MOSCOU, 20 novembre - RIA Novosti. Peu importe si Anatoli Tchoubaïs s'apprête ou non à quitter le SPS (Union des forces de droite), c'est une question de choix personnel, mais pour la société dans son ensemble, il s'agit là d'un exemple personnifié illustrant le problème de fond de l'opposition russe, affirme mardi le quotidien Vedomosti.
En 2007, l'opposition s'est trouvée privée de fait de sources de financement légitimes. Ce qui signifie que l'indépendance politique en Russie se retrouve dépourvue de base économique.
Les risques se divisent en deux catégories, politique et économique. Les risques politiques ont été illustrés avec éclat par l'affaire de Mikhaïl Khodorkovski et continuent d'être mis en exergue par des affaires moins retentissantes, des décisions des autorités et de simples allusions et souhaits.
Mais le problème même est plus profond. Dans les pays où les partis peuvent se faire concurrence, les milieux d'affaires ont la possibilité de soutenir la gauche conventionnelle, sachant que tôt ou tard elle remplacera au pouvoir la droite conventionnelle. En Russie, le monde des affaires est confronté au fait que le pouvoir est inamovible. Aussi le financement de l'opposition politique en Russie est-il inefficace: pour avoir des dividendes, il faut investir dans le futur successeur, c'est-à-dire être proche du pouvoir et connaître la donne intérieure (l'éventualité d'une erreur reste cependant élevée).
Le soutien à l'opposition avait une certaine efficacité économique lorsqu'il offrait des possibilités de lobbying. Mais dans la cinquième Douma, Russie unie aura, à ce qu'il paraît, la majorité constitutionnelle, et par conséquent il est devenu presque absurde d'investir dans l'opposition. Les forces politiques d'opposition sont maintenant obligées de radicaliser leurs programmes, en se rendant compte que leurs prochaines activités s'effectueront hors du cadre du parlement.
La tendance à étatiser l'économie sape les bases économiques de toute opposition. Dans le cadre de cette tendance, les entreprises privées entendent des propositions de plus en plus instantes de travailler "en partenariat" avec l'Etat, ce qui signifie pour elles une loyauté absolue envers celui-ci. Car les risques des entrepreneurs résident non seulement dans la possibilité de se retrouver sous les verrous mais aussi tout simplement de rater un contrat juteux.
La législation en vigueur limite sérieusement la possibilité pour les partis d'accepter des donations. Ces restrictions concernent autant les organisations et compagnies étrangères ou liées à des étrangers que les organes du pouvoir et compagnies russes dans lesquelles l'Etat détient plus d'un tiers des actions. Si l'étatisation de l'économie se poursuit, les partis ne pourront bientôt compter que sur les cotisations et les donations de particuliers.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.
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