier round de négociations directes entre Belgrade et Pristina sur le statut du Kosovo le 23 octobre dernier, la troïka de médiateurs internationaux avait proposé aux deux parties une liste de 14 points à discuter.

Le représentant russe de la troïka, Alexandre Botsan-Khartchenko, considère pour sa part que l'on tente "de déterminer les sphères où les positions des deux parties sont les plus proches ou sur lesquelles elles sont déjà identiques", et qu'il n'y a là aucune "intention de formuler ou inventer un certain modèle pour l'imposer ensuite".

De plus, le diplomate russe ne voit pas le 10 décembre, date à laquelle la troïka doit remettre son rapport au secrétaire général de l'ONU, comme "une date buttoir", même s'il considère qu'il s'agit "d'une étape importante".

Selon lui, le Conseil de sécurité de l'ONU devrait élaborer l'étape suivante sur la base de ce rapport.

"Une certaine dynamique se fait sentir dans le processus de négociations", a en outre précisé M. Botsan-Khartchenko.

Le prochain round de négociations sur le statut du Kosovo est prévu pour le 5 novembre à Vienne.

Faisant formellement toujours partie intégrante de la Serbie, la province du Kosovo est administrée depuis 1999 par l'Organisation des Nations unies en application de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU. Les négociations sur le statut définitif du Kosovo entre Belgrade et Pristina, qui s'étaient poursuivies à Vienne pendant toute l'année 2006 sous la médiation du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Martti Ahtisaari, n'ont jamais abouti car les Kosovars insistent sur l'indépendance de la province, alors que la Serbie y est catégoriquement opposée.

La question de la détermination du statut définitif du Kosovo a ensuite été confiée au groupe de contact composé des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Italie, de l'Allemagne et de la Russie.

En août, trois médiateurs internationaux du groupe de contact ont été nommés responsables de l'organisation de nouveaux pourparlers directs entre Belgrade et Pristina sur le statut de la province: Alexandre Botsan-Khartchenko (Russie), Frank Wisner (Etats-Unis) et l'Allemand Wolfgang Ischinger (Union européenne) forment cette troïka.

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