MOSCOU, 23 novembre - RIA Novosti. Les critiques émises mercredi par Vladimir Poutine envers les années 90 dans son discours prononcé devant ses partisans en qualité de tête de liste de Russie unie sont le leitmotiv de la campagne électorale du "parti du pouvoir", lit-on vendredi dans le quotidien Vedomosti.
L'opposition estime qu'il s'agit d'une action "hystérique" du pouvoir qui est incertain des résultats des élections.
Le président Vladimir Poutine a parlé pour la première fois du haut de la tribune du stade et son discours brillant restera dans les mémoires. Il y a trois raisons d'appliquer les mots "pour la première fois" en parlant de ce discours: il n'a jamais pris la parole devant une telle assistance, il n'a jamais prononcé un long discours en qualité de candidat à la Douma (chambre basse du parlement russe) et il n'a jamais stigmatisé aussi fermement et d'une manière aussi directe l'ennemi intérieur.
Il se peut que ce soit une réaction à la rhétorique électorale molle du parti qu'il a pris le risque de représenter. Selon les sociologues, le rabâchage d'incantations telles que le "plan Poutine", la "victoire de la Russie ", le "pays uni" ne trouve presque aucune répercussion dans le coeur des citoyens. Tout le monde a entendu parler du "plan Poutine", mais peu de personnes connaissent son essence, y compris les membres du parti Russie unie.
Selon Ivan Melnikov, vice-président du comité central du KPRF (Parti communiste de la Fédération de Russie), le "parti du pouvoir" ayant décidé de gagner 70% des voix aux élections "n'a pas d'autre issue que de critiquer agressivement les années 90". "C'est une crise d'hystérie", a déclaré Boris Nemtsov, membre du conseil politique fédéral du SPS (Union des forces de droite), en rappelant que, "dans les années 90, Vladimir Poutine était en fait, complice des oligarques, il était lié d'amitié avec Berezovski et Goussinski". "Pourquoi luttes-tu contre eux, ils représentent le pouvoir", avait-t-il demandé à la fin des années 90, selon Boris Nemtsov, en faisant référence aux oligarques.
Boris Eltsine n'a prononcé aucun discours dans des stades, mais il avait de bons conseillers en communication. "Vote avec ton coeur!": rien de meilleur n'a été inventé depuis cette formule.
Les conseillers en communication de Vladimir Poutine ont rassemblé les acquis de ses prédécesseurs et l'expérience de leurs collègues américains qui prononcent des discours dans des stades. En stigmatisant les ennemis à plusieurs visages qui n'ont même pas laissé de savon ni d'allumettes aux Soviétiques et viennent aujourd'hui quémander auprès des ambassades étrangères en préparant une revanche oligarchique, Vladimir Poutine s'est adressé au coeur des électeurs, et non à leur raison, car si l'on réfléchit à ses paroles, des questions inadéquates peuvent surgir. Par exemple, n'est-ce pas au sein du parti qui avait provoqué la pénurie de savon dans le pays que le premier ministre Viktor Zoubkov, cajolé par Vladimir Poutine, avait fait sa carrière?
En revanche, le vote avec le coeur est efficace: faute de pouvoir remplir le coeur des électeurs de joie (le budget n'est pas fait de caoutchouc), il faut alors le remplir d'indignation. C'est ainsi qu'ils voteront contre tous les candidats, sauf un.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.
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