mercredi 10 octobre 2007

VISITE DU PRÉSIDENT NICOLAS SARKOZY À MOSCOU : DISCOURS À LA COMMUNAUTÉ FRANCAISE

Ambassade de France à Moscou, mardi 10 octobre 2007.

Le Président français est arrivé vers 9h45. Visiblement sobre, il s'est réjoui d’être à Moscou : « se lever sur la Place Rouge, il y a pire », et a réaffirmé l’importance de Moscou comme « capitale stratégique ». Il a dit l’honneur qu’il avait de s’adresser à la communauté française (diplomates, fonctionnaires, professeurs, hommes d’affaires) qui portent loin les couleurs de la France.
Il a décrit avec une certaine émotion la situation des expatriés, loin du « sol national », et de poser la question qui tarabuste souvent l’expatrié à savoir s’il a fait le bon choix ou pas, sauf s’il a été commandé par l’Amour (regard complice à une jeune femme).

« C’est dans ces situations qu’on apprécie d’autant plus la douceur de vivre de notre pays ».
Il a affirmé sa volonté de valoriser les parcours différents de « ceux qui n’ont pas fait les parcours fléchés ». Il a ensuite décrit les difficultés des cadres revenant en France dont « souvent la place a été prise. Remarquez, ça m’est arrivé à moi aussi, mais ce n’était pas par des amis ! ». Visiblement décontracté, le Président continue : « Ce n’est pas parce-qu’on est parti une fois à Moscou qu’on devra partir éternellement, à Bagdad… » (rire de la salle). Le Président, confus, se reprend : « C’est un exemple… »
Il a souhaité que les expatriés vivant « au contact du monde qui bouge » soient conscients que la France ne peut pas rester immobile. « C'est très important pour moi » a-t-il souligné.

Il a ensuite enchaîné sur un long discours sur la société française dont il est « un analyste de premier plan ». Rappelant son score élevé du premier tour (11 millions de voix) et son élection sans appel à 53% au second tour, il a martelé son souhait d’être le Président des 64 millions de Français, incluant ceux qui n’ont pas voté pour lui même s’il a noté que les Français de Moscou ont largement voté en sa faveur.
Pour Nicolas Sarkozy, c'est bien la preuve que la France n'est pas une France conservatrice telle que certains la décrivent et qu'elle souhaite des réformes.
Dans cette optique de rassemblement, il a réaffirmé sa satisfaction d’avoir comme chef de la diplomatie Bernard Kouchner et a informé que sa politique d’ouverture allait continuer. Il a d’ailleurs fait allusion à la venue « le plus tard possible » au gouvernement de Bernard Laporte en commentant la victoire de l’équipe de France de rugby face aux All-Blacks.

Avec son franc-parler habituel, il a repris les éléments de sa campagne « J’ai tout fait pour me faire battre » « J’ai tout dit de ce que j’allais faire » et de décrire les grands chantiers ouverts, « un mouvement inédit depuis 1958 » évoquant « l’autonomie des universités », « la réforme des régimes spéciaux de retraite », (le règlement de) « la question de l’ISF ainsi que celle des droits de succession », « le bouclier fiscal ». Selon lui cette stratégie de réformes globales sur plusieurs fronts en même temps permettra d'éviter les écueils des autres gouvernements, qui n'ouvrant qu'une seule réforme à la fois demandaient le vote des Français pour un second mandat afin de réaliser « promis-juré » celles qu'il n'avait pas eu le temps d'initier pendant les premières années.

« Est-ce que j’en fais trop ? » a-t-il demandé. « Demande-t-on à un chef d’entreprise s’il en fait trop ? si un enseignant est trop dévoué ? » Et d’affirmer qu’il sera Président « de la première à la dernière minute » de son quinquennat. Il a conclu sur sa satisfaction d’être au poste suprême : « Je vais bien. C’est quand même passionnant ce qu’on fait et je vais tout faire pour que vous soyez fiers de votre pays ».

Concernant Moscou, il a simplement affirmé que le lycée français sera agrandi et qu’à terme la scolarité des enfants d’expatriés sera gratuite.

1 commentaire:

François a dit…

Quelle mémoire ! J'ai l'impression que, raconté ainsi, son discours est mieux que l'original.