mercredi 28 novembre 2007

LE GAZODUC : TORRENT DU SUD : LA RUSSIE RENFORCE SES POSITIONS SUR LE MARCHE GAZIER EUROPEEN

La Russie et l’Italie abordent la réalisation d’un nouveau grand projet en matière d’énergie. Le consortium russe GAZPROM et la compagnie italienne ENI ont signé un accord sur la création d’une société conjointe qui aura à élaborer le projet du gazoduc « Torrent du Sud ».
La nouvelle canalisation devrait passer par le fond de la mer Noire de la Russie en Bulgarie et ensuite vers les Apennins. L’accord a été signé cette semaine au Kremlin en présence du président russe Vladimir Poutine et du premier-ministre italien Romano Prodi, ce qui rehausse la portée du projet.
Il s’agit d’un deuxième accord gazier européen important depuis un mois. Début novembre, le président Poutine et le premier-ministre néerlandais Jan Peter Balkenende sont tombés d’accord sur l’adhésion de la compagnie hollandaise GASUNIE à la construction du gazoduc russo-allemand d’Europe du Nord par le fond de la mer Baltique. A propos, l’accord russo-italien sur le gazoduc du sud envisage également la participation de compagnies de pays tiers, a déclaré le directeur de l’Institut moscovite de l’énergétique nationale Sergueï Pravossoudov.

La Russie et l’Europe deviennent encore plus inter-dépendantes. Les volumes des livraisons de gaz russes augmenteront. Il sera également possible de sécuriser le consommateur, le mettre à l’abri des problèmes de transit. On pourra redistribuer les livraisons sur différents axes qui seraient avantageux au fournisseur et au consommateur. Malgré les déclarations de certains représentants de la Commission européenne, prétendant que la Russie n’est pas un partenaire fiable et qu’il faut s’abstenir de conclure des accords nouveaux avec elle, lorsqu’il s’agit du business concret, les compagnies acheteuses signent volontiers des contrats, même à long terme. Quant aux projets alternatifs, il ne donnent pour le moment rien de concret. La Russie et l’Europe bâtissent une construction mutuellement avantageuse, que personne ne veut violer.
Le coût de la partie maritime du gazoduc est évalué à IO milliards d’euros, et la pose de la canalisation allant du littoral russe à Varna bulgare pourrait commencer l’année prochaine. Quant à sa partie terrestre, deux variantes sont à l’étude : soit par la Grèce, l’Albanie et encore un passage maritime vers le sud italien. Soit par la Serbie, la Croatie et la Slovénie vers le Nord italien. Il n’est pas exclu que les itinéraires du nord et du sud soient complémentaires. En outre, selon les données non officielles, l’Autriche pourrait aussi se joindre à ce projet. Dans ce cas, le tronçon terrestre de la canalisation nouvelle répètera presque entièrement l’itinéraire du gazoduc européen NABUCCO, projet d’acheminement des hydrocarbures de la Caspienne par la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie. Les spécialistes avaient déjà mis en doute les perspectives du remplissage et de rentabilité de NABUCCO. « Le torrent du Sud » le rendra encore moins opportun du point de vue économique.

La Voix de la Russie
26.11.2007

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