MOSCOU, 13 novembre - RIA Novosti. Des sociologues se sont demandés comment la société russe réagissait au fait que des membres des services secrets occupent des postes clés dans l'économie et l'administration, écrit mardi le quotidien Vedomosti.
Le passé "tchékiste" de Vladimir Poutine suscitait, au début de sa présidence, des préoccupations chez un quart de la population seulement. Un sondage national, réalisé en octobre dernier par le Centre Levada, a donné un résultat identique: un quart des Russes désapprouvent le fait que des anciens membres des services secrets soient actuellement nommés à de nombreux postes en Russie.
Un Russe sur deux s'est d'ailleurs montré favorable à cela. Ce genre de nominations est salué en premier lieu par ceux qui s'apprêtent à voter pour [le parti pro-présidentiel] Russie unie [lors des législatives de décembre prochain] (58%). Mais c'est auprès des sympathisants de Serguei Ivanov (également ancien membre du KGB), qui voteraient pour lui s'il se portait candidat à la présidence, que cette tendance rencontre le plus large soutien (68%).
Les électeurs réprouvant cette politique de nominations prédominent parmi les sympathisants (d'ailleurs relativement peu nombreux) de Yabloko et de l'Union des forces de droite (SPS), et il n'y a rien d'étonnant à cela. Mais ce qui est plus intéressant, c'est que 48% des électeurs qui n'envisagent de voter pour aucun des principaux partis politiques partagent le même avis.
En général, seulement 29% des sondés voient une "menace pour la démocratie" dans le fait que les anciens membres de "structures de force" soient de plus en plus nombreux dans les organes du pouvoir. 41% des Russes ne pensent pas que ce soit une menace. Ils sont plutôt fascinés par l'image, façonnée et popularisée pendant des décennies, du tchékiste considéré comme un surhomme. Plus de 60% des sondés sont prêts à concéder que les membres des services secrets sont de meilleurs professionnels et qu'ils ont plus de volonté que leurs collègues "civils". C'est là que convergent les avis des retraités et des jeunes - 65%, des sympathisants de Russie unie et de LDPR (Parti libéral-démocrate, nationaliste) - 68% et des électeurs de Sergueï Ivanov et de Dimitri Medvedev - 71%.
Les anciens membres des services secrets sont plus honnêtes et moins corruptibles que les "civils", estiment 37% des personnes interrogées. Mais 41% des "civils" refusent de reconnaître que les "anciens" des organes spéciaux ont les "mains plus propres" que les leurs. Il est à noter que tel est l'avis de la majorité absolue des cadres administratifs (56%), c'est-à-dire de ceux qui sont justement dirigés par les nouveaux nommés.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec du blog IEDG.
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