Jusque-là, deux réalisateurs s'étaient lancés dans cette difficile aventure avec des adaptations cinématographiques : King Vidor, en 1956, avec Audrey Hepburn et Henry Fonda, et le Russe Serge Bondartchouk, en 1965.
La nouvelle version proposée par la chaîne publique a été réalisée par l'Américain Robert Dornhelm, en Lituanie et à Saint-Pétersbourg, dans des décors naturels somptueux. Elle privilégie la trame romanesque de l'oeuvre sans s'attarder sur les longues descriptions des campagnes napoléoniennes.
DES IMAGES TRÈS SOIGNÉES
"Nous avons synthétisé les réflexions historiques et philosophiques, qui représentent de nombreux chapitres dans des dialogues entre le prince André et Koutouzov", précise Nicolas Traube.
Cette grosse coproduction a fait appel à des acteurs de sept pays européens, qui ont joué en anglais. Natacha est interprétée par la jeune Française Clémence Poésy qui s'est notamment fait connaître avec le rôle de Fleur Delacour dans un épisode de Harry Potter. Le prince André est interprété par Alessio Boni et l'Allemand Alexander Beyer est Pierre (le double de Tolstoï), personnage visionnaire qui veut émanciper ses serfs et construire des écoles. Le Russe Vladimir Ilyin est le maréchal Koutouzov, vieille tortue borgne et rusée.
"Dans cette coproduction européenne qui risquait de nous faire perdre l'essentiel en raison des exigences de chacun des partenaires, nous avons essayé de conserver la trame romanesque de Tolstoï, de respecter les traits particuliers de chacun des protagonistes et, enfin, d'évoquer la philosophie de l'histoire", explique Nicolas Traube.
Malgré quelques réserves, c'est plutôt réussi. On se laisse porter par les images soignées : paysages russes de plaines, de bouleaux et de lacs, neige et traîneaux filant dans la brume, bals dans des palais princiers, toilettes élégantes, danses gracieuses ou fêtes paysannes, moujiks écrasés de misère, scènes de batailles avec ce qu'il faut de chevaux, de canons et d'explosions.
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