mercredi 21 novembre 2007

Le pouvoir en Russie touché par la xénophobie (Vremia novosteï)

MOSCOU, 21 novembre - RIA Novosti. Les tendances xénophobes observées en Russie se sont déplacées des "larges masses populaires" aux cabinets du pouvoir et s'y enracinent, en se dissimulant derrière des mots d'ordre patriotiques. C'est à cette conclusion qu'en sont arrivés les experts des organisations indépendantes des droits de l'homme qui suivent attentivement l'activité nationaliste dans le pays, lit-on mercredi dans le quotidien Vremia novosteï.

"Les idées du nationalisme ethnique "d'en bas" ont atteint les hautes sphères et se transforment en tendance prédominante dans la conscience sociale", constate Galina Zvereva, experte au Centre d'information et d'analyse de défense des droits de l'homme.

"La rhétorique xénophobe est employée à tous les niveaux par les représentants de presque tous les partis et fonctionnaires de rangs différents", précise Galina Kojevnikova, vice-directrice du Centre de défense des droits de l'homme. L'année dernière, cette tendance s'est manifestée sous forme de campagnes anti-géorgienne et anti-estonienne déclenchées avec l'approbation tacite du pouvoir, si ce n'est sur indication d'en haut.

"Le langage ethnique, même raciste, est de plus en plus employé par les hauts fonctionnaires et les personnalités politiques", a indiqué Alexandre Verkhovski, directeur du centre, qui estime qu'à l'étape actuelle de développement de la Russie, dans la concurrence idéologique entre les deux variantes de patriotisme - national et ethno-nationaliste -, la dernière variante gagne de plus en plus de terrain. "L'idée de créer, sur les ruines de l'empire qui s'est écroulé, un Etat ethnique comme on le concevait en Europe à la fin du XIXe siècle et entre les deux guerres mondiales, gagne de plus en plus de terrain", affirme Alexandre Verkhovski.

Les militants des droits de l'homme estiment que les nationalistes profiteront de la campagne électorale pour sortir le plus vite possible de la clandestinité et de l'espace virtuel dans lequel ils se trouvent en vue de s'assurer la légalité.

Selon Galina Kojevnikova, de sérieuses mutations se sont produites ces deux à trois dernières années dans le milieu des skinheads. S'il s'agissait auparavant d'une sous-culture de jeunes gens n'ayant aucune idéologie, à présent ce phénomène se transforme en un mouvement politique radical.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti ni avec celle du blog IEDG.


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